L'Abbé Pierre

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Re: L'Abbé Pierre

par Nanimo » dim. 31 déc. 2023, 3:46

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas trop la vie de l'Abbé Pierre, je recommande le film en salle en ce moment L'Abbé Pierre, une vie de combats. J'ai bien aimé. Instructif.

L'Abbé Pierre

par axou » lun. 17 nov. 2014, 21:21

Bonsoir à tous !

A propos, quand nommera t-on un postulateur pour la béatification de notre cher Abbé Pierre ?!!!

Bien à vous,

Axou

Re: La croix de l'abbé Pierre

par fredh » jeu. 29 mai 2014, 9:49

Bonjour
Je suis un petit fils des parents du petit Marc mort lors de l hiver 54 mais je n ai plus aucun contact avec ma famille. Les auriez vous connu. Pourriez vous me donner des infos sur mon passé, mes origines ?
Par la suite pendant ma jeunesse j ai egalement eu le privilege de rencontrer l abbe Pierre il a baptisé plusieurs de mes cousins a Neuilly Plaisance... Avez vous connu ma famille ?

Ceci est une bouteille a la mer et je prie pour avoir une reponse...

quote="Emanuel"]J'ai eu le privilège de connaître les débuts d'Emmaüs à Neuilly-Plaisance. Ce fut lors de ce terrible hiver. J'étais alors un gamin en culotte courte. De faire nombre d'opérations débarras, de collectes de charbon et de pommes de terre. Aussi de chiner les décharges au côté de l'Abbé et de ses premier Compagnons et sur les décharges il y avait parfois des heurts avec les clochards... De partager la messe dans la petite chapelle de contreplaqué et cartons. Et aussi cet excellent ragoût de mouton aux haricots rouges en compagnie de ses gars. De l'accompagner dans les bidonvilles de la banlieue est pour des distributions de ce minimum nécessaire dont beaucoup étaient dépourvus. J'ai aussi connu quelques uns de ces "gens riches" qui lui apportèrent beaucoup... mais jamais assez pour remplir le tonneau de la pauvreté.

Il n'était pas homme à demander "en quoi ou en qui tu crois". Mais son regard faisait se poser la question "et toi tu fais quoi?". Il a été condamné, comme soeur Emmanuelle, et à l'inverse de soeur Thérésa, pour avoir été tolérant sur la contraception et un peu aussi sur l'avortement. Pour celà il ne sera jamais "saint" selon l"église. Mais il l'est à coup sûr pour Dieu. Et il inspira bien de mes choix.[/quote]

L'Abbé Pierre et l'insurrection de la bonté

par etienne lorant » lun. 03 févr. 2014, 15:22

Il y a soixante ans, jour pour jour, dans le glacial hier 1954, à Paris, l'abbé Pierre appelait à "l'insurrection de la bonté".

Une publication marque cet anniversaire, au moment où l'appel n'a rien perdu de son actualité: "Le secret spirituel de l'abbé Pierre" par René Poujol et Jean-Marie Viennet (chez Salvator), avec une préface du cardinal Roger Etchegaray.


Un livre qui a voulu faire le lien entre l'aventure d'Emmaüs et l'expérience spirituelle à l'origine de cette énergie communicative au service des plus démunis. Les auteurs ont la parole.

Jean-Marie Viennet est prêtre du diocèse de Belfort-Montbéliard, il a ét secrétaire général d'Emmaüs international pendant vingt ans et il a accompagné l'abbé Pierre à travers le monde. Il a été son confident et son confesseur.

René Poujol, journaliste, a été directeur de la rédaction de Pèlerin de 1999 à 2009. Il a "suivi" l'activité de l'abbé Pierre sur une trentaine d'années.

Zenit - Il y a soixante ans, le 1er février 1954, l’abbé Pierre bousculait la France en appelant sur Radio Luxembourg (RTL) à l’insurrection de la bonté. Dans quelles conditions l’évènement a-t-il eu lieu ?

René Poujol - L’abbé Pierre était alors un parfait inconnu. Fils d’une famille de la bourgeoisie catholique de Lyon, il avait souhaité entrer dans l’ordre des capucins mais, du fait de la fragilité de sa constitution n’avait «tenu le choc». Devenu prêtre diocésain à Grenoble il était entré en résistance puis, à la Libération, avait été élu MRP à l’Assemblée constituante. Il avait acquis pour se loger une grande maison à Neuilly Plaisance qu’il avait transformée en auberge de jeunesse, avec pour objectif de rconciler la jeunesse de France et d’Allemagne, traumatisée par la guerre, les camps de la mort, l’usage de la bombe atomique.

