par p.cristian » mar. 01 déc. 2015, 8:33
Bonjour,
http://radionotredame.net/player/http:/ ... 1-2015.mp3
Mgr Vingt-Trois, sans justifier les attaques, semblait vouloir trouver à demi-mot des justifications, dans l'entretien proposé à Radio Notre Dame du 21 Novembre.
3:52 à 6:12
Deuxième chose qui m'a frappé, c'est l'absurdité d'un certain nombre de commentaires, sur la question qui est quand même réelle de savoir est-ce que les valeurs de la République se superposent exactement à un certain mode de vie.
C'est très sympathique de considérer Paris comme la ville de la frivolité, je ne suis pas sûr que cela soit le fondement de la République.
Ça ne veut pas dire que c'est un pêché de s'amuser, d'aller au spectacle, ou d'aller au café, mais la République c'est quand même un peu autre chose.
Louis Daufresne _c'est quoi?
Mgr Vingt-Trois _ C'est quand même une vision du bien commun du pays, de la Nation, ce n'est pas la vision du bien-commun du 11ème arrondissement. C'est un peu différent, je pense que là nous avons besoin de réfléchir, et de reprendre conscience que peut-être parmi les causes de radicalisations [..], on sous-estime le mépris que peut susciter chez un certain nombre de jeunes, la vision de certains comportement de la vie collective.
Louis Daufresne _Monseigneur, sur ce dernier point, évidemment vous ne justifiez pas les attaques, mais cela veut dire que cela appelle à des remises en causes de notre part?
Mgr Vingt-trois : Cela veut dire que les attentats, à la différence des attentats précédents qui visaient des objectifs particulièrement désignés par leur activité, ou des objectifs antisémites, ces attentats-là sont anonymes dans ses destinataires, cela ne veut pas dire qu'il faut céder à ce qui nous est reproché, mais il faut que nous ayons suffisamment de lucidité pour comprendre que la vie humaine a peut-être des enjeux plus importants et plus graves que la vie habituelle.
Il n'a pas été explicite ni sur les commentaires en question, ni sur ce qu'il entendait par «ce qui nous est reproché». Toujours est-il que le communiqué officiel de Daesh sur ces attentats indiquait qu'ils avaient lieu spécifiquement à Paris, «capitale des abominations et de la perversion», pour reprendre les termes du communiqué.
Et que je pense qu'il se référait à des petits textes comme celui-ci, qui ont fleuri sur la toile.
http://www.telerama.fr/medias/attentats ... 134147.php
La France incarne tout ce que les fanatiques religieux haïssent : la jouissance de la vie ici, sur terre, d'une multitude de manières : une tasse de café qui sent bon, accompagnée d'un croissant, un matin ; de belles femmes en robes courtes souriant librement dans la rue ; l'odeur du pain chaud ; une bouteille de vin partagée avec des amis, quelques gouttes de parfum, des enfants jouant au jardin du Luxembourg, le droit de ne pas croire en aucun Dieu, de ne pas s'inquiéter des calories, de flirter et de fumer, de faire l'amour hors mariage, de prendre des vacances, de lire n'importe quel livre, d'aller à l'école gratuitement, de jouer, de rire, de débattre, de se moquer des prélats comme des hommes et des femmes politiques, de remettre les angoisses à plus tard : après la mort.
Aucun pays ne profite aussi bien de la vie sur terre que la France.
Paris, on t'aime. Nous pleurons pour toi. Tu es en deuil ce soir, et nous le sommes avec toi. Nous savons que tu riras à nouveau, et chanteras à nouveau, que tu feras l'amour, et que tu guériras, parce qu'aimer la vie fait partie de ce que tu es. Les forces du mal vont reculer. Elles vont perdre. Elle perdent toujours.
In fine, je ne sais pas trop quoi penser, certes oui, il y a plus important que d'aller dans les cafés tapageurs aux lustres éclatants, mais cela me dérange de voir ce représentant de ma religion adorée, rejoindre en partie les accusations de ces fous de Dieu.
En ces moments difficiles pour nous, je pense qu'il faut essayer de dépasser cet esprit de sérieux qui nous encombre, savoir prendre du recul et garder notre humour, car c'est une forme d’espérance.
