par etienne lorant » ven. 06 avr. 2018, 10:47
Malte, le plus petit pays de la zone euro, dispose de ressources limitées en eau douce et en sources énergétiques domestiques, et ne produit que 20 % de sa nourriture. Mais cette nation de presque 1 million d’habitants, qui se targue d’un PIB de 11 milliards de dollars, a bien mieux surmonté la crise de l’euro que les autres États membres, grâce à une stratégie singulière.
En 2015, Malte a connu une croissance de 6,2 %, alors que les autres pays membres se débattaient dans la crise. La success story maltaise repose sur plusieurs piliers, affirme Ozy.
La vente de passeports
Tout d’abord, en 2014, le pays a lancé l’Individual Investor Programme (IIP), un programme controversé ailleurs au sein de l’UE, qui permet à des non-résidents de l’UE d’obtenir la citoyenneté maltaise, contre le paiement de 650 000 €, un investissement de 150 000 € dans des obligations souveraines, ou des projets étatiques, et de 350 000 € dans l’immobilier local. L’île aurait ainsi émis près de 700 passeports permettant à ses détenteurs de voyager dans 160 pays du monde, et de s’installer dans les 28 États membres de l’UE. De cette manière, elle a pu se constituer une cagnotte de 200 millions d’euros, dans laquelle elle a pu puiser pour mener des projets dans les domaines sociaux et économiques.
Un paradis fiscal
Le pays est aussi connu pour être un paradis fiscal pour toutes sortes d’organisations étrangères impliquées dans des secteurs variés : les jeux en ligne, la maintenance de bateaux et d’avions, et le tourisme. Ses banques offrent une palette de services financiers à ces organisations, même si plus récemment, elles ont concentré leurs activités vers le marché domestique pendant la crise de l’euro.
"Malte a bien supporté la crise de l’euro, parce que sa configuration financière était moins exposée sur le plan international qu’on ne le croyait précédemment", explique Michael Bartolo, le représentant permanent de Malte auprès des Nations unies et de l’Organisation Mondiale pour le Commerce. Il rappelle que le budget national, qui s'est monté à 3,2 milliards d'euros en 2017, est du même ordre que celui d’une grosse multinationale, et qu’il est de ce fait plus facile à gérer.
Des atouts multiples pour les étrangers
Enfin, l’île méditerranéenne attire les étrangers. Elle exploite ses nombreuses richesses culturelles, qui font prospérer son tourisme, et a attiré 2 millions de touristes en 2016. Le secteur s’est développé de 4,3 % en 2015, permettant de générer 1,7 milliards d’euros de recettes. Les producteurs de cinéma à la recherche de solutions plus économiques substituent ses sites anciens à ceux de la Grèce, de la Rome antiques ou du Moyen-Orient pour leurs lieux de tournage. L’île est aussi devenue la capitale européenne des jeux en ligne, et grâce à un impôt société de seulement 5 %, elle a attiré des entreprises de Suède et de France.
De même, 18 % de la main-d’œuvre maltaise, soit 37.000 travailleurs, sont étrangers. Malte est également une destination de choix pour les étudiants qui cherchent à perfectionner leur anglais. Très souvent, ils y retournent plus tard dans leur existence.
Des critiques
Mais tout ceci comporte des inconvénients. Le marché immobilier devient hors de prix pour les locaux et l’inflation devrait augmenter de 2 % l’année prochaine. Le pays a également été critiqué. Dans son analyse de l’économie maltaise de 2017, le Fonds Monétaire International exhorte le gouvernement à mettre fin à son programme IIP et à réduire les dépenses publiques.
Audrey Duperron - Express.be - vendredi 6 avril 2018
https://fr.express.live/2018/04/05/la-s ... it-et-sans
[b]Malte, le plus petit pays de la zone euro, dispose de ressources limitées en eau douce et en sources énergétiques domestiques, et ne produit que 20 % de sa nourriture. Mais cette nation de presque 1 million d’habitants, qui se targue d’un PIB de 11 milliards de dollars, a bien mieux surmonté la crise de l’euro que les autres États membres, grâce à une stratégie singulière.
En 2015, Malte a connu une croissance de 6,2 %, alors que les autres pays membres se débattaient dans la crise. La success story maltaise repose sur plusieurs piliers, affirme Ozy.[/b]
La vente de passeports
Tout d’abord, en 2014, le pays a lancé l’Individual Investor Programme (IIP), un programme controversé ailleurs au sein de l’UE, qui permet à des non-résidents de l’UE d’obtenir la citoyenneté maltaise, contre le paiement de 650 000 €, un investissement de 150 000 € dans des obligations souveraines, ou des projets étatiques, et de 350 000 € dans l’immobilier local. L’île aurait ainsi émis près de 700 passeports permettant à ses détenteurs de voyager dans 160 pays du monde, et de s’installer dans les 28 États membres de l’UE. De cette manière, elle a pu se constituer une cagnotte de 200 millions d’euros, dans laquelle elle a pu puiser pour mener des projets dans les domaines sociaux et économiques.
Un paradis fiscal
Le pays est aussi connu pour être un paradis fiscal pour toutes sortes d’organisations étrangères impliquées dans des secteurs variés : les jeux en ligne, la maintenance de bateaux et d’avions, et le tourisme. Ses banques offrent une palette de services financiers à ces organisations, même si plus récemment, elles ont concentré leurs activités vers le marché domestique pendant la crise de l’euro.
"Malte a bien supporté la crise de l’euro, parce que sa configuration financière était moins exposée sur le plan international qu’on ne le croyait précédemment", explique Michael Bartolo, le représentant permanent de Malte auprès des Nations unies et de l’Organisation Mondiale pour le Commerce. Il rappelle que le budget national, qui s'est monté à 3,2 milliards d'euros en 2017, est du même ordre que celui d’une grosse multinationale, et qu’il est de ce fait plus facile à gérer.
Des atouts multiples pour les étrangers
Enfin, l’île méditerranéenne attire les étrangers. Elle exploite ses nombreuses richesses culturelles, qui font prospérer son tourisme, et a attiré 2 millions de touristes en 2016. Le secteur s’est développé de 4,3 % en 2015, permettant de générer 1,7 milliards d’euros de recettes. Les producteurs de cinéma à la recherche de solutions plus économiques substituent ses sites anciens à ceux de la Grèce, de la Rome antiques ou du Moyen-Orient pour leurs lieux de tournage. L’île est aussi devenue la capitale européenne des jeux en ligne, et grâce à un impôt société de seulement 5 %, elle a attiré des entreprises de Suède et de France.
De même, 18 % de la main-d’œuvre maltaise, soit 37.000 travailleurs, sont étrangers. Malte est également une destination de choix pour les étudiants qui cherchent à perfectionner leur anglais. Très souvent, ils y retournent plus tard dans leur existence.
[b]Des critiques[/b]
Mais tout ceci comporte des inconvénients. Le marché immobilier devient hors de prix pour les locaux et l’inflation devrait augmenter de 2 % l’année prochaine. Le pays a également été critiqué. Dans son analyse de l’économie maltaise de 2017, le Fonds Monétaire International exhorte le gouvernement à mettre fin à son programme IIP et à réduire les dépenses publiques.
Audrey Duperron - Express.be - vendredi 6 avril 2018
https://fr.express.live/2018/04/05/la-success-story-maltaise-comment-surmonter-la-crise-de-leuro-quand-est-petit-et-sans