Très vite il rencontre un premier «compagnon» en la personne de Georges Legay, un ancien bagnard parricide qui menace de se suicider. L’abbé Pierre lui dit : je ne peux rien pour toi, je n’ai pas d’argent (à cette poque il a démissionné de son mandat et ne touche plus d’indemnité parlementaire) mais tu n’a rien à perdre, si tu veux m’aider, ensemble en unissant nos forces, nous pourrons venir en aide à plus malheureux que nous. Emmaüs était né. Nous sommes en 1949.

Lorsque surviennent les événements de l’Hiver 54, l’abbé Pierre s’est engagé dans un combat pour le logement des sans abris. Désormais quelques compagnons vivent avec lui, de la récupération et de la revente : les chiffonniers d’Emmaüs. Mais l’abbé Pierre est bien incapable de dire de quoi l’avenir sera fait.

L’Hiver 54 est terrible. Le thermomètre tombe à - 15°, ailleurs à - 20°. Un enfant meurt de froid dont l’abbé Pierre organise les obsèques en la présence du Ministre du logement qu’il a solennellement interpellé. Mais rien ne se passe. Un mois plus tard, une femme meurt de froid dans les rues de Paris. Alors il se précipite à Radio Luxembourg d’où il lance son appel : «Mes amis au secours...»

L’écho de son appel est immense. Aujourd’hui nous parlerions d’un véritable tsunami. Partout à travers la France les gens se mobilisent, lui apportent des dizaines de tonnes de vêtements, de couvertures, qu’il faut trouver à stocker. En quelques mois il reçoit des centaines de millions de dons qui l’aideront à créer les premières «cités d’urgence». Mais ce sont aussi des milliers de bénévoles qui se présentent spontanément et autant de «miséreux» qui voient en lui un sauveur... Il fait face comme il peut, épuisant son énergie à un point tel que trois ans plus tard, il va «craquer» : physiquement, psychologiquement. Un vrai burn out. Mas c’est là une autre affaire.

Quel a été, à ce moment-là, le moteur de l’abbé Pierre ?

Jean-Marie Viennet - L’abbé Pierre l’a dit lui-même des milliers de fois l’Hiver 54, ce n’est pas lui qui l’a créé, c’est ce qui lui est arrivé. Et Emmaüs de même. On ne peut rien comprendre à l’événement si l’on ne réalise pas cette évidence : l’abbé Pierre n’est pas un humaniste, c’est un mystique. A l’âge de quartorze ans, en pèlerinage à Assise avec ses camarades de classe, il est «brûlé» dira-t-il plus tard, comme «Moïse au Buisson ardent». En un instant il prend conscience de l’existence d’un Dieu d’Amour qui attend de la liberté de chacun qu’il réponde à cet amour en aimant à son tour. Et pour lui c’est l’image du Poverollo, François d’Assise, qui s’impose. D’où sa vocation de moine capucin et ce goût pour l’adoration et la prière qui marquera toute sa vie.

Chez les Scouts de France on l’avait totemisé «castor méditatif». Belle intuition. Sauf qu’on ne peut rien comprendre à sa vie si l’on ne perçoit pas que l’homme maladif et fragile qu’il a été jusqu’à sa mort, connaissant en cumulé des années entières d’hospitalisation, n’a pu mener son combat contre la misère et pour l’accès au logement des sans logis, que parce qu’en permanence il avait cette capacité à se ressourcer dans la prière et la célébration de l’eucharistie.

L’aventure aurait pu s’arrêter là. Comment expliquer qu’il soit à ce point «entré dans l’histoire» ?

Jean-Marie Viennet - Toujours la brûlure d’Assise. Souvenons-nous des paroles de Dieu à Moïse dans le Buisson ardent : «J’ai vu la misère de mon peuple, va le libérer». L’abbé Pierre, à Assise, à ressenti au plus profond que c’était là l’appel de Dieu. Le jour où il se trouve confronté à la misère des sans logis, il sait, d’instinct, que ce sera là son combat. Selon une expression qui reviendra désormais dans sa bouche comme un leitmotiv, il ne «peut pas se dérober».

Et lorsqu’au retour de son hospitalisation dramatique de 1957-1958, après des mois d’absence, il revient en France, c’est pour découvrir que pendant son absence, non seulement Emmaüs n’est pas mort mais que des communautés se sont crées partout à travers le monde, preuve que des centaines d’hommes et de femmes s’étaient reconnus dans la justesse de son combat : s’appuyer sur des êtres rejetés, marginalisés par la société, pour en faire des «sauveurs» de leurs frères plus misérables. Son chemin était tracé.

