par md1138 » jeu. 23 févr. 2017, 19:18
Pardonnez-moi de poster un message aussi long sur cette question du chiffre…
Comme Cindi, je pense aussi que l’utilisation d’une gématria dans le contexte de la Révélation n’a pas beaucoup de sens. Par contre, la référence à Salomon est triviale. L’auteur, Jean, démontre maintes fois sa maitrise totale de la symbolique vétérotestamentaire. Donc, il savait que le nombre était cité dans le livre des Rois. Je n’ai aucun doute sur ce point.
De même, il ne pouvait ignorer que les 3 éléments qu’il associe dans l’Apocalypse 13 sont liés à 3 dons de Dieu à Salomon (sagesse et intelligence, et la richesse) en réponse à sa demande d’être un juge parfait pour son peuple (1R3,9-11). Je rappelle que 1 Roi 3, 13 précise que la richesse de Salomon est un don gratuit de Dieu, non demandée par ce roi donc. Et c’est à ce don que s’applique le chiffre 666.
Les questions fondamentales deviennent alors : que signifie le chiffre 666 utilisé dans le livre des rois pour quantifier le premier des éléments décrivant la richesse de Salomon ? Ce sens est-il transposable dans le contexte de la Révélation ?
Examinons le contexte de l’utilisation du chiffre dans l’Ancien Testament. Le chiffre de 666 quantifie le nombre de talents d’or reçus annuellement par Salomon - une quantité de plusieurs tonnes d’or par an (1Roi10,14) - et est placé comme un sceau à l’ouverture de la description de la richesse de Salomon, comme signe évident de l’accomplissement de la promesse divine.
Pourtant, il est vrai que l’accumulation de toutes ces richesses décrites dans la suite du chapitre 10 et 11 transgresse systématiquement le droit du roi précisé dans le Deutéronome au chapitre 17, v16 et suivants. En conséquence, cette transgression de l’alliance de la loi conduit à la déchéance de Salomon et de son peuple qu’il représente (1R11,11-13).
Mais, intuitivement, on ne peut attribuer un sens négatif au chiffre. Si on conclut que le chiffre à une symbolique intrinsèquement négative, cela équivaut à condamner le don, et donc l’action de Dieu... Or Dieu sait parfaitement ce qu’il fait. Alors comment comprendre ce don de la richesse à Salomon qui le conduira à transgresser la Loi?
J’irai chercher un premier indice sur le sens du chiffre 666 dans l’Ap 17, chapitre qui se veut l’explication – pas toujours très évidente … - du chapitre Ap 13. Postulons simplement que la fin du chapitre 13 correspond à la fin du chapitre 17, et que la conclusion découlant de la connaissance du chiffre s’explicite par le verset Ap17:17 : « car Dieu leur a inspiré la résolution de réaliser son propre dessein, de se mettre d'accord pour remettre leur pouvoir royal à la Bête, jusqu'à l'accomplissement des paroles de Dieu »
En paraphrasant l’Apocalypse, le chiffre dans le contexte du livre des Rois doit pouvoir supporter une conclusion au sens similaire à: « car Dieu a inspiré à Salamon la résolution de réaliser son propre dessein, de remettre son pouvoir royal à « l’apostasie », jusqu'à l'accomplissement des paroles de Dieu »
Ayant la conclusion, il nous faut retrouver la prémisse : quel est le concept religieux capable de rendre compte de cette phrase?
Certains éléments déduits par des calculs suggèrent que le chiffre 666 serait lié à la notion d’Alliance dans l’Ancien Testament.
Ainsi, la date de sortie d’Egypte, année de l’Alliance de l’Horeb, se fait en l’année biblique 2666 (ou 2664, 4 x 666, si vous tenez compte ou non de l’anomalie d’Arphaxad).
Cette date s’obtient à partir des Toledots (des noms et des chiffres… ) qui sont l’énonciation des noms des Patriarches et leurs durées de vies relatés en Gn 5 et Gn 11 : 10-32 ainsi que quelques versets éparpillés dans le Pentateuque. Cette suite monotone de chiffres comprend un axe de symétrie qui se place dans la durée de vie du patriarche Phaleg (dont le nom signifie « Partage »).
