par zelie » jeu. 20 déc. 2018, 13:59
bonjour à tous,
tout d'abord merci à Archidiacre pour son lien page 2 du 25 novembre 2018 sur les enseignements du Pape; le résumé est excellent, je viens de le lire en entier, et je suis très touchée. C'est vrai que les publications du Pape François, comme "Gaudete et exsultate", "Laudato Si", Amoris laetitia", bouillonnent de perles de sagesse et d'humilité, sont un excellent terreau de contemplation pour peu qu'on se donne la peine de les lire. Merci encore pour cet article.
Du coup je me permets de le reciter ici, car c'est en partie lui que je vais citer dans la suite de mon intervention :
https://www.pierre-et-les-loups.net/l-e ... ml#is-page
Je voudrais répondre ici à Cinci, dans son intervention du 11 décembre dernier où vous citez Camus dans Grand'Maison.
J'ai initié ce fil parce que j'ai été touchée par l'appel du Pape à prier le Rosaire tout le mois d'octobre pour l'Eglise, pour "repousser les attaques du diable"; or, il me semblait que d'une part cette demande pressante n'avait été que très peu suivie, et je voulais qu'on s'y penche dessus, qu'on s'interroge et qu'on la prenne en compte. Il me semblait aussi que le Pape François, dans cette demande pressante, souffrante, exprimait aussi qu'il ne demandait pas qu'on prie seulement pour contrer la pédophilie (alors d'actualité) et point. Non... ça allait plus loin. Et j'avais besoin de provoquer des réactions dans ce sens pour comprendre toutes les subtilités que notre Saint Père essayait de nous faire toucher du doigt.
Je trouve que dans votre post vous touchez exactement "la cible aux deux interfaces" de ce que vit le Pape à travers ses prêtres, à savoir l'action du diable, qui dépasse la simple somme des hostilités, et la surface immergée de cet iceberg démoniaque, l'errance des brebis et le refus inconscient de Dieu.
Par exemple quand vous citez le personnage insatanisé de Camus, un personnage auquel on aurait tellement pu prêter le visage du diable. De ce diable qui n'hésite pas à se nicher dans les détails de notre pensée, de la caresser sous des semblants de bien jusqu'à faire passer pour souhaitable et légitime une désobéissance totale, comme celle de ces riches chrétiens américains qui voudraient être décideurs à la place de l'Eglise de qui peut et qui ne peut pas prétendre à être Pape. Comme si Dieu n'existait plus, comme si Dieu n'avait plus son mot à dire dans une telle élection.
et vous rejoignez exactement la pensée du Pape François, qui nous dit :
Je crois que le diable existe ... sa plus grande réussite en ces temps a été de nous faire croire qu'il n'existe pas. - Jorge M. Bergoglio, dans le livre Sur la terre comme au ciel, 2013
Il est mauvais, il n'est pas comme la brume. Ce n'est pas une chose diffuse, c'est une personne. Je suis convaincu qu'il ne faut jamais converser avec Satan — si vous faites cela, vous serez perdu. Il est plus intelligent que nous, et il va vous retourner, il va vous faire tourner la tête. Il prétend toujours être poli — il le fait avec des prêtres, avec des évêques. Voilà comment il entre dans votre esprit. Mais cela finit mal si vous ne réalisez pas à temps ce qui se passe. (Nous devrions lui dire) va-t-en ! - interview avec la chaîne de télévision catholique TV2000 ; The Telegraph, 13 décembre 2017
et je vous re-cite le Pape sur l'évacuation de Dieu de notre vie chrétienne, cette tentation tenace du "je sais faire, donc je fais sans m'humilier devant Dieu avant de faire", travers dans lequel semblent être tombés les chrétiens bien intentionnés dans leur chasse au pédophile :
« nous savons d'expérience que la vie chrétienne est toujours sujette à la tentation, surtout à la tentation de se séparer de Dieu, de sa volonté, de la communion avec lui,
et
La tentation de négliger le « depositum fidei », de se considérer non pas des gardiens mais des propriétaires et des maîtres
Ensuite, dans le post juste après, vous citez une anecdote du Père Grand'Maison, à propos de l'enfant qu'on empêche de croire sous prétexte que les prêtres sont tous des pédophiles. Et combien la douleur de l'homme paternel et compatissant va à l'enfant qu'on prive de la grâce de croire.
