Je crois que ce qui pose problème ici, ce n'est pas la damnation en elle-même mais le sens qu'on lui a toujours donné, celui d'une punition, et surtout, attachée à cela, la caractéristique d'être définitive et éternelle.
Puisqu'on aime l'analogie du père et de ses enfants lorsqu'on parle de Dieu, je peux continuer sur cette voie bien pratique pour se faire comprendre, j'en conviens.
Prenons le cas d'un père de famille dont l'un des fils prend une mauvaise tangente : drogue, violence, criminalité , autodestruction.
Chez le père éploré, deux tendances se manifestent naturellement de façon contradictoire, car le père est un être humain. Il a un coeur pour aimer, mais il a aussi un égo qui souffre.
Son égo, dépendant de l'importance qu'il a chez cet homme peut se lamenter sans cesse: ¨Mon fils, tu as déçu tous les espoirs que j'avais mis en toi. Tu me fais honte. Tu as gâché ma vie. Pourquoi me causes-tu tous ces problèmes, après tout ce que j'ai fait pour toi ?
Avoir su, jamais je ne t'aurais engendré . À de multiples reprises, je t'ai donné la chance de te reprendre en main, maintenant c'est terminé.
Tu n'es plus mon fils. Je méritais mieux que cela. Je ne veux plus jamais te revoir.
Mais ce père a aussi au fond de lui, une petite flamme, que j'aime imaginer comme une veilleuse, tranquille et indestructible qui ne fait pas de bruit mais qui veille sans cesse. ne s'éteint jamais. Je la vois comme la marque de Dieu en nous . C'est l'amour sans condition.
Quoi qu'on fasse, cette marque de Dieu reste toujours là car elle fait partie de notre être, de notre âme, en notre qualité de créature de Dieu.
Cet amour inconditionnel, lui, dit au fils égaré : ¨Peu importe quand tu reviendras, je serai là pour t'accueillir. Peu importe ce que tu as fait, je t'aimerai toujours.
Dieu, Lui, n'a pas d'égo. Dieu est Amour sans condition.
Cinci a écrit :
Les personnes sont crée pour elles-mêmes. Il n'y a pas d'autres finalités que le fait de les aimer.
....
Je ne me représente pas un Dieu malsain qui s'amuse à maintenir dans l'être des prisonniers, contre leur gré, à seul fin de pouvoir les punir pour l'éternité. C'est une vision absurde.
Bien évidemment.
Le problème c'est qu'on nous a longtemps représenté Dieu comme un justicier qui punit cruellement (les flammes de l'enfer pour l'éternité, qui dit mieux ?...) et que cette représentation a la vie dure. Elle persiste encore aujourd'hui. Il suffit de lire quelques fils de ce forum.
L'index brandi d'un air menaçant, la colère, que dis-je, la furie dans le regard, était-ce une création de l'homme et de son égo pour exercer un contrôle par la peur ?
Quoi qu'il en soit, cela ne fonctionne plus tout à fait aujourd'hui, même si on en garde encore quelques séquelles.
Cinci a écrit :
La question nous dépasse? A moins que ce soit la question qui reste simplement ouverte. Il n'y a pas de dogme interprétatif là-dessus. J'écoutais un évêque américain durant la période du Carême. Quand il évoquait la question de l'enfer, j'aurais pu croire que c'est ce qu'il disait. Les portes du paradis sont grandes ouvertes. Il n'y a même pas de porte. Le réprouvé ne peut tout simplement pas y entrer parce qu'il ne le veut pas. Il voudrait bien et il ne le veut pas en même temps. Cette valse du refus ou l'opportunité d'apparaître comme une consistance qui s'oppose est un état qui convient mieux que le néant pour le damné. Satan est attaché à son royaume de mort bien plus que ne pourrait lui plaire l'idée d'être néantisé. Ce serait une façon de voir les choses.
Bon, c'est déjà mieux.
Mais à partir de là, si l'on considère que les portes du paradis sont grandes ouvertes, comment peut-on affirmer que l'enfer est éternel ?
Si Dieu, qui aime sans condition, laisse la porte ouverte, de quel droit peut-on, nous, en tant qu'humains, ¨décider et déclarer¨ que l'âme qui est en enfer y restera pour l'éternité ? Qu'elle refusera toujours d'en sortir ? Qu'en sait-on en fait ? Sommes-nous plus grands que Dieu ?
Cela démontre au contraire que nous sommes plus petits que Lui, car croire à l'éternité de la damnation, tout en reconnaissant que Dieu laisse la porte ouverte, ce n'est pas un acte de foi, c'est une désespérance.
Et qu'en est-il de la petite veilleuse ? L'âme qui est en enfer est toujours la créature de Dieu . Dieu ne renie pas ses créatures, et cette veilleuse est indestructible. Sinon, faudrait croire que Dieu lui-même peut être détruit. Ce qui est un non-sens.
Je crois que pour les religions qui nous ont brandi si longtemps la menace de l'enfer éternel, il est très difficile de faire un 180, si on peut dire.
Cependant , en ce qui me concerne , ¨l'enfer éternel¨ est une chose étrange et abominable qui va totalement à l'opposé de ma foi.
Je ne peux pas concevoir une chose pareille.
Cela est pour moi une vision absurde, comme l'est pour Cinci l'image d'un Dieu malsain et vengeur.
Ce n'est sans doute pas catholique mais je n'y peux rien.
