Hans Urs von Balthasar - Votre préféré

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Re: Hans Urs von Balthasar - Votre préféré

par Héraclius » mar. 14 févr. 2017, 19:27

J'ai lu des morceaux de sa grande trilogie (particulièrement du Theodrama) et L'Amour seul est digne de Foi (qui est dans ma signature ^^). Ce dernier a mis des mots sur des intuitions qui traînaient au fond de mon crâne et les a largement surpassé. C'est un court traité de l'Amour en tant qu'élément spécifiquement chrétien du Christianisme. Je recommande. :)

Oh il y a le Complexe Anti-Romain aussi, écrit dans la tourmente des années post-conciliaires, qui est un petit traité d'écclésiologie qui analyse le rôle du Successeur de Pierre.

Re: Hans Urs von Balthasar - Votre préféré

par Cinci » mar. 14 févr. 2017, 16:24

Bonjour,

Je ne suis pas un expert du cardinal Balthasar. Je peux connaître des anecdotes à son sujet, des grandes lignes, j'ai déjà vu des commentaires fait par d'autres, entendu des émissions à la radio, visionné son entrevue qui est disponible sur Youtube, etc.

De ses livres, j'ai lu L'enfer une question. Je l'ai lu il y a peu. C'est très simple, facile à lire. Aucune prise de tête là-dedans. Il n'est pas plus difficile de lire ça que de lire Les fables de La fontaine. Je le conseillerais à tous les amateurs de théologie. Et puis j'avance dans Confession, un autre d'ouvrage de Balthasar aussi*, mais qui explique une foule de petites choses en lien avec ce sacrement, les écueils à éviter, la disposition qui serait préférable à rechercher, le but des opérations.

Un exemple :

"Dans la perdition, je ne suis pas perdu. On me cherche, moi l'égaré.

Un enfant, dans la rue, a lâché la main de sa mère et se tient caché quelque part jusqu'à ce qu'elle arrive; si elle passe devant lui sans faire attention, le voilà brusquement saisi d'angoisse : sa mère pourrait ne plus se retourner et ne plus le chercher, mais au même instant il sait aussi que c'est impossible et, rempli à la fois d'assurance et d'angoisse, il se précipite derrière elle.

C'est dans la même angoisse et assurance que le pécheur court vers Dieu. L'angoisse : pourrait-il tout de même m'abandonner? L'assurance : il ne m'abandonnera jamais! Et quand l'enfant a retrouvé sa mère, il pleure peut-être encore un certain temps parce que c'est si merveilleux de se laisser consoler par elle. Il n'est pas facile de dire où commence ici la contrition. Le sentiment de consolation est peut-être moins un sentiment du Je qu'un sentiment du Tu, la conscience d'une ultime sécurité fait davantage ressortir la grandeur et la force de Dieu que la faiblesse et la vulnérabilité propres : ce qu'il y a de négatif dans la contrition se développe à l'intérieur du positif de Dieu, son amour est l'élément subjuguant qui éveille la contrition. [...] Avant la contrition, il y avait l'intelligence de la faute personnelle, au terme de la contrition se trouve l'Intelligence de l'être toujours plus grand de Dieu.

Par là, le pécheur est mis sur la voie de la contrition "parfaite". On y est dès que l'on a choisi le point de vue de Dieu. Le pécheur regarde la grandeur absolue de Dieu - de toutes ses propriétés, surtout de son amour - et il est bouleversé d'avoir pu l'oublier à ce point. Et non pas à cause de ce qui l'attend lui, de ce qui le concerne, mais à cause de Dieu. C'est seulement quand on regarde à partir de Dieu, ce qui est une grâce, que l'on peut commencer à mesurer la distance et par là comprendre qui est Dieu, ce qui conduit à la contrition.

Une contrition est imparfaite aussi longtemps qu'elle reste liée au propre Je et n'est pas acquise en partant de Dieu. Le gamin qui a volé une pomme et qui à cause de cela est tombé de l'arbre peut regretter de s'être cassé la jambe. Il peut songer aussi au fait qu'il aurait pu mourir, et qui sait ce que Dieu aurait fait de lui. Le premier motif est purement naturel, le second porte en lui quelque chose de surnaturel, mais le pas de l'un à l'autre n'est pas grand. Il peut craindre la police ici-bas et le purgatoire dans l'au-delà. Le véritable renversement a lieu à partir du moment où Dieu devient le motif. Ce genre de surnaturel qui ne fait que rapporter Dieu au propre Je est encore une forme d'égoïsme, même si l'on croit en Dieu. Ce qui est essentiel, c'est que l'on se mette à vouloir les choses en partant de Dieu ." (p.210)

