par paumé » sam. 30 mai 2009, 13:13
jeanbaptiste a écrit :
1) Ce n'est pas parce que l'Église parle de pastorale que cela n'a aucune autorité.
L'Eglise exerce légitimement son autorité, tout le monde est d'accord là-dessus (sauf peut-être les sédévacantistes...). Mais cela ne veut pas dire qu'elle ne fait pas d'erreur. L'infaillibilité s'exerce dans le seul domaine de la foi. Il devrait donc être permis de discuter calmement de certains choix, surtout ceux qui ont consisté à faire table rase du passé.
1) Ce qu'il vous apporte à vous, je suis désolé de vous le dire ainsi mais, je crois que cela importe assez peu. Un concile n'est pas une lettre pastorale pour guider la vie spirituelle et morale des fidèles.
Ben si...
Dans le cas où les conciles ne regarderaient pas la vie spirituelle et morale des fidèles, je ne vois pas pourquoi l'on se sentirait concerné par le Concile. Je ne vois pas pourquoi l'on se sentirait concerné par l'Eglise, même ! Autant rester chez soi, autant arrêter de pratiquer, si l'on n'est pas concerné. Bien sûr que le Concile est une feuille de route adressé à chaque catholique personnellement ! De même que le Christ s'adresse à chaque homme en particulier. Quand vous lisez un texte religieux, quel qu'il soit, vous ne vous sentez jamais impliqué personnellement, vous ?
2) Il a permi de préciser, d'achever, et de commencer des réflexions morales, théologiques, pastorales, liturgiques très diverses sur des sujets très variés (liturgie, rapport avec le monde, rapport avec les autres religionsn, rénovation de la vie religieuse etc.). Il est impossible de vous faire un résumé général du Concile. Il faut prendre des sujets précis et y répondre avec précision. Un concile n'est pas un objet qui ne dit qu'une seule et unique chose !
Il y a une cohésion d'ensemble. Cette cohésion, on peut la constater dans l'ensemble des nouvelles pratiques qui se sont installées depuis.
hum... finalement votre demande est très égocentrée. Vous savez se questionner sur l'extérieur "sert" entre autre chose à la paix. Si, si ! Et puis je vous rappelle que vous avez été envoyé par le Christ pour annoncer la Bonne Parole. En ce sens "l'extérieur" vous concerne directement, de l'intérieur !
Je reconnais que ma question était maladroite. Le Christ nous envoie en mission, et il est vrai que l'oecuménisme devrait nous préoccuper chacun personnellement. Mais l'Eglise était-elle moins missionnaire avant ? Et surtout l'est-elle plus aujourd'hui ???? Franchement, dans ce domaine précis, encore, il y a pas mal de questions à se poser. Parce que des missionnaires, avant Vatican II, il y en a eu ! En revanche, je ne vois pas très bien en quoi consiste l'évangélisation de nos jours. En ce moment, les catholiques se tiennent plutôt terrés (et il y a de quoi, loin de moi de jeter la pierre à qui que ce soit). Donc là aussi : quel bilan pour Vatican II en domaine d'évangélisation ?
Savez-vous que les anciens conciles, les anciens textes du magistère citent eux aussi les textes antérieurs avec lesquels ils sont d'accord ? Savez-vous que tout ces textes citent la Bible ? Vous voudriez peut-être en finir avec tout ce qui a été écrit après la Bible puisque tout est en elle ?
Je ne critique pas le fait de citer d'anciens textes, bien au contraire. Je dis seulement que le simple fait de citer la tradition antérieure ne suffit pas à dire qu'un Concile est dans la continuité. Car le but premier d'un Concile n'est pas de faire de la continuité, mais de répondre à un problème nouveau en précisant une vérité ancienne qui n'avait pas jusque là fait l'objet de formulation précise. C'est ce qu'on fait tous les conciles : affirmer la foi lorsqu'elle était attaquée. Or à la suite de Vatican II, on a l'impression que s'est produit exactement l'inverse : au lieu de remettre en cause l'erreur du moment (qui était le modernisme), au contraire, c'est l'Eglise elle-même avec ses traditions et son passé qui s'est positionnée sur la sellette, en auto-accusée, se remettant elle-même en question, détruisant ses propres pratiques, culpabilisant ses fidèles, et se rapprochant du monde ou des autres religions comme si elle n'avait plus rien à leur apporter.