Je crois que ce qui pose problème ici, ce n'est pas la damnation en elle-même mais le sens qu'on lui a toujours donné, celui d'une punition, et surtout, attachée à cela, la caractéristique d'être définitive et éternelle.
Puisqu'on aime l'analogie du père et de ses enfants lorsqu'on parle de Dieu, je peux continuer sur cette voie bien pratique pour se faire comprendre, j'en conviens.
Prenons le cas d'un père de famille dont l'un des fils prend une mauvaise tangente : drogue, violence, criminalité , autodestruction.
Chez le père éploré, deux tendances se manifestent naturellement de façon contradictoire, car le père est un être humain. Il a un coeur pour aimer, mais il a aussi un égo qui souffre.
Son égo, dépendant de l'importance qu'il a chez cet homme peut se lamenter sans cesse: ¨Mon fils, tu as déçu tous les espoirs que j'avais mis en toi. Tu me fais honte. Tu as gâché ma vie. Pourquoi me causes-tu tous ces problèmes, après tout ce que j'ai fait pour toi ?
[u]Avoir su, jamais je ne t'aurais engendré[/u] . À de multiples reprises, je t'ai donné la chance de te reprendre en main, maintenant c'est terminé.
Tu n'es plus mon fils. Je méritais mieux que cela. Je ne veux plus jamais te revoir.
Mais ce père a aussi au fond de lui, une petite flamme, que j'aime imaginer comme une veilleuse, tranquille et indestructible qui ne fait pas de bruit mais qui veille sans cesse. ne s'éteint jamais. Je la vois comme la marque de Dieu en nous . C'est l'amour sans condition.
Quoi qu'on fasse, cette marque de Dieu reste toujours là car elle fait partie de notre être, de notre âme, en notre qualité de créature de Dieu.
Cet amour inconditionnel, lui, dit au fils égaré : ¨Peu importe quand tu reviendras, je serai là pour t'accueillir. Peu importe ce que tu as fait, je t'aimerai toujours.
Dieu, Lui, n'a pas d'égo. Dieu est Amour sans condition.
[quote=Cinci]
Les personnes sont crée pour elles-mêmes. Il n'y a pas d'autres finalités que le fait de les aimer.
....
Je ne me représente pas un Dieu malsain qui s'amuse à maintenir dans l'être des prisonniers, contre leur gré, à seul fin de pouvoir les punir pour l'éternité. C'est une vision absurde.
[/quote]
Bien évidemment.
Le problème c'est qu'on nous a longtemps représenté Dieu comme un justicier qui punit cruellement (les flammes de l'enfer pour l'éternité, qui dit mieux ?...) et que cette représentation a la vie dure. Elle persiste encore aujourd'hui. Il suffit de lire quelques fils de ce forum.
L'index brandi d'un air menaçant, la colère, que dis-je, la furie dans le regard, était-ce une création de l'homme et de son égo pour exercer un contrôle par la peur ?
Quoi qu'il en soit, cela ne fonctionne plus tout à fait aujourd'hui, même si on en garde encore quelques séquelles.
[quote=Cinci]
La question nous dépasse? A moins que ce soit la question qui reste simplement ouverte. Il n'y a pas de dogme interprétatif là-dessus. J'écoutais un évêque américain durant la période du Carême. Quand il évoquait la question de l'enfer, j'aurais pu croire que c'est ce qu'il disait. Les portes du paradis sont grandes ouvertes. Il n'y a même pas de porte. Le réprouvé ne peut tout simplement pas y entrer parce qu'il ne le veut pas. Il voudrait bien et il ne le veut pas en même temps. Cette valse du refus ou l'opportunité d'apparaître comme une consistance qui s'oppose est un état qui convient mieux que le néant pour le damné. Satan est attaché à son royaume de mort bien plus que ne pourrait lui plaire l'idée d'être néantisé. Ce serait une façon de voir les choses.
[/quote]
Bon, c'est déjà mieux.
Mais à partir de là, si l'on considère que les portes du paradis sont grandes ouvertes, comment peut-on affirmer que l'enfer est éternel ?
Si Dieu, qui aime sans condition, laisse la porte ouverte, de quel droit peut-on, nous, en tant qu'humains, ¨décider et déclarer¨ que l'âme qui est en enfer y restera pour l'éternité ? Qu'elle refusera toujours d'en sortir ? Qu'en sait-on en fait ? Sommes-nous plus grands que Dieu ?
Cela démontre au contraire que nous sommes plus petits que Lui, car croire à l'éternité de la damnation, tout en reconnaissant que Dieu laisse la porte ouverte, ce n'est pas un acte de foi, c'est une désespérance.
Et qu'en est-il de la petite veilleuse ? L'âme qui est en enfer est toujours la créature de Dieu . Dieu ne renie pas ses créatures, et cette veilleuse est indestructible. Sinon, faudrait croire que Dieu lui-même peut être détruit. Ce qui est un non-sens.
Je crois que pour les religions qui nous ont brandi si longtemps la menace de l'enfer éternel, il est très difficile de faire un 180, si on peut dire.
Cependant , en ce qui me concerne , ¨l'enfer éternel¨ est une chose étrange et abominable qui va totalement à l'opposé de ma foi.
Je ne peux pas concevoir une chose pareille.
Cela est pour moi une vision absurde, comme l'est pour Cinci l'image d'un Dieu malsain et vengeur.
Ce n'est sans doute pas catholique mais je n'y peux rien.