Hymne à la mystique nuptiale

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Re: Hymne à la mystique nuptiale

par Cinci » lun. 05 mars 2018, 1:25

Fuis, mon Bien-Aimé !
Sois semblable à une gazelle, à un jeune faon, sur les montagnes embaumées ! » (Ct 8,14)

L'ultime prière de l'épouse, celle qui clôt le texte du Cantique des cantiques, est des plus surprenantes. Au début, l'épouse s'écriait :

« Qu'il m'embrasse des baisers de sa bouche » (Ct 1,2).

Elle dit maintenant : « fuis mon Bien-Aimé ! ».

Le dernier verset du Cantique nous invite à entrer, avec l'épouse, dans le mystère de l'Ascension du Seigneur. Après une expérience de libération de l'esclavage, l'épouse a reçu la Parole de l'Époux, et l'Epoux lui-même s'est donné à elle. Aujourd'hui, il lui faut accepter de vivre dans la foi en la présence de l'Époux, une présence réelle mais invisible : comme le dit le Père Karl Rahner :

« Nous ne deviendrons riches que par le dépouillement, nous ne connaîtrons l'illumination intérieure que si nous acceptons de voir s'obscurcir en nous les lumières du monde, et notre intimité avec le Christ grandira lorsque nous aurons l'impression de voir s'évanouir le caractère sensible de sa présence ».


Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus disait :

« Ô mon Bien-Aimé, pour ton amour, j'accepte de ne pas voir ici-bas la douceur de ton Regard, de ne pas sentir l'inexprimable baiser de ta Bouche ».

C'est pourquoi l'épouse peut s'écrier dans un grand élan d'amour : « Fuis, mon Bien-Aimé ! ». Car elle ajoute aussitôt : « Sois semblable à une gazelle, à un jeune faon, sur les montagnes embaumées ».

Ce qu'on pourrait traduire dans le langage chrétien : « je te retrouverai dans le parfum du Saint-Esprit, au long des liturgies ». Les « montagnes » sont les lieux de rendez-vous avec Dieu, et les « parfums », c'est la prière, selon qu'il est écrit au livre de l'Apocalypse :
« Tenant chacun une harpe et des coupes pleines de parfums, les prières des saints » (Ap 5,8).


Ainsi le cycle liturgique est comme achevé : avec la fête de Pentecôte et le don du Saint-Esprit, l'épouse n'a plus rien à attendre, sinon des rendez-vous d'amour dans l'onction du Saint-Esprit, puisque Jésus a dit :


« Il faut que je parte ; car si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous, mais si je pars, je vous l'enverrai » (Jn 16,7).

Chaque prière liturgique peut être appelée « montagne des aromates » et, si l'épouse dit : « Fuis, mon Bien-Aimé », c'est parce qu'elle connaît les lieux où il continue de se donner à tous ceux qui le cherchent dans la foi et l'amour.

D'étape en étape, l'épouse a gravi les échelons de la vie spirituelle qui l'ont fait passer du désir possessif et sensible du Bien-Aimé à la vie de foi pure, à la suprême déclaration d'amour : « Fuis, mon Bien-Aimé ! »

« Fuis », non pas parce que je ne t'aime plus, mais au contraire parce que je crois en ton amour quoi qu'il arrive, et que j'accepte d'aller avec toi, et en toi, de rendez-vous en rendez-vous, dans la contemplation et la prière, sans rien attendre d'autre que de me savoir aimée par toi.

Laissons la conclusion à une contemplative qui a vécu pas à pas le Cantique des cantiques, qui a reçu le Bien-Aimé dans sa vie et s'est donnée à lui d'une manière parfaite et exemplaire jusqu'à la fin, malgré les obscurités et les nuits de son chemin spirituel :


« Bien que je souffre sans Lumière
En cette vie qui n'est qu'un jour
Je possède au moins sur la terre
La vie céleste de l'Amour …
Dans le chemin qu'il me faut suivre
Se rencontre plus d'un péril,
Mais par l'Amour je veux bien vivre
Dans les ténèbres de l'exil »


Nous achevons notre méditation du Cantique avec ce poème d'exil, mais d'exil joyeux, à cause de l'espérance en l'Amour de Dieu, qui transfigure déjà notre existence terrestre avant de nous illuminer dans les cieux.

Tant que nous sommes sur cette terre, en effet, nous vivons dans les ténèbres de la nuée, dans la foi et non dans la vision, mais nous savons que cette nuée, semblable à celle qui accompagnait le peuple au désert, est une nuée de « ténèbres qui illumine la nuit », selon qu'il est écrit :

« La nuée était ténébreuse et elle éclairait la nuit » (Ex 14,20).

Laissons-nous illuminer par les ténèbres du Bien-Aimé, par son absence apparente ; désirons même cette absence et disons avec foi : « Fuis, mon Bien-Aimé ! », car c'est ainsi que nous le retrouverons jour après jour, dans la prière et la contemplation, en vivant amoureusement avec lui sur les « montagnes des aromates ».