Au hasard : naissance de nouvelles communautés très actives ; rétablissement du diaconat ; élargissement des textes bibliques utilisés pour la liturgie etc.
Évidemment, beaucoup de choses négatives sont nées après le concile et/ou ont profités du concile pour grossire. Mais c'est malheureusement un phénomène assez classique dans l'histoire des conciles. Les conciles naissant bien souvent pour clarifier et régler des problèmes sérieux au sein de l'Église, il y a toujours des ruptures lorsqu'ils passent.
Ce que j'entends par "choses positives" apportées par le Concile, ce sont des choses qui s'imposent d'elle-mêmes comme étant des avantages, des avancées, des fruits incontestables.
Une église bien remplie de gens qui prient, des chrétiens qui pratiquent massivement l'entraide et la charité, voilà pour moi des points positifs incontestables.
Une communauté très active mais repliée sur elle-même, je ne vois pas en quoi c'est un fruit positif, quand dans le même moment les paroisses meurent, et que tout le tissu social catholique présent dans la société, qui unissait jeunes ,vieux, et familles, se dissout complètement. La principale communauté d'un catholique, c'est la PAROISSE, et non pas un groupe d'ado qui sautent en jouant de la guitare... Parce que ça, on le retrouve aussi dans les concerts de Johnny Halliday. Je ne vois pas en quoi c'est "dynamique", à part le fait de bouger et de gesticuler.
Voyez un peu la société, avec les problèmes que nous avons depuis 30 ans, l'égoïsme, le consumérisme, la pauvreté, la misère, l'affaiblissement des classes moyennes, l'amour de l'argent, etc. La société va très mal. Et pourant, 60 % des gens se disent encore catholiques. Que font-ils ? Où sont les fruits ?
Si le samedi soir on se réunit pour "parler en langues", ou chanter "Jésus nous aime", et que le reste de la semaine on s'occupe essentiellement de ses propres petits intérêts, je ne vois pas bien ce que la religion nous apporte.
Cela a déjà été dit, et je vais le répéter : la plupart des dérives jugés post-conciliaires existaient AVANT le concile et ont profité du concile pour s'étendre. La messe "face au peuple" était déjà à l'essai dans des diocèses allemands dans la première moitié du XXe. Ne croyez que tous les problèmes que rencontrent l'Église remontent à la deuxième moitié du XXe. Dès le XVIIIe siècle apparut les premières conceptions du "Jésus de l'histoire" (voir Reimarus, fragments posthumes, publiés en 1778), les premiers appels au mariage des prêtres, le rationalisme radical qui conduit à une expulsion du péché originel, de l'enfer etc. (Sack, Spalding, Toelner etc.)
Comme j'ai dit à CGS, on sait bien que les erreurs modernes étaient en cours d'expérimentation avant le Concile. Personne ne dit le contraire, et je ne vois pas en quoi cela mettrait hors de cause le Concile. En effet, ces expérimentations, les idées qui circulaient depuis un bon moment, ont trouvé dans le Concile un terrain propice pour s'affirmer davantage.
Ah bon ? Révisez votre histoire, vous trouverez des exemples à la pelle. Le Concile de Trente qui promulgue le mariage d'amour et l'institution des témoins, chargés de témoigner de l'amour des futurs époux, n'a malheureusement pas abolis du jour au lendemain les mariages arrangés. Et ça n'est qu'un exemple.
L'exemple ne me convainc pas. Apparemment vous n'avez pas compris ce que je disais. Je parlais des évêques qui auraient trahi le concile en l'interprétant de travers, ou en faisant trop de zêle. C'est l'argument qu'on nous sort habituellement pour dire qu'il y aurait un "vrai" Concile méconnu qui n'aurait jamais été vraiment appliqué jusqu'à maintenant.
Dans l'exemple que vous donnez, c'est très différent : des évêques qui résistaient au Concile, n'en tenaient pas compte, et continuaient comme si de rien n'était. Ce n'est pas du tout ce qui s'est passé dans les années 1960, hélas !!!
