par Ephraim » mar. 16 oct. 2018, 10:02
AdoramusTe a écrit : ↑mar. 21 févr. 2017, 22:47
LXX a écrit : ↑lun. 20 févr. 2017, 4:53
J'aurais aimé savoir si il existait une traduction catholique qui s'appuie sur le texte grec de la Nestle-Aland ? J'ai cru comprendre que la Nestle-Aland était l'édition grecque du Nouveau Testament la plus mondialement reconnue dans les milieux académiques, surtout sa dernière édition (28ème). Je trouve plusieurs Bibles protestantes qui s'appuient sur elle, mais pas grand chose coté catholique. Après faut dire que les protestants semblent plus actifs de ce coté, les nouvelles révisions et traductions sont assez fréquentes. Or ça me semble important que les Bibles modernes s'améliorent au fil des découvertes textuelles..
Le problème avec Nestle-Aland est que c'est un texte grec qui n'a jamais existé. Il existe des milliers de textes grecs avec des variantes et des grandes familles permettant de les classer.
Nestle-Aland a composé un texte en faisant des choix parmi les variantes, mais ces choix viennent de l'arbitraire des éditeurs : c'est une composition artificielle.
Je trouve incroyable aujourd'hui qu'on s'appuie sur ce texte en le faisant passer pour un texte original, et donc qui n'a jamais été lu dans l'histoire de Eglise. D'ailleurs, l'Eglise n'a jamais canonisé aucune version grecque contrairement au texte latin.
La Vulgate au contraire, a été lue, commentée, priée (liturgie latine) pendant au moins quinze siècles. Donc elle porte la foi et la Tradition d'interprétation de l'Eglise Latine.
Le grec (comme les autres langues) peut être utile pour préciser certains passages, mais je ne vois pas comment il peut être la base de traductions catholiques.
Pourtant la Nova Vulgata (même si je sais que vous ne l'aimez guère) est traduite sur Nestle-Aland, ainsi que la Traduction Officielle pour la Liturgie.
Pour ce qui est du rapport de la Vulgate et du texte grec, je cite l'encyclique Divino afflante Spiritu :
"Si le Concile de Trente a voulu que la Vulgate fût la version latine " que tous doivent employer comme authentique ", cela, chacun le sait, ne concerne que l'Eglise latine et son usage public de l'Ecriture, mais ne diminue en aucune façon - il n'y a pas le moindre doute à ce sujet - ni l'autorité ni la valeur des textes originaux. Au surplus, il ne s'agissait pas alors des textes originaux, mais des versions latines qui circulaient à cette époque ".
" A l'exégète catholique, qui se dispose au travail de comprendre et d'expliquer les Saintes Ecritures, déjà les Pères de l'Eglise, et surtout saint Augustin, recommandaient avec force l'étude des langues anciennes et le recours aux textes originaux. (Cf. p. ex. S. JÉRÔME, Praef. in IV Evang. ad Damasum ; P. L., XXIX, col. 526-527 ; S. AUGUSTIN, De doctr. christ. II, 16 ; P. L., XXXIV, col. 42-43.) Cependant, à cette époque, les conditions des lettres étaient telles que rares étaient ceux qui connaissaient même imparfaitement la langue hébraïque. Au moyen âge, tandis que la théologie scolastique était à son apogée, la connaissance de la langue grecque elle-même était depuis longtemps si affaiblie en Occident que même les plus grands Docteurs de ce temps, pour commenter les Livres Divins, ne se servaient que de la version latine de la Vulgate. De nos jours, au contraire, non seulement la langue grecque, rappelée en quelque sorte à une vie nouvelle dès le temps de la Renaissance, est familière à presque tous ceux qui cultivent l'antiquité et les lettres, mais aussi la connaissance de la langue hébraïque et des autres langues orientales est largement répandue parmi les hommes cultivés. Il y a maintenant tant de facilités pour apprendre ces langues que l'interprète de la Bible qui, en les négligeant, s'interdirait l'accès aux textes originaux ne pourrait échapper au reproche de légèreté et de nonchalance."
Oramus Te, je suis d'accord avec vous sur le caractère artificiel et reconstruit du Nouveau Testament grec de Nestle-Aland, mais n'a t'on pas exactement le même problème avec la Vulgate?
En fin de compte, nous n'avons pas un exemplaire de référence de la Vulgate, directement signé par St Jérôme ; ce que nous appelons Vulgate c'est un ensemble de Bibles latines, comportant nombre de variantes au cours du Moyen-Age et que l'édition Sixto-clémentine a tenté d'unifier et de clarifier, et qu'achève, si j'ai bien compris, la Nova Vulgata.
Je me trompe?
Une question : Divino Afflante Spiritu encourage fortement le recours aux originaux, mais sans préciser quels originaux? Le Nestle Aland pour le NT? Les textes hébreux massorétiques pour l'AT?
J'aime beaucoup l'idée de recourir au texte original ( ou du moins à ce qui semble le plus s'en rapprocher) "il importe d'expliquer le texte primitif qui, écrit par l'auteur sacré lui-même, a plus d'autorité et plus de poids qu'aucune version, même la meilleure, ancienne ou moderne".(20)
L'encyclique insiste, avec Saint Augustin, sur la nécessité d'avoir recours aux meilleurs textes possibles : " saint Augustin nous l'enseigne avec pertinence quand, parmi les préceptes à inculquer à qui étudie les Livres Saints, il met en première ligne le soin qu'il faut avoir de se procurer un texte correct. "
....mais nous laisse un peu sur notre faim en ne disant pas clairement quels sont ces textes...
Vu l'utilisation qui est faite actuellement du NT de Nestle-Aland dans toutes les traductions catholiques actuelles, j'ai tendance à penser que c'est de lui qu'il est question.
