par Xavi » sam. 14 juil. 2018, 11:00
Le contexte sumérien, déjà évoqué dans le message précédent, est aussi utile pour mieux éclairer le récit de la révélation de la Trinité à Abraham près du chêne de Mambré.
En effet, Abraham, qