par Cinci » mar. 24 avr. 2018, 21:21
Donc, nous sommes fait pour Dieu. Il est notre fin, notre orientation. Et pour voir Dieu le chemin c'est la sanctification. La sanctification peut être comprise maintenant comme une évolution, progression ou marche en avant, en direction de notre centre intérieur. La route vers ce centre est jalonnée de différentes étapes.
Le voyage vers Dieu
Quand vous faites un voyage il faut dépasser l'endroit où vous êtes, sinon vous serez toujours à la même place. Il y a des dépassements à faire dans la vie. Il y en a six dans la vie intérieure. En voici un aperçu.
Premier dépassement
Qu'est-ce que vous dépassez en premier étape ? Vous dépassez le péché mortel. On ne fait plus de péché mortel rendu là. Quand on commence le voyage pour vrai on dit : "Je ne fais plus de péché mortel". Peut-être y aura-t-il un accident. Ne vous en surprenez pas. Même pour les meilleures personnes, un accident peut toujours arriver, elles peuvent faire un péché qu'elles n'auraient pas voulu faire mais il est arrivé quand même. Ici, on n'en parle pas. Vous réglerez ça avec votre confesseur. Je veux dire qu'on n'admet plus dans sa vie le péché mortel. Nous ne sommes pas des gens qui disent : un péché mortel de plus, un péché mortel de moins, ça ne me fait rien. Ça, c'est fini !
Au début, le règne de nos passions est assez paisible. Ça veut dire qu'on ne sait pas si on a des défauts. Il y a des gens qui disent : Moi, j'ai bien des défauts ! - Tu as bien des défauts ? Nomme-les ! - Je ne suis pas capable de les nommer, je les oublie, c'est tout !
C'est facile de dire "J'ai des défauts", mais les nommer n'est pas si facile que ça, si on ne les connaît pas. Il y en a d'autres qui disent, comme ce bonhomme : Moi, vous savez, c'est pas trop pire; je pense que je n'ai pas de grands défauts. C'est vrai que je bois pas mal, ça m'est arrivé de blasphémer et puis de voler aussi quelque fois, mais à part ça, je sais pas, j'ai pas beaucoup de défauts !
En premier, ce sont des gens qui ne s'en font pas. C'est à peine s'ils vont à la messe. Ils ne communient pas, ils ne s'occupent pas de ça, ils ne prient pas; à peu près rien ! Alors demandez-leur s'ils ont des défauts : bien non, pas de défauts, eux autres !
Deuxième dépassement
Qu'est-ce qu'on va dépasser en second ? On va dépasser beaucoup de péchés véniels, il en restera encore mais au moins pas trop volontaires. Des petits péchés, des petits accrocs, des petites imperfections, un petit oubli de temps en temps, mais au moins on a décidé qu'on n'en faisait plus de péché; on en fait le moins possible. Et en même temps l'on dépasse tous nos petits caprices aussi, nos petites attaches.
En seconde étape, quand on commence la vraie vie spirituelle, on commence à servir le Seigneur; on dirait que nos défauts sortent à ce moment-là. Vous vous demandez bien pourquoi les défauts sortent quand vous servez le Seigneur ? Ça se comprend. C'est quand la guerre commence que les ennemis sortent, se mettent en rang. S'il n'y a pas de guerre, vous ne voyez pas d'ennemis.
Troisième dépassement
On va dépasser la complication, car la vie spirituelle n'est pas compliquée. Quand elle est compliquée c'est de notre faute. Il faut la "décompliquer".
Vous savez le mot qu'on a dit au sujet de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus ? C'est un monseigneur anglais qui a dit cela : "Soeur Thérèse de l'Enfant-Jésus, elle a décompliqué la vie spirituelle et elle a supprimé les mathématiques". Ça veut dire qu'elle ne comptait pas ses indulgences, ni ses mérites; elle ne s'occupait pas de cela. Le Seigneur s'arrangera avec cela !
Le dépassement de cette troisième étape, c'est la fin du premier âge; alors nos tendances mauvaises sont pas mal domptées ou vaincues dans le domaine extérieur, mais elles se reprennent à l'intérieur. C'est à ce moment-là qu'on pourra vous dire, peut-être :
- Que je voudrais avoir ta patience !
- Oui, mais ne viens pas voir en-dedans, parce que ce n'est pas si patient que cela à l'intérieur.
C'est la même chose pour les autres défauts.
Quatrième dépassement
Quatrièmement, qu'est-ce qu'on va dépasser ? C'est ça le gros coup difficile. On va dépasser l'idée de raisonner sa prière. On ne sera plus capable de raisonner sa prière, de lire des livres pour prier. Il faudra prier en silence; les premières fois, on n'aimera pas cela, mais on va s'accoutumer.
Ensuite (et c.est ça qui est intéressant), à partir du quatrième dépassement, le deuxième âge spirituel sous l'influence du Saint Esprit, la grâce de contemplation nous fait voir nos défauts à fond. Alors on les combattra bien, et l'ascèse nous les fera combattre. L'ascèse c'est justement la mortification, la lutte contre nos défauts.
Les vrais contemplatifs ne se connaissent pas par l'analyse de soi. Ils ne se regardent pas aller, Ils se connaissent dans la lumière de Dieu, c'est Dieu qui leur montre comment ils sont.
Humilité vraie
Le caractère de cette connaissance qui vient de Dieu, c'est l'humilité vraie. Or l'humilité vraie, c'est l'humilité qui n'inquiète pas. L,humilité qui s'inquiète, elle n'est pas correcte. On doit être en paix quand on a l'humilité vraie. L'humilité qui ne trouble pas, qui n,agite pas l'âme : je ne suis rien ! C'est tout et c'est comme ça ! Cette connaissance nourrit l'âme. Voyez l'équilibre ici : contrition douloureuse, mais en même temps amour ardent. Lorsque quelqu'un s'agite quand il a péché, et qu'il dit : je ne suis pas capable d'aimer le Bon Dieu, j'ai trop de péchés : ce n'est pas correct ça ! ce n'est pas de la bonne humilité.
La bonne humilité, c'est l'équilibre : oui, c'est vrai que je suis pécheur, mais ça ne m'empêchera pas d'aimer le Seigneur ! Adoration profonde : je ne suis rien devant toi, Seigneur. Aspiration élevée : je veux être saint et voir mon abîme devant Toi, Seigneur, ce n'est pas une raison pour ne pas rechercher la sainteté.
Sentiment d'impuissance d'une part, résolution généreuse de l'autre : plus je ne suis capable de rien, Seigneur, plus je veux prendre des bonnes résolutions parce que c'est Toi qui va m'aider.
Donc, nous sommes fait pour Dieu. Il est notre fin, notre orientation. Et pour voir Dieu le chemin c'est la sanctification. La sanctification peut être comprise maintenant comme une évolution, progression ou marche en avant, en direction de notre centre intérieur. La route vers ce centre est jalonnée de différentes étapes.
[b]Le voyage vers Dieu
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Quand vous faites un voyage il faut dépasser l'endroit où vous êtes, sinon vous serez toujours à la même place. Il y a des dépassements à faire dans la vie. Il y en a six dans la vie intérieure. En voici un aperçu.
Premier dépassement
Qu'est-ce que vous dépassez en premier étape ? Vous dépassez le péché mortel. On ne fait plus de péché mortel rendu là. Quand on commence le voyage pour vrai on dit : "Je ne fais plus de péché mortel". Peut-être y aura-t-il un accident. Ne vous en surprenez pas. Même pour les meilleures personnes, un accident peut toujours arriver, elles peuvent faire un péché qu'elles n'auraient pas voulu faire mais il est arrivé quand même. Ici, on n'en parle pas. Vous réglerez ça avec votre confesseur. Je veux dire qu'on n'admet plus dans sa vie le péché mortel. Nous ne sommes pas des gens qui disent : un péché mortel de plus, un péché mortel de moins, ça ne me fait rien. Ça, c'est fini !
Au début, le règne de nos passions est assez paisible. Ça veut dire qu'on ne sait pas si on a des défauts. Il y a des gens qui disent : Moi, j'ai bien des défauts ! - Tu as bien des défauts ? Nomme-les ! - Je ne suis pas capable de les nommer, je les oublie, c'est tout !
C'est facile de dire "J'ai des défauts", mais les nommer n'est pas si facile que ça, si on ne les connaît pas. Il y en a d'autres qui disent, comme ce bonhomme : Moi, vous savez, c'est pas trop pire; je pense que je n'ai pas de grands défauts. C'est vrai que je bois pas mal, ça m'est arrivé de blasphémer et puis de voler aussi quelque fois, mais à part ça, je sais pas, j'ai pas beaucoup de défauts !
