par VexillumRegis » mar. 25 déc. 2007, 11:39
Hymne pour la Nativité
(Hildebert de Lavardin, 1056-1133)
Bartolo di Fredi, La Nativité, vers 1383.
Creatoris ad creaturam descensio, credentium est ad aeterna provectio.
La descente du Créateur vers la créature, c’est la montée des croyants vers les biens éternels.
Saint Léon le Grand, Cinquième sermon pour Noël, 4
_______________
Salve, festa dies, toto venerabilis aevo,
Qua Deus illuxit, lux et imago Dei.
Salut, jour de fête, vénérable en éternité,
Où Dieu a resplendi, lumière et image de Dieu.
Ecce, novae lucis oriuntur gaudia nobis,
Nox abit, orbis avet, mors peritura pavet.
Voici que le bonheur de la lumière nouvelle naît pour nous :
La nuit s’efface, le monde brûle de désir, la mort qui va périr tremble.
Iam repetit sursum solaris lampada cursum,
Pax redit et requies ; hoc docet aucta dies.
Déjà le flambeau solaire reprend sa course vers les hauteurs,
La paix et le repos reviennent, c’est ce que nous enseigne le jour qui croît.
Saecula iucundo redeunt Saturnia mundo,
Aurea regna vigent ; desine, ferra gens !
Le siècle de Saturne est rendu au monde heureux,
L’âge d’or refleurit : arrière, peuple de fer !
Omnia mirentur, stupeant, timeant, venerentur !
Qui regit omne, quod est, fit caro, sed Deus est.
Que tous admirent, s’étonnent, craignent, vénèrent !
Celui qui règne sur tout ce qui est, devient chair, mais est Dieu.
Quod patriarcharum typicaverat umbra piorum,
Quod lex et vates clauserant, ecce, patet.
Ce qu’avait figuré l’ombre des pieux patriarches,
Ce qu’avaient arrêté la loi et les prophètes, cela advient.
Spina rosam, Iudae Deum, nubecula solem
Et genuit iugem stella Maria diem.
L’étoile Marie a engendré un jour intarissable ;
L’épine, la rose ; la Judée, Dieu ; la nuée, le soleil.
Cui sine matre pater, cui patre manet sine mater,
Dixerat ut Gabriel, nascitur Emmanuel.
Celui dont le Père reste sans mère, et la mère, sans père,
Ainsi que l’avait dit Gabriel, Emmanuel, est né.
Salve, porta Dei, via, Virgo Maria, diei,
Per quam lux orbis fulsit ab arce patris.
Salut, porte de Dieu, Vierge Marie, route du jour,
Par qui la lumière du monde resplendit depuis le palais du Père.
***
Célébrons donc, mes bien-aimés, le jour de la nativité du Seigneur, jour choisi entre tous les jours qui s’écoulèrent jamais. Sans doute, le déroulement des faits matériels qu’avait prévus la sagesse divine appartient au passé ; d’autre part, l’humble condition du Rédempteur est maintenant tout entière élevée jusqu’à la gloire et à la majesté du Père, “en sorte qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue reconnaisse que le Seigneur Jésus est dans la gloire de Dieu le Père”. Pourtant, nous ne cessons pas d’adorer l’enfantement de la Vierge qui nous donne le salut ; et l’Etre qui unit en lui, indissolublement, et le Verbe et la chair, nous le contemplons aussi bien couché dans une crèche que siégeant sur le trône de majesté du Père. L’immuable divinité retenait en elle-même l’éclat et la puissance qu’elle ne faisait pas briller aux regards des hommes ; elle n’était pas moins incluse dans l’Enfant nouveau-né. Pour extraordinaire qu’elle fût, sa naissance vraiment humaine permettait de reconnaître en lui à la fois le Seigneur et le fils du roi David. - Saint Léon le Grand, Neuvième sermon pour Noël, 2.
[centrer][size=200][color=#BF0000][b][i]Hymne pour la Nativité
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[color=#8000FF][b]Bartolo di Fredi, [i]La Nativité[/i], vers 1383[/b].
[i]Creatoris ad creaturam descensio, credentium est ad aeterna provectio[/i].
