par Cinci » jeu. 26 sept. 2019, 20:40
Quand j'évoquais les films de propagande guerrière hollywoodienne, songeant en moi-même aux thèmes de la camaraderie des bons gars, frères d'armes, le courage, etc ... rendre attrayant ou donner du sex appeal à une certaine manière de se dépenser ...
Je suis tomber sur un truc intéressant à sa manière (
intéressant pour le propos, non pas pour ce qui est montré attention) et qui serait tout à fait en lien.
Vu sur le site de nos amis gauchistes de Belgique.
Ici :
En découvrant
My honor was loyalty sur Netflix,
Christopher Black est tombé à la renverse. Ce film d’ Alessandro Pepe suit les traces d’une unité SS durant la Deuxième Guerre mondiale et présente ses soldats comme des âmes perdues finalement trahies par leurs chefs. Christopher Black rappelle quelques crimes commis par les SS, mais ne s’étonne pas finalement qu’un tel film se retrouve sur l’une des principales plateformes de streaming, l’OTAN n’ayant rien à envier à la barbarie de l’époque.
https://www.investigaction.net/fr/le-bl ... des-nazis/
Le film se découvre d'un clic de souris. Facile. C'est gratuit.
https://www.youtube.com/watch?v=3pCaNOzqnG8
Un navet entendons-nous, en même temps l'on ne demande pas à la publicité de battre le génie de Charlie Chaplin ou d'Orson Welles.
Christopher Black voulait faire ressortir:
Christopher Black :
Alors ce film décrit-il les nombreux crimes de guerre commis par cette unité pendant la Seconde Guerre mondiale ? Montre-t-il ce qu’elle a fait en Russie, en Italie, en France ? Non. C’est plutôt un portrait conçu pour susciter notre sympathie, pour que nous voyions ces criminels comme des héros combattant pour « la terre et le foyer », des âmes perdues finalement trahies par leurs chefs, dont les crimes ne sont pas pires que ceux des autres armées.
[...]
Mais quelle est la vérité sur cette unité que le réalisateur italien, Alessandro Pepe, qui vit maintenant aux États-Unis, a transformée en un groupe de héros attachants ? Qu’a-t-il effacé de l’histoire
[...]
En avril 1941, c’est l’unité allemande qui a pris la tête de l’invasion et de l’occupation de la Grèce, puis elle a été transférée pour rejoindre d’autres unités en vue de l’invasion de l’URSS dans l’Opération Barbarossa. Selon les rapports de son journaliste, l’unité a assassiné 4000 prisonniers soviétiques le 18 août 1941. Au cours des combats autour de Kharkov et dans la ville elle-même en mars 1943, elle est devenue célèbre pour avoir assassiné des soldats soviétiques blessés découverts dans un hôpital militaire. Plusieurs centaines de blessés soviétiques ont été tués dans cet hôpital et d’autres prisonniers ont été régulièrement exécutés au cours de ces opérations.
Le 17 février 1943, ses hommes ont incendié les deux villages de Yefremovka et de Semyonovka, tuant 872 hommes, femmes et enfants, dont 240 ont été brûlés vifs dans une église à Yefremovka. On a donné le nom de « bataillon du chalumeau » au bataillon qui a commis cette atrocité. Pendant la même période, cette unité et ses unités de réserve en Allemagne raflaient les juifs et s’emparaient de leurs biens.
Transférée en Italie en septembre 1943, l’unité a assassiné 49 réfugiés juifs près du lac Majeur et a tué 34 civils dans le village de Bove. Certaines victimes du lac ont été jetées dans l’eau les mains et les pieds liés. Puis, transférée en France en 1944, l’unité à assassiné des civils français dans les villages de Tavaux et de Plomion. Pendant les combats dans les Ardennes près de Malmedy, l’unité a exécuté 84 prisonniers américains. Ses hommes ont aussi capturé onze soldats américains noirs du 33e bataillon d’artillerie dans un autre engagement. Quand on a trouvé leurs corps, leurs doigts avaient été coupés et leurs jambes brisées.
C’est avec cette unité qu’Alessandro Pepe veut que nous créions des liens. Le film fait référence aux juifs massacrés dans les camps de la mort, mais les histoires sont rejetées par les hommes comme incroyables ; ce qui est une distorsion puisque nous savons que ces hommes ont massacré des juifs en Russie et en Allemagne.
