par Hélène » dim. 27 nov. 2005, 6:34
Felix Junique a écrit :Ce qu'il faut comprendre c'est que l'époux pensait, au départ, c'est que les choses allaient s'arranger avec de la tendresse, un peu de temps, que l'épouse allait finir par accepter de se soigner.
Voilà une naïve erreur : croire que l'on peut changer l'autre. On risque d'être déçu...j'ai eu la grâce d'oser tenter l'inverse...essayer de me changer (par la grâce de Dieu seule et un pas de foi...un consentement de ma part)...et voilà que l'autre semble changer pour le mieux mais pas de la façon dont j'espérais pour mon petit bonheur individuel.
Felix Junique a écrit :De plus le mari est handicapé par un défaut rhédibitoire qui lui a causé beaucoup d'ennuis dans la vie, il a horreur de faire de la peine volontairement, encore plus à une personne aimée.
C'est l'unique raison aussi du caractère secret de la liaison, il s'agit d'un "pieux" mensonge et non d'une lâcheté..
Faire de la peine volontairement ou involontairement ne change pas le résultat. Pardon si j'ai l'air de ne pas être miséricordieuse, mais je pars de mon expérience personnelle : lorsque je blesse l'amour, involontairement ou non, consciemment ou non, le résultat est le même : je blesse l'amour. Et j'ai à demander pardon avec un repentir sincère, je n'ai pas à me justifier...selon mon jugement subjectif. Si je justifie mon acte mauvais parce que mon intention était bonne, je me fais l'égal de Dieu (en pesant l'acte). Or ce n'est pas à moi de juger si un acte est bon ou mauvais, c'est la Parole de Dieu qui me donne de discerner un acte bon d'un acte mauvais. Et la Parole dit que l'adultère n'est pas un acte conforme à l'amour donc il est une offense à celui qui le subit et à Dieu devant qui j'ai promis fidélité le jour de mon mariage et qui s'est engagé avec nous pour passer au travers les tempêtes et les épreuves.
Si l'abstinence imposée n'est pas l'unique raison de la dépression elle y a beaucoup contribué.
C'est bien de dire que l'épouse n'a pas voulu consulter des spécialistes pour régler son problème mais est-ce que le couple a pensé à consulter des spécialistes en matière conjugale ou un prêtre qui oeuvre dans un ministère pour les couples ?
Il y a une différence entre choisir la chasteté et la vivre dans une cure ou un monastère et la subir avec une belle femme allongée à son côté dans son lit pendant de nombreuses années.
Encore une fois, "subir" est un mot fort pour un couple qui avait consenti ensemble. N'avaient-ils pas tous deux consenti ? Ou alors, le mari avait-il consenti pour faire plaisir à l'épouse en espérant qu'elle changerait ? Là encore il y a quelque chose de fondamentalement faux dans cette histoire. Le fait de ne pas vouloir cette chasteté et de n'avoir rien dit pour ne pas perdre l'amour de sa femme, on est déjà mal parti...comment bâtir une vie à deux si on n'est pas clair dès le départ ?
Pour les autres réponses j'avoue un peu de déception, non par la teneur de celles-ci mais par leur sécheresse, leur manque d'humanité.
J'imagine que je suis dans le lot... je suis désolée, mais comme le dit Eremos, s'agit-il d'une question qui vous concerne personnellement ? Alors que vous semblez parler d'une tierce personne. Comment pouvons-nous savoir ? C'est une question sur un forum... posée de façon anonyme. Ce n'est pas un manque de délicatesse que de dire ce qu'en dit la Bible et l'Église...au contraire, c'est un acte de charité. La charité ne consiste pas à "être gentil" et fusionner dans l'idée de l'autre pour lui faire plaisir. Ce n'est pas comme ça qu'agit notre Seigneur non plus. Il met en lumière le mensonge pour en libérer le pécheur et le remettre dans la vérité. Il ne dit pas à la femme adultère (pour rester dans le sujet) :
bof, ça va...pas de problème, tu n'as rien fait de mal...d'ailleurs, tes intentions ne sont pas mauvaise, tu ne cherches que l'amour à travers ces relations extra-conjugales...je comprends bien...non...Jésus lui dit :
va et ne pèche plus...tes péchés sont pardonnés. Il met en lumière le péché pour restaurer la personne dans sa dignité et sa liberté d'enfant de Dieu. Il y a péché et elle le reconnaît. Elle reconnaît qu'elle n'était pas en vérité. Parce que lorsque les pharisiens quittent les uns après les autres après l'avoir menacé de lapidation, elle reste là, encore au milieu du cercle (alors qu'il n'y a plus personne...de quel cercle s'agit-il ?) enfermée dans la peur, dans ses prisons intérieures...et Jésus lui dit avec tendresse la parole qui libère :
femme, où sont-ils tes persécuteurs ? Personne ne t'a condamnée ? Va, moi aussi, je ne te condamne pas... Elle ne retourne pas à sa relation adultère...il semblerait, selon la tradition, qu'elle soit devenue disciple du Seigneur...et elle le suivait. Le péché est mis en lumière, la femme est libérée et elle avance vers une nouvelle vie, un nouveau départ dans une nouvelle humanité, auprès du Christ, càd, en Christ.
