par spk » dim. 25 nov. 2012, 19:01
Epsilon a écrit :
Qu’il y ait un « intérêt des deux versions » nul le conteste … mais fort est d’admettre qu’à question : le centurion s’est-il (ou non) déplacé lui-même auprès de Jésus pour formuler sa requête … la réponse doit être soit OUI soit NON avec explication à l’appui
Il y a aussi la possibilité "nous n'en savons rien". Je comprends parfaitement que l'on soit curieux de tous les détails racontés dans les évangiles, mais le fait est qu'ils ne s'accordent pas tous entre eux, et qu'à ma connaissance l'Eglise n'a jamais envisagé de "remettre de l'ordre" dans les évangiles afin d'en faire disparaître les apparentes contradictions.
Cela peut en perturber certains, mais je trouve que c'est une manière de nous rappeler à notre ignorance. Quelques soient les détails du récit d'un événement, notre imagination ne peut pas nous en donner la connaissance parfaite. La contradiction ici relevée est réelle, mais négligeable, car ce que nous avons à retenir de l'histoire est la même chose, que le centurion se soit ou non déplacé. Ce que nous avons à retenir, à mon sens, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire dans le fil intitulé "vérité chrétienne et pharisaïsme", c'est que ce que Jésus propose comme le modèle de la foi, la foi la plus grande en Israël, est le fait d'un païen. Bien entendu, cela n'est pas fait pour inciter à se convertir au paganisme, c'est le contraire, l'acte de foi du centurion est déjà conversion, avant même qu'il soit instruit du christianisme.
A destination d'Ignotus, moi aussi je trouve intéressante la parole de Pilate. Dans le fil précité, j'ai hasardé l'interprétation suivante (pardon de me citer moi-même):
Pour que Jésus-Christ fût condamné à mort, il a fallu la coalition de deux pouvoirs, celui du Sanhédrin et celui de Rome. Ainsi, Jésus a comparu devant Caïphe, et devant Pilate. Or, Caïphe et Pilate représentent deux conceptions de la vérité, antagonistes mais complices dans le rejet total d'une vérité qui oserait se manifester.
Caïphe veut la mort du Christ parce que celui-ci "a blasphémé". Caïphe est le gardien de la vérité révélée, et de même qu'il est opportun qu'un homme meure pour la totalité du peuple, de même il est opportun que la vérité qui se manifeste soit réduite au silence pour éviter tout questionnement suspect de mettre en danger le dogme. Remarquons que du point de vue de Caïphe, son accusation de blasphème est objective, un flagrant délit a été constitué si j'ose dire.
Pilate, quant à lui, pose la question de la vérité aussitôt qu'il vient d'en découvrir la réponse! Autrement dit, et tout le monde l'interprète ainsi, ce n'est pas une vraie question mais une dérobade, une manière de ne pas tenir compte de la vérité.
Caïphe est la figure du dogmatisme, Pilate la figure du scepticisme. Beaucoup de croyants, sans doute une majorité, suivent la voie de Caïphe; beaucoup d'incroyants, sans doute une majorité aussi, suivent la voie de Pilate. Il est pourtant clair que la voie qui est tracée par le texte évangélique est celle du Christ, crucifié par l'alliance des deux autres.
[quote="Epsilon"]
Qu’il y ait un « [i]intérêt des deux versions [/i]» nul le conteste … mais fort est d’admettre qu’à question : le centurion s’est-il (ou non) déplacé lui-même auprès de Jésus pour formuler sa requête … la réponse doit être soit OUI soit NON avec explication à l’appui[/quote]
Il y a aussi la possibilité "nous n'en savons rien". Je comprends parfaitement que l'on soit curieux de tous les détails racontés dans les évangiles, mais le fait est qu'ils ne s'accordent pas tous entre eux, et qu'à ma connaissance l'Eglise n'a jamais envisagé de "remettre de l'ordre" dans les évangiles afin d'en faire disparaître les apparentes contradictions.
Cela peut en perturber certains, mais je trouve que c'est une manière de nous rappeler à notre ignorance. Quelques soient les détails du récit d'un événement, notre imagination ne peut pas nous en donner la connaissance parfaite. La contradiction ici relevée est réelle, mais négligeable, car ce que nous avons à retenir de l'histoire est la même chose, que le centurion se soit ou non déplacé. Ce que nous avons à retenir, à mon sens, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire dans le fil intitulé "vérité chrétienne et pharisaïsme", c'est que ce que Jésus propose comme le modèle de la foi, la foi la plus grande en Israël, est le fait d'un païen. Bien entendu, cela n'est pas fait pour inciter à se convertir au paganisme, c'est le contraire, l'acte de foi du centurion est déjà conversion, avant même qu'il soit instruit du christianisme.
A destination d'Ignotus, moi aussi je trouve intéressante la parole de Pilate. Dans le fil précité, j'ai hasardé l'interprétation suivante (pardon de me citer moi-même):
Pour que Jésus-Christ fût condamné à mort, il a fallu la coalition de deux pouvoirs, celui du Sanhédrin et celui de Rome. Ainsi, Jésus a comparu devant Caïphe, et devant Pilate. Or, Caïphe et Pilate représentent deux conceptions de la vérité, antagonistes mais complices dans le rejet total d'une vérité qui oserait se manifester.
Caïphe veut la mort du Christ parce que celui-ci "a blasphémé". Caïphe est le gardien de la vérité révélée, et de même qu'il est opportun qu'un homme meure pour la totalité du peuple, de même il est opportun que la vérité qui se manifeste soit réduite au silence pour éviter tout questionnement suspect de mettre en danger le dogme. Remarquons que du point de vue de Caïphe, son accusation de blasphème est objective, un flagrant délit a été constitué si j'ose dire.
Pilate, quant à lui, pose la question de la vérité aussitôt qu'il vient d'en découvrir la réponse! Autrement dit, et tout le monde l'interprète ainsi, ce n'est pas une vraie question mais une dérobade, une manière de ne pas tenir compte de la vérité.
Caïphe est la figure du dogmatisme, Pilate la figure du scepticisme. Beaucoup de croyants, sans doute une majorité, suivent la voie de Caïphe; beaucoup d'incroyants, sans doute une majorité aussi, suivent la voie de Pilate. Il est pourtant clair que la voie qui est tracée par le texte évangélique est celle du Christ, crucifié par l'alliance des deux autres.