par Cendrine » lun. 22 janv. 2018, 18:58
Merci Kitab de vouloir nous "faire comprendre".
Votre avis émane d'un bon sentiment à l'égard des femmes qui se retrouvent dans des situations parfois terribles, c'est tout à votre honneur et prouve votre capacité d'empathie.
Mais des solutions consistant à mettre à mort un être sans défense ne tire pas vers le haut l'humanité. Au contraire ce type de réflexe rapide, tripal, expéditif ne devient pas bel et bon simplement parce que la victime d'un viol ne désire qu'une chose : fuir les problèmes supplémentaires. Ce besoin de fuir les nouveaux problèmes au prix d'une vie est instinctif et naturel, on peut donc avoir de la compréhension envers la personne qui le ressent, de la compassion, seulement voilà : ajouter un mal à un mal n'a jamais rien donné de bon, à plus ou moins long terme. Les bons sentiments ne servent pas à grand chose quand il s'agit d'être des êtres humains fidèles à leur vocation.
J'ai été violée quand j'avais 19 ans (rien de sanglant cependant : le gars avait mis dans mon verre de quoi m'amadouer), un enfant a été conçu. Quand ma mère l'a su, j'en étais à presque 3 mois de grossesse. Elle m'a amenée dare-dare dans une clinique pour me faire avorter, la question ne s'est même pas posée tellement c'était évident. Perdue que j'étais, sidérée par la violence de sa réaction, je n'ai opposé aucune résistance car j'étais le parfait produit de mon éducation qui m'avait donné de bonne manières mais avait fait l'impasse sur la valeur de la vie et la confiance à avoir envers son Seigneur malgré les remous de nos parcours. Tout a été parfaitement hygiénique, confortable, douillet même, oserais-je dire, presque cosy. La grande classe. Le curetage aux petits oignons. Ensuite j'ai enchaîné sur la pillule (belle façon de faire connaissance) puis mené une vie dite "réussie", ma gynécologue, complice de ma mère a dit que j'étais "trèèès équilibrée". On parle de "pro-choix". J'aurais aimé pour ma part avoir le choix de me sentir moins "équilibrée", moins bonne pour l'économie. J'aurais aimé être un peu remuée, confiante, soutenue, soucieuse mais pleine de l'Espérance dont parle notre Catéchisme (pas l'espoir rase-moquette qui nous est vendu si bien).
Artiste, 20 ans après, fréquentant le milieu ultra branché parisien et pourtant bien de gauche, anarchiste que j'étais, néo-païenne, je me suis mise à dessiner un fœtus alors que jamais je ne pensais vraiment à lui, ou juste quand il s'agissait d'affirmer mon avortement, histoire de faire savoir que j'étais une fille "cool" et libérée. Ce fœtus me regardait d'un air de reproche et je l'ai aimé à ce moment. C'est seulement 4 ans plus tard, lors de ma conversion au catholicisme, que j'ai compris pourquoi soudain, alors que je m'en souciais peu, je m'étais mise à dessiner ce petit corps, mon petit Calliste.
Alors non, aucune femme n'est sainte juste parce qu'elle désirerait garder l'enfant qui lui a été fait, elle ne fait que son devoir de bonheur malgré les embûches probables, mais elle sait qu'avec le Christ elle n'est jamais seule et elle n'a peur de rien. Si,
elle a peur d'avoir peur au point de distordre sa vie précieuse et celle des autres, et elle espère être sainte un jour. J'ai parfois l'impression que les personnes qui refusent de se laisser toucher par le Christ et son Église éprouvent beaucoup de mépris et d'incompréhension envers les personnes qui ne sont pas saintes mais veulent le devenir de tout leur cœur.
Je trouve impressionnants en ce moment ces appels incessants aux sentiments les meilleurs, aux pseudo-gentillesses de la part de personnes dont l'unique mobile dans la vie semble être la jouissance ou une stratégie d'évitement de tout inconfort. Notre société semble produire à la chaîne des individus qui se veulent ébouriffants d'originalité alors que le seul mobile est - encore et toujours - consommer. Consommer de la relation simili-amoureuse, de la passion, des sensations fortes, des émotions, de l'adrénaline, de l'admiration... On comprend que pour donner un peu de lustre à tout ce fatras il faille ressortir sans arrêt ses bonnes intentions, ses petites gentillesses à deux balles afin de mieux faire passer les autres pour des malades, c'est le monde à l'envers. Être gentillet en vue de son propre plaisir est devenu un idéal qui rend certains capables de donner des leçons de morale.
Kitab, un enfant à naître est-il réellement une menace au point de lui ôter la possibilité de vivre ? Si oui, pour qui est-il une menace, pourquoi ?
