par Théodore » ven. 25 oct. 2013, 13:22
Fée Violine a écrit :Je n'ai pas parlé d'une vision protestante des sacrements, mais d'une vision protestante de la vie chrétienne en général, car vous employez un langage protestant. Et surtout, ce qui est protestant, c'est cette façon d'opposer deux styles de vie, comme si on n'avait vraiment le choix qu'entre deux extrêmes ; genre : la foi ou les oeuvres, la Bible ou la Tradition... Alors que le catholicisme, comme son nom l'indique, englobe tout. Le chrétien pratiquant et le chrétien en esprit ne sont donc pas deux catégories distinctes et opposées, mais deux stades différents (ou même simultanés) de la même personne, je veux dire que dans une même personne, la foi peut varier d'un moment à l'autre. Et d'ailleurs, comment pouvons-nous juger si une foi est vivante ou pas? Le Saint Esprit peut agir en nous sans que nous nous en rendions compte.
Bref, je ne voulais pas vous offenser, et je vous remercie de me donner l'occasion d'expliciter ce que je voulais dire.
Loin de moi l'idée d'opposer le chrétien pratiquant au chrétien en esprit ! Je me défend de toute dichotomie absolue de ce type-là (qui est moins protestante qu'évangélique au sens moderne du terme, je pense). Je dis juste de faire attention aux apparences. Bien sûr, un né-de-nouveau peut être très pratiquant, c'est même ce qu'il faut faire ! Mais tout pratiquant n'est pas né de nouveau, loin s'en fait, hélas.
Et puis, "la Bible (sous-entendue de Dieu) OU la Tradition (sous-entendue des hommes)" est une affirmation qui n'est pas protestante en elle-même. De nombreux courants protestants, hélas peu audibles doctrinalement et au niveau de l'évangélisation, tiennent la Tradition de l'Église en haute estime.
Encore une fois, on peut être pratiquant, sans être véritablement chrétien et donc sans être "né de nouveau" ; c'est ce que votre pape François appelle les "athées pieux".
Sinon, évidemment, la foi peut varier dans une même personne au cours du temps. La vie chrétienne n'est pas une communion perpétuelle avec l'Esprit ; mais du moment que la foi et la volonté de servir Dieu avant tout subsistent, je pense que le né-de-nouveau reste fidèle à sa nouvelle naissance.
Dans le pire des cas, un né-de-nouveau peut chuter (à savoir, se laisser distraire par le monde, et écarter Dieu du centre de son existence ; ça peut aller du rejet de Dieu au glissement vers l'"athéisme pieux"). Il peut se relever, aussi. Ca, personne ne peut le nier ; mais il est alors comme du "sel qui a perdu sa saveur". Paul, parlant de ces personnes, était vraiment très inquiet ("Il est impossible que nous ayions connu Christ, puis que nous l'ayons rejeté pour repartir dans le monde. Pour ces gens-là, ne subsiste plus qu'une crainte terrible en attendant le jugement".) Paul le dit : un né-de-nouveau qui aurait chuté retourne à sa nature charnelle ; c'est comme s'il n'était jamais né de nouveau.
Heureusement, Dieu est là pour les malades, non pour les gens sains !
L'Esprit peut agir en nous sans que nous nous en rendions compte, par la grâce qui nous prépare à recevoir la Bonne Nouvelle ou nous fait évoluer... mais quelqu'un qui n'aurait pas conscience d'une activité (quelle qu'elle soit !) du Saint-Esprit en lui, celui-là n'est pas né de nouveau, puisqu'il n'a pas conscience de l'Esprit ; or, le né-de-nouveau a revêtu l'Esprit.
PS : On m'avait déjà fait le coup de "le catholique, c'est celui qui fonctionne avec ET : Bible ET Tradition, foi ET œuvres. L'hérétique, c'est celui qui choisit." Ce à quoi j'ai répliqué : "Ouais, corps ET pain, sang ET vin ?" *badam tss* Désolé X)
EDIT : Après vérification, il ne semble que ce ne soit pas le pape, mais de l'évêque de Nanterre, qui parle d'"athée pieux".
