Bonjour Voyageur!
Que dire de ce serviteur qui perd patience et qui agit comme un homme insensé, qui écoute la Parole du Christ mais ne La met pas en pratique ?! L'aveu de sa culpabilité suffirait-il à le sauver ? Peut-il encore être considéré comme un disciple ?
Le sacrement de réconciliation, qui permet le retour à l'état de Grâce et la conversion des baptisés qui se sont éloignés de Dieu par le péché, ne se résume pas à l'aveu de ses péchés mais comporte trois actes indispensables :
- la contrition, c'est-à-dire l'examen de conscience et le repentir motivé par l'amour de Dieu. Il est nécessaire que nous prenions conscience de notre état de pauvres pécheurs, et que nous nous repentions :
Luc, 13, 3 a écrit :si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement.
- la confession, c'est-à-dire l'aveu de tous nos péchés graves au prêtre. C'est l'unique moyen ordinaire d'obtenir le pardon. Jésus a dit à ses apôtres :
Jean, 20, 22 a écrit : Recevez l’Esprit Saint; tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis
- la satisfaction, c'est-à-dire la réparation du dommage causé par le péché.
Si votre homme avoue ses péchés sans se repentir, le sacrement n'est donc pas valide. Cela dit, il n'est jamais trop tard pour vouloir faire la volonté de Dieu. L'homme qui se réconcilie avec Dieu juste avant sa mort ou meurt en martyr met en pratique la parole du Christ ; il est de foi que cela suffira à le sauver, comme nous l'enseigne Notre Seigneur dans la parabole du fils prodigue et dans celle des ouvriers de la onzième heure.
Son pardon et son amour infini n'a d'égal que son intransigeance. Être catholique, être chrétien, c'est être en route vers cette intransigeance, cette perfection. Le chrétien ne se dit pas : « et si j'étais chrétien un jour sur deux ? », « et si je faisais la moitié de ce qui est demandé ? », « et si je vais à l'église mais que je pars avant l'eucharistie ? »...
Bien sûr! La confession implique le repentir, la ferme volonté de ne plus pécher. Nous devons appliquer les commandements du Seigneur, par amour. A chaque fois que nous péchons, nous portons sur Jésus nos mains déicides, comme dit le Concile de Trente.
Lorsque l'on en est à calculer les risques que l'on prend si on ne se confesse pas entièrement, sommes-nous encore dans le sillage de cette exigence ? Quelle est l'utilité de la confession dans cette perspective ?
J'ai du mal à vous comprendre... Si on ne se repend pas de tous ses péchés mortels, on risque l'enfer. Cela dit, on doit agir en chrétien par Amour pour Dieu, en ami du Christ : dire "je suis chrétien pour contempler Dieu face à face" et non "je suis chrétien pour ne pas aller en enfer".
Comme vous le dites, la confession est un outil d'accompagnement qui favorise l'hupomonê et suggère une conduite fidèle.
Bien plus que ça, c'est un sacrement divin institué par le Christ en personne pour la rémission des péchés.
ll ne s'agit pas [...] d'un passe-partout.
Justement, si! Là est l'infinie bonté miséricordieuse de Dieu.
(Cf. les deux paraboles précédemment citées). Jésus a donné à Pierre le "passe-partout" du Royaume des Cieux.
Paul nous dit : « Courez », Christ : « Restez en tenue de travail ».
C'est que le jour du jugement arrive sans crier gare. Voilà pourquoi il nous faut veiller et rester en tenue de travail. Si on dit : je pèche à volonté mais peu importe, je me confesserai et Dieu me pardonnera, on n'est pas disciple du Christ à ce moment-là. Mais celui qui a pensé cela, a péché, et s'est confessé d'un cœur sincère, en regrettant d'avoir pensé et agi de la sorte, celui-là est en état de grâce.
Bien à vous