Lien sociologique entre décadence ecclésiale protestante et théologie "libérale"

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Re: Lien sociologique entre décadence ecclésiale protestante et théologie "libérale"

par ChristianK » dim. 09 avr. 2017, 0:18

Oui il faut être plus précis. Par fermeture on n'entend pas surtout fermeture physique même si ce n'est pas exclu, mais fermeture spirituelle, ascétisme, etc. L' opus dei par exemple se veut à fond dans le monde (sanctification par le travail), mais en même temps percue comme fermée.

Re: Lien sociologique entre décadence ecclésiale protestante et théologie "libérale"

par saperlipopette » sam. 08 avr. 2017, 21:05

C'est vraiment complexe
C'est sûr :/
Ce qui est plus douteux ce sont les descriptions "conservateurs", traditionnalistes". Je crois plutôt qu'il faut regarder tous les séminaires pleins quels qu'ils soient, et les séminaires et ordres morts d'autre part (jésuites du Québec, dominicains de Lyon etc.), puis tenter de discerner les facteurs commun. je crois que ce facteur est la fermeture sur le monde, axé sur les fins dernières. On peut facilement constater, p.ex., que la non décadence n'est pas nécessairement liée rigoureusement à la messe tridentine, même si elle a un rôle (probablement, justement via sa "fermeture" ou rigidité, faut voir).
Certes mais les termes "traditionnalistes" ou "conservateurs" ne signifient pas usage de la messe tridentine. Pour le terme "conservateurs", c'est compréhensible; pour "tradi", c'est plus subtile mais il suffit de voir que dès qu'il y a prêtre en soutane il est qualifié de tradi, messe tridentine ou pas. Après j'ai peut-être mal saisi ce que vous vouliez dire, vous êtes peut-être d'accord avec moi sur ce point.

D'autres part, on remarque quand même que les "conservateurs" sont très ouverts sur le monde, en un certain sens. Ça peut paraître paradoxal mais les gens de la manif pour tous, par exemple, sont les plus conservateurs parmi les catholiques et symbolisent cette prise de conscience que ces derniers ont qu'ils peuvent faire changer le monde... politique. Avec l'essor d'internet, de blogs ou de mouvement comme la manif pour tous, la manif pro vie, etc., des cathos donnent de plus en plus de voix pour faire changer les choses... mais pas n'importe quels cathos: les cathos impliqués et sûr de leur conviction, plutôt tradis.
Certes, les "tradis" sont parfois fermés: ils se reproduisent entre eux, certains s'habillent comme dans les années 50, beaucoup sont royalistes ou bonapartistes, j'ai rien contre mais ça commence à changer: ils utilisent de plus en plus internet, il n'y a qu'à voir dans ce forum où la part tradi/progressiste est très décalée avec la situation non virtuelle où les "progressistes" sont plus présents.

Alors bien sûr, ça ne veut pas dire que les autres cathos sont absents de la vie sociale, mais ils sont plus, par exemple, tournés vers l'humanitaire (quoique les tradis aussi, mais là je caricature pour faire simple).

C'est ce que je remarque, mais bien sûr je généralise, chaque cas est unique.

Re: Lien sociologique entre décadence ecclésiale protestante et théologie "libérale"

par ChristianK » ven. 07 avr. 2017, 21:55

saperlipopette a écrit :
lun. 20 févr. 2017, 20:54
Je me demande si l'on pourrait comparer cette étude à la situation de l'Eglise catholique...

d'un côté, les "conservateurs" qui seraient là les "traditionnalistes" sont en pleine expansion, mais l'Eglise catholique regroupe aussi des groupes charismatiques qui se portent bien. Ce que, sans doute, n'ont pas développés les protestantismes traditionnels, à l'inverse des évangéliques, pentecôtistes, etc.

Qu'en pensez-vous, sans faire d'étude? Remarquez-vous aussi ces tendances?
C'est vraiment complexe mais oui, la meilleure hypothèse c'est que c'est parallèle, en Occident riche au moins. Ce qui est plus douteux ce sont les descriptions "conservateurs", traditionnalistes". Je crois plutôt qu'il faut regarder tous les séminaires pleins quels qu'ils soient, et les séminaires et ordres morts d'autre part (jésuites du Québec, dominicains de Lyon etc.), puis tenter de discerner les facteurs commun. je crois que ce facteur est la fermeture sur le monde, axé sur les fins dernières. On peut facilement constater, p.ex., que la non décadence n'est pas nécessairement liée rigoureusement à la messe tridentine, même si elle a un rôle (probablement, justement via sa "fermeture" ou rigidité, faut voir).