On est loin de l'esprit des évangiles, de la compassion que manifestait Jésus envers tous ceux qu'il rencontrait et à qui il manifestait amour et compréhension tout en leur tenant un langage souvent sévère par ailleurs.
Voilà une erreur d'interprétation de la personne de Jésus (très en vogue aujourd'hui pour justifier toutes les déviances) : Jésus ne se complait pas dans notre péché. Jamais. Il est tendresse et pitié, miséricorde infini...mais il hait le péché. Il aime le pécheur et rejette le péché vigoureusement. Pas de compromission avec le péché ("pescare" qui signifie "rupture d'alliance"). Il est venu vaincre le péché et non pas nous dire que c'est ok...
Certains d'entre-vous ont beaucoup de chance, ils détiennent la vérité et le doute ne fait pas partie de leurs préoccupation !
Pour avoir entrevu l'immense l'abime qui sépare la profondeur de ma misère et l'infinie miséricorde de Dieu pour la pécheresse que je suis, le seul doute qui me pèse est celui envers moi-même...et non envers Dieu qui est infinie bonté...mais qui est aussi Vérité pure et Lumière véritable qui éclaire mes ténèbres. Pas de place pour le mensonge devant Dieu, nous sommes à nu. Lui qui scrute les reins et les coeurs a vu l'abime de mon coeur et y a trouvé des couches d'orgueil, des scorpions et des serpents qui se cachaient sous la vase alors que je me trouvais bien tranquille dans une pseudo paix, ayant justifié moi-même mes actions...
Personnellement, j'ai reçu l'immense grâce de reconnaître que mes relations d'avant mon mariage avaient non seulement blessé l'amour (le Seigneur lui-même) mais, en plus de m'avoir blessé, ont blessé celui à qui je me suis donnée des années plus tard dans le Sacrement du mariage...même si cela était avant lui, avant notre rencontre... La relation charnelle est un si grand don intime et je l'avais donné au premier venu, je ne l'avais pas réservé pour celui que le Seigneur avait choisi pour moi. J'ai vu, dans le Sacrement de la Réconciliation, que je n'étais pas en vérité en justifiant ces relations d'avant le mariage parce que ce passé, je le traînais avec nous dans le lit conjugal...le mec d'il y a des années restait là, imprégné dans mon psychisme, dans ma chair...et du coup, nous n'étions plus dans une intimité à deux (trois si l'on compte l'Esprit Saint) mais nous étions 3, 4 ou 5...sans compter les copines de mon époux d'avant notre rencontre...ça fait du monde dans le lit conjugal ! Je vous livre cet exemple seulement pour vous démontrer que lorsqu'il est question d'intimité dans le couple, c'est d'une haute importance et...la fidélité est la base de l'amour conjugal. Il ne s'agit pas seulement de fidélité au sens de rester fidèle au niveau des relations sexuelles mais, il s'agit d'une fidélité - et la plus importante - envers un engagement envers l'autre que nous avons pris en toute connaissance de cause, librement, devant témoins, d'un projet à deux, d'une vie à deux jusqu'à ce que la mort nous sépare. N'oublions pas que le Seigneur nous dit que l'homme qui a eu une femme seulement dans son imagination commet l'adultère dans son coeur. Tout comme dire "raca" à son frère est passible de la géhenne, voulant dire par là qu'il y a des paroles qui tuent. Pour finir mon histoire, j'ai demandé pardon par la suite à mon époux pour ne pas m'être réservée pour lui. Tout étonné, il a été ému et à compris mon geste de repentance même s'il n'était pas visé personnellement par ce mal qui avait eu lieu bien avant notre rencontre. Cela a été pour nous deux une grande libération. Aussi, j'ajoute que j'ai demandé au Seigneur de venir guérir cette blessure de chacun des fantômes de mon passé qui portent en eux aussi cette culpabilité...morbide.
Oui, le doute m'habite...mais envers moi-même. Pas envers Dieu ni envers ce que dit sa Parole qui est vérité et qui libère.
Je vous demande pardon à l'avance si mes paroles vous blessent...ce n'est pas du tout mon intention. Mais je parle à partir de ma foi, de ce que la Parole et le Magistère de l'Église disent à propos de la fidélité au sein du couple.