Bonjour,
http://radionotredame.net/player/http://radionotredame.net/wp-content/uploads/podcasts/l-entretien-du-cardinal/l-entretien-du-cardinal-21-11-2015.mp3
Mgr Vingt-Trois, sans justifier les attaques, semblait vouloir trouver à demi-mot des justifications, dans l'entretien proposé à Radio Notre Dame du 21 Novembre.
3:52 à 6:12
[quote]Deuxième chose qui m'a frappé, c'est l'absurdité d'un certain nombre de commentaires, sur la question qui est quand même réelle de savoir est-ce que les valeurs de la République se superposent exactement à un certain mode de vie.
C'est très sympathique de considérer Paris comme la ville de la frivolité, je ne suis pas sûr que cela soit le fondement de la République.
Ça ne veut pas dire que c'est un pêché de s'amuser, d'aller au spectacle, ou d'aller au café, mais la République c'est quand même un peu autre chose.
Louis Daufresne _c'est quoi?
Mgr Vingt-Trois _ C'est quand même une vision du bien commun du pays, de la Nation, ce n'est pas la vision du bien-commun du 11ème arrondissement. C'est un peu différent, je pense que là nous avons besoin de réfléchir, et de reprendre conscience que peut-être parmi les causes de radicalisations [..], on sous-estime le mépris que peut susciter chez un certain nombre de jeunes, la vision de certains comportement de la vie collective.
Louis Daufresne _Monseigneur, sur ce dernier point, évidemment vous ne justifiez pas les attaques, mais cela veut dire que cela appelle à des remises en causes de notre part?
Mgr Vingt-trois : Cela veut dire que les attentats, à la différence des attentats précédents qui visaient des objectifs particulièrement désignés par leur activité, ou des objectifs antisémites, ces attentats-là sont anonymes dans ses destinataires, cela ne veut pas dire qu'il faut céder à ce qui nous est reproché, mais il faut que nous ayons suffisamment de lucidité pour comprendre que la vie humaine a peut-être des enjeux plus importants et plus graves que la vie habituelle.
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Il n'a pas été explicite ni sur les commentaires en question, ni sur ce qu'il entendait par «ce qui nous est reproché». Toujours est-il que le communiqué officiel de Daesh sur ces attentats indiquait qu'ils avaient lieu spécifiquement à Paris, «capitale des abominations et de la perversion», pour reprendre les termes du communiqué.
Et que je pense qu'il se référait à des petits textes comme celui-ci, qui ont fleuri sur la toile.
http://www.telerama.fr/medias/attentats-ce-petit-texte-americain-qui-fait-du-bien-aux-francais,134147.php
[quote]La France incarne tout ce que les fanatiques religieux haïssent : la jouissance de la vie ici, sur terre, d'une multitude de manières : une tasse de café qui sent bon, accompagnée d'un croissant, un matin ; de belles femmes en robes courtes souriant librement dans la rue ; l'odeur du pain chaud ; une bouteille de vin partagée avec des amis, quelques gouttes de parfum, des enfants jouant au jardin du Luxembourg, le droit de ne pas croire en aucun Dieu, de ne pas s'inquiéter des calories, de flirter et de fumer, de faire l'amour hors mariage, de prendre des vacances, de lire n'importe quel livre, d'aller à l'école gratuitement, de jouer, de rire, de débattre, de se moquer des prélats comme des hommes et des femmes politiques, de remettre les angoisses à plus tard : après la mort.
Aucun pays ne profite aussi bien de la vie sur terre que la France.
Paris, on t'aime. Nous pleurons pour toi. Tu es en deuil ce soir, et nous le sommes avec toi. Nous savons que tu riras à nouveau, et chanteras à nouveau, que tu feras l'amour, et que tu guériras, parce qu'aimer la vie fait partie de ce que tu es. Les forces du mal vont reculer. Elles vont perdre. Elle perdent toujours.[/quote]
In fine, je ne sais pas trop quoi penser, certes oui, il y a plus important que d'aller dans les cafés tapageurs aux lustres éclatants, mais cela me dérange de voir ce représentant de ma religion adorée, rejoindre en partie les accusations de ces fous de Dieu.
En ces moments difficiles pour nous, je pense qu'il faut essayer de dépasser cet esprit de sérieux qui nous encombre, savoir prendre du recul et garder notre humour, car c'est une forme d’espérance.