par Xavi » jeu. 17 oct. 2019, 18:38
Oui, Carolus, mais de quelle mort s’agit-il ?
Petit rappel du récit de la Genèse par deux extraits :
«
Le Seigneur Dieu donna à l’homme cet ordre : « Tu peux manger les fruits de tous les arbres du jardin ; mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ; car, le jour où tu en mangeras, tu mourras. » (Gn 2, 16-17)
«
Le serpent dit à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! » (Gn 3, 4)
La mort c’est la fin de la vie. Mais, de quelle vie et de quelle mort s’agissait-il ? Était-ce la même mort lorsque Dieu dit, pour interdire de manger de l’arbre de la connaissance, que «
le jour où tu en mangeras, tu mourras » et lorsque Satan a affirmé, au contraire, «
Vous ne mourrez pas » ?
Le jour où Adam et Ève en ont mangé, sont-ils morts physiquement ? Non, le jour de leur acte, ils ont continué leur existence terrestre.
Lorsque Dieu «
insuffla dans ses narines le souffle de vie, et [que]
l’homme devint un être vivant. » (Gn 2, 7), de quelle vie s’agissait-il ? De la vie naturelle qui, dans tous les vivants de la nature, a toujours un début et une fin ? Ou de la vie de l’âme humaine qui subsiste au-delà de la mort physique, capable de partager éternellement la vie de Dieu ?
La mort causée par le péché originel et qui entre dans le monde, n’est-ce pas la fin de la vie insufflée par Dieu dans l’humain créé à son image avec une double nature corporelle et spirituelle ?
N’est-ce pas la fin (la mort) de la vie que Dieu nous a donnée en partage pour que nous puissions vivre éternellement en communion d’amour avec Lui ? Même si, bien sûr, privé de cette vie divine, Adam et Ève se sont aussi retrouvés soumis à la mort naturelle qu’ils auraient pu franchir s’ils étaient demeurés en communion avec Dieu.
Qui mesure encore toute la puissance que cette vie divine donnait à l’humain pour gouverner et développer le monde que Dieu a créé dès l’origine pour le confier à cet humain ?
Depuis la rupture du péché originel, le mal et la mort naturelle dominent parce que l’humain a perdu la communion avec Dieu qui aurait dû lui permettre de vaincre toute mort physique. Le mal ou le péché, ce n’est rien d’autre que tout ce qui est en dysharmonie avec Dieu.
Les miracles et la résurrection du Christ nous montrent ce qu’aurait pu faire l’humain s’il était demeuré en communion avec Dieu.
On sait qu’hélas, le choix originel de nos premiers parents fut autre.
Au lieu de partager la connaissance du bon et du mauvais avec le Créateur, en la laissant en dehors d’eux-mêmes, ils ont préféré s’attribuer cette connaissance en la mangeant pour la mettre en eux-mêmes, séparée de l’arbre divin.
Ce choix majeur subsiste et distingue encore celui qui croit pouvoir vivre «
seul », par lui-même, et celui qui croit que la connaissance qui permet de vivre est dans une communion avec un autre en dehors de soi.
Le mal ou le mauvais, dans la Genèse, n’est-ce pas uniquement ce qui n’est pas en harmonie, et donc en harmonie avec Dieu ?
Reste alors la question de ce fil de discussion : le péché est-il entré dans le monde par Ève ou Adam ?
Ève a certes péché la première et, en ce sens, c’est par elle que le péché entre dans le monde, mais l’expression semble plus large. Il ne s’agit pas seulement de la présence d’un péché à un moment dans le monde, mais de la présence permanente du péché dans le monde et de la soumission de toute la création au péché.
Et, à cet égard, il me semble que c’est bien par Adam que le péché entre dans le monde car, après la transgression de Ève, tant qu’il subsistait un humain sans péché, le projet de Dieu pouvait subsister et le monde toute entier restait soumis à Adam en communion avec Dieu.
Le seul choix de Ève laissait subsister la possibilité d’une communion de toute l’humanité par Adam. Par un seul homme, la vie pouvait se répandre et demeurer.
Comme le Christ le démontrera, la grâce peut advenir par un seul homme.
Ne fallait-il pas le choix de toute l’humanité, de Ève «
et » d’Adam, pour que le péché et la mort entrent dans le monde lui-même de manière dominante et persistante, pour que toute l’humanité et toute la création y soient soumises ?
Mais, bien sûr, la seule faute d’Adam n’était pas davantage suffisante que celle de Ève. Il fallait la faute des deux, la faute de toute l’humanité. La seule faute de Ève n’a fait entrer le péché qu’en elle-même car l’humanité créée subsistait en Adam. Le monde, y compris la mort naturelle, restait soumis à Adam. Mais, après la faute de Ève, la faute du seul autre humain créé à l’image de Dieu qu’était Adam a fait disparaître le lien vivant de l’humanité avec Dieu que seul le Christ a pu restaurer.
NB : L’ensemble de mes réflexions concernant l’historicité d’Adam et Ève et du livre de la Genèse a été développé dans une synthèse réactualisée ce 24 mai 2023, sous le titre « Un jardin dans l’Eden », disponible en pdf dans la section Théologie de ce forum sous l’intitulé « Évolution, création, incarnation : un livre à télécharger » :
https://www.cite-catholique.org/viewtop ... 92&t=20369
Oui, Carolus, mais de quelle mort s’agit-il ?