Bien fraternellement,
Hélène
[quote="Felix Junique"]Ce qu'il faut comprendre c'est que l'époux pensait, au départ, c'est que les choses allaient s'arranger avec de la tendresse, un peu de temps, que l'épouse allait finir par accepter de se soigner.[/quote]
Voilà une naïve erreur : croire que l'on peut changer l'autre. On risque d'être déçu...j'ai eu la grâce d'oser tenter l'inverse...essayer de me changer (par la grâce de Dieu seule et un pas de foi...un consentement de ma part)...et voilà que l'autre semble changer pour le mieux mais pas de la façon dont j'espérais pour mon petit bonheur individuel.
[quote="Felix Junique"]De plus le mari est handicapé par un défaut rhédibitoire qui lui a causé beaucoup d'ennuis dans la vie, il a horreur de faire de la peine volontairement, encore plus à une personne aimée.
C'est l'unique raison aussi du caractère secret de la liaison, il s'agit d'un "pieux" mensonge et non d'une lâcheté..[/quote]
Faire de la peine volontairement ou involontairement ne change pas le résultat. Pardon si j'ai l'air de ne pas être miséricordieuse, mais je pars de mon expérience personnelle : lorsque je blesse l'amour, involontairement ou non, consciemment ou non, le résultat est le même : je blesse l'amour. Et j'ai à demander pardon avec un repentir sincère, je n'ai pas à me justifier...selon mon jugement subjectif. Si je justifie mon acte mauvais parce que mon intention était bonne, je me fais l'égal de Dieu (en pesant l'acte). Or ce n'est pas à moi de juger si un acte est bon ou mauvais, c'est la Parole de Dieu qui me donne de discerner un acte bon d'un acte mauvais. Et la Parole dit que l'adultère n'est pas un acte conforme à l'amour donc il est une offense à celui qui le subit et à Dieu devant qui j'ai promis fidélité le jour de mon mariage et qui s'est engagé avec nous pour passer au travers les tempêtes et les épreuves.
[quote]Si l'abstinence imposée n'est pas l'unique raison de la dépression elle y a beaucoup contribué. [/quote]
C'est bien de dire que l'épouse n'a pas voulu consulter des spécialistes pour régler son problème mais est-ce que le couple a pensé à consulter des spécialistes en matière conjugale ou un prêtre qui oeuvre dans un ministère pour les couples ?
[quote]Il y a une différence entre choisir la chasteté et la vivre dans une cure ou un monastère et la subir avec une belle femme allongée à son côté dans son lit pendant de nombreuses années.[/quote]
Encore une fois, "subir" est un mot fort pour un couple qui avait consenti ensemble. N'avaient-ils pas tous deux consenti ? Ou alors, le mari avait-il consenti pour faire plaisir à l'épouse en espérant qu'elle changerait ? Là encore il y a quelque chose de fondamentalement faux dans cette histoire. Le fait de ne pas vouloir cette chasteté et de n'avoir rien dit pour ne pas perdre l'amour de sa femme, on est déjà mal parti...comment bâtir une vie à deux si on n'est pas clair dès le départ ?
[quote]Pour les autres réponses j'avoue un peu de déception, non par la teneur de celles-ci mais par leur sécheresse, leur manque d'humanité.[/quote]
J'imagine que je suis dans le lot... je suis désolée, mais comme le dit Eremos, s'agit-il d'une question qui vous concerne personnellement ? Alors que vous semblez parler d'une tierce personne. Comment pouvons-nous savoir ? C'est une question sur un forum... posée de façon anonyme. Ce n'est pas un manque de délicatesse que de dire ce qu'en dit la Bible et l'Église...au contraire, c'est un acte de charité. La charité ne consiste pas à "être gentil" et fusionner dans l'idée de l'autre pour lui faire plaisir. Ce n'est pas comme ça qu'agit notre Seigneur non plus. Il met en lumière le mensonge pour en libérer le pécheur et le remettre dans la vérité. Il ne dit pas à la femme adultère (pour rester dans le sujet) : [i]bof, ça va...pas de problème, tu n'as rien fait de mal...d'ailleurs, tes intentions ne sont pas mauvaise, tu ne cherches que l'amour à travers ces relations extra-conjugales...je comprends bien[/i]...non...Jésus lui dit : [i]va et ne pèche plus...tes péchés sont pardonnés[/i]. Il met en lumière le péché pour restaurer la personne dans sa dignité et sa liberté d'enfant de Dieu. Il y a péché et elle le reconnaît. Elle reconnaît qu'elle n'était pas en vérité. Parce que lorsque les pharisiens quittent les uns après les autres après l'avoir menacé de lapidation, elle reste là, encore au milieu du cercle (alors qu'il n'y a plus personne...de quel cercle s'agit-il ?) enfermée dans la peur, dans ses prisons intérieures...et Jésus lui dit avec tendresse la parole qui libère : [i]femme, où sont-ils tes persécuteurs ? Personne ne t'a condamnée ? Va, moi aussi, je ne te condamne pas[/i]... Elle ne retourne pas à sa relation adultère...il semblerait, selon la tradition, qu'elle soit devenue disciple du Seigneur...et elle le suivait. Le péché est mis en lumière, la femme est libérée et elle avance vers une nouvelle vie, un nouveau départ dans une nouvelle humanité, auprès du Christ, càd, en Christ.