En premier, ce sont des gens qui ne s'en font pas. C'est à peine s'ils vont à la messe. Ils ne communient pas, ils ne s'occupent pas de ça, ils ne prient pas; à peu près rien ! Alors demandez-leur s'ils ont des défauts : bien non, pas de défauts, eux autres !
Deuxième dépassement
Qu'est-ce qu'on va dépasser en second ? On va dépasser beaucoup de péchés véniels, il en restera encore mais au moins pas trop volontaires. Des petits péchés, des petits accrocs, des petites imperfections, un petit oubli de temps en temps, mais au moins on a décidé qu'on n'en faisait plus de péché; on en fait le moins possible. Et en même temps l'on dépasse tous nos petits caprices aussi, nos petites attaches.
En seconde étape, quand on commence la vraie vie spirituelle, on commence à servir le Seigneur; on dirait que nos défauts sortent à ce moment-là. Vous vous demandez bien pourquoi les défauts sortent quand vous servez le Seigneur ? Ça se comprend. C'est quand la guerre commence que les ennemis sortent, se mettent en rang. S'il n'y a pas de guerre, vous ne voyez pas d'ennemis.
Troisième dépassement
On va dépasser la complication, car la vie spirituelle n'est pas compliquée. Quand elle est compliquée c'est de notre faute. Il faut la "décompliquer".
Vous savez le mot qu'on a dit au sujet de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus ? C'est un monseigneur anglais qui a dit cela : "Soeur Thérèse de l'Enfant-Jésus, elle a décompliqué la vie spirituelle et elle a supprimé les mathématiques". Ça veut dire qu'elle ne comptait pas ses indulgences, ni ses mérites; elle ne s'occupait pas de cela. Le Seigneur s'arrangera avec cela !
Le dépassement de cette troisième étape, c'est la fin du premier âge; alors nos tendances mauvaises sont pas mal domptées ou vaincues dans le domaine extérieur, mais elles se reprennent à l'intérieur. C'est à ce moment-là qu'on pourra vous dire, peut-être :
- Que je voudrais avoir ta patience !
- Oui, mais ne viens pas voir en-dedans, parce que ce n'est pas si patient que cela à l'intérieur.
C'est la même chose pour les autres défauts.
Quatrième dépassement
Quatrièmement, qu'est-ce qu'on va dépasser ? C'est ça le gros coup difficile. On va dépasser l'idée de raisonner sa prière. On ne sera plus capable de raisonner sa prière, de lire des livres pour prier. Il faudra prier en silence; les premières fois, on n'aimera pas cela, mais on va s'accoutumer.
Ensuite (et c.est ça qui est intéressant), à partir du quatrième dépassement, le deuxième âge spirituel sous l'influence du Saint Esprit, la grâce de contemplation nous fait voir nos défauts à fond. Alors on les combattra bien, et l'ascèse nous les fera combattre. L'ascèse c'est justement la mortification, la lutte contre nos défauts.
Les vrais contemplatifs ne se connaissent pas par l'analyse de soi. Ils ne se regardent pas aller, Ils se connaissent dans la lumière de Dieu, c'est Dieu qui leur montre comment ils sont.
[b]Humilité vraie
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Le caractère de cette connaissance qui vient de Dieu, c'est l'humilité vraie. Or l'humilité vraie, c'est l'humilité qui n'inquiète pas. L,humilité qui s'inquiète, elle n'est pas correcte. On doit être en paix quand on a l'humilité vraie. L'humilité qui ne trouble pas, qui n,agite pas l'âme : je ne suis rien ! C'est tout et c'est comme ça ! Cette connaissance nourrit l'âme. Voyez l'équilibre ici : contrition douloureuse, mais en même temps amour ardent. Lorsque quelqu'un s'agite quand il a péché, et qu'il dit : je ne suis pas capable d'aimer le Bon Dieu, j'ai trop de péchés : ce n'est pas correct ça ! ce n'est pas de la bonne humilité.
La bonne humilité, c'est l'équilibre : oui, c'est vrai que je suis pécheur, mais ça ne m'empêchera pas d'aimer le Seigneur ! Adoration profonde : je ne suis rien devant toi, Seigneur. Aspiration élevée : je veux être saint et voir mon abîme devant Toi, Seigneur, ce n'est pas une raison pour ne pas rechercher la sainteté.
Sentiment d'impuissance d'une part, résolution généreuse de l'autre : plus je ne suis capable de rien, Seigneur, plus je veux prendre des bonnes résolutions parce que c'est Toi qui va m'aider.