Re: Lien sociologique entre décadence ecclésiale protestante et théologie "libérale"

par Frédo MB38 » lun. 20 févr. 2017, 22:59

Bonjour à toutes et tous.
Pas de scoop ici : en abandonnant la « foi des pères » au profit de mièvreries politico-humanistes, les protestants libéraux, tout comme les catholiques modernistes (en ceci je rejoins Saperlipopette) sapent les fondements de leurs Églises ; et c'est bien fait ! Que les temples et les églises où l'Évangile n'est plus prêché ferment leurs portes et qu'on en fasse des supermarchés !!
Je comprends bien les réformés qui ne vont plus au culte et les catholiques qui, depuis les aggiornamenti successifs d'une partie non négligeable de leur clergé, ne vont plus à la messe. Si c'est pour entendre le même discours politiquement correct que dans les médias, autant ne pas sacrifier la grasse matinée du dimanche matin.
En revanche, il n'est pas étonnant non plus, et ô combien réconfortant, de constater, dans un monde qui crève de soif, que des foules non négligeables sont à l'écoute des pasteurs ou des prêtres qui remplissent fidèlement leur mission en leur parlant de l'espérance chrétienne fondée sur la Croix et la Résurrection, selon l'Écriture...

Re: Lien sociologique entre décadence ecclésiale protestante et théologie "libérale"

par saperlipopette » lun. 20 févr. 2017, 20:54

Je me demande si l'on pourrait comparer cette étude à la situation de l'Eglise catholique...

d'un côté, les "conservateurs" qui seraient là les "traditionnalistes" sont en pleine expansion, mais l'Eglise catholique regroupe aussi des groupes charismatiques qui se portent bien. Ce que, sans doute, n'ont pas développés les protestantismes traditionnels, à l'inverse des évangéliques, pentecôtistes, etc.

Qu'en pensez-vous, sans faire d'étude? Remarquez-vous aussi ces tendances?

Lien sociologique entre décadence ecclésiale protestante et théologie "libérale"

par ChristianK » sam. 21 janv. 2017, 21:54

Etude sociologique, Décembre 2016

(v.o. en anglais)
[+] Texte masqué
Across the English-speaking world, the numerical decline of mainline Protestantism is accelerating. With about a 60-per-cent drop in members since the 1960s, Canada’s Anglican, Lutheran, Presbyterian and United Churches now see a few of their houses of worship close every month.

While most mainline Protestant churches in the West are declining, there’s been no consensus as to why. Hoping to solve this sociological riddle, some colleagues and I conducted a study. Our finished research appeared this month in peer-reviewed journals.

As the media have reported, we assembled a pool of elusive growing mainline congregations and compared them to a sample of declining. We surveyed all the church-goers – more than 2,200, a near-even mix of growing and declining – and their clergy. We found that the clergy and congregants of the growing mainline Protestant churches were significantly more theologically conservative. The declining church clergy were least likely to hold traditional Christian beliefs.

When we used statistical analysis to determine which factors are influencing growth, conservative Protestant theology, with its more literal take on the Bible, was a significant predictor. Conversely, our analysis showed liberal theology, with its metaphorical reading of scripture, leads to decline.

Our research is not alone in concluding that churches with conservative doctrine grow. When growing churches have been identified by other national and international studies they have been almost exclusively conservative in doctrine. What makes our study unique is that past studies have claimed theology and church growth are not linked. Our statistical analysis proves that they are.

As we explain in our academic work, these other studies missed the link between theology and church growth because of methodological limitations. They didn’t survey congregations, just pastors, and asked just a few general questions about beliefs.

Not unexpectedly, some theological liberals have challenged our findings. Most commonly they say that it is not the type of theology that matters for church growth but whether the theology is believed strongly and articulated clearly.

However, our data show different convictions, though equally strong and clear, produce different outcomes. For example, all the growing church clergy in our study, because of their theological outlook, held the conviction that it is “very important to encourage non-Christians to become Christians.” As theological conservatives, these pastors believe Jesus is the only way to salvation and that they must “Go and make disciples everywhere.”

Conversely, half the clergy at the declining churches held the opposite conviction, believing it is not desirable to convert non-Christians. As theological liberals, these pastors believe there are many paths to salvation and that it’s culturally insensitive to peddle your beliefs on those outside your religious community.

You don’t need to be a seasoned researcher to deduce which of these two convictions will be more favourable to church growth.