[quote=AdoramusTe post_id=359806 time=1487710028 user_id=1526]
[quote=LXX post_id=359708 time=1487559230 user_id=16009]
J'aurais aimé savoir si il existait une traduction catholique qui s'appuie sur le texte grec de la Nestle-Aland ? J'ai cru comprendre que la Nestle-Aland était l'édition grecque du Nouveau Testament la plus mondialement reconnue dans les milieux académiques, surtout sa dernière édition (28ème). Je trouve plusieurs Bibles protestantes qui s'appuient sur elle, mais pas grand chose coté catholique. Après faut dire que les protestants semblent plus actifs de ce coté, les nouvelles révisions et traductions sont assez fréquentes. Or ça me semble important que les Bibles modernes s'améliorent au fil des découvertes textuelles..
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Le problème avec Nestle-Aland est que c'est un texte grec qui n'a jamais existé. Il existe des milliers de textes grecs avec des variantes et des grandes familles permettant de les classer.
Nestle-Aland a composé un texte en faisant des choix parmi les variantes, mais ces choix viennent de l'arbitraire des éditeurs : c'est une composition artificielle.
Je trouve incroyable aujourd'hui qu'on s'appuie sur ce texte en le faisant passer pour un texte original, et donc qui n'a jamais été lu dans l'histoire de Eglise. D'ailleurs, l'Eglise n'a jamais canonisé aucune version grecque contrairement au texte latin.
La Vulgate au contraire, a été lue, commentée, priée (liturgie latine) pendant au moins quinze siècles. Donc elle porte la foi et la Tradition d'interprétation de l'Eglise Latine.
Le grec (comme les autres langues) peut être utile pour préciser certains passages, mais je ne vois pas comment il peut être la base de traductions catholiques.
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Pourtant la Nova Vulgata (même si je sais que vous ne l'aimez guère) est traduite sur Nestle-Aland, ainsi que la Traduction Officielle pour la Liturgie.
Pour ce qui est du rapport de la Vulgate et du texte grec, je cite l'encyclique Divino afflante Spiritu :
"Si le Concile de Trente a voulu que la Vulgate fût la version latine " que tous doivent employer comme authentique ", cela, chacun le sait, ne concerne que l'Eglise latine et son usage public de l'Ecriture, mais ne diminue en aucune façon - il n'y a pas le moindre doute à ce sujet - ni l'autorité ni la valeur des textes originaux. Au surplus, il ne s'agissait pas alors des textes originaux, mais des versions latines qui circulaient à cette époque ".
" A l'exégète catholique, qui se dispose au travail de comprendre et d'expliquer les Saintes Ecritures, déjà les Pères de l'Eglise, et surtout saint Augustin, recommandaient avec force l'étude des langues anciennes et le recours aux textes originaux. (Cf. p. ex. S. JÉRÔME, Praef. in IV Evang. ad Damasum ; P. L., XXIX, col. 526-527 ; S. AUGUSTIN, De doctr. christ. II, 16 ; P. L., XXXIV, col. 42-43.) Cependant, à cette époque, les conditions des lettres étaient telles que rares étaient ceux qui connaissaient même imparfaitement la langue hébraïque. Au moyen âge, tandis que la théologie scolastique était à son apogée, la connaissance de la langue grecque elle-même était depuis longtemps si affaiblie en Occident que même les plus grands Docteurs de ce temps, pour commenter les Livres Divins, ne se servaient que de la version latine de la Vulgate. De nos jours, au contraire, non seulement la langue grecque, rappelée en quelque sorte à une vie nouvelle dès le temps de la Renaissance, est familière à presque tous ceux qui cultivent l'antiquité et les lettres, mais aussi la connaissance de la langue hébraïque et des autres langues orientales est largement répandue parmi les hommes cultivés. Il y a maintenant tant de facilités pour apprendre ces langues que l'interprète de la Bible qui, en les négligeant, s'interdirait l'accès aux textes originaux ne pourrait échapper au reproche de légèreté et de nonchalance."
Oramus Te, je suis d'accord avec vous sur le caractère artificiel et reconstruit du Nouveau Testament grec de Nestle-Aland, mais n'a t'on pas exactement le même problème avec la Vulgate?
En fin de compte, nous n'avons pas un exemplaire de référence de la Vulgate, directement signé par St Jérôme ; ce que nous appelons Vulgate c'est un ensemble de Bibles latines, comportant nombre de variantes au cours du Moyen-Age et que l'édition Sixto-clémentine a tenté d'unifier et de clarifier, et qu'achève, si j'ai bien compris, la Nova Vulgata.
Je me trompe?
Une question : Divino Afflante Spiritu encourage fortement le recours aux originaux, mais sans préciser quels originaux? Le Nestle Aland pour le NT? Les textes hébreux massorétiques pour l'AT?
J'aime beaucoup l'idée de recourir au texte original ( ou du moins à ce qui semble le plus s'en rapprocher) "il importe d'expliquer le texte primitif qui, écrit par l'auteur sacré lui-même, a plus d'autorité et plus de poids qu'aucune version, même la meilleure, ancienne ou moderne".(20)
L'encyclique insiste, avec Saint Augustin, sur la nécessité d'avoir recours aux meilleurs textes possibles : " saint Augustin nous l'enseigne avec pertinence quand, parmi les préceptes à inculquer à qui étudie les Livres Saints, il met en première ligne le soin qu'il faut avoir de se procurer un texte correct. "
....mais nous laisse un peu sur notre faim en ne disant pas clairement quels sont ces textes...
Vu l'utilisation qui est faite actuellement du NT de Nestle-Aland dans toutes les traductions catholiques actuelles, j'ai tendance à penser que c'est de lui qu'il est question.