par Alexis E. » mer. 07 févr. 2018, 18:49
Bonjour, chère Kerniou,
Que le Seigneur ait mangé de l'agneau pascal et fait allusion au veau gras n'est guère étonnant car:
- Il était de race juive, de culture juive, donc observateur de la Loi.
Qu'Il se soit abstenu de l'agneau pascal et de viande n'est guère non plus surprenant car:
- Il est Lui-même le Grand Législateur qui donne la véritable interprétation de la Loi;
- Il a ainsi dit depuis les temps anciens par les prophètes que les sacrifices, s'ils pouvaient être légitimes, n'étaient pas exigés par Dieu;
- Il allait de la sorte au-delà de la lettre de la loi, comme dans d'autres domaines, au risque même de scandaliser des compatriotes;
- Il est Lui-même l'Agneau immolé, l'Accomplissement, qui s'est donné en offrande vivante et libre dans l'Eucharistie à ses Apôtres, le jour même de l'immolation des agneaux selon nos évangiles synoptiques;
- ladite immolation des agneaux pascals étant un symbole, Lui-même accomplissant le signe n'exigeait pas nécessairement l'adjonction du symbole (cf. lettre de saint Paul aux Colossiens, Epître aux Hébreux, première lettre de saint Pierre).
- la mystique de l'agneau sacrifié sans son "consentement" et définitivement mort après puis mangé en repas sacrificiel est illuminée par celle de l'Agneau qui se sacrifie volontairement, non seulement sous la forme du pain et du vin (offrande non sanglante) mais encore sous la forme du Crucifié qui, bien que tué, reprendra néanmoins vie (à la différence de l'agneau ordinaire de sacrifice). C'est là un changement de paradigme qui est bien peu compris;
- Il a fait allusion au veau gras et même au chevreau dans la parabole du fils prodigue, mais Il a aussi fait allusion à l'intendant intéressé, sans que cela soit nécessairement une vertu. Tout cela dans un but essentiellement pédagogique.
Donc le Christ a pu s'abstenir ordinairement de viande et de l'agneau pascal. Mais Lui l'Amour de Dieu incarné, homme ouvert d'esprit, étant venu se faire tout à tous afin de nous tirer du péché et de la mort. Aussi a-t-Il pu obéir à la loi juive par vertu et solidarité, ou partager la condition des pécheurs, fréquenter des riches, manger avec des personnes infréquentables, mais sans en faire un principe sacro-saint. Voilà ce qu'Il faut retenir du Seigneur: sainteté et fermeté vis-à-vis du péché, mais charité avant tout et grande ouverture et équilibre d'esprit.
Je vous ré-invite à lire les deux ouvrages donnés en lien dans mon post précédent pour approfondir le sujet. Ils vous aideront à mieux comprendre l'enseignement des Saintes Écritures et de l'Eglise sur le sujet.
Bien à vous dans le Seigneur,
Alexis
Bonjour, chère Kerniou,
Que le Seigneur ait mangé de l'agneau pascal et fait allusion au veau gras n'est guère étonnant car:
- Il était de race juive, de culture juive, donc observateur de la Loi.
Qu'Il se soit abstenu de l'agneau pascal et de viande n'est guère non plus surprenant car:
- Il est Lui-même le Grand Législateur qui donne la véritable interprétation de la Loi;
- Il a ainsi dit depuis les temps anciens par les prophètes que les sacrifices, s'ils pouvaient être légitimes, n'étaient pas exigés par Dieu;
- Il allait de la sorte au-delà de la lettre de la loi, comme dans d'autres domaines, au risque même de scandaliser des compatriotes;
- Il est Lui-même l'Agneau immolé, l'Accomplissement, qui s'est donné en offrande vivante et libre dans l'Eucharistie à ses Apôtres, le jour même de l'immolation des agneaux selon nos évangiles synoptiques;
- ladite immolation des agneaux pascals étant un symbole, Lui-même accomplissant le signe n'exigeait pas nécessairement l'adjonction du symbole (cf. lettre de saint Paul aux Colossiens, Epître aux Hébreux, première lettre de saint Pierre).
- la mystique de l'agneau sacrifié sans son "consentement" et définitivement mort après puis mangé en repas sacrificiel est illuminée par celle de l'Agneau qui se sacrifie volontairement, non seulement sous la forme du pain et du vin (offrande non sanglante) mais encore sous la forme du Crucifié qui, bien que tué, reprendra néanmoins vie (à la différence de l'agneau ordinaire de sacrifice). C'est là un changement de paradigme qui est bien peu compris;
- Il a fait allusion au veau gras et même au chevreau dans la parabole du fils prodigue, mais Il a aussi fait allusion à l'intendant intéressé, sans que cela soit nécessairement une vertu. Tout cela dans un but essentiellement pédagogique.
Donc le Christ a pu s'abstenir ordinairement de viande et de l'agneau pascal. Mais Lui l'Amour de Dieu incarné, homme ouvert d'esprit, étant venu se faire tout à tous afin de nous tirer du péché et de la mort. Aussi a-t-Il pu obéir à la loi juive par vertu et solidarité, ou partager la condition des pécheurs, fréquenter des riches, manger avec des personnes infréquentables, mais sans en faire un principe sacro-saint. Voilà ce qu'Il faut retenir du Seigneur: sainteté et fermeté vis-à-vis du péché, mais charité avant tout et grande ouverture et équilibre d'esprit.
Je vous ré-invite à lire les deux ouvrages donnés en lien dans mon post précédent pour approfondir le sujet. Ils vous aideront à mieux comprendre l'enseignement des Saintes Écritures et de l'Eglise sur le sujet.
Bien à vous dans le Seigneur,
Alexis