As social scientists, my colleagues and I are not advocating the theological rightness of one doctrinal position over another. But, if we are talking solely about church growth, conservative Protestant doctrine is the clear winner. With a nod to the season, mainline clergy and congregants with conservative outlook are more apt to be singing “Silent Night” this Christmas and in future years; theological liberals risk a different kind of silent night.

Dr. David Millard Haskell of Wilfrid Laurier University is lead author of Theology Matters, in the Review of Religious Research, December 2016.

TRADUCTION

Dans l'ensemble du monde anglophone, le déclin numérique du protestantisme traditionnel s'accélère. Avec une baisse d'environ 60 pour cent des membres depuis les années 1960, les Églises anglicane, luthérienne, presbytérienne et unie du Canada voient maintenant quelques-unes de leurs maisons de culte fermer chaque mois.

Alors que la plupart des grandes églises protestantes en Occident sont en déclin, il n'y a pas eu de consensus sur les raisons. En espérant résoudre cette énigme sociologique, quelques collègues et moi avons mené une étude. Notre recherche terminée est apparue ce mois-ci dans des revues évaluées par des pairs.

Comme l'ont signalé les médias, nous avons rassemblé un bassin de congrégations de plus en plus importantes et les avons comparées à un échantillon en déclin. Nous avons interrogé tous les membres de l'église - plus de 2 200, un mélange presque uniforme de croissance et de déclin - et leur clergé. Nous avons constaté que le clergé et les fidèles des églises protestantes grandissantes étaient significativement plus théologiquement conservateurs. Le clergé d'église en déclin était le moins susceptible de tenir des croyances chrétiennes traditionnelles.

Lorsque nous avons utilisé l'analyse statistique pour déterminer quels facteurs influent sur la croissance, la théologie conservatrice protestante, avec sa prise plus littérale sur la Bible, était un prédicteur significatif. Inversement, notre analyse a montré la théologie libérale, avec sa lecture métaphorique de l'Écriture, conduit au déclin.

Notre recherche n'est pas la seule à conclure que les églises ayant une doctrine conservatrice se développent. Lorsque les églises en croissance ont été identifiées par d'autres études nationales et internationales, elles ont été presque exclusivement conservatrices en doctrine. Ce qui rend notre étude unique, c'est que des études passées ont prétendu que la théologie et la croissance de l'église ne sont pas liées. Notre analyse statistique prouve qu'ils le sont.

Comme nous l'expliquons dans notre travail académique, ces autres études ont manqué le lien entre la théologie et la croissance de l'église en raison de limitations méthodologiques. Ils n'ont pas enquêté sur les congrégations, juste pasteurs, et a posé juste quelques questions générales sur les croyances.

Pas étonnamment, certains libéraux théologiques ont contesté nos constatations. Le plus souvent, ils disent que ce n'est pas le type de théologie qui importe pour la croissance de l'église, mais si la théologie est fortement pensée et articulée clairement.

Cependant, nos données montrent des convictions différentes, quoique aussi fortes et claires, produisent des résultats différents. Par exemple, tous les ecclésiastiques de notre étude, en raison de leur vision théologique, ont cru qu'il était «très important d'encourager les non-chrétiens à devenir chrétiens». En tant que conservateurs théologiens, ces pasteurs croient que Jésus est le seul moyen de Salut et qu'ils doivent «aller et faire des disciples partout».

A l'inverse, la moitié du clergé des églises en déclin a eu la conviction contraire, croyant qu'il n'est pas souhaitable de convertir les non-chrétiens. En tant que libéraux théologiens, ces pasteurs croient qu'il existe de nombreux chemins vers le salut et qu'il est culturellement insensible de véhiculer vos croyances sur ceux qui sont en dehors de votre communauté religieuse.

Vous n'avez pas besoin d'être un chercheur expérimenté pour déduire laquelle de ces deux convictions sera plus favorable à la croissance de l'église.

En tant que spécialistes des sciences sociales, mes collègues et moi ne préconisons pas la justesse théologique d'une position doctrinale par rapport à une autre. Mais, si nous parlons uniquement de la croissance de l'église, la doctrine conservatrice protestante est le vainqueur évident. Avec un clin d'œil à la saison, le clergé principal et les fidèles avec des perspectives conservatrices sont plus susceptibles de chanter "Silent Night" ce Noël et dans les années à venir; Les libéraux théologiques risquent un autre type de nuit silencieuse.
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Une Remarque: les sociologies veulent etre neutres et choisissent le terme "libérale", qui est assez large pour cela. Mais libéralisme et conservatism ne sont probablement pas les bonnes categories en théologie. Des termes comme fermeté-mollesse, fermeture-ouverture auraient été plus précis, bien que n'allant pas encore au fond des choses.

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