Encore ;

"Mettons que deux amis s'étaient brouillés et qu'ils sont à nouveau réconciliés : ce qu'ils attendent alors de leurs nouvelles relations, ce n'est pas exactement la même chose que ce qu'il y avait avant la brouille. Et si l'un des deux a été responsable de la distance produite, il devra réparer plus que de raison; il ne se contentera pas de déclarer qu'il était en tort, ni de s'excuser et de donner des signes de ce qu'il a reconnu ses torts, il apportera aussi des signes de sa contrition.

Il sait qu'il n'est pas digne d'être considéré à nouveau comme un ami. Il cherchera à mieux se comporter que par le passé. Car il sait aussi que la distance ne date pas simplement du moment où il s'est conduit indûment; cela fait très longtemps qu'il est devenu tiède et indifférent et qu'il a pris leur amitié comme une chose allant beaucoup trop de soi. Or si l'autre voit les signes nouveaux d'un amour généreux, s'Il reconnaît clairement que l'ami regrette sa faute et se montre reconnaissant que l'on ait à nouveau des égards pour lui, alors leurs relations réciproques ne reprendront pas simplement là où elles avaient cessé, mais plus haut, à un niveau plus intime." (p. 212)

*
Même si Confession est signé du seul nom d'Adrienne von Speyr, parce que l'ouvrage est le fruit des échanges que Balthasar aura eu avec la fameuse mystique pré-citée.

Hans Urs von Balthasar - Votre préféré

par Adamvitae » dim. 12 févr. 2017, 16:56

Je cherchais un livre qu'un ami m'a suggéré: Le Cœur du Monde par, le quasi-célèbre surtout parmi les Catholiques, Hans Urs von Balthasar. J'ai essayé une fois de lire "Anxiété", mais à cette époque c'était un peu trop compliqué pour moi. Alors, en considérant de replonger dans le monde Balthasarien, je voulais tout d'abord avoir de la sagesse de cette communauté ici.

Alors que pensez-vous de ce théologien? Avez vous des livres préférés de Balthasar que vous aimeriez suggérer? Ceux que vous aimez pas du tout?


Voilà un petit hors-d'œuvre pour ceux qui ne l'ont pas encore lu ou qui veulent lire un petit morceaux:

Pris de Le cœur du monde,

« Mais où est donc le chemin, où la direction à prendre? N’est-ce pas là la jungle inextricable? Et qui peut comprendre le mystère de ton royaume à la fois petit comme le grain de sénevé et grandissant au-dessus de tout, mélange de bien et de mal où pourtant n’entre aucun méchant, situé très loin et n’appartenant pas à ce monde, et pourtant tout proche, séjournant au milieu de nous, royaume qui s’approche lorsque nous sommes loin et assis à l’ombre de la mort, et s’éloigne lorsque nous nous approchons et cherchons à le saisir? Ce royaume – ta présence dans le monde – est aussi insaisissable que toi-même.

« Et toi, ô Église, princesse et reine sur les peuples, siégeant à une hauteur inaccessible à la droite du souverain Seigneur, épouse sans ride ni tache, mais aussi servante sans apparence et fille réprouvée (…) Et vous, chrétiens, lumières du monde et lampes sur le piédestal, sel de la terre et affranchis de Dieu, mais aussi scandale pour les hommes, objet de mépris pour vos péchés et persécutés non sans raison (et pas du tout pour le nom du Christ)! (…)

par zefdebruz » sam. 03 sept. 2005, 11:08

Bonjour,

j'ajouterais pour ma part " CREDO ", Ed Nouvelle Cité, une petite merveille que l'on peut assimiler à une sorte de testament de la foi d'un des plus grands théologiens du XXe siècle. Ce livre, publié en 1989 et qui fait partie des derniers écrits de H.U. von Balthasar, offre une splendide méditation sur le Credo-Symbole des Apôtres et une "somme" sur la foi chrétienne ( bien que courte, une grosse centaine de pages, mais d'une richesse et d'une densité très forte ).


Cordialement. :)

par Thomas » jeu. 01 sept. 2005, 15:27

Bonjour Charles,

Y a-t-il un ouvrage de Hans-Urs von Bathasar que tu conseillerais comme introduction à sa pensée ?

Merci d'avance,

Thomas.

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