par Carhaix » jeu. 17 oct. 2019, 21:25
Gaudens a écrit : ↑jeu. 17 oct. 2019, 20:22
Bonsoir Carhaix.
Croyez -vous vraiment que si une personne ou un groupe volait en finir avec le Pape actuel(ou un autre) pour des raisons essentiellement d'intérêt matétriel et financier il aurait la naiveté de les faire valoir tels quels dans les média au risque de se faire lyncher médiatiquement ou en tous cas pas approuver par la grande majorité du public ? Ce n'est donc pas un argument.
Concerant JF Poisson,je ne souscris pas à votre comparaison avec le Chirac de la "fracture sociale".D'abord JFP n'ayant jamais pu mettre jusqu'à présent son programme à l'épreuve des actes de gouvernement ,nous n'en saurons jamais rien (différence avec feu Chirac) ;on ne peut que scruter ses votes comme député,ses prises de position à la primaire de la droite;etc...Et dans ce cas,je vous assure qu'il n'y avait pas photo avec tous les autres candidats qui se livraient à la course à l'échalotte ultra-libérale,mondialiste, anti-syndicats,etc...
Quant à De Gaulle, désolé de n'être encore une fois pas d'accord avec vous :le seul point commun des idées du Général avec les démocrates-chrétiens français tenait à son acceptation (sans doute de raison et de résignation) de la République.Pour le reste il était bien plus l'héritier de Maurras.Si vous en cherchez un élément de preuve,rappelez vous que le MRP (la traduction française de la démocratie-chrétienne) s'opposa presque toujours à lui,en particulier sur l'alignement à l'OTAN et la recherche éperdue d'une intégration européenne toujours plus poussée("il y a des enfants de choeur qui on avalé les burettes et crient,en sautant comme des cabris:Europe, Europe,Europe !" (citation verbatim).Et celui qui provoqua le ballotage du Général en 1965 n'était autre que Jean Lecanuet,du Centre Démocrate héritier du MRP.
Je crois que vous m'avez mal compris.
Il est très réducteur de réduire de Gaulle à l'influence de Maurras. C'est l'image qu'on en donne car on aime bien simplifier les choses et opposer un de Gaulle nationaliste quasi d'extrême droite au centrisme, mais cette vision est fausse. C'est une image d'Épinal. Mitterrand était tout autant maurassien que de Gaulle. Les deux hommes n'étaient d'ailleurs pas si éloignés qu'ils en avaient l'air. Ils ont tous deux gravité dans les cercles catholiques à tendance sociale. Et de Gaulle était proche du Sillon de Marc Sangnier, lequel a été très actif dans la fondation de la démocratie chrétienne en France. Le programme politique de de Gaulle comporte une part sociale. Ce n'est certainement pas un libéral.
On a l'habitude de positionner le gaullisme à droite de l'échiquier, mais ce n'est pas tout à fait exact. En réalité le gaullisme a toujours eu un très large éventail allant du centre-gauche à la droite nationale. À l'image de de Gaulle finalement, qui cultivait une idéologie assez riche et originale. Ainsi, dès le début, on voit des personnes de gauche le rejoindre comme Chaban, un ancien radical. De plus, au moment de la cinquième République, le parti gaulliste était doublé d'un second parti des "Gaullistes de gauche" (la fameuse UDT). Chaban n'est pas une figure anecdotique, car c'est lui qui prononce le célèbre discours de politique générale au lendemain de mai 68 et du départ du général, prônant la fameuse "nouvelle société". Et il y a toujours eu au parti gaulliste un pôle des "gaullistes sociaux", dont Séguin était l'emblème.
Les centristes se sont toujours plaint qu'en France, la démocratie chrétienne a toujours été gênée par la présence du Gaullisme. Évidemment, en Italie et en Allemagne, la démocratie chrétienne domine complètement le paysage politique à droite. En France, il y a de Gaulle qui marchait sur ses plates-bandes. D'où la rancœur de gens tels que Lecanuet, bloqué à 15%, alors que dans les autres pays, son parti faisait 40%.
Bon, puis sinon pour le reste, pas grand chose à ajouter. Je vous ai exposé de bons arguments, me semble-t-il. Par quel miracle Poisson, héritier d'un mouvement politique qui exerce le pouvoir depuis 1945, et ne s'est jamais départi de son libéralisme pro européen, serait différent ? Mystère. Ça relève de la foi. Moi, je n'ai pas la foi en des hommes. D'autant plus qu'encore une fois, ce qui a provoqué l'éloignement de Boutin, ce ne sont pas des convictions économiques, mais des sujets de société. C'est clair comme de l'eau de roche.
De même, pour les prélats américains, depuis des années on les voit râler, en ordre dispersé, sur des questions de société et de pastorale, et non sur des questions financières. Mais ce serait un complot de Wall Street. Bref, je trouve l'accusation irrationnelle, et pendant qu'on parle de ça, on n'évoque toujours pas la question centrale.
