par Trinité » sam. 22 avr. 2017, 12:27
Je voulais vous soumettre ce dialogue ,au moins lui il a le courage d'afficher publiquement son opinion sur le sujet ,à l'encontre de certains qui travaillent dans l'optique de laisser supposer qu'ils sont contre l'avortement ,dans un but électoral ,mais qui de toute façon ne feront rien contre dans l'hypothèse ou ils sont élus!
Cécile Amar pose des questions et Jean luc Mélenchon y répond.
"CA: Et la vertu ce ne sont pas les mœurs?
JL M: Non, évidemment. Certes, autrefois on faisait des mœurs la source de tous les dérèglements. C'était là que se trouvait la plus importante police de la pensée. Mais la vertu dont je parle , moi, concerne les principes qui justifient les règles en vigueur dans la société et aussi la relation de chaque personne à la société.
Cette distinction entre la morale individuelle et un principe collectif comme la vertu est très importante. Elle permet d'avoir un dialogue positif avec des gens qui mettent en œuvre des morales extrêmement différentes. Prenons un exemple. Les catholiques pratiquants sont hostiles, pour des raisons de morale religieuse, à l'avortement. D'après moi, ils ne manquent pas à leur devoir moral quand ils acceptent - ce qui est le cas de beaucoup d'entre eux - que le droit à l'avortement existe dans la loi. Car ils comprennent alors qu'il s'agit d'une liberté et que chacun peut en user ou ne pas en user. D'après moi, il ne devrait y avoir aucune difficulté à ce que quelqu'un qui est contre l'avortement et décide qu'il ne l'appliquera jamais, qu'il ne le recommandera jamais aux autres, en accepte pour autant la liberté. Au fond, la différence entre la morale et la vertu en tant que principe d'action, ce n'est rien d'autre que d'accepter que nous vivons en société, par nécessité, tout le monde n'est pas d'accord et ne se réclame pas des mêmes arguments de vie personnelle. Malgré tout, une règle s'impose quand même à nous.
Notre morale personnelle va donc organiser notre choix personnel, tandis que la vertu va régler nos comportements en société; c'est à dire tout ce que nous faisons et qui a une conséquence sur la vie en société et la liberté des autres. La vertu, c'est donc l'ensemble des principes qui commande la vie commune.
Ces questions un peu abstraites ont une grande importance à notre époque. Car notre société a été très amplement et profondément déconfessionnalisée. En dépit de tout ce que l'on peut dire sur l'importance actuelle des conflits religieux, la religion a donc une place très relative dans notre société. Mais pourtant, aujourd'hui aussi, les impératifs moraux jouent un rôle très puissant dans les motivations d'action. C'est d'eux que vont partir de puissants mouvements d'indignation collective. Notre société se construit souvent en réponse à des indignations ressenties par le grand nombre."
Je suis obligé de constater que j'accepte cette philosophie ,même si devant le cas d'espèce ,je ferai tout pour dissuader la personne concernée de le pratiquer!
Je voulais vous soumettre ce dialogue ,au moins lui il a le courage d'afficher publiquement son opinion sur le sujet ,à l'encontre de certains qui travaillent dans l'optique de laisser supposer qu'ils sont contre l'avortement ,dans un but électoral ,mais qui de toute façon ne feront rien contre dans l'hypothèse ou ils sont élus!
Cécile Amar pose des questions et Jean luc Mélenchon y répond.
"CA: Et la vertu ce ne sont pas les mœurs?
JL M: Non, évidemment. Certes, autrefois on faisait des mœurs la source de tous les dérèglements. C'était là que se trouvait la plus importante police de la pensée. Mais la vertu dont je parle , moi, concerne les principes qui justifient les règles en vigueur dans la société et aussi la relation de chaque personne à la société.
Cette distinction entre la morale individuelle et un principe collectif comme la vertu est très importante. Elle permet d'avoir un dialogue positif avec des gens qui mettent en œuvre des morales extrêmement différentes. Prenons un exemple. [b]Les catholiques pratiquants sont hostiles, pour des raisons de morale religieuse, à l'avortement. D'après moi, ils ne manquent pas à leur devoir moral quand ils acceptent - ce qui est le cas de beaucoup d'entre eux - que le droit à l'avortement existe dans la loi. Car ils comprennent alors qu'il s'agit d'une liberté et que chacun peut en user ou ne pas en user. D'après moi, il ne devrait y avoir aucune difficulté à ce que quelqu'un qui est contre l'avortement et décide qu'il ne l'appliquera jamais, qu'il ne le recommandera jamais aux autres, en accepte pour autant la liberté.[/b] Au fond, la différence entre la morale et la vertu en tant que principe d'action, ce n'est rien d'autre que d'accepter que nous vivons en société, par nécessité, tout le monde n'est pas d'accord et ne se réclame pas des mêmes arguments de vie personnelle. Malgré tout, une règle s'impose quand même à nous.
Notre morale personnelle va donc organiser notre choix personnel, tandis que la vertu va régler nos comportements en société; c'est à dire tout ce que nous faisons et qui a une conséquence sur la vie en société et la liberté des autres. La vertu, c'est donc l'ensemble des principes qui commande la vie commune.
Ces questions un peu abstraites ont une grande importance à notre époque. Car notre société a été très amplement et profondément déconfessionnalisée. En dépit de tout ce que l'on peut dire sur l'importance actuelle des conflits religieux, la religion a donc une place très relative dans notre société. Mais pourtant, aujourd'hui aussi, les impératifs moraux jouent un rôle très puissant dans les motivations d'action. C'est d'eux que vont partir de puissants mouvements d'indignation collective. Notre société se construit souvent en réponse à des indignations ressenties par le grand nombre."
[b]Je suis obligé de constater que j'accepte cette philosophie ,même si devant le cas d'espèce ,je ferai tout pour dissuader la personne concernée de le pratiquer![/b]