[quote="Fée Violine"]Je n'ai pas parlé d'une vision protestante des sacrements, mais d'une vision protestante de la vie chrétienne en général, car vous employez un langage protestant. Et surtout, ce qui est protestant, c'est cette façon d'opposer deux styles de vie, comme si on n'avait vraiment le choix qu'entre deux extrêmes ; genre : la foi ou les oeuvres, la Bible ou la Tradition... Alors que le catholicisme, comme son nom l'indique, englobe tout. Le chrétien pratiquant et le chrétien en esprit ne sont donc pas deux catégories distinctes et opposées, mais deux stades différents (ou même simultanés) de la même personne, je veux dire que dans une même personne, la foi peut varier d'un moment à l'autre. Et d'ailleurs, comment pouvons-nous juger si une foi est vivante ou pas? Le Saint Esprit peut agir en nous sans que nous nous en rendions compte.
Bref, je ne voulais pas vous offenser, et je vous remercie de me donner l'occasion d'expliciter ce que je voulais dire.[/quote]
Loin de moi l'idée d'opposer le chrétien pratiquant au chrétien en esprit ! Je me défend de toute dichotomie absolue de ce type-là (qui est moins protestante qu'évangélique au sens moderne du terme, je pense). Je dis juste de faire attention aux apparences. Bien sûr, un né-de-nouveau peut être très pratiquant, c'est même ce qu'il faut faire ! Mais tout pratiquant n'est pas né de nouveau, loin s'en fait, hélas.
Et puis, "la Bible (sous-entendue de Dieu) OU la Tradition (sous-entendue des hommes)" est une affirmation qui n'est pas protestante en elle-même. De nombreux courants protestants, hélas peu audibles doctrinalement et au niveau de l'évangélisation, tiennent la Tradition de l'Église en haute estime.
Encore une fois, on peut être pratiquant, sans être véritablement chrétien et donc sans être "né de nouveau" ; c'est ce que votre pape François appelle les "athées pieux".
Sinon, évidemment, la foi peut varier dans une même personne au cours du temps. La vie chrétienne n'est pas une communion perpétuelle avec l'Esprit ; mais du moment que la foi et la volonté de servir Dieu avant tout subsistent, je pense que le né-de-nouveau reste fidèle à sa nouvelle naissance.
Dans le pire des cas, un né-de-nouveau peut chuter (à savoir, se laisser distraire par le monde, et écarter Dieu du centre de son existence ; ça peut aller du rejet de Dieu au glissement vers l'"athéisme pieux"). Il peut se relever, aussi. Ca, personne ne peut le nier ; mais il est alors comme du "sel qui a perdu sa saveur". Paul, parlant de ces personnes, était vraiment très inquiet ("Il est impossible que nous ayions connu Christ, puis que nous l'ayons rejeté pour repartir dans le monde. Pour ces gens-là, ne subsiste plus qu'une crainte terrible en attendant le jugement".) Paul le dit : un né-de-nouveau qui aurait chuté retourne à sa nature charnelle ; c'est comme s'il n'était jamais né de nouveau.
Heureusement, Dieu est là pour les malades, non pour les gens sains !
L'Esprit peut agir en nous sans que nous nous en rendions compte, par la grâce qui nous prépare à recevoir la Bonne Nouvelle ou nous fait évoluer... mais quelqu'un qui n'aurait pas conscience d'une activité (quelle qu'elle soit !) du Saint-Esprit en lui, celui-là n'est pas né de nouveau, puisqu'il n'a pas conscience de l'Esprit ; or, le né-de-nouveau a revêtu l'Esprit.
PS : On m'avait déjà fait le coup de "le catholique, c'est celui qui fonctionne avec ET : Bible ET Tradition, foi ET œuvres. L'hérétique, c'est celui qui choisit." Ce à quoi j'ai répliqué : "Ouais, corps ET pain, sang ET vin ?" *badam tss* Désolé X)
EDIT : Après vérification, il ne semble que ce ne soit pas le pape, mais de l'évêque de Nanterre, qui parle d'"athée pieux".