L’auteur de cette série chiffrée a voulu que les années de naissance des patriarches vivant lors de la conclusion des alliances de Noé (Noé, Sem, Arphaxad) ou d’Israël (Abram, Isaac, Jacob), se terminent par 6 et soient disposées symétriquement par rapport à Phaleg. Cela peut paraître fortuit, mais cette disposition symétrique par rapport à Phaleg se retrouve aussi dans la Septante malgré l’usage d’années de naissance différentes dans cette version grecque. Et on retrouve aussi la séquence 666 dans la Septante mais d’une autre façon. Je ne rentrerai pas plus dans les détails ici car c’est tout simplement fastidieux.
Des éléments chiffrés me laissent donc à penser qu’il y a probablement une association entre la notion d’Alliance et 666. Il ne s’agirait pas ici de l’Alliance bilatérale, celle de la Loi, où face à un Dieu tout-puissant, l'homme – ici Salomon - apparaît comme un être faible et pécheur, mais doué d’une responsabilité individuelle qu'il doit assumer lors de l'établissement de sa relation d'Alliance avec Dieu, et surtout lors de la rupture de cette relation par l'idolâtrie. Par contre, il est une notion d’Alliance plus vaste, celle de l’Alliance unilatérale, nouvelle, dans laquelle Dieu vient à la rencontre du peuple élu pour une raison qui reste de l’ordre du mystère. C’est l’alliance de Noé, des Patriarches, de Horeb, de Moab, et dont la forme la plus pure est celle du Christ.
Dès lors, attribuons le chiffre 666 comme symbole chiffré de cette Alliance, tout comme l’est l’arc-en-ciel à un niveau imagé. Ainsi, en apposant le chiffre à l’or de Salomon, on rappellerait au lecteur que ce n’est pas un don reçu de Dieu – l’or - qui est la source de la transgression mais Salomon, et que Dieu réalise par l’entremise du roi son dessein, son Alliance avec l’humanité, avec une intelligence et une sagesse qui n’est pas compréhensible par le lecteur.
Bon, soit… Tenons pour acquis que le chiffre 666 est le chiffre désignant l’Alliance de Dieu avec l’humanité (on peut encore en débattre durant des heures..), quel est le Nom de la Bête alors ?
Le chiffre s’appliquant à un don de Dieu dans l’histoire de Salomon, si nous transposons cette logique à l’Apocalypse, le nom est… Il n’y a pas de nom de la Bête, car la Bête ne peut prendre ce qui se reçoit par don. Le nom de la Bête aurait dû être celui de Dieu. Comme dans l’Alliance de l’Horeb, chiffre, Alliance et nom de Dieu sont intimement liés. Ici, il est clair que la Bête cherche à prendre possession de ce nom pour être l’équivalent de Dieu, par elle-même, sans aucune référence à Dieu. Or, et c’est trivial, seul Dieu porte son nom. Dieu et les élus, les fidèles à la foi du Christ, Ap22,4 : « et ils verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. »
Les apostats, ceux qui avaient reçu la promesse de recevoir le nom de Dieu à la résurrection lors de leur baptême, portent le nom de la Bête quand ils miment déjà porter le nom de Dieu de leur vivant. Ils se disent « je suis qui je suis » parodiant ainsi le nom de Exode 3,14, et pensant définir leur vie en excluant toute référence à Dieu.
Le chiffre 666 serait dès lors en rapport avec la réalisation du dessein de Dieu. Dans le texte de l’apocalypse, les hommes ne savent pas ce qu’implique ce dessein de Dieu, mais l’apostasie en fait partie. Cela n’a pas de sens pour nous croyant ou incroyant, mais Dieu sait clairement ce qu’il veut et pourquoi, laissant libre l’être humain d’être fidèle ou pas.
Il en est de même pour Salomon qui remet aussi son pouvoir royal à la Bête à la fin de sa vie. L’or est peut être une condition nécessaire
pour violer la loi mais elle n’est pas une condition suffisante.
Une interprétation plus forte de Ap. 13 basée sur ces éléments, serait de placer un personnage similaire à Salomon à la fin des temps face aux versets Ap 13, 17-18.
Ce serait alors un homme, peu avant la parousie, ayant reçu de Dieu les dons d’intelligence et sagesse. Il serait celui que le verset 18 interpelle = «Ici est la sagesse. Que celui qui a de l'intelligence… » Tout comme Salomon, le chiffre s’appliquerait à un troisième don, pas celui richesse, mais au nom qu’il porte. Ayant la sagesse, l’intelligence, le nom et le chiffre, le calcul ne devrait pas lui poser de difficultés pour lier le tout. Mais bon, cette interprétation est très spéculative.
Pardonnez-moi de poster un message aussi long sur cette question du chiffre…
Comme Cindi, je pense aussi que l’utilisation d’une gématria dans le contexte de la Révélation n’a pas beaucoup de sens. Par contre, la référence à Salomon est triviale. L’auteur, Jean, démontre maintes fois sa maitrise totale de la symbolique vétérotestamentaire. Donc, il savait que le nombre était cité dans le livre des Rois. Je n’ai aucun doute sur ce point.
De même, il ne pouvait ignorer que les 3 éléments qu’il associe dans l’Apocalypse 13 sont liés à 3 dons de Dieu à Salomon (sagesse et intelligence, et la richesse) en réponse à sa demande d’être un juge parfait pour son peuple (1R3,9-11). Je rappelle que 1 Roi 3, 13 précise que la richesse de Salomon est un don gratuit de Dieu, non demandée par ce roi donc. Et c’est à ce don que s’applique le chiffre 666.
Les questions fondamentales deviennent alors : que signifie le chiffre 666 utilisé dans le livre des rois pour quantifier le premier des éléments décrivant la richesse de Salomon ? Ce sens est-il transposable dans le contexte de la Révélation ?
Examinons le contexte de l’utilisation du chiffre dans l’Ancien Testament. Le chiffre de 666 quantifie le nombre de talents d’or reçus annuellement par Salomon - une quantité de plusieurs tonnes d’or par an (1Roi10,14) - et est placé comme un sceau à l’ouverture de la description de la richesse de Salomon, comme signe évident de l’accomplissement de la promesse divine.
Pourtant, il est vrai que l’accumulation de toutes ces richesses décrites dans la suite du chapitre 10 et 11 transgresse systématiquement le droit du roi précisé dans le Deutéronome au chapitre 17, v16 et suivants. En conséquence, cette transgression de l’alliance de la loi conduit à la déchéance de Salomon et de son peuple qu’il représente (1R11,11-13).
Mais, intuitivement, on ne peut attribuer un sens négatif au chiffre. Si on conclut que le chiffre à une symbolique intrinsèquement négative, cela équivaut à condamner le don, et donc l’action de Dieu... Or Dieu sait parfaitement ce qu’il fait. Alors comment comprendre ce don de la richesse à Salomon qui le conduira à transgresser la Loi?
J’irai chercher un premier indice sur le sens du chiffre 666 dans l’Ap 17, chapitre qui se veut l’explication – pas toujours très évidente … - du chapitre Ap 13. Postulons simplement que la fin du chapitre 13 correspond à la fin du chapitre 17, et que la conclusion découlant de la connaissance du chiffre s’explicite par le verset Ap17:17 : « car Dieu leur a inspiré la résolution de réaliser son propre dessein, de se mettre d'accord pour remettre leur pouvoir royal à la Bête, jusqu'à l'accomplissement des paroles de Dieu »
En paraphrasant l’Apocalypse, le chiffre dans le contexte du livre des Rois doit pouvoir supporter une conclusion au sens similaire à: « car Dieu a inspiré à Salamon la résolution de réaliser son propre dessein, de remettre son pouvoir royal à « l’apostasie », jusqu'à l'accomplissement des paroles de Dieu »
Ayant la conclusion, il nous faut retrouver la prémisse : quel est le concept religieux capable de rendre compte de cette phrase?
Certains éléments déduits par des calculs suggèrent que le chiffre 666 serait lié à la notion d’Alliance dans l’Ancien Testament.
Ainsi, la date de sortie d’Egypte, année de l’Alliance de l’Horeb, se fait en l’année biblique 2666 (ou 2664, 4 x 666, si vous tenez compte ou non de l’anomalie d’Arphaxad).
Cette date s’obtient à partir des Toledots (des noms et des chiffres… ) qui sont l’énonciation des noms des Patriarches et leurs durées de vies relatés en Gn 5 et Gn 11 : 10-32 ainsi que quelques versets éparpillés dans le Pentateuque. Cette suite monotone de chiffres comprend un axe de symétrie qui se place dans la durée de vie du patriarche Phaleg (dont le nom signifie « Partage »).