Quelle est, aujourd’hui, l’actualité de son message ? En quoi est-il en résonance avec ce que le pape François appelle la «mondialisation de l’indifférence» ?

Jean-Marie Viennet - Pour l’abbé Pierre nul ne peut se dire croyant s’il ne souffre pas de la souffrance de son frère, et s’il ne met pas toute son énergie à tenter de le soulager. Il relève que deux des béatitudes sont au présent : heureux les pauvres en esprit, heureux ceux qui combattent pour la justice car le Royaume des cieux est à eux. «Est» et non pas «sera»... C’est donc que le Royaume est déjà là et que sont dans le Royaume toutes celles et ceux qui, croyants ou non croyants, sont pauvres de cœur et mobilisés par le combat pour la justice.

Le pape François dit-il autre chose lorsqu’il dénonce la mondialisation de l’indifférence et appelle les chrétiens à sortir de leur égoïsme et à se faire fraternels ? L’abbé Pierre est convaincu que l’indifférence vient du fait que l’on ne prend jamais le temps de rencontrer l’autre, de le «regarder» vraiment... Ce faisant il rejoint l’injonction du pape François à aller à la périphérie de l’Eglise, à défendre les faibles, à s’ouvrir à l’universel, à faire preuve de tendresse et de miséricorde.

Comment l’abbé Pierre a-t-il transformé votre vie ?

Jean-Marie Viennet - Pour moi l’abbé Pierre est celui qui appelle «viens, suis moi» comme le Christ, qui invite à se mettre en route, qui que l’on soit, avec ses faiblesses ou ses lâchetés, sans culpabiliser. Sur chacun il porte un regard de confiance. Il y a en tout homme un trésor à découvrir et à faire fructifier. Comment ne pas se sentir interpellé, mobilisé pour la mission ?

René Poujol - Pour moi l’abbé Pierre est image d’Evangile. Signe d’une Eglise qui avant que d’être moralisatrice, donneuse de leçons, est d’abord fraternelle, cheminant avec chacun sur le chemin d’Emmaüs sans avoir l’obsession de révéler immédiatement le Dieu de Jésus Christ. Jésus s’est fait compagnon de route des disciples d’Emmaüs, il a cheminé avec eux, les a écoutés et ce n’est qu’au terme d’une journée de marche qu’il s’est révélé à eux. Ne soyons pas pressés de nommer Celui qui nous fait vivre. Et peut-être les hommes et les femmes qui partagent notre route reconnaîtront-ils un jour le Christ à travers nous, à la fraction du pain c’est-à-dire au partage. Et ce jour-là : Dieu seul le connaît.

http://www.zenit.org/fr/articles/il-y-a ... e-la-bonte

Re: L'Abbé Pierre aurait eu 100 ans dimanche

par séraphine » lun. 13 août 2012, 7:11

Vous avez tout à fait raison ! ... Mais l'abbé pierre, soeur emmanuelle et Mère thérésa avaient une portée et un charisme d'ordre internationaux. Ils touchaient le monde entier !

Re: L'Abbé Pierre aurait eu 100 ans dimanche

par Isabelle47 » lun. 13 août 2012, 0:23

Il y a des personnages émergents comme ceux que vous citez et à qui nous devons rendre hommage :coeur: mais il y a aussi une foule de personnes qui oeuvrent dans l'ombre, modestement; chaque acte ou parole bienveillants se lient et s'additionent aux autres- il ne faut pas l'oublier :coeur:

Re: L'Abbé Pierre aurait eu 100 ans dimanche

par séraphine » dim. 12 août 2012, 23:01

Et ce grand homme nous manque beaucoup. Vraiment beaucoup ! J'attends de voir l'arrivée d'un autre personnage de sa carrure, son charisme, sa foi, sa détermination à vouloir aider son prochain.

Nous (les chrétiens) avions Soeur Theresa, Soeur Emmanuelle, l'Abbé Pierre... Maintenant nous sommes bien seuls et orphelins... :incertain:

L'Abbé Pierre aurait eu 100 ans dimanche

par Aldous » jeu. 09 août 2012, 23:35

Dimanche dernier l'Abbé Pierre aurait eu 100 ans.