Source : Claire Patier, Le Cantique des cantiques

Re: Hymne à la mystique nuptiale

par Cinci » ven. 02 mars 2018, 3:05

Cantique des Cantiques
Notes :

Le Cantique des cantiques occupe une place singulière dans la littérature biblique. La tradition juive le classe parmi les cinq meguillôt, ces rouleaux attachés à des fêtes liturgiques. Il est lié à la célébration de la Pâque. (Michel Berder, Bible Bayard)

Re: Hymne à la mystique nuptiale

par Cinci » ven. 02 mars 2018, 2:13

LES COULEURS DE L’ÉPOUX


« Mon Bien-Aimé est d'une blancheur étincelante et Il est rouge » (Ct 5,10).

À la question des filles de Jérusalem :

« Qu'a donc ton Bien-Aimé de plus que les autres ? » (Ct 5 ,9).

L’épouse du Cantique des Cantiques répond :

« Mon Bien-Aimé est d'une blancheur étincelante et Il est rouge » (Ct 5,10).

Les deux couleurs qui revêtent le Bien-Aimé représentent un magnifique résumé théologique de la mission du Seigneur Jésus parmi nous. On pourrait dire ainsi : Jésus, c'est Dieu qui a renoncé à la blancheur étincelante de la condition divine pour prendre la couleur rouge de notre humanité pécheresse et mortelle (cf. Ph 2,6 et suivants).

« La blancheur étincelante » de la gloire de Dieu c'est cette clarté brûlante évoquée par le prophète Isaïe :

« Je veux rester ici impassible et observer du lieu où je suis, comme une chaleur étincelante au-dessus de la lumière » (Is 18,4).

Ou encore le souffle venu du désert chez Jérémie :
« Un souffle étincelant arrive des solitudes du désert, sur la fille de mon peuple » (Jr 4, 11).
Il s'agit là de la grande puissance de Dieu, à l'œuvre pour éduquer le peuple, dans tout l'éclat de sa gloire. Cette « couleur » est celle des vêtements de Jésus sur la montagne de la Transfiguration, comme il est écrit :

« Ses vêtements devinrent d'une blancheur étincelante » (Lc 9, 29).
Les disciples de Jésus avaient besoin de Le contempler dans sa blancheur divine étincelante, pour Le reconnaître quand ils Le contempleraient revêtu de pourpre par dérision, puis ruisselant de sang, au jardin des Oliviers.

« Mon Bien-Aimé est d'une blancheur étincelante et Il est rouge » (Ct 5,10).

« Rouge » de la couleur d'Adam : en effet, en hébreu, « rouge » se dit aussi adam. Adam pécheur est comme habillé de « rouge », accablé par un monde de sang (qui se dit dam), par un monde de mort.

Quand Dieu, dans sa miséricorde, vient offrir à l'homme le pardon, Il lui parle en ces termes :

« Si vos péchés sont comme l'écarlate, qu'ils deviennent blancs comme la neige ; s'ils sont rouges comme la pourpre, qu'ils deviennent comme la laine » (Is 1,18).


C'est pourquoi au cours de sa Passion, Jésus a été revêtu de pourpre :
« Ils le revêtent de pourpre, puis, ayant tressé une couronne d'épines, ils la lui mettent sur la tête » (Mc 15, 17).

C'est parce que Jésus, le Bien-Aimé, a accepté librement la « couleur rouge » que nous pouvons connaître le pardon des péchés, et la blancheur étincelante de la Rédemption ainsi qu'il est écrit au livre de l'Apocalypse :

« Ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau » (Ap 7,14).

Par le sang précieux de Jésus, nous retrouvons la blancheur étincelante de la divinité, celle que Dieu veut pour nous.

Re: Hymne à la mystique nuptiale

par Cinci » ven. 02 mars 2018, 1:55

DES CHAÎNES DE L’ESCLAVAGE
AUX BIJOUX DES NOCES


« Tes joues sont belles entre les pendeloques, et ton cou dans les colliers » (Ct 1, 10).

Avec le verset précédent qui fait allusion à l'Égypte, on peut comprendre que les « pendeloques et les colliers » de l'épouse sont en réalité des chaînes d'esclavage. L'Époux affirme que, même ainsi, réduite en esclavage, il la trouve belle, mais il va faire beaucoup plus que de s'extasier devant cette beauté qui demeure, même au plus profond de la détresse, il va transformer les chaînes d'esclavage en bijoux de noces.


Avant d'épouser une femme, l'homme lui signifie son amour en la couvrant de bijoux, tel le serviteur d'Abraham, qui, au nom d'Isaac, apporte à Rébecca de superbes bijoux :

« L'homme prit un anneau d'or, et pour ses bras deux bracelets pesant dix shekels d'or » (Gn 24,22).

ou encore Dieu lui-même, quand il veut dire à Jérusalem combien il l'a aimée, raconte :
« Je te parais de bijoux, je mis des bracelets à tes poignets et un collier à ton cou. Je mis un anneau à ton nez, des boucles à tes oreilles, et sur ta tête un splendide diadème. Tu étais parée d'or et d'argent » (Ez 16,11-12).
On remarque ici que l'Époux ne dit pas : « Je t'enlèverai les chaînes d'esclavage et à la place, je mettrai des bijoux », mais il semble dire : « avec ces colliers et ces pendeloques (d'esclave), je ferai des bijoux de noces ».

Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus s'est interrogée sur le sens de ces « chaînes d'or incrustées d'argent ».
« Quelle chose étrange ! Il serait plus compréhensible que l'Époux dise à sa Bien-Aimée : 'Nous vous ferons des colliers d'argent marquetés d'or ou des colliers d'or marquetés de pierres précieuses', car habituellement on ne rehausse pas un bijou de prix par un métal inférieur. Pendant mon oraison, Jésus m'a donné la clef du mystère, j'ai compris que ces colliers d'or figuraient l'amour, la charité et qu'ils ne pouvaient être agréables à Jésus qu'autant qu'ils étaient marquetés d'argent, c'est-à-dire d'humilité, de simplicité, d'esprit d'enfance. Oh ! qui pourra dire la valeur que Dieu attache à ces humbles vertus puisque seules, elles sont trouvées dignes de rehausser l'éclat de la charité ! ». (Thérèse de L'Enfant-Jésus)
Quelle chaîne retient ma générosité ?
Quelle servitude dans ma vie ralentit mon cheminement spirituel ?

Prière :

"Je crois Seigneur que de celle que je suis tu peux faire surgir sainteté et fécondité."

Re: Hymne à la mystique nuptiale

par Cinci » jeu. 01 mars 2018, 13:32

LA PREMIÈRE DÉCLARATION D’AMOUR


« À ma jument attelée aux chars de Pharaon, je te compare, mon amie » (Ct 1,9).

Il s'agit de la première déclaration d'amour de l'Époux, et elle a de quoi étonner : il compare l'épouse à une jument et une jument en Égypte, qui est dans la Bible le pays de tous les esclavages ! La déclaration d'amour est dans le possessif : « ma jument ».

En effet, à l'époque où Israël était esclave de Pharaon, obligé de tirer tous les chars de Pharaon, écrasé par une terrible oppression, à cette époque où tout le monde le croyait abandonné, de fait il continuait à appartenir à Dieu, Dieu veillait sur lui et l'aimait. La référence à l'Égypte est le rappel que le Bien-Aimé, Dieu, est essentiellement un Dieu Sauveur. Il s'est révélé à Moïse comme le libérateur du peuple qu'il a fait sortir d'Égypte : à « main forte et à bras Etendu : Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens » (Ex 3,8).

À partir de là, le peuple sait que Dieu, quoi qu'il arrive, ne l'oublie pas : il peut bien être semblable à une jument soumise à un tyran, il demeure la propriété de Dieu.

Pour la première fois aussi, il appelle l'épouse « mon amie ». En effet, pour bien souligner que ce Chant d'amour est unique parce qu'il concerne l'union de la créature avec son Créateur, le mot Bien-Aimé : en hébreu dodi (qui a donné le prénom David), n'a pas d'équivalent au féminin ; l'épouse est appelée tour à tour : « mon amie, ma sœur, fiancée, ma colombe, ma parfaite », mais jamais ma bien-aimée. Le grec et le latin ensuite ont gardé fidèlement ce langage.

Ce mot « amie » en hébreu, possède les mêmes lettres que le mot qui signifie « le mal, la méchanceté ». L'Époux du Cantique aime l'épouse malgré le mal qui est en elle ; on pourrait dire qu'Il l'aime en connaissance de cause, avec tout ce qu'elle est, y compris ses infidélités, ses trahisons, ses adultères. Cet Époux Unique aime d'une manière Unique. La première parole qu'Il prononce est une parole de réconfort, de miséricorde : « A ma jument attelée aux chars de Pharaon » ; Dieu fait mémoire de la délivrance du pays d'Égypte : la référence sur laquelle on s'appuie toujours pour se rappeler que Dieu est fidèle en toutes circonstances, autrement dit, ici, le sens de cette première déclaration est : « Si tu retournes à l'esclavage dont je t'ai tirée lorsque tu étais en Égypte, de nouveau je te libérerai. Même quand tu es réduite à n'être qu'une jument esclave de Pharaon, tu restes mienne et je viens te sauver ».

La fidélité de l'Époux ne fait jamais défaut, selon qu'il est dit dans l'épître de saint Paul à Timothée :

« Si nous sommes infidèles, Lui reste fidèle car Il ne peut se renier lui-même » (2 Tm 2,13).


L'ÉPOUX.

9 A ma cavale, quand elle est attelée aux chars de Pharaon,
je te compare, ô mon amie.
10 Tes joues sont belles au milieu des colliers,
ton cou est beau au milieu des rangées de perles.
11 Nous te ferons des colliers d'or, pointillés d'argent.

L'ÉPOUSE.

12 Tandis que le roi était à son divan,
mon nard a donné son parfum.
13 Mon bien-aimé est pour moi un sachet de myrrhe,
qui repose entre mes seins.
14 Mon bien-aimé est pour moi une grappe de cypre,
dans les vignes d'Engaddi.