Petit rappel du récit de la Genèse par deux extraits :
« [i][b][u]Le Seigneur Dieu[/u][/b] donna à l’homme cet ordre : « Tu peux manger les fruits de tous les arbres du jardin ; mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ; car, le jour où tu en mangeras, [u][b]tu mourras[/b][/u][/i]. » (Gn 2, 16-17)
« [i][b][u]Le serpent[/u][/b] dit à la femme : « Pas du tout ! [u][b]Vous ne mourrez pas[/b][/u] ![/i] » (Gn 3, 4)
La mort c’est la fin de la vie. Mais, de quelle vie et de quelle mort s’agissait-il ? Était-ce la même mort lorsque Dieu dit, pour interdire de manger de l’arbre de la connaissance, que « [i]le jour où tu en mangeras, tu mourra[/i]s » et lorsque Satan a affirmé, au contraire, « [i]Vous ne mourrez pas[/i] » ?
Le jour où Adam et Ève en ont mangé, sont-ils morts physiquement ? Non, le jour de leur acte, ils ont continué leur existence terrestre.
Lorsque Dieu « [i]insuffla dans ses narines le souffle de vie, et[/i] [que][i] l’homme devint un être vivant.[/i] » (Gn 2, 7), de quelle vie s’agissait-il ? De la vie naturelle qui, dans tous les vivants de la nature, a toujours un début et une fin ? Ou de la vie de l’âme humaine qui subsiste au-delà de la mort physique, capable de partager éternellement la vie de Dieu ?
La mort causée par le péché originel et qui entre dans le monde, n’est-ce pas la fin de la vie insufflée par Dieu dans l’humain créé à son image avec une double nature corporelle et spirituelle ?
N’est-ce pas la fin (la mort) de la vie que Dieu nous a donnée en partage pour que nous puissions vivre éternellement en communion d’amour avec Lui ? Même si, bien sûr, privé de cette vie divine, Adam et Ève se sont aussi retrouvés soumis à la mort naturelle qu’ils auraient pu franchir s’ils étaient demeurés en communion avec Dieu.
Qui mesure encore toute la puissance que cette vie divine donnait à l’humain pour gouverner et développer le monde que Dieu a créé dès l’origine pour le confier à cet humain ?
Depuis la rupture du péché originel, le mal et la mort naturelle dominent parce que l’humain a perdu la communion avec Dieu qui aurait dû lui permettre de vaincre toute mort physique. Le mal ou le péché, ce n’est rien d’autre que tout ce qui est en dysharmonie avec Dieu.
Les miracles et la résurrection du Christ nous montrent ce qu’aurait pu faire l’humain s’il était demeuré en communion avec Dieu.
On sait qu’hélas, le choix originel de nos premiers parents fut autre.
Au lieu de partager la connaissance du bon et du mauvais avec le Créateur, en la laissant en dehors d’eux-mêmes, ils ont préféré s’attribuer cette connaissance en la mangeant pour la mettre en eux-mêmes, séparée de l’arbre divin.
Ce choix majeur subsiste et distingue encore celui qui croit pouvoir vivre « [i]seul[/i] », par lui-même, et celui qui croit que la connaissance qui permet de vivre est dans une communion avec un autre en dehors de soi.
Le mal ou le mauvais, dans la Genèse, n’est-ce pas uniquement ce qui n’est pas en harmonie, et donc en harmonie avec Dieu ?
Reste alors la question de ce fil de discussion : le péché est-il entré dans le monde par Ève ou Adam ?
Ève a certes péché la première et, en ce sens, c’est par elle que le péché entre dans le monde, mais l’expression semble plus large. Il ne s’agit pas seulement de la présence d’un péché à un moment dans le monde, mais de la présence permanente du péché dans le monde et de la soumission de toute la création au péché.
Et, à cet égard, il me semble que c’est bien par Adam que le péché entre dans le monde car, après la transgression de Ève, tant qu’il subsistait un humain sans péché, le projet de Dieu pouvait subsister et le monde toute entier restait soumis à Adam en communion avec Dieu.
Le seul choix de Ève laissait subsister la possibilité d’une communion de toute l’humanité par Adam. Par un seul homme, la vie pouvait se répandre et demeurer.
Comme le Christ le démontrera, la grâce peut advenir par un seul homme.
Ne fallait-il pas le choix de toute l’humanité, de Ève « [b][u]et[/u][/b] » d’Adam, pour que le péché et la mort entrent dans le monde lui-même de manière dominante et persistante, pour que toute l’humanité et toute la création y soient soumises ?
Mais, bien sûr, la seule faute d’Adam n’était pas davantage suffisante que celle de Ève. Il fallait la faute des deux, la faute de toute l’humanité. La seule faute de Ève n’a fait entrer le péché qu’en elle-même car l’humanité créée subsistait en Adam. Le monde, y compris la mort naturelle, restait soumis à Adam. Mais, après la faute de Ève, la faute du seul autre humain créé à l’image de Dieu qu’était Adam a fait disparaître le lien vivant de l’humanité avec Dieu que seul le Christ a pu restaurer.
[i][u]NB[/u] : L’ensemble de mes réflexions concernant l’historicité d’Adam et Ève et du livre de la Genèse a été développé dans une synthèse réactualisée ce 24 mai 2023, sous le titre « Un jardin dans l’Eden », disponible en pdf dans la section Théologie de ce forum sous l’intitulé « Évolution, création, incarnation : un livre à télécharger » :[/i]
https://www.cite-catholique.org/viewtopic.php?f=92&t=20369