Le Jour du Seigneur (TV) lui a rendu hommage:
http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/ ... et-inconnu
http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/ ... eau-l-abbe

Le Premier ministre aussi:
http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html#

d'autres moments de souvenirs et de rappel de son combat ailleurs aussi probablement, notamment dans les multiples communautés Emmaüs.
http://www.fondation-abbe-pierre.fr/

Merci l'Abbé!

Image

Re: L'Abbé Pierre et la mort - et autres auteurs

par etienne lorant » jeu. 16 févr. 2012, 19:10

"Pour une émission de télévision, un soir, j'arrive seul dans les studios. Des tas d'inconnus me congratulent et me font part de leur admiration. Patrick Poivre d'Arvor me dit: "Mon père, ça ne doit pas être très marrant". Je lui ai répondu: "Essayez de comprendre à quel point c'est humiliant." Cela l'a frappé et il m'a reposé la question devant les caméras. Je me suis expliqué: "Nous tous, les êtres humains, nous avons besoin d'avoir des modèles qu'on aime. Pour les uns, sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, pour d'autres Mère Téresa ou Napoléon. Mais quand, dans mon cas, on est l'objet d'admiration, c'est très pénible. Moi, je me sens l'instrument de Dieu. Et les hommes, dans leur gentillesse, m'attribuent ainsi une perfection qui n'est pas la mienne. A moins d'être un crétin, je sais bien que je ne suis pas à la hauteur de ces actes divins qui se sont réalisés à travers moi. Je connais mes péchés, mes défauts. Voilà pourquoi je me sens humilié: cela m'oblige à prendre conscience de ce que je devrais être et que je ne suis pas".

(Note perso: lorsque l'on se sent humilié ainsi, c'est à ce moment qu'on est proche de l'humilité parfaite)

Re: L'Abbé Pierre et la mort - et autres auteurs

par etienne lorant » mer. 15 févr. 2012, 19:59

Cette info du jour a bien sa place ici:

Un SDF retrouvé mort sous les escaliers du CPAS de Jette

BELGA

Mis en ligne le 15/02/2012
Le corps d'un SDF, âgé de 27 ans, a été retrouvé sous les escaliers de secours du CPAS de Jette mercredi après-midi, a indiqué la zone de police Ouest.

Les causes du décès demeurent inconnues mais la police n'a relevé aucune trace suspecte sur les lieux de la découverte du corps. L'homme était connu des services sociaux de Jette et également de la police comme consommateur de stupéfiants. Le laboratoire scientifique de la police fédérale et un médecin légiste se sont rendus sur les lieux de la découverte du corps. L'autopsie aura lieu demain.

Un gardien du CPAS a retrouvé mardi après-midi la victime emmitouflé dans une couverture et couché sous un escalier situé à l'arrière de l'établissement. Arrivés sur place, les secours ont constaté le décès du sans-abri.

http://www.lalibre.be/actu/bruxelles/ar ... jette.html

Ce que ne dit pas cette petit information, c'est la signification du sigle 'CPAS' : Centre Public d'Aide Sociale !

.

Re: L'Abbé Pierre et la mort - et autres auteurs

par etienne lorant » mer. 15 févr. 2012, 19:10

Il me semble, et c'est ma foi, que personne, jamais, ne meurt "seul". Il se passe une multitude de choses imperceptibles au moment de la mort. La foi nous dit que nous avons la Vie en nous. Tous les mourants que j'ai croisés avaient la foi. Une de mes tantes m'a remis mon tout premier chapelet la veille de son départ. Elle m'avait demandé de le prier avec elle, car elle avait difficile de dire la seconde partie de l'Ave Maria : "Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort". On dit bien "l'heure" ... cela veut dire un laps de temps. Or, lorsque je fus délivré de ma tabagie, l'instant où j'allais de nouveau 'craquer' de douleur pour une cigarette... fut inondé de la Joie que j'avais, de la certitude d'être délivré de mon addiction. Ce qui se passe à l'heure de la mort est un mystère que l'homme aborde trop souvent de manière négative. Voilà pourquoi ce livre a retenu mon attention et pourquoi j'ai souhaité partager.

Re: L'Abbé Pierre et la mort - et autres auteurs

par Géraldine » mer. 15 févr. 2012, 18:55

Etienne, comme vous avez eu raison.....