L’auteur de cette série chiffrée a voulu que les années de naissance des patriarches vivant lors de la conclusion des alliances de Noé (Noé, Sem, Arphaxad) ou d’Israël (Abram, Isaac, Jacob), se terminent par 6 et soient disposées symétriquement par rapport à Phaleg. Cela peut paraître fortuit, mais cette disposition symétrique par rapport à Phaleg se retrouve aussi dans la Septante malgré l’usage d’années de naissance différentes dans cette version grecque. Et on retrouve aussi la séquence 666 dans la Septante mais d’une autre façon. Je ne rentrerai pas plus dans les détails ici car c’est tout simplement fastidieux.
Des éléments chiffrés me laissent donc à penser qu’il y a probablement une association entre la notion d’Alliance et 666. Il ne s’agirait pas ici de l’Alliance bilatérale, celle de la Loi, où face à un Dieu tout-puissant, l'homme – ici Salomon - apparaît comme un être faible et pécheur, mais doué d’une responsabilité individuelle qu'il doit assumer lors de l'établissement de sa relation d'Alliance avec Dieu, et surtout lors de la rupture de cette relation par l'idolâtrie. Par contre, il est une notion d’Alliance plus vaste, celle de l’Alliance unilatérale, nouvelle, dans laquelle Dieu vient à la rencontre du peuple élu pour une raison qui reste de l’ordre du mystère. C’est l’alliance de Noé, des Patriarches, de Horeb, de Moab, et dont la forme la plus pure est celle du Christ.
Dès lors, attribuons le chiffre 666 comme symbole chiffré de cette Alliance, tout comme l’est l’arc-en-ciel à un niveau imagé. Ainsi, en apposant le chiffre à l’or de Salomon, on rappellerait au lecteur que ce n’est pas un don reçu de Dieu – l’or - qui est la source de la transgression mais Salomon, et que Dieu réalise par l’entremise du roi son dessein, son Alliance avec l’humanité, avec une intelligence et une sagesse qui n’est pas compréhensible par le lecteur.
Bon, soit… Tenons pour acquis que le chiffre 666 est le chiffre désignant l’Alliance de Dieu avec l’humanité (on peut encore en débattre durant des heures..), quel est le Nom de la Bête alors ?
Le chiffre s’appliquant à un don de Dieu dans l’histoire de Salomon, si nous transposons cette logique à l’Apocalypse, le nom est… Il n’y a pas de nom de la Bête, car la Bête ne peut prendre ce qui se reçoit par don. Le nom de la Bête aurait dû être celui de Dieu. Comme dans l’Alliance de l’Horeb, chiffre, Alliance et nom de Dieu sont intimement liés. Ici, il est clair que la Bête cherche à prendre possession de ce nom pour être l’équivalent de Dieu, par elle-même, sans aucune référence à Dieu. Or, et c’est trivial, seul Dieu porte son nom. Dieu et les élus, les fidèles à la foi du Christ, Ap22,4 : « et ils verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. »
Les apostats, ceux qui avaient reçu la promesse de recevoir le nom de Dieu à la résurrection lors de leur baptême, portent le nom de la Bête quand ils miment déjà porter le nom de Dieu de leur vivant. Ils se disent « je suis qui je suis » parodiant ainsi le nom de Exode 3,14, et pensant définir leur vie en excluant toute référence à Dieu.
Le chiffre 666 serait dès lors en rapport avec la réalisation du dessein de Dieu. Dans le texte de l’apocalypse, les hommes ne savent pas ce qu’implique ce dessein de Dieu, mais l’apostasie en fait partie. Cela n’a pas de sens pour nous croyant ou incroyant, mais Dieu sait clairement ce qu’il veut et pourquoi, laissant libre l’être humain d’être fidèle ou pas.
Il en est de même pour Salomon qui remet aussi son pouvoir royal à la Bête à la fin de sa vie. L’or est peut être une condition nécessaire
pour violer la loi mais elle n’est pas une condition suffisante.
Une interprétation plus forte de Ap. 13 basée sur ces éléments, serait de placer un personnage similaire à Salomon à la fin des temps face aux versets Ap 13, 17-18.
Ce serait alors un homme, peu avant la parousie, ayant reçu de Dieu les dons d’intelligence et sagesse. Il serait celui que le verset 18 interpelle = «Ici est la sagesse. Que celui qui a de l'intelligence… » Tout comme Salomon, le chiffre s’appliquerait à un troisième don, pas celui richesse, mais au nom qu’il porte. Ayant la sagesse, l’intelligence, le nom et le chiffre, le calcul ne devrait pas lui poser de difficultés pour lier le tout. Mais bon, cette interprétation est très spéculative. :s