par Cinci » mer. 31 mai 2017, 15:15
Hors de l'Église, point de salut
"... que certains justes, qui n'appartiennent pas encore corporellement au Christ et à l'Église, leur appartiennent déjà spirituellement, d'une manière initiale, latente, tendancielle, mais immédiatement salutaire : ils sont pareils à ces brebis de bonne volonté qui, entravées par quelqu'une des formes de l'ignorance invincible, sont en marche, sans toujours le savoir, vers le seul troupeau régi par le seul berger.
La nécessité de l'appartenance au Christ et à son Église, que nous révèle l'Écriture, est un mystère unique et simple, mais si profond, que nous ne pouvons le saisir que par une suite de propositions complémentaires, contraignant l'intelligence du croyant à passer par-delà jusqu'au silence d'un regard de foi.
Pour ceux qui ne s'élèvent pas si haut, qui, distinguant réellement l'Église et le corps du Christ, disjoignent ainsi la cause de l'Église et celle du Christ et de sa grâce, ou qui conçoivent l'Église sur le patron des pures sociétés humaines, l'axiome : hors de l'Église, pas de salut, perd aussitôt toute sa lumière. Il ne peut plus être qu'un slogan dont s'emparent en des sens contraires, pour le durcir ou le répudier, des fanatiques.
[...]
La distinction entre le péché d'hérésie, qui fait les hérétiques, et le patrimoine d'une hérésie, qui fait les dissidents, est esquissée par le saint docteur dans le passage où il est dit que "celui qui défend son opinion, encore qu'elle soit erronée et perverse, mais qui la défend sans s'y obstiner, surtout quand elle n'est pas le fruit de son audacieuse présomption, mais héritée de parents tombés dans l'erreur, et qui cherche la vérité avec scrupule, prêt à se rendre à elle quand il la connaîtra, n'est pas à ranger parmi les hérétiques". (Augustin, Epist. XLIII, no.1)
Ailleurs, il déclare que plusieurs de ceux qui ont été baptisés dans les sectes, hors de l'Église, peuvent cependant porter des fruits de charité; alors, ils sont pareils à ce rameau vivant d'olivier que la colombe, vers le soir, amène à l'Arche. (Augustin, Contra Faustum, livre XII, ch.XX)
Quelques traits de la synthèse augustinienne
"Aucun de ceux qui ont la charité ne peut être schismatique ou hérétique." Contra Cresconium. livre II, ch. XIII
"Je ne doute pas que ce ne soit par un dessein divin, afin que nous apprenions par ce seul exemple, qu'il a pu se trouver, dans les autres nations, des homme selon Dieu et agréables à Dieu, appartenant à la Jérusalem spirituelle." De civitate Dei, livre XVIII, ch.XLVII
Source : Charles Journet, L'Église du Verbe incarné, p. 1768
Hors de l'Église, point de salut
"... que certains justes, qui n'appartiennent pas encore corporellement au Christ et à l'Église, leur appartiennent déjà spirituellement, d'une manière initiale, latente, tendancielle, mais immédiatement salutaire : ils sont pareils à ces brebis de bonne volonté qui, entravées par quelqu'une des formes de l'ignorance invincible, sont en marche, sans toujours le savoir, vers le seul troupeau régi par le seul berger.
La nécessité de l'appartenance au Christ et à son Église, que nous révèle l'Écriture, est un mystère unique et simple, mais si profond, que nous ne pouvons le saisir que par une suite de propositions complémentaires, contraignant l'intelligence du croyant à passer par-delà jusqu'au silence d'un regard de foi.
Pour ceux qui ne s'élèvent pas si haut, qui, distinguant réellement l'Église et le corps du Christ, disjoignent ainsi la cause de l'Église et celle du Christ et de sa grâce, ou qui conçoivent l'Église sur le patron des pures sociétés humaines, l'axiome : hors de l'Église, pas de salut, perd aussitôt toute sa lumière. Il ne peut plus être qu'un slogan dont s'emparent en des sens contraires, pour le durcir ou le répudier, des fanatiques.
[...]
La distinction entre le péché d'hérésie, qui fait les hérétiques, et le patrimoine d'une hérésie, qui fait les dissidents, est esquissée par le saint docteur dans le passage où il est dit que "celui qui défend son opinion, encore qu'elle soit erronée et perverse, mais qui la défend sans s'y obstiner, surtout quand elle n'est pas le fruit de son audacieuse présomption, mais héritée de parents tombés dans l'erreur, et qui cherche la vérité avec scrupule, prêt à se rendre à elle quand il la connaîtra, n'est pas à ranger parmi les hérétiques". ([b]Augustin[/b], [i]Epist[/i]. XLIII, no.1)
Ailleurs, il déclare que plusieurs de ceux qui ont été baptisés dans les sectes, hors de l'Église, peuvent cependant porter des fruits de charité; alors, ils sont pareils à ce rameau vivant d'olivier que la colombe, vers le soir, amène à l'Arche. [b](Augustin[/b], [i]Contra Faustum[/i], livre XII, ch.XX)
[b]Quelques traits de la synthèse augustinienne
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"Aucun de ceux qui ont la charité ne peut être schismatique ou hérétique." [i]Contra Cresconium[/i]. livre II, ch. XIII
"Je ne doute pas que ce ne soit par un dessein divin, afin que nous apprenions par ce seul exemple, qu'il a pu se trouver, dans les autres nations, des homme selon Dieu et agréables à Dieu, appartenant à la Jérusalem spirituelle." [i]De civitate Dei[/i], livre XVIII, ch.XLVII
Source : Charles Journet, [i]L'Église du Verbe incarné[/i], p. 1768