La descente du Créateur vers la créature, c’est la montée des croyants vers les biens éternels.[/color]
[color=#BF0000][size=75][b]Saint Léon le Grand[/b], [u]Cinquième sermon pour Noël[/u], 4[/size][/color]
[b]_______________[/b]
[b]Salve, festa dies, toto venerabilis aevo,
Qua Deus illuxit, lux et imago Dei.[/b]
[i]Salut, jour de fête, vénérable en éternité,
Où Dieu a resplendi, lumière et image de Dieu.[/i]
[b]Ecce, novae lucis oriuntur gaudia nobis,
Nox abit, orbis avet, mors peritura pavet.[/b]
[i]Voici que le bonheur de la lumière nouvelle naît pour nous :
La nuit s’efface, le monde brûle de désir, la mort qui va périr tremble.[/i]
[b]Iam repetit sursum solaris lampada cursum,
Pax redit et requies ; hoc docet aucta dies.[/b]
[i]Déjà le flambeau solaire reprend sa course vers les hauteurs,
La paix et le repos reviennent, c’est ce que nous enseigne le jour qui croît.[/i]
[b]Saecula iucundo redeunt Saturnia mundo,
Aurea regna vigent ; desine, ferra gens ![/b]
[i]Le siècle de Saturne est rendu au monde heureux,
L’âge d’or refleurit : arrière, peuple de fer ![/i]
[b]Omnia mirentur, stupeant, timeant, venerentur !
Qui regit omne, quod est, fit caro, sed Deus est.[/b]
[i]Que tous admirent, s’étonnent, craignent, vénèrent !
Celui qui règne sur tout ce qui est, devient chair, mais est Dieu.[/i]
[b]Quod patriarcharum typicaverat umbra piorum,
Quod lex et vates clauserant, ecce, patet.[/b]
[i]Ce qu’avait figuré l’ombre des pieux patriarches,
Ce qu’avaient arrêté la loi et les prophètes, cela advient.[/i]
[b]Spina rosam, Iudae Deum, nubecula solem
Et genuit iugem stella Maria diem.[/b]
[i]L’étoile Marie a engendré un jour intarissable ;
L’épine, la rose ; la Judée, Dieu ; la nuée, le soleil.[/i]
[b]Cui sine matre pater, cui patre manet sine mater,
Dixerat ut Gabriel, nascitur Emmanuel.[/b]
[i]Celui dont le Père reste sans mère, et la mère, sans père,
Ainsi que l’avait dit Gabriel, Emmanuel, est né.[/i]
[b]Salve, porta Dei, via, Virgo Maria, diei,
Per quam lux orbis fulsit ab arce patris.[/b]
[i]Salut, porte de Dieu, Vierge Marie, route du jour,
Par qui la lumière du monde resplendit depuis le palais du Père.[/i]
[size=200][color=#BF0000][b][i]***[/i][/b][/color][/size][/centrer]
[size=130]Célébrons donc, mes bien-aimés, le jour de la nativité du Seigneur, jour choisi entre tous les jours qui s’écoulèrent jamais. Sans doute, le déroulement des faits matériels qu’avait prévus la sagesse divine appartient au passé ; d’autre part, l’humble condition du Rédempteur est maintenant tout entière élevée jusqu’à la gloire et à la majesté du Père, “[i]en sorte qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue reconnaisse que le Seigneur Jésus est dans la gloire de Dieu le Père[/i]”. Pourtant, nous ne cessons pas d’adorer l’enfantement de la Vierge qui nous donne le salut ; et l’Etre qui unit en lui, indissolublement, et le Verbe et la chair, nous le contemplons aussi bien couché dans une crèche que siégeant sur le trône de majesté du Père. L’immuable divinité retenait en elle-même l’éclat et la puissance qu’elle ne faisait pas briller aux regards des hommes ; elle n’était pas moins incluse dans l’Enfant nouveau-né. Pour extraordinaire qu’elle fût, sa naissance vraiment humaine permettait de reconnaître en lui à la fois le Seigneur et le fils du roi David. - [b]Saint Léon le Grand[/b], [i]Neuvième sermon pour Noël[/i], 2.[/size]