(Cantique, traduction Crampon)

Re: Hymne à la mystique nuptiale

par Cinci » jeu. 01 mars 2018, 13:19

Selon la tradition chrétienne :

« Il a pris sur lui la saleté de mes fautes et m'a donné une part de sa pureté ; il m'a associée à sa beauté. De laide, il m'a rendue charmante et ainsi m'a aimée ». (Le Cantique des cantiques, Grégoire de Nysse, Éditions Migne, Les Pères dans la foi, p. 60. )

Re: Hymne à la mystique nuptiale

par Cinci » jeu. 01 mars 2018, 13:13

NOIRE COMME LES TENTES DE QÉDAR

« Je suis noire et belle, filles de Jérusalem, comme les tentes de Qédar, comme les tentures de Salomon » (Ct 1, 5).

La noirceur de l'épouse : « noire … comme les tentes de Qédar », rappelle à la fois l'exil loin de l'Époux et le péché qui nous sépare du Seigneur. Les « tentes de Qédar » sont dans le désert aride, exposées au soleil, loin de Jérusalem, loin de celui dont David nous dit :
« Le Seigneur est ton gardien, le Seigneur est ton ombrage, le Seigneur, à ta droite, de jour, le soleil ne peut te frapper » (Ps 121,5-6).
L'épouse qui s'est écartée de l'ombre du Bien-Aimé, est brûlée par le soleil.


D'autre part, la tribu de Qédar est de la descendance d'Ismaël :
« Voici les noms des fils d'Ismaël (…) Qédar » (Gn 25,13).

La descendance d'Ismaël n'est pas dans l'Alliance qui se transmet par Isaac et ses fils. Être « noire comme les tribus de Qédar », c'est une façon de dire « avoir refusé l'Alliance » et c'est un grand malheur, comme Quel malheur pour moi que d'habiter les tentes de Qédar ! »


Tout en confessant sa noirceur, l'épouse affirme : je suis belle comme « les tentures de Salomon ». Les tentures de Salomon [voiles de Salma], ce sont les rideaux entourant le Saint des saints, dont on nous dit :
« Tu feras un rideau (…) Tu mettras le rideau sous les agrafes, tu introduiras là, derrière le rideau, l'Arche du Témoignage » (Ex 26,33).
« Noire comme les tentes de Qédar » (Ct 1,5) quand le péché m'éloigne de l'Époux, « belle comme les tentures de Salomon » (Ct 1,5) quand la miséricorde divine me revêt de la beauté de Dieu.

Re: Hymne à la mystique nuptiale

par Cinci » jeu. 01 mars 2018, 12:40

SALOMON

Le Cantique des cantiques est attribué au roi Salomon : le premier verset annonce : « Cantique des cantiques de Salomon » (Ct 1,1).

Salomon est fils de David, son nom signifie « celui à qui appartient la paix ». Salomon a installé Dieu au milieu de son peuple puisque c'est lui qui a construit le Temple de Jérusalem, selon la prophétie annoncée à David son père :

« Voici qu'un fils t'est né ; lui sera un homme de paix et je le mettrai en paix avec tous ses ennemis alentour car Salomon sera son nom, et c'est en ses jours que je donnerai à Israël paix et tranquillité. Il bâtira une Maison à mon Nom, il sera pour moi un fils et je serai pour lui un père, j'affermirai le trône de sa royauté sur Israël pour toujours » (1 Ch 22,9-10).

A la fin des temps, un fils de David, prince de la paix est venu planter sa tente parmi nous pour accomplir les prophéties de l'Emmanuel : c'est Jésus le Seigneur, Dieu avec nous.

Dans le Cantique des cantiques, Salomon prête son nom à Dieu pour nous rappeler que c'est lui seul qui peut donner la paix, faire la grâce de ce don précieux : la pacification intérieure qui n'est possible que si on accueille la Parole de Dieu dans sa vie, selon qu'il est dit au livre des Psaumes :

« Ceux qui aiment ta Parole jouissent d'une abondante paix » (Ps 119, 165).

Du vivant du roi Salomon il est dit que :

« Il avait la paix sur toutes les frontières alentour. Juda et Israël habitaient en sécurité chacun sous sa vigne et sous son figuier depuis Dan jusqu'à Beer-Shéva » (1R 5,12).

Le prophète Isaïe, parlant du Messie attendu déclare :
« On lui a donné ce nom (…) Prince de la Paix » (Is 9,5).

Et Jésus affirme :

« Je vous laisse ma paix, c'est ma paix que je vous donne » (Jn 14, 27).

Salomon dans le Cantique des cantiques, c'est Dieu résidant au milieu de son peuple ou plutôt acceptant de revenir au milieu d'un peuple qui s'est éloigné de lui et qui, du fond de son exil, cherche à le retrouver. C'est aussi Jésus qui désire habiter en chaque homme et le reconstruire avec soin (comme pour la construction du Temple) en le comblant de sa paix, selon le cantique des anges de Noël à Bethléem, la nuit de sa naissance :

« Paix sur la terre aux hommes à qui Il veut du bien ! » (Lc 2,14).

Re: Hymne à la mystique nuptiale

par Cinci » jeu. 01 mars 2018, 12:30

SIX CHANTS QUI CONDUISENT AU
CANTIQUE DES CANTIQUES


Le Cantique des cantiques étant un sommet, il est normal de suivre une trajectoire, un chemin balisé, une route, pour le comprendre dans toute sa richesse, autrement dit, il est nécessaire d'avoir déjà une certaine connaissance du Seigneur, de Sa Parole, des cantiques que l'Esprit Saint a inspirés à travers la Bible.