Merci Kitab de vouloir nous "faire comprendre". :-D
Votre avis émane d'un bon sentiment à l'égard des femmes qui se retrouvent dans des situations parfois terribles, c'est tout à votre honneur et prouve votre capacité d'empathie.
Mais des solutions consistant à mettre à mort un être sans défense ne tire pas vers le haut l'humanité. Au contraire ce type de réflexe rapide, tripal, expéditif ne devient pas bel et bon simplement parce que la victime d'un viol ne désire qu'une chose : fuir les problèmes supplémentaires. Ce besoin de fuir les nouveaux problèmes au prix d'une vie est instinctif et naturel, on peut donc avoir de la compréhension envers la personne qui le ressent, de la compassion, seulement voilà : ajouter un mal à un mal n'a jamais rien donné de bon, à plus ou moins long terme. Les bons sentiments ne servent pas à grand chose quand il s'agit d'être des êtres humains fidèles à leur vocation.
J'ai été violée quand j'avais 19 ans (rien de sanglant cependant : le gars avait mis dans mon verre de quoi m'amadouer), un enfant a été conçu. Quand ma mère l'a su, j'en étais à presque 3 mois de grossesse. Elle m'a amenée dare-dare dans une clinique pour me faire avorter, la question ne s'est même pas posée tellement c'était évident. Perdue que j'étais, sidérée par la violence de sa réaction, je n'ai opposé aucune résistance car j'étais le parfait produit de mon éducation qui m'avait donné de bonne manières mais avait fait l'impasse sur la valeur de la vie et la confiance à avoir envers son Seigneur malgré les remous de nos parcours. Tout a été parfaitement hygiénique, confortable, douillet même, oserais-je dire, presque cosy. La grande classe. Le curetage aux petits oignons. Ensuite j'ai enchaîné sur la pillule (belle façon de faire connaissance) puis mené une vie dite "réussie", ma gynécologue, complice de ma mère a dit que j'étais "trèèès équilibrée". On parle de "pro-choix". J'aurais aimé pour ma part avoir le choix de me sentir moins "équilibrée", moins bonne pour l'économie. J'aurais aimé être un peu remuée, confiante, soutenue, soucieuse mais pleine de l'Espérance dont parle notre Catéchisme (pas l'espoir rase-moquette qui nous est vendu si bien).
Artiste, 20 ans après, fréquentant le milieu ultra branché parisien et pourtant bien de gauche, anarchiste que j'étais, néo-païenne, je me suis mise à dessiner un fœtus alors que jamais je ne pensais vraiment à lui, ou juste quand il s'agissait d'affirmer mon avortement, histoire de faire savoir que j'étais une fille "cool" et libérée. Ce fœtus me regardait d'un air de reproche et je l'ai aimé à ce moment. C'est seulement 4 ans plus tard, lors de ma conversion au catholicisme, que j'ai compris pourquoi soudain, alors que je m'en souciais peu, je m'étais mise à dessiner ce petit corps, mon petit Calliste.
Alors non, aucune femme n'est sainte juste parce qu'elle désirerait garder l'enfant qui lui a été fait, elle ne fait que son devoir de bonheur malgré les embûches probables, mais elle sait qu'avec le Christ elle n'est jamais seule et elle n'a peur de rien. Si, [b]elle a peur d'avoir peur au point de distordre sa vie précieuse et celle des autres[/b], et elle espère être sainte un jour. J'ai parfois l'impression que les personnes qui refusent de se laisser toucher par le Christ et son Église éprouvent beaucoup de mépris et d'incompréhension envers les personnes qui ne sont pas saintes mais veulent le devenir de tout leur cœur.
Je trouve impressionnants en ce moment ces appels incessants aux sentiments les meilleurs, aux pseudo-gentillesses de la part de personnes dont l'unique mobile dans la vie semble être la jouissance ou une stratégie d'évitement de tout inconfort. Notre société semble produire à la chaîne des individus qui se veulent ébouriffants d'originalité alors que le seul mobile est - encore et toujours - consommer. Consommer de la relation simili-amoureuse, de la passion, des sensations fortes, des émotions, de l'adrénaline, de l'admiration... On comprend que pour donner un peu de lustre à tout ce fatras il faille ressortir sans arrêt ses bonnes intentions, ses petites gentillesses à deux balles afin de mieux faire passer les autres pour des malades, c'est le monde à l'envers. Être gentillet en vue de son propre plaisir est devenu un idéal qui rend certains capables de donner des leçons de morale. :s
Kitab, un enfant à naître est-il réellement une menace au point de lui ôter la possibilité de vivre ? Si oui, pour qui est-il une menace, pourquoi ?