Vous illustrez très justement le refus quotidien et normalisé de Dieu qui règne si bien de nos jours, refus dont quasiment personne n'a conscience en dehors des croyants fervents, mais qui éclate à chaque fois que Dieu est mentionné dans une famille. Laquelle famille est persuadée de faire le bien, de protéger les siens d'un obscurantisme obsolète et forcément malsain, comme les histoires d'infirmiers qui empêchent les aumoniers de voir les mourants sous prétexte qu'un mourant n'a vraiment pas besoin de "ça" au moment de mourir, etc.
Une de mes lectures avait un chapitre sur le refus de Dieu :
"deux faits se trouvent au centre de toute l'histoire du genre humain.
Le premier est la création de l'homme et son refus de Dieu (le second étant l'Incarnation, c'est dit plus loin).
Ce refus constitue une catastrophe effroyable, d'une gigantesque gravité dont les conséquences destructrices se perpétueront jusqu'à la fin...
Les hommes, subornés par les obscures et mytérieuses puissances de l'enfer, matérialisés comme ils le sont, n'ont plus la perception de cette énorme tragédie qui a bouleversé la nature humaine, (...) n'ont plus conscience de l'énorme tragédie dont ils sont l'objet et la victime et par laquelle ils sont emportés individuellement et collectivement (guerres)".
dans "Confidences de Jésus à ses prêtres et à ses fidèles", de Monseigneur Ottavio Michelini, 1978.
Tout le livre est un appel à réagir au refus de Dieu, et à se positionner face à toutes les rampances sataniques qui enserrent trop d'aspects de notre vie, à tel point que nous ne nous en rendons plus compte, et que nous "appelons mal un bien, et bien le mal".
Vu sous cet angle, l'appel insistant, répété et suppliant du Saint Père, depuis le premier jour de son élection, à prier pour l'Eglise, prend tout son relief. J'aimerais tant, tant, que cet appel soit compris et entendu.
Je vous souhaite à tous un merveilleux temps de l'Avent, dans l'attente, avec Marie, de Jésus Lumière du Monde.
bonjour à tous,
tout d'abord merci à Archidiacre pour son lien page 2 du 25 novembre 2018 sur les enseignements du Pape; le résumé est excellent, je viens de le lire en entier, et je suis très touchée. C'est vrai que les publications du Pape François, comme "Gaudete et exsultate", "Laudato Si", Amoris laetitia", bouillonnent de perles de sagesse et d'humilité, sont un excellent terreau de contemplation pour peu qu'on se donne la peine de les lire. Merci encore pour cet article.
Du coup je me permets de le reciter ici, car c'est en partie lui que je vais citer dans la suite de mon intervention :
[url]https://www.pierre-et-les-loups.net/l-enseignement-du-pape-francois-190.html#is-page[/url]
Je voudrais répondre ici à Cinci, dans son intervention du 11 décembre dernier où vous citez Camus dans Grand'Maison.
J'ai initié ce fil parce que j'ai été touchée par l'appel du Pape à prier le Rosaire tout le mois d'octobre pour l'Eglise, pour "repousser les attaques du diable"; or, il me semblait que d'une part cette demande pressante n'avait été que très peu suivie, et je voulais qu'on s'y penche dessus, qu'on s'interroge et qu'on la prenne en compte. Il me semblait aussi que le Pape François, dans cette demande pressante, souffrante, exprimait aussi qu'il ne demandait pas qu'on prie seulement pour contrer la pédophilie (alors d'actualité) et point. Non... ça allait plus loin. Et j'avais besoin de provoquer des réactions dans ce sens pour comprendre toutes les subtilités que notre Saint Père essayait de nous faire toucher du doigt.
Je trouve que dans votre post vous touchez exactement "la cible aux deux interfaces" de ce que vit le Pape à travers ses prêtres, à savoir l'action du diable, qui dépasse la simple somme des hostilités, et la surface immergée de cet iceberg démoniaque, l'errance des brebis et le refus inconscient de Dieu.