Re: L'Abbé Pierre et la mort - et autres auteurs

par etienne lorant » mer. 15 févr. 2012, 18:29

Je reviens au fil:

L'Abbé Pierre déclare: "J'ai eu le privilège, rare, d'être seul, auprès de mon père, de ma mère, et plus tard de Mlle Coutaz (co-fondatrice d'Emmaüs), dans leurs derniers moments, leur tenant la mais, sentant leur pouls jusqu'à l'ultime battement de leur coeur. Ni pour mon père, ni pour ma mère, ni pour Mlle Coutaz, je n'ai versé de larme. Ils sont morts, oui, "ils sont ailleurs". C'est comme si on m'avait dit: "Ils sont partis sur la Côte d'Azur."

(La Côte d'Azur - c'est un très beau mot. Encore un souvenir personnel: lorsque j'ai vu le corps de mon père après son décès, en compagnie de ma mère et de ma sœur, nous avons vu un corps 'tout apaisé'. Comparé à ce qu'il paraissait quelques jours plus tôt, son visage était extraordinairement paisible et chacun d'entre nous, sans consulter les autres a failli dire, ce que ma mère a lâché la première : "on dirait qu'il dort simplement et qu'il est sur le point de se réveiller"...)

Re: L'Abbé Pierre et la mort - et autres auteurs

par etienne lorant » mer. 15 févr. 2012, 18:14

Quelle force chez l'Abbé Pierre que cette certitude tranquille au moment du départ des proches... Je vais reprendre ce fil mais, auparavant, puisque ma mère vient de m'appeler pour me demander de lui rafraîchir ses souvenirs, je vais dire un mot de la fin de mon papa.

Je suis certain que mon père, décédé le 9 avril 2008, est chez le bon Dieu. D'abord, car il fut un grand croyant, très dévoué à l’Église. Mais aussi car il a en fait dû s'évader de l'existence terrestre dans laquelle prétendait le garder le responsable du service où il était "soigné".

Quelques années auparavant, mon père avait dit: "Au moment de ma mort, je ne veux pas d'acharnement. Je demande qu'on me laisse partir." Il avait même précisé - ce qui avait heurté ma mère, qu'on ne fasse pas pour lui comme autrefois, à une époque où les familles organisaient ce qu'elles appelaient "faire les nuits" (veiller à tour de rôle dans la chambre durant les nuits). Il désirait être seul.

J'ai dit que mon père à dû s'évader de la vie, parce qu'on le nourrissait de force, avec une sonde et des intraveineuses - qu'il arrachait toujours, jusqu'au moment où on lui a lié les mains aux barreaux de son lit, puis injecté des 'hypnotiques'. C'est moi, oui moi, qui l'ai libéré de ces liens et menacé de le faire évacuer ailleurs si le médecin responsable ne respectait pas ses volontés. Il les a (une fois réveillé) exprimées très clairement: "Je ferai tout ce que je pourrai mais je veux manger seul"...

Après plus de vingt-cinq jours de ce traitement dont il ne voulait pas, il s'est encore exprimé une fois à ma mère, après avoir reçu l'Extrême Onction, et il a dit : "Maintenant je suis heureux" (Je n'étais pas là et comme je le regrette !) Et deux jours plus tard, une fièvre l'a emporté...

Re: L'Abbé Pierre et la mort - et autres auteurs

par Géraldine » mar. 14 févr. 2012, 13:13

Oui, l' Abbé Pierre attendait la mort, il en parlait souvent.....comme il le dit lui- même, il attendait depuis des années cette mort dont il n' avait pas peur....
Malgré tout ce qu' Emmaüs fait, pourquoi tant et tant de misère encore, des gens morts de froid cette année malgré les infrastructures et les Restos.....une propagation effrayante de la paupérisation et sans compter le Tiers- Monde....
Pourtant, toutes ces campagnes de sensibilisation ne changent-elles pas le coeur de l'homme?Alors qu' au moindre progrès technologique, il y a comme une véritable adulation...Si l' Abbé Pierre, qui voit tout ceci du haut du Ciel, lui, qui a lutté jusqu' au bout....qu' il fasse, avec le Seigneur, faire prendre conscience que nous sommes tous frères et que le moribond abandonné est aussi enfant de Dieu...
Dire qu' aujourd' hui c'est la Saint Valentin avec toutes les dépenses ad hoc, restos, fleurs....je n' ai rien contre puisque on ne fête rien ici nais ces pauvres malheureux, si on leur donnait une part de cet amour fêfé par tant et tnt de gens? Je ne veux choquer personne mais pourquoi se mobilise-t-on surtout en hiver?
Vous direz: parce qu' il fait froid.Toute l' année, ces gebs ont froid au coeur, je sais qu' ici tout le monde comprend.Mais ailleurs?

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