Origène énumère les six cantiques supposés connus pour comprendre le septième qui est le Cantique des cantiques :

Il te faut « sortir d'Égypte » (Ex 13,3) et une fois que tu es sorti de la « terre d'Égypte », il te faut traverser la « Mer Rouge », pour pouvoir chanter le premier cantique, en disant :

« Chantons au Seigneur car il a été glorieusement magnifié » (Ex 15,1).


Mais, tout en ayant chanté ce premier cantique, tu es encore fort loin du « Cantique des cantiques ».

Parcours spirituellement la terre du désert, jusqu'à ce que tu arrives au « puits qu'ont creusé des rois » (Nb 21,18), pour y chanter le deuxième cantique. Après cela, viens aux confins de la Terre sainte pour chanter, en te tenant sur la rive du Jourdain, le cantique de Moïse en disant :

« Ciel, sois attentif et je parlerai ; et que la terre entende les paroles de ma bouche ». (Dt 32,1).



Derechef, il est nécessaire que tu combattes sous les ordres de Jésus (Josué) et que tu possèdes en héritage la Terre sainte, que l' « abeille » te juge - « Déborah » en effet se traduit par abeille -, pour que tu puisses aussi chanter ce cantique qui est contenu dans le Livre des Juges (Jg 5,2).

Ensuite, progressant vers le Livre des Rois, viens-en au cantique chanté par « David quand il échappa aux mains de tous ses ennemis et à la main de Saül » et dit :
« Le Seigneur est mon soutien, ma force et mon refuge, mon libérateur » (2 S22,2).

Il te faudra parvenir à Isaïe pour dire avec lui :

« Je chanterai à mon bien-aimé le cantique de ma vigne » (Is 5,1).


Et lorsque tu seras passé progressivement de l'un à l'autre, monte plus haut encore, pour que toi, âme parée de beauté, tu puisses chanter aussi avec l'Époux le « Cantique des cantiques »1.

1 - « Chantons le Seigneur car il a fait éclater sa gloire : il a jeté à l'eau cheval et cavalier ! » (Ex 15,1).


La première rencontre avec le Seigneur se présente toujours comme la rencontre avec un Dieu Sauveur, un Dieu qui sauve des eaux profondes, de l'abîme des mers, des gouffres sans fond : tout ce qui est symbolisé par le passage grandiose à travers la Mer Rouge que le peuple traversa « à pied sec » comme il est écrit :

« Les Israélites pénétrèrent à pied sec au milieu de la mer, et les eaux leur formaient une muraille à droite et à gauche » (Ex 14,22).

On ne peut comprendre la révélation de l'Amour de Dieu si on n'a pas d'abord pris conscience que notre Dieu est Celui qui nous sauve de tous les dangers, du péché, du mal et de la mort. Il faut avoir chanté avec Moïse et Myriam sur les bords de la Mer Rouge, avoir entendu avec Isaïe ces paroles admirables :

« Si tu traverses les eaux je serai avec toi, et les rivières, elles ne te submergeront pas. (…) Ne crains pas car je suis avec toi ! » (Is 43,2).

Il faut avoir psalmodié avec David :
« Passerais-je un ravin de ténèbres, je ne crains aucun mal car tu es près de moi ; ton bâton, ta houlette sont là qui me consolent » (Ps 23,4).


2 - « Alors Israël chanta ce cantique : Sur le puits qu'ont creusé des princes, qu'ont foré les chefs du peuple avec le sceptre, avec leurs bâtons » (Nb 21,17-18).

Le deuxième chant cité par Origène est chanté dans le désert qui suit inévitablement la première rencontre avec Dieu Sauveur. Toute expérience spirituelle se poursuit dans le désert de ce monde, désert où l'on meurt de soif si l'on ne s'installe pas auprès des eaux vives de la Parole de Dieu, car il est dit :

« Alors Israël chanta ce cantique : Sur le puits qu'ont creusé des princes, qu'ont foré les chefs du peuple avec le sceptre, avec leurs bâtons » (Nb 21,17-18).

Ce puits a été creusé par des princes sur l'ordre de Dieu car Il est le seul à pouvoir nous désaltérer dans nos déserts :

« C'est au sujet de ce puits que le Seigneur avait dit à Moïse : rassemble le peuple et je leur donnerai de l'eau » (Nb 21,16).

Que le Sauveur soit l'eau vive dans nos déserts, Il l'a montré en rencontrant la Samaritaine auprès du puits de Jacob, comme le raconte Saint Jean :

« Jésus, fatigué par la marche, se tenait donc assis tout contre la source. C'était environ la sixième heure. Une femme de Samarie vint pour puiser de l'eau. (…) Jésus lui dit : (Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dis : 'Donne-moi à boire', c'est toi qui l'en aurais prié et il t'aurait donné de l'eau vive' » (Jn 4,6-10).

C'est aussi pourquoi nous chantons dans le Psaume :
« Dieu c'est toi mon Dieu, je te cherche, Mon âme a soif de toi, Terre aride, altérée, sans eau » (Ps 63,2).

