Bonjour à tous.

Dans l’AT n’y a t’il pas déjà une notion de pluri-Personnalité du Dieu Unique ???

- le nom divin Elohim (quand il référence Dieu/YHWH) est un pluriel … ce n’est pas un pluriel (ou superlatif) de « [i]qualité/majesté [/i]» mais bien un pluriel de « [i]quantité[/i] »,
- dans certain passage Dieu utilise le pronom « [i]nous [/i]» quand il délibère,
- des pluriels « [i]Dieux[/i] » apparaissent,
- nous trouvons plusieurs fois le mot « [i]Parole de Yahvé[/i] » ou « [i]Parole d’Elohim[/i] » qui montrent une Personnalisation de cette Parole,
- de même on trouve plusieurs fois les termes « [i]Esprits de Yahvé[/i] » ou « [i]Esprit d’Elohim[/i] » cet Esprit ayant les caractéristiques d’une Personne,
- l’Esprit est souvent assimilé au Messie à venir,
- de même nous trouvons plusieurs fois le terme « [i]Ange de Yahvé[/i] » en lieu et place de Yahvé,
- la Sagesse dans plusieurs livres est Personnalisé elle est en plus assimilée au Fils,
- etc etc ….

Un seul exemple devrait suffire :
Le Dieu Créateur est appelé « [i]Père[/i] » en Malachie (2,10) … il est appelé « [i]Parole de l’Éternel [/i]» au Psaume (33,6) … et « [i]Esprit de Dieu[/i] » en Job (33,4).

Signifiant ainsi que la Création est l’œuvre à la fois du Père … de Sa Parole et de l’Esprit … plaidant donc pour la pluri-Personnalité du Dieu Unique.

Ainsi la « [i]Parole [/i]» est personnalisée aussi bien dans le Ps (33,6) que dans la « [i]vision[/i] » d’Abraham en Gn (15,1-2) … car peut-on avoir une « [i]vision[/i] » d’une Parole et Abraham répond bien « [i]Seigneur[/i] ».

Quant’à la personnalisation de l’Esprit nous avons l’embarras du choix … en effet (liste non limitative) :
- il « [i]parle [/i]» : II Sam (23,2),
- il « [i]transporte qcq’un[/i] » : I Rois (18,12), Ezé (11,24),
- il « [i]entre en communication avec qcq’un[/i] » : II Chro (20,14),
- il « [i]s’empare de qcq’un[/i] » : Juges (14,6, 19 ; 15,14 etc) I Sam (11,6),
- il « [i]revêtit qcq’un[/i] » : II Chro (24,20),
- il « [i]fait revivre[/i] » : Ezé (37,9),
- il « [i]conduit[/i] » : Ps (143,10),
- il « [i]inspire des paroles[/i] » : Nb (24,2-3),
- il « [i]peut être attristé [/i]» : Isaïe (63,10).
- etc

[b][u]Dans un autre registre[/u][/b] … une citation qui résume tout le développement précédent c’est l’analyse de De (6,4) :

La Bible Catho donne :
« [i]Ecoute, Israël: Yahweh, notre Dieu, est seul Yahweh[/i] »

La Bible Chouraqui donne :
« [i]Entends, Israël, IHVH-Adonaï, notre Elohîms, IHVH-Adonaï Un[/i] »

Je ne reviens pas sur Elohim qui dans ce contexte est un Nom divin … mais sur le « [b][i][u]UN[/u][/i][/b] » le verset devrait se traduire par : « [i]Ecoute Israël Yahwé, notre Dieu, Yhawé UN[/i] » ... signifiant donc l’Unicité Absolue de Yahwé … mais le « [i]UN[/i] » ici représenté veut’il bien dire cela ???

En hébreu notre « [b][i][u]UN[/u][/i][/b] » peut avoir deux significations :
- Un comme Unité Composée (ou Unifiante) par exemple : comme [b]UN[/b] seul homme (voir Esdras 3,1…) … le terme hébreu est dans ce cas « [i]ehad[/i] »,

- ou Un comme Unité Absolue par exemple : ton [b]Unique[/b] fils (voir Genèse 22,2…) … le terme hébreu est dans ce cas « [i]yahid[/i] ».

Hors dans Deutéronome (6,4) c’est « [i]ehad[/i] » (et non « [i]yahid[/i] ») qui est utilisé et il n’a pas le caractère d’Unicité Absolue ???

Ceci aussi plaide, encore une fois, pour la pluri-Personnalité du Dieu Unique.

[b][u]Pour terminer :[/u][/b]

Si nous prenons Isaïe (54,8) et Jérémie (31,3) avec la notion « [i]d’amour éternel [/i]» appliquée à Dieu … nous montre ainsi la nécessite pour Dieu d’avoir un vis-à-vis à qui communiquer cet Amour ... quel est le Nom de ce vis-à-vis sinon le « [b][i][u]Fils[/u][/i][/b] » Proverbe (30,4) :
« [i]Qui monte au ciel et qui en descend? Qui a recueilli le vent dans ses mains? Qui a lié les eaux dans son vêtement? Qui a affermi toutes les extrémités de la terre? Quel est son nom et quel est le nom de son [b][u]fils?[/u][/b] Le sais-tu?[/i] »;

La notion de pluri-Personnalité du Dieu Unique est une constante de l’AT … comprendre cela revient alors à faire de la Trinité l’aboutissement de cette pluri-Personnalité … [b][u]la Trinité est donc bien en germe dans l’AT[/u][/b].

Pour ce qui concerne maintenant le mot « [i]Trinité [/i]» :

Il a été utilisé pour la première fois vers 180 par Ignace d’Antioche … et la doctrine trinitaire a été formulée par les Conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381).

Il ne faut pas oublier que c’est un dogme et que TOUTES les Eglises Chrétiennes y adhèrent (Catholiques, Orthodoxes, Protestants et mm les Méthodistes c’est dire) … nous n’allons pas reprendre des guéguerres de Sabellius et d’Arius dignes d’un autre temps ???

Actuellement il me semble que dans la « sphère chrétienne » seuls les TdJ, les Mormons et les Unitariens n’y adhèrent pas ?…

Hormis cette notion de pluri-Personnalité du Dieu unique … il n’y a pas « [i]d’allusion trinitaire [/i]» (au sens de « [i]Trine[/i] ») dans l’AT … bon il y a bien la vision des « [i]trois hommes[/i] » d’Abraham en Gn (18,1-11) mais il faut qcq peu « forcer » le texte pour y voir une allusion à la Trinité.

Si j’avais à choisir ce qui, dans l’AT, s’approche le plus de la Trinité (au sens de « [i]Trine[/i] ») c’est l’histoire de Balaam en effet … celui qui inspire Balaam est donc à la fois « [i]l’ange de l’Éternel [/i]» en Nb (22,35), « [i]l’Éternel lui-même[/i] » en Nb (23,5) et «[i] l’Esprit de l’Éternel [/i]» en Nb (24,2).


Cordialement, Epsilon