[quote="jeanbaptiste"]
1) Ce n'est pas parce que l'Église parle de pastorale que cela n'a aucune autorité.
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L'Eglise exerce légitimement son autorité, tout le monde est d'accord là-dessus (sauf peut-être les sédévacantistes...). Mais cela ne veut pas dire qu'elle ne fait pas d'erreur. L'infaillibilité s'exerce dans le seul domaine de la foi. Il devrait donc être permis de discuter calmement de certains choix, surtout ceux qui ont consisté à faire table rase du passé.
[quote]1) Ce qu'il vous apporte à vous, je suis désolé de vous le dire ainsi mais, je crois que cela importe assez peu. Un concile n'est pas une lettre pastorale pour guider la vie spirituelle et morale des fidèles.[/quote]
Ben si...
Dans le cas où les conciles ne regarderaient pas la vie spirituelle et morale des fidèles, je ne vois pas pourquoi l'on se sentirait concerné par le Concile. Je ne vois pas pourquoi l'on se sentirait concerné par l'Eglise, même ! Autant rester chez soi, autant arrêter de pratiquer, si l'on n'est pas concerné. Bien sûr que le Concile est une feuille de route adressé à chaque catholique personnellement ! De même que le Christ s'adresse à chaque homme en particulier. Quand vous lisez un texte religieux, quel qu'il soit, vous ne vous sentez jamais impliqué personnellement, vous ?
[quote]2) Il a permi de préciser, d'achever, et de commencer des réflexions morales, théologiques, pastorales, liturgiques très diverses sur des sujets très variés (liturgie, rapport avec le monde, rapport avec les autres religionsn, rénovation de la vie religieuse etc.). Il est impossible de vous faire un résumé général du Concile. Il faut prendre des sujets précis et y répondre avec précision. Un concile n'est pas un objet qui ne dit qu'une seule et unique chose ![/quote]
Il y a une cohésion d'ensemble. Cette cohésion, on peut la constater dans l'ensemble des nouvelles pratiques qui se sont installées depuis.
[quote]hum... finalement votre demande est très égocentrée. Vous savez se questionner sur l'extérieur "sert" entre autre chose à la paix. Si, si ! Et puis je vous rappelle que vous avez été envoyé par le Christ pour annoncer la Bonne Parole. En ce sens "l'extérieur" vous concerne directement, de l'intérieur ![/quote]
Je reconnais que ma question était maladroite. Le Christ nous envoie en mission, et il est vrai que l'oecuménisme devrait nous préoccuper chacun personnellement. Mais l'Eglise était-elle moins missionnaire avant ? Et surtout l'est-elle plus aujourd'hui ???? Franchement, dans ce domaine précis, encore, il y a pas mal de questions à se poser. Parce que des missionnaires, avant Vatican II, il y en a eu ! En revanche, je ne vois pas très bien en quoi consiste l'évangélisation de nos jours. En ce moment, les catholiques se tiennent plutôt terrés (et il y a de quoi, loin de moi de jeter la pierre à qui que ce soit). Donc là aussi : quel bilan pour Vatican II en domaine d'évangélisation ?
[quote]Savez-vous que les anciens conciles, les anciens textes du magistère citent eux aussi les textes antérieurs avec lesquels ils sont d'accord ? Savez-vous que tout ces textes citent la Bible ? Vous voudriez peut-être en finir avec tout ce qui a été écrit après la Bible puisque tout est en elle ?[/quote]
Je ne critique pas le fait de citer d'anciens textes, bien au contraire. Je dis seulement que le simple fait de citer la tradition antérieure ne suffit pas à dire qu'un Concile est dans la continuité. Car le but premier d'un Concile n'est pas de faire de la continuité, mais de répondre à un problème nouveau en précisant une vérité ancienne qui n'avait pas jusque là fait l'objet de formulation précise. C'est ce qu'on fait tous les conciles : affirmer la foi lorsqu'elle était attaquée. Or à la suite de Vatican II, on a l'impression que s'est produit exactement l'inverse : au lieu de remettre en cause l'erreur du moment (qui était le modernisme), au contraire, c'est l'Eglise elle-même avec ses traditions et son passé qui s'est positionnée sur la sellette, en auto-accusée, se remettant elle-même en question, détruisant ses propres pratiques, culpabilisant ses fidèles, et se rapprochant du monde ou des autres religions comme si elle n'avait plus rien à leur apporter.