Re: Hymne à la mystique nuptiale

par Cinci » jeu. 01 mars 2018, 4:24

Écoutons aussi la tradition juive à travers le midrach, qui cite Rabbi Akiba :

« Dans toute l'histoire du monde il n'existe pas de jour comparable à celui où le 'Cantique des cantiques' fut donné à Israël. Car tous les écrits de la Bible ont un caractère de sainteté. mais le Cantique des cantiques est appelé 'Saint des Saints'. Car il a pour objet unique l'amour du « berger (paraphrase pour Dieu) et de sa compagne (la communauté d'Israël).

Re: Hymne à la mystique nuptiale

par Cinci » jeu. 01 mars 2018, 4:16

Notes complémentaires tirées de Claire Patier, Le Cantique des cantiques. La voix de l'Amour, Éditions des Béatitudes, 2004 :


On pourrait appliquer au Cantique, ce que saint Ambroise dit des psaumes : « Qu'est-ce donc que le psaume ? C'est un instrument de musique dont joue le saint Prophète avec l'archet du Saint-Esprit et dont il fait résonner sur la terre la douceur céleste » (Commentaire de Saint Ambroise sur le psaume 1, Liturgie des heures.)



CANTIQUE DES CANTIQUES
DE SALOMON


Le premier verset constitue le titre du poème ; il est à lui seul déjà tout un commentaire de ce qui va être développé.




Les « douceurs célestes » du Cantique nous laissent pressentir combien il est bon d'être en Dieu, de goûter à son intimité, de vivre devant sa face. C'est pourquoi l'auteur du poème a utilisé un superlatif : il n'a pas écrit « Cantique » mais bien « Cantique des cantiques ». Les autres superlatifs de la Bible nous aident à saisir l'importance de ce « Cantique des cantiques ». Les textes sacrés nous parlent en effet d'un lieu au superlatif et d'un moment du temps au superlatif, les deux étant particulièrement sacrés : il s'agit du « Saint des saints » et du « Shabbat des shabbat ».

Le « Saint des saints » est le lieu de la rencontre avec le Tout Autre ; l'homme qui pénètre dans le Saint des saints entre « par delà le voile » et se trouve devant la face de Dieu. Le voile qui séparait le Saint des saints du reste de l'enceinte sacrée et du reste du monde, signifiait que l'univers de Dieu et celui de l'homme sont radicalement séparés et différents. Le Créateur et la créature ne peuvent communiquer naturellement depuis qu'Adam a refusé Dieu, comme il est écrit au livre du Lévitique :

« Parle à Aaron ton frère : qu'il n'entre pas à n'importe quel moment dans le sanctuaire derrière le voile, en face du propitiatoire qui se trouve sur l'Arche. Il pourrait mourir, car j'apparais au-dessus du propitiatoire dans une nuée » (Lv 16,2).

Propiatoire : plaque d'or recouvrant l'Arche d'Alliance, lieu où étaient offerts les sacrifices d'expiation, sacrifices « propices » (qui conviennent à Dieu), d'où le nom « propitiatoire ».


Le Cantique des cantiques nous invite à pénétrer dans le « Saint des saints » sans en mourir et nous disons, dans une lecture chrétienne du texte, que nous ne pouvons y pénétrer que si nous nous laissons attirer par l'Unique Bien-Aimé, Jésus-Christ, le Sauveur. C'est ce que dit l'Épître aux Hébreux :

« En elle (l'espérance), nous avons comme une ancre de notre âme, sûre autant que solide, et pénétrant par delà le voile, là où est entré pour nous, en précurseur, Jésus, devenu pour l'éternité grand prêtre selon l'ordre de Melchisédech » (Hé 6,19-20).



Jadis le grand prêtre entrait dans le « Saint des saints » une fois par an, le jour de Kippour qui est appelé le « Shabbat des shabbats » selon qu'il est écrit au livre du Lévitique :

« C'est en ce jour que l'on fera sur vous le rite d'expiation pour vous purifier. Vous serez alors purs devant le Seigneur de tous vos péchés. Ce sera pour vous un Shabbat des shabbats et vous jeûnerez. C'est une loi perpétuelle » (Lv 16,30-31).

Le jour de Kippour, le grand prêtre, accompagné par la prière du peuple, invoquait Dieu en faisant appel à sa miséricorde, à sa compassion, pour qu’il « couvre » (c'est le sens du mot Kippour) et qu’il efface les péchés du peuple :

« Et le peuple suppliait le Seigneur Très-Haut, adressait ses prières au Miséricordieux. (…) Alors (le grand prêtre) descendait et élevait les mains vers toute l'assemblée des fils d'Israël, pour donner à haute voix la bénédiction du Seigneur et avoir l'honneur de prononcer son Nom » (Si 50,19-20).


On voit bien le lien entre ces trois superlatifs : Saint des saints, Shabbat des shabbats et Cantique des cantiques. Il s'agit chaque fois de rencontrer Dieu dans son intimité. Le Saint des saints nous fait rencontrer le Tout Autre, le Shabbat des shabbats nous fait rencontrer le Dieu miséricordieux et le Cantique des cantiques nous met en présence de Dieu Époux et Bien-Aimé.