Par exemple quand vous citez le personnage insatanisé de Camus, un personnage auquel on aurait tellement pu prêter le visage du diable. De ce diable qui n'hésite pas à se nicher dans les détails de notre pensée, de la caresser sous des semblants de bien jusqu'à faire passer pour souhaitable et légitime une désobéissance totale, comme celle de ces riches chrétiens américains qui voudraient être décideurs à la place de l'Eglise de qui peut et qui ne peut pas prétendre à être Pape. Comme si Dieu n'existait plus, comme si Dieu n'avait plus son mot à dire dans une telle élection.
et vous rejoignez exactement la pensée du Pape François, qui nous dit :
[quote]Je crois que le diable existe ... sa plus grande réussite en ces temps a été de nous faire croire qu'il n'existe pas. - Jorge M. Bergoglio, dans le livre Sur la terre comme au ciel, 2013
Il est mauvais, il n'est pas comme la brume. Ce n'est pas une chose diffuse, c'est une personne. Je suis convaincu qu'il ne faut jamais converser avec Satan — si vous faites cela, vous serez perdu. Il est plus intelligent que nous, et il va vous retourner, il va vous faire tourner la tête. Il prétend toujours être poli — il le fait avec des prêtres, avec des évêques. Voilà comment il entre dans votre esprit. Mais cela finit mal si vous ne réalisez pas à temps ce qui se passe. (Nous devrions lui dire) va-t-en ! - interview avec la chaîne de télévision catholique TV2000 ; The Telegraph, 13 décembre 2017[/quote]
et je vous re-cite le Pape sur l'évacuation de Dieu de notre vie chrétienne, cette tentation tenace du "je sais faire, donc je fais sans m'humilier devant Dieu avant de faire", travers dans lequel semblent être tombés les chrétiens bien intentionnés dans leur chasse au pédophile :
[quote]« nous savons d'expérience que la vie chrétienne est toujours sujette à la tentation, surtout à la tentation de se séparer de Dieu, de sa volonté, de la communion avec lui, [/quote]
et
[quote]La tentation de négliger le « depositum fidei », de se considérer non pas des gardiens mais des propriétaires et des maîtres [/quote]
Ensuite, dans le post juste après, vous citez une anecdote du Père Grand'Maison, à propos de l'enfant qu'on empêche de croire sous prétexte que les prêtres sont tous des pédophiles. Et combien la douleur de l'homme paternel et compatissant va à l'enfant qu'on prive de la grâce de croire.
Vous illustrez très justement le refus quotidien et normalisé de Dieu qui règne si bien de nos jours, refus dont quasiment personne n'a conscience en dehors des croyants fervents, mais qui éclate à chaque fois que Dieu est mentionné dans une famille. Laquelle famille est persuadée de faire le bien, de protéger les siens d'un obscurantisme obsolète et forcément malsain, comme les histoires d'infirmiers qui empêchent les aumoniers de voir les mourants sous prétexte qu'un mourant n'a vraiment pas besoin de "ça" au moment de mourir, etc.
Une de mes lectures avait un chapitre sur le refus de Dieu :
[i]"deux faits se trouvent au centre de toute l'histoire du genre humain.
Le premier est la création de l'homme et son refus de Dieu (le second étant l'Incarnation, c'est dit plus loin).
Ce refus constitue une catastrophe effroyable, d'une gigantesque gravité dont les conséquences destructrices se perpétueront jusqu'à la fin...
Les hommes, subornés par les obscures et mytérieuses puissances de l'enfer, matérialisés comme ils le sont, n'ont plus la perception de cette énorme tragédie qui a bouleversé la nature humaine, (...) n'ont plus conscience de l'énorme tragédie dont ils sont l'objet et la victime et par laquelle ils sont emportés individuellement et collectivement (guerres)". [/i]
dans "Confidences de Jésus à ses prêtres et à ses fidèles", de Monseigneur Ottavio Michelini, 1978.
Tout le livre est un appel à réagir au refus de Dieu, et à se positionner face à toutes les rampances sataniques qui enserrent trop d'aspects de notre vie, à tel point que nous ne nous en rendons plus compte, et que nous "appelons mal un bien, et bien le mal".
Vu sous cet angle, l'appel insistant, répété et suppliant du Saint Père, depuis le premier jour de son élection, à prier pour l'Eglise, prend tout son relief. J'aimerais tant, tant, que cet appel soit compris et entendu.
Je vous souhaite à tous un merveilleux temps de l'Avent, dans l'attente, avec Marie, de Jésus Lumière du Monde.