[quote]On est loin de l'esprit des évangiles, de la compassion que manifestait Jésus envers tous ceux qu'il rencontrait et à qui il manifestait amour et compréhension tout en leur tenant un langage souvent sévère par ailleurs.[/quote]
Voilà une erreur d'interprétation de la personne de Jésus (très en vogue aujourd'hui pour justifier toutes les déviances) : Jésus ne se complait pas dans notre péché. Jamais. Il est tendresse et pitié, miséricorde infini...mais il hait le péché. Il aime le pécheur et rejette le péché vigoureusement. Pas de compromission avec le péché ("pescare" qui signifie "rupture d'alliance"). Il est venu vaincre le péché et non pas nous dire que c'est ok...
[quote]Certains d'entre-vous ont beaucoup de chance, ils détiennent la vérité et le doute ne fait pas partie de leurs préoccupation ! [/quote]
Pour avoir entrevu l'immense l'abime qui sépare la profondeur de ma misère et l'infinie miséricorde de Dieu pour la pécheresse que je suis, le seul doute qui me pèse est celui envers moi-même...et non envers Dieu qui est infinie bonté...mais qui est aussi Vérité pure et Lumière véritable qui éclaire mes ténèbres. Pas de place pour le mensonge devant Dieu, nous sommes à nu. Lui qui scrute les reins et les coeurs a vu l'abime de mon coeur et y a trouvé des couches d'orgueil, des scorpions et des serpents qui se cachaient sous la vase alors que je me trouvais bien tranquille dans une pseudo paix, ayant justifié moi-même mes actions...
Personnellement, j'ai reçu l'immense grâce de reconnaître que mes relations d'avant mon mariage avaient non seulement blessé l'amour (le Seigneur lui-même) mais, en plus de m'avoir blessé, ont blessé celui à qui je me suis donnée des années plus tard dans le Sacrement du mariage...même si cela était avant lui, avant notre rencontre... La relation charnelle est un si grand don intime et je l'avais donné au premier venu, je ne l'avais pas réservé pour celui que le Seigneur avait choisi pour moi. J'ai vu, dans le Sacrement de la Réconciliation, que je n'étais pas en vérité en justifiant ces relations d'avant le mariage parce que ce passé, je le traînais avec nous dans le lit conjugal...le mec d'il y a des années restait là, imprégné dans mon psychisme, dans ma chair...et du coup, nous n'étions plus dans une intimité à deux (trois si l'on compte l'Esprit Saint) mais nous étions 3, 4 ou 5...sans compter les copines de mon époux d'avant notre rencontre...ça fait du monde dans le lit conjugal ! Je vous livre cet exemple seulement pour vous démontrer que lorsqu'il est question d'intimité dans le couple, c'est d'une haute importance et...la fidélité est la base de l'amour conjugal. Il ne s'agit pas seulement de fidélité au sens de rester fidèle au niveau des relations sexuelles mais, il s'agit d'une fidélité - et la plus importante - envers un engagement envers l'autre que nous avons pris en toute connaissance de cause, librement, devant témoins, d'un projet à deux, d'une vie à deux jusqu'à ce que la mort nous sépare. N'oublions pas que le Seigneur nous dit que l'homme qui a eu une femme seulement dans son imagination commet l'adultère dans son coeur. Tout comme dire "raca" à son frère est passible de la géhenne, voulant dire par là qu'il y a des paroles qui tuent. Pour finir mon histoire, j'ai demandé pardon par la suite à mon époux pour ne pas m'être réservée pour lui. Tout étonné, il a été ému et à compris mon geste de repentance même s'il n'était pas visé personnellement par ce mal qui avait eu lieu bien avant notre rencontre. Cela a été pour nous deux une grande libération. Aussi, j'ajoute que j'ai demandé au Seigneur de venir guérir cette blessure de chacun des fantômes de mon passé qui portent en eux aussi cette culpabilité...morbide.
Oui, le doute m'habite...mais envers moi-même. Pas envers Dieu ni envers ce que dit sa Parole qui est vérité et qui libère.
Je vous demande pardon à l'avance si mes paroles vous blessent...ce n'est pas du tout mon intention. Mais je parle à partir de ma foi, de ce que la Parole et le Magistère de l'Église disent à propos de la fidélité au sein du couple.
Bien fraternellement,
Hélène