par Altior » dim. 11 oct. 2020, 20:59
pierrot2 a écrit : ↑dim. 11 oct. 2020, 19:01
je n'avais pas noté la nuance, qui, comme le dit cmoi, ne correspond pas à ce qu"en dit Marc.
Le même Marc dit que Pierre fut envahi d'un sentiment de bien être: «Rabbi, il nous est bon d'être ici». Voyons comment les Pères de l'Église, cités par le Docteur Angélique, expliquent la chose:
S. Chrys. Cette frayeur avait fait sortir leur âme de son état ordinaire pour l'élever dans une région supérieure; ils voyaient deleurs yeux Moïse et Elie, mais en même temps leur âme, comme soustraite par la contemplation aux impressions des sens, était tout absorbée par un sentiment tout céleste.
Théophyl. Ou bien Pierre craint de descendre de la montagne, parce que le temps approchait où Jésus-Christ devait être crucifié, et il lui dit: «Il nous est bon de demeurer ici», dit-il, et de ne point nous aller mêler de nouveau à ce peuple. Si sa fureur contre votre personne les fait monter ici, nous comptons sur la puissance de Moïse lui a triomphé des Egyptiens, et sur celle d'Elie qui à sa parole a vu le feu descendre du ciel et consumer cinquante hommes.
Quant au même épisode décrit par Saint Matthieu, voici les commentaires de Pères:
«Et ses disciples, entendant ces paroles, tombèrent le visage contre terre, et furent saisis de crainte». - S. Jér. Ils sont saisis d'effroi pour trois raisons: ou bien parce qu'ils ont reconnu leur erreur, ou bien parce que cette nuée lumineuse les avait enveloppés, ou bien enfin parce qu'ils avaient entendu la voix de Dieu le Père; car la fragilité humaine ne peut supporter la vue d'une gloire bien au-dessus d'elle; l'épouvante s'empare de tout son être, et elle tombe la face contre terre; en effet plus l'homme veut étendre et agrandir ses recherches, plus il fait de lour des chutes, quand il méconnaît ses forces. - Remi. Les saints Apôtres tombent la face contre terre (Gn 17,3 Nb 16,4 Nb 16,52 Tb 12,16 Gn 49,17 Is 28,13 Jn 18,26), circonstance qui est une preuve de leur sainteté; car dans les saintes Écritures, nous voyons les saints tomber le visage contre terre, tandis que les impies sont renversés en arrière. - S. Chrys. (hom. 56). Mais comment se fait-il que les disciples tombent ainsi sur la montagne, alors qu'au baptême de Jésus-Christ, quand une voix semblable se fit entendre, personne, dans la multitude qui était présente, n'éprouva cette impression extraordinaire de crainte? C'est que la solitude, l'élévation de la montagne, le silence profond qui s'étendait au loin, la transfiguration elle-même, si propre à saisir l'imagination, et cette lumière si pure, et cette nuée lumineuse, toutes ces circonstances réunies impressionnaient vive ment les disciples.
La mise en gras m'appartient, car elle me semble la plus explicable psychologiquement. On n'a pas peur tant de ce qu'on voit (d'autant plus que sublime) qu'on a peur de l'inconnu, de ce qu'on ne voit pas.
Un chose est sûre: je ne vois pas deux types de peur, mais une émotion à la foi complexe et progressive: au début elle fait que Pierre ne sache pas quoi dire. À la fin de l'episode ils sont tous les trois Saints Apôtres tombés visage contre la terre, de manière que Jésus doit les toucher en leur disant: «Levez-vous et ne craignez point».
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je n'avais pas noté la nuance, qui, comme le dit cmoi, ne correspond pas à ce qu"en dit Marc.
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Le même Marc dit que Pierre fut envahi d'un sentiment de bien être: «Rabbi, il nous est bon d'être ici». Voyons comment les Pères de l'Église, cités par le Docteur Angélique, expliquent la chose:
[i]S. Chrys. Cette frayeur avait fait sortir leur âme de son état ordinaire pour l'élever dans une région supérieure; ils voyaient deleurs yeux Moïse et Elie, mais en même temps leur âme, comme soustraite par la contemplation aux impressions des sens, était tout absorbée par un sentiment tout céleste.
Théophyl. Ou bien Pierre craint de descendre de la montagne, parce que le temps approchait où Jésus-Christ devait être crucifié, et il lui dit: «Il nous est bon de demeurer ici», dit-il, et de ne point nous aller mêler de nouveau à ce peuple. Si sa fureur contre votre personne les fait monter ici, nous comptons sur la puissance de Moïse lui a triomphé des Egyptiens, et sur celle d'Elie qui à sa parole a vu le feu descendre du ciel et consumer cinquante hommes.
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Quant au même épisode décrit par Saint Matthieu, voici les commentaires de Pères:
[i]«Et ses disciples, entendant ces paroles, tombèrent le visage contre terre, et furent saisis de crainte». - S. Jér. Ils sont saisis d'effroi pour trois raisons: ou bien parce qu'ils ont reconnu leur erreur, [b]ou bien parce que cette nuée lumineuse les avait enveloppés,[/b] ou bien enfin parce qu'ils avaient entendu la voix de Dieu le Père; car la fragilité humaine ne peut supporter la vue d'une gloire bien au-dessus d'elle; l'épouvante s'empare de tout son être, et elle tombe la face contre terre; en effet plus l'homme veut étendre et agrandir ses recherches, plus il fait de lour des chutes, quand il méconnaît ses forces. - Remi. Les saints Apôtres tombent la face contre terre (Gn 17,3 Nb 16,4 Nb 16,52 Tb 12,16 Gn 49,17 Is 28,13 Jn 18,26), circonstance qui est une preuve de leur sainteté; car dans les saintes Écritures, nous voyons les saints tomber le visage contre terre, tandis que les impies sont renversés en arrière. - S. Chrys. (hom. 56). Mais comment se fait-il que les disciples tombent ainsi sur la montagne, alors qu'au baptême de Jésus-Christ, quand une voix semblable se fit entendre, personne, dans la multitude qui était présente, n'éprouva cette impression extraordinaire de crainte? C'est que la solitude, l'élévation de la montagne, le silence profond qui s'étendait au loin, la transfiguration elle-même, si propre à saisir l'imagination, et cette lumière si pure, et cette nuée lumineuse, toutes ces circonstances réunies impressionnaient vive ment les disciples.
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La mise en gras m'appartient, car elle me semble la plus explicable psychologiquement. On n'a pas peur tant de ce qu'on voit (d'autant plus que sublime) qu'on a peur de l'inconnu, de ce qu'on ne voit pas.
Un chose est sûre: je ne vois pas deux types de peur, mais une émotion à la foi complexe et progressive: au début elle fait que Pierre ne sache pas quoi dire. À la fin de l'episode ils sont tous les trois Saints Apôtres tombés visage contre la terre, de manière que Jésus doit les toucher en leur disant: «Levez-vous et ne craignez point».