Tirer sur des prisonniers est excusé parce que les Américains étaient pires et que les Soviétiques le méritaient. Le meurtre de civils n’est jamais mentionné. Au lieu de cela, nous regardons ces jeunes hommes marcher à travers de magnifiques champs en Ukraine et commenter les cicatrices que la guerre laisse sur la beauté de la nature, ou soupirer en Italie sur la beauté du paysage toscan et, dans la campagne française, s’exprimer comme des poètes.
Pour mon propos, le film est produit dans une facture qui rappelle du Steven Spielberg et la culture des jeux vidéos, Medal of Honor, etc. On passerait de l'un à l'autre sans grand mal.
Au tout début du film, Christopher Black ne le souligne pas, mais j'aurai remarqué aussi la teneur des propos qui seront débités par une voix neutre se situant hors champ. Ce n'est ni plus ni moins qu'une sorte de consécration du "darwinisme social", lequel fut très en vogue au début du XXe siècle. Une idéologie dont le fascisme et le nazisme auront fait leur délice cf. survie du plus apte, la nécessaire compétition-rivalité, loi de la jungle, justice que le plus fort élimine les autres, etc. Que du capitalisme sauvage à son meilleur comme horizon, l'homme est un loup pour l'homme.
Il me semble assez évident que la culture du "gun" aux États-Unis, et qui est plus que largement toléré par les boss politiques, a sûrement à voir avec une sorte de désir sous jacent d'y maintenir une forme d'agressivité dans la population. Une dynamique présentée naturellement comme de la légitime défense, une certaine façon d'être libre, digne, d'exprimer son être, de survivre, d'être bien vivant, de révéler sa valeur.
Et donc ...
Une certaine violence institutionnelle (structure de péché ?) qui ne sera pas passé inaperçu d'un feu Sergio Leone dans le temps. Mais parlerait-on ici d'un vrai cinéaste italien car moi je le ferais en tout cas. Lui-même, - le maître de la trilogie des dollars - , pensait bien que la violence et même l'hyper-violence faisaient parties du "génome"de l'Amérique; du développement de l'Amérique.
Peut-être que la négation de cette violence structurelle alors rejetée sur le fait de "quelques" malades pourrait-elle nous rappeler un peu la négation de nos islamistes tels tous ceux semblant ne pas voir non plus combien leur religion serait bien à la racine d'une certaine "explosion de violence" ("acting out") de plusieurs.
Quand j'évoquais les films de propagande guerrière hollywoodienne, songeant en moi-même aux thèmes de la camaraderie des bons gars, frères d'armes, le courage, etc ... rendre attrayant ou donner du sex appeal à une certaine manière de se dépenser ...
Je suis tomber sur un truc intéressant à sa manière ([i]intéressant pour le propos, non pas pour ce qui est montré attention[/i]) et qui serait tout à fait en lien.
Vu sur le site de nos amis gauchistes de Belgique.
Ici :
[quote] En découvrant [i]My honor was loyalty [/i]sur Netflix, [b]Christopher Black[/b] est tombé à la renverse. Ce film d’ Alessandro Pepe suit les traces d’une unité SS durant la Deuxième Guerre mondiale et présente ses soldats comme des âmes perdues finalement trahies par leurs chefs. Christopher Black rappelle quelques crimes commis par les SS, mais ne s’étonne pas finalement qu’un tel film se retrouve sur l’une des principales plateformes de streaming, l’OTAN n’ayant rien à envier à la barbarie de l’époque.
https://www.investigaction.net/fr/le-blanchiment-des-nazis/ [/quote]
Le film se découvre d'un clic de souris. Facile. C'est gratuit.
https://www.youtube.com/watch?v=3pCaNOzqnG8
Un navet entendons-nous, en même temps l'on ne demande pas à la publicité de battre le génie de Charlie Chaplin ou d'Orson Welles.
Christopher Black voulait faire ressortir:
[quote][b]Christopher Black [/b]:
Alors ce film décrit-il les nombreux crimes de guerre commis par cette unité pendant la Seconde Guerre mondiale ? Montre-t-il ce qu’elle a fait en Russie, en Italie, en France ? Non. C’est plutôt un portrait conçu pour susciter notre sympathie, pour que nous voyions ces criminels comme des héros combattant pour « la terre et le foyer », des âmes perdues finalement trahies par leurs chefs, dont les crimes ne sont pas pires que ceux des autres armées.
[...]
Mais quelle est la vérité sur cette unité que le réalisateur italien, Alessandro Pepe, qui vit maintenant aux États-Unis, a transformée en un groupe de héros attachants ? Qu’a-t-il effacé de l’histoire [/quote]
[quote][...]