Aussi le Cantique constitue un sommet de joie, d'allégresse et de contemplation :
« Heureux à la vérité celui qui pénètre dans le 'Saint', mais bien plus heureux celui qui pénètre dans 'le Saint des saints'. Heureux celui qui célèbre le shabbat, mais plus heureux qui célèbre le 'Shabbat des shabbats'. Heureux de la même façon celui qui comprend les cantiques et les chante - personne en effet ne chante s'il n'est pas en fête -, mais bien plus heureux celui qui chante le 'Cantique des cantiques'. Et tout comme s'en faut de beaucoup que celui qui pénètre dans le 'Saint' puisse entrer aussi dans le 'Saint des saints' et que celui qui célèbre le Shabbat, qui a été institué par Dieu pour son peuple, puisse célébrer le 'Shabbat des sabbats', de la même manière il est difficile de trouver celui qui, effectuant le parcours de tous les cantiques contenus dans les Écritures, soit en état de s'élever jusqu'au 'Cantique des cantiques' » ( Origène, Première homélie sur le Cantique, Le Cantique des cantiques)

Re: Hymne à la mystique nuptiale

par Cinci » dim. 25 févr. 2018, 3:20

Je signale en passant qu'il existe une Retraite sur le Cantique des Cantiques par Christian de Chergé et qui avait parut aux Éditions Nouvelle Cité.

https://www.nouvellecite.fr/librairie/r ... cantiques/

Il serait intéressant - encore ! - de penser au fait que la Samaritaine que Jésus rencontre au puits de Jacob fini par poser d'elle-même la question de la vérité, à savoir où se trouverait "le" troupeau du bon berger, faisant valoir la division existante entre Juifs et Samaritains. L'épisode est riche de signification. - Va d'abord chercher ton mari. "Je n'ai pas de mari." Là, tu dis vrai car tu as déjà eu ...

Re: Hymne à la mystique nuptiale

par Cinci » dim. 25 févr. 2018, 2:53

Sur le verset 7 :

7 Dis-moi, ô toi que mon cœur aime,
où tu mènes paître tes brebis,
où tu les fais reposer à midi,
pour que je ne sois pas comme une égarée,
autour des troupeaux de tes compagnons.

A Babylone, les Juifs sont en contact avec de multiples dieux. Mais la Bien-Aimée dans "l'hiver de l'exil" garde le souvenir de son Bien-Aimé. On sait combien le culte des idoles fut toujours une menace, une tentation et un grave problème pour Israël. "... pour que je ne sois pas comme une égarée autour des troupeaux de tes compagnons."

Le verset 7 peut être le reflet de Jérémie 31, 1-28



1 En ce temps-là, — oracle de Yahweh, — je serai le Dieu de toutes les familles d'Israël, et elles seront mon peuple.
2 Ainsi parle Yahweh : Il a trouvé grâce dans le désert, le peuple échappé au glaive ; je veux mettre Israël en repos.
3 Yahweh m'est apparu de loin. Je t'ai aimée d'un amour éternel, aussi j'ai prolongé pour toi la miséricorde.

4 Je te bâtirai encore, et tu seras rebâtie, vierge d'Israël ; tu te pareras encore en main tes tambourins, et tu t'avanceras au milieu des danses joyeuses.
5 Tu planteras encore tes vignes sur les montagnes de Samarie ; ceux qui plantent planteront, et ils recueilleront.

6 Car le jour vient où les gardes crieront sur la montagne d'Ephraïm : " Levez-vous et montons à Sion vers Yahweh notre Dieu. "

7 Car ainsi parle Yahweh : Poussez des cris de joie sur Jacob, éclatez d'allégresse pour la première des nations ; faites-vous, entendre, chantez des louanges et dites : " Yahweh, sauve ton peuple, le reste d’Israël ! "

[...]

10 Nations, écoutez la parole de Yahweh et annoncez-la aux îles lointaines ; dites : " Celui qui a dispersé Israël le rassemblera, et le gardera comme un berger son troupeau.
11 Car Yahweh a racheté Jacob, Il l'a délivré des mains d'un plus fort que lui. "

http://jesusmarie.free.fr/bible_crampon_jeremie.html


La question de la Bien-Aimée du Cantique au verset 7 - " Dis-moi, ô toi que mon cœur aime, où tu mènes paître tes brebis, où tu les fais reposer à midi [...] - résonnerait bien en sympathie avec la question des deux premiers disciples à Jésus " Rabbi, où demeures-tu ?"

38 Jésus s'étant retourné, et voyant qu'ils le suivaient, leur dit : " Que cherchez-vous ? " Ils lui répondirent : " Rabbi (ce qui signifie Maître), où demeurez-vous ? "
39 Il leur dit : " Venez et vous verrez. " Ils allèrent, et virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. Or, c'était environ la dixième heure

Évangile de Jean 1, 38

On peut songer aussi aux deux disciples qui s'éloignaient de Jérusalem et qui ont fait la rencontre de Jésus ressuscité. A la tombée du jour, les deux vont prier Jésus de demeurer avec eux.