Je m'arrête là.
[quote=Gaudens post_id=409308 time=1571336579 user_id=16704]
Bonsoir Carhaix.
Croyez -vous vraiment que si une personne ou un groupe volait en finir avec le Pape actuel(ou un autre) pour des raisons essentiellement d'intérêt matétriel et financier il aurait la naiveté de les faire valoir tels quels dans les média au risque de se faire lyncher médiatiquement ou en tous cas pas approuver par la grande majorité du public ? Ce n'est donc pas un argument.
Concerant JF Poisson,je ne souscris pas à votre comparaison avec le Chirac de la "fracture sociale".D'abord JFP n'ayant jamais pu mettre jusqu'à présent son programme à l'épreuve des actes de gouvernement ,nous n'en saurons jamais rien (différence avec feu Chirac) ;on ne peut que scruter ses votes comme député,ses prises de position à la primaire de la droite;etc...Et dans ce cas,je vous assure qu'il n'y avait pas photo avec tous les autres candidats qui se livraient à la course à l'échalotte ultra-libérale,mondialiste, anti-syndicats,etc...
Quant à De Gaulle, désolé de n'être encore une fois pas d'accord avec vous :le seul point commun des idées du Général avec les démocrates-chrétiens français tenait à son acceptation (sans doute de raison et de résignation) de la République.Pour le reste il était bien plus l'héritier de Maurras.Si vous en cherchez un élément de preuve,rappelez vous que le MRP (la traduction française de la démocratie-chrétienne) s'opposa presque toujours à lui,en particulier sur l'alignement à l'OTAN et la recherche éperdue d'une intégration européenne toujours plus poussée("il y a des enfants de choeur qui on avalé les burettes et crient,en sautant comme des cabris:Europe, Europe,Europe !" (citation verbatim).Et celui qui provoqua le ballotage du Général en 1965 n'était autre que Jean Lecanuet,du Centre Démocrate héritier du MRP.
[/quote]
Je crois que vous m'avez mal compris.
Il est très réducteur de réduire de Gaulle à l'influence de Maurras. C'est l'image qu'on en donne car on aime bien simplifier les choses et opposer un de Gaulle nationaliste quasi d'extrême droite au centrisme, mais cette vision est fausse. C'est une image d'Épinal. Mitterrand était tout autant maurassien que de Gaulle. Les deux hommes n'étaient d'ailleurs pas si éloignés qu'ils en avaient l'air. Ils ont tous deux gravité dans les cercles catholiques à tendance sociale. Et de Gaulle était proche du Sillon de Marc Sangnier, lequel a été très actif dans la fondation de la démocratie chrétienne en France. Le programme politique de de Gaulle comporte une part sociale. Ce n'est certainement pas un libéral.
On a l'habitude de positionner le gaullisme à droite de l'échiquier, mais ce n'est pas tout à fait exact. En réalité le gaullisme a toujours eu un très large éventail allant du centre-gauche à la droite nationale. À l'image de de Gaulle finalement, qui cultivait une idéologie assez riche et originale. Ainsi, dès le début, on voit des personnes de gauche le rejoindre comme Chaban, un ancien radical. De plus, au moment de la cinquième République, le parti gaulliste était doublé d'un second parti des "Gaullistes de gauche" (la fameuse UDT). Chaban n'est pas une figure anecdotique, car c'est lui qui prononce le célèbre discours de politique générale au lendemain de mai 68 et du départ du général, prônant la fameuse "nouvelle société". Et il y a toujours eu au parti gaulliste un pôle des "gaullistes sociaux", dont Séguin était l'emblème.
Les centristes se sont toujours plaint qu'en France, la démocratie chrétienne a toujours été gênée par la présence du Gaullisme. Évidemment, en Italie et en Allemagne, la démocratie chrétienne domine complètement le paysage politique à droite. En France, il y a de Gaulle qui marchait sur ses plates-bandes. D'où la rancœur de gens tels que Lecanuet, bloqué à 15%, alors que dans les autres pays, son parti faisait 40%.
Bon, puis sinon pour le reste, pas grand chose à ajouter. Je vous ai exposé de bons arguments, me semble-t-il. Par quel miracle Poisson, héritier d'un mouvement politique qui exerce le pouvoir depuis 1945, et ne s'est jamais départi de son libéralisme pro européen, serait différent ? Mystère. Ça relève de la foi. Moi, je n'ai pas la foi en des hommes. D'autant plus qu'encore une fois, ce qui a provoqué l'éloignement de Boutin, ce ne sont pas des convictions économiques, mais des sujets de société. C'est clair comme de l'eau de roche.
De même, pour les prélats américains, depuis des années on les voit râler, en ordre dispersé, sur des questions de société et de pastorale, et non sur des questions financières. Mais ce serait un complot de Wall Street. Bref, je trouve l'accusation irrationnelle, et pendant qu'on parle de ça, on n'évoque toujours pas la question centrale.
Je m'arrête là.