En avril 1941, c’est l’unité allemande qui a pris la tête de l’invasion et de l’occupation de la Grèce, puis elle a été transférée pour rejoindre d’autres unités en vue de l’invasion de l’URSS dans l’Opération Barbarossa. Selon les rapports de son journaliste, l’unité a assassiné 4000 prisonniers soviétiques le 18 août 1941. Au cours des combats autour de Kharkov et dans la ville elle-même en mars 1943, elle est devenue célèbre pour avoir assassiné des soldats soviétiques blessés découverts dans un hôpital militaire. Plusieurs centaines de blessés soviétiques ont été tués dans cet hôpital et d’autres prisonniers ont été régulièrement exécutés au cours de ces opérations.
Le 17 février 1943, ses hommes ont incendié les deux villages de Yefremovka et de Semyonovka, tuant 872 hommes, femmes et enfants, dont 240 ont été brûlés vifs dans une église à Yefremovka. On a donné le nom de « bataillon du chalumeau » au bataillon qui a commis cette atrocité. Pendant la même période, cette unité et ses unités de réserve en Allemagne raflaient les juifs et s’emparaient de leurs biens.
Transférée en Italie en septembre 1943, l’unité a assassiné 49 réfugiés juifs près du lac Majeur et a tué 34 civils dans le village de Bove. Certaines victimes du lac ont été jetées dans l’eau les mains et les pieds liés. Puis, transférée en France en 1944, l’unité à assassiné des civils français dans les villages de Tavaux et de Plomion. Pendant les combats dans les Ardennes près de Malmedy, l’unité a exécuté 84 prisonniers américains. Ses hommes ont aussi capturé onze soldats américains noirs du 33e bataillon d’artillerie dans un autre engagement. Quand on a trouvé leurs corps, leurs doigts avaient été coupés et leurs jambes brisées.[/quote]
[quote] C’est avec cette unité qu’Alessandro Pepe veut que nous créions des liens. Le film fait référence aux juifs massacrés dans les camps de la mort, mais les histoires sont rejetées par les hommes comme incroyables ; ce qui est une distorsion puisque nous savons que ces hommes ont massacré des juifs en Russie et en Allemagne.
Tirer sur des prisonniers est excusé parce que les Américains étaient pires et que les Soviétiques le méritaient. Le meurtre de civils n’est jamais mentionné. Au lieu de cela, nous regardons ces jeunes hommes marcher à travers de magnifiques champs en Ukraine et commenter les cicatrices que la guerre laisse sur la beauté de la nature, ou soupirer en Italie sur la beauté du paysage toscan et, dans la campagne française, s’exprimer comme des poètes. [/quote]
Pour mon propos, le film est produit dans une facture qui rappelle du Steven Spielberg et la culture des jeux vidéos, Medal of Honor, etc. On passerait de l'un à l'autre sans grand mal.
Au tout début du film, Christopher Black ne le souligne pas, mais j'aurai remarqué aussi la teneur des propos qui seront débités par une voix neutre se situant hors champ. Ce n'est ni plus ni moins qu'une sorte de consécration du "darwinisme social", lequel fut très en vogue au début du XXe siècle. Une idéologie dont le fascisme et le nazisme auront fait leur délice cf. survie du plus apte, la nécessaire compétition-rivalité, loi de la jungle, justice que le plus fort élimine les autres, etc. Que du capitalisme sauvage à son meilleur comme horizon, l'homme est un loup pour l'homme.
Il me semble assez évident que la culture du "gun" aux États-Unis, et qui est plus que largement toléré par les boss politiques, a sûrement à voir avec une sorte de désir sous jacent d'y maintenir une forme d'agressivité dans la population. Une dynamique présentée naturellement comme de la légitime défense, une certaine façon d'être libre, digne, d'exprimer son être, de survivre, d'être bien vivant, de révéler sa valeur.
Et donc ...
Une certaine violence institutionnelle (structure de péché ?) qui ne sera pas passé inaperçu d'un feu Sergio Leone dans le temps. Mais parlerait-on ici d'un vrai cinéaste italien car moi je le ferais en tout cas. Lui-même, - le maître de la trilogie des dollars - , pensait bien que la violence et même l'hyper-violence faisaient parties du "génome"de l'Amérique; du développement de l'Amérique.
Peut-être que la négation de cette violence structurelle alors rejetée sur le fait de "quelques" malades pourrait-elle nous rappeler un peu la négation de nos islamistes tels tous ceux semblant ne pas voir non plus combien leur religion serait bien à la racine d'une certaine "explosion de violence" ("acting out") de plusieurs.