32 Et ils se dirent l'un à l'autre : " N'est-il pas vrai que notre cœur était tout brûlant au dedans de nous, lorsqu'il nous parlait en chemin, et qu'il nous expliquait les Ecritures ? "


C'est l'aspiration de la Bien-Aimée du Cantique : toujours demeurer avec le Bien-Aimé. "Ô toi que mon coeur aime".

"Tu nous as fait pour toi, Seigneur et notre coeur est sans repos tant qu'il ne demeure en Toi." (saint Augustin)

Re: Hymne à la mystique nuptiale

par Cinci » sam. 24 févr. 2018, 22:56

Des petits détails ...


Les fils de ma mère se sont irrités contre moi. Les fils de ma mère ? Le rédacteur du Cantique fait allusion aux Babyloniens. La strophe du Cantique évoque l'épisode important de l'histoire juive et qui est celui de la déportation à Babylone. On peut mettre le passage en parallèle avec le Psaume 69

Le Psaume 69 est un appel au secours dans une immense détresse.

Sauve-moi, Ô Dieu :
les eaux m'arrivent à la gorge
J'enfonce dans la boue du gouffre
et rien où prendre pied;
je suis entré dans les profondeurs des eaux,
le courant me submerge.

Je me fatigue à crier,
mon gosier est en feu,
mes yeux se consument d'espérer en mon Dieu.

[...]

Ô Dieu, toi, tu sais ma folie,
et mes délits ne te sont pas cachés.

[...]

Car c'est pour toi que je porte l'opprobe,
que la confusion me couvre le visage
que je suis devenu un étranger pour mes frères,
un inconnu pour les fils de ma mère.


Les Juifs sont originaire de la Mésopotamie/Chaldée par leur ancêtre Abraham en quelque sorte. Ils sont frères avec les habitants de la plaine de Ninive ou de l'empire babylonien. Or ils sont devenus tels des ennemis pour les Babyloniens qui les ont réduit en esclavage chez eux cf. la déportation du temps des grands prophètes ... Ezéchiel, Jérémie, etc.

Le peuple d'Israël ou la "Bien-Aimée du Cantique" est traînée en esclavage, en exil. Dans la Bible, Israël est aussi appelée "la vigne de Yavhé". Dieu aime sa vigne. Mais il faut voir ce que Dieu dit aussi de sa vigne.

Le chant de la vigne

Je vais chanter pour mon bien-aimé
le chant de mon ami pour sa vigne.
Mon bien-aimé avait une vigne
sur un coteau fertile.
Il la bécha, l'épierra,
il y planta des ceps de choix,
au milieu d'elle il bâtit une tour,
il y creusa aussi une cuve,
il en attendait des raisins,
et elle donna des grappes sauvages !

Et maintenant, habitants de Jérusalem,
et vous, gens de Juda, jugez, je vous prie,
entre moi et ma vigne.
Que pouvait-on faire encore à ma vigne
que je n'aie fait pour elle ?

- Isaïe 5, 1

http://jesusmarie.free.fr/bible_crampon_isaie.html

Re: Hymne à la mystique nuptiale

par Cinci » sam. 24 févr. 2018, 22:18

Je reprends tout un passage du Cantique

Chapitre 1


L'ÉPOUSE.

5 Je suis noire, mais belle, filles de Jérusalem,
comme les tentes de Cédar (tentes noires en poil de chèvre des errants du désert, comme les pavillons de Salomon. (voiles blancs de Salma à l'inverse)
6 Ne prenez pas garde à mon teint noir,
c'est le soleil qui m'a brûlée ;
les fils de ma mère se sont irrités contre moi ;
ils m'ont mise à garder des vignes ;
ma vigne, à moi, je ne l'ai pas gardée.

7 Dis-moi, ô toi que mon cœur aime,
où tu mènes paître tes brebis,
où tu les fais reposer à midi,
pour que je ne sois pas comme une égarée,
autour des troupeaux de tes compagnons.

LE CHŒUR.

8 Si tu ne le sais pas, ô la plus belle des femmes,
sors sur les traces de ton troupeau,
et mène paître tes chevreaux près des huttes des bergers.

L'ÉPOUX.

9 A ma cavale, quand elle est attelée aux chars de Pharaon,
je te compare, ô mon amie.
10 Tes joues sont belles au milieu des colliers,
ton cou est beau au milieu des rangées de perles.
11 Nous te ferons des colliers d'or, pointillés d'argent.

L'ÉPOUSE.



12 Tandis que le roi était à son divan,
mon nard a donné son parfum.
13 Mon bien-aimé est pour moi un sachet de myrrhe,
qui repose entre mes seins.
14 Mon bien-aimé est pour moi une grappe de cypre,
dans les vignes d'Engaddi.

L'ÉPOUX.

15 Oui, tu es belle, mon amie ; oui, tu es belle !
Tes yeux sont des yeux de colombe.

L'ÉPOUSE.

16 Oui, tu es beau, mon bien-aimé ; oui, tu es charmant !
Notre lit est un lit de verdure.

L'ÉPOUX.

17 Les poutres de nos maisons sont des cèdres,
nos lambris sont des cyprès.


http://jesusmarie.free.fr/bible_crampon ... iques.html

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