[quote]Au hasard : naissance de nouvelles communautés très actives ; rétablissement du diaconat ; élargissement des textes bibliques utilisés pour la liturgie etc.
Évidemment, beaucoup de choses négatives sont nées après le concile et/ou ont profités du concile pour grossire. Mais c'est malheureusement un phénomène assez classique dans l'histoire des conciles. Les conciles naissant bien souvent pour clarifier et régler des problèmes sérieux au sein de l'Église, il y a toujours des ruptures lorsqu'ils passent.[/quote]
Ce que j'entends par "choses positives" apportées par le Concile, ce sont des choses qui s'imposent d'elle-mêmes comme étant des avantages, des avancées, des fruits incontestables.
Une église bien remplie de gens qui prient, des chrétiens qui pratiquent massivement l'entraide et la charité, voilà pour moi des points positifs incontestables.
Une communauté très active mais repliée sur elle-même, je ne vois pas en quoi c'est un fruit positif, quand dans le même moment les paroisses meurent, et que tout le tissu social catholique présent dans la société, qui unissait jeunes ,vieux, et familles, se dissout complètement. La principale communauté d'un catholique, c'est la PAROISSE, et non pas un groupe d'ado qui sautent en jouant de la guitare... Parce que ça, on le retrouve aussi dans les concerts de Johnny Halliday. Je ne vois pas en quoi c'est "dynamique", à part le fait de bouger et de gesticuler.
Voyez un peu la société, avec les problèmes que nous avons depuis 30 ans, l'égoïsme, le consumérisme, la pauvreté, la misère, l'affaiblissement des classes moyennes, l'amour de l'argent, etc. La société va très mal. Et pourant, 60 % des gens se disent encore catholiques. Que font-ils ? Où sont les fruits ?
Si le samedi soir on se réunit pour "parler en langues", ou chanter "Jésus nous aime", et que le reste de la semaine on s'occupe essentiellement de ses propres petits intérêts, je ne vois pas bien ce que la religion nous apporte.
[quote]Cela a déjà été dit, et je vais le répéter : la plupart des dérives jugés post-conciliaires existaient AVANT le concile et ont profité du concile pour s'étendre. La messe "face au peuple" était déjà à l'essai dans des diocèses allemands dans la première moitié du XXe. Ne croyez que tous les problèmes que rencontrent l'Église remontent à la deuxième moitié du XXe. Dès le XVIIIe siècle apparut les premières conceptions du "Jésus de l'histoire" (voir Reimarus, fragments posthumes, publiés en 1778), les premiers appels au mariage des prêtres, le rationalisme radical qui conduit à une expulsion du péché originel, de l'enfer etc. (Sack, Spalding, Toelner etc.) [/quote]
Comme j'ai dit à CGS, on sait bien que les erreurs modernes étaient en cours d'expérimentation avant le Concile. Personne ne dit le contraire, et je ne vois pas en quoi cela mettrait hors de cause le Concile. En effet, ces expérimentations, les idées qui circulaient depuis un bon moment, ont trouvé dans le Concile un terrain propice pour s'affirmer davantage.
[quote]Ah bon ? Révisez votre histoire, vous trouverez des exemples à la pelle. Le Concile de Trente qui promulgue le mariage d'amour et l'institution des témoins, chargés de témoigner de l'amour des futurs époux, n'a malheureusement pas abolis du jour au lendemain les mariages arrangés. Et ça n'est qu'un exemple.[/quote]
L'exemple ne me convainc pas. Apparemment vous n'avez pas compris ce que je disais. Je parlais des évêques qui auraient trahi le concile en l'interprétant de travers, ou en faisant trop de zêle. C'est l'argument qu'on nous sort habituellement pour dire qu'il y aurait un "vrai" Concile méconnu qui n'aurait jamais été vraiment appliqué jusqu'à maintenant.
Dans l'exemple que vous donnez, c'est très différent : des évêques qui résistaient au Concile, n'en tenaient pas compte, et continuaient comme si de rien n'était. Ce n'est pas du tout ce qui s'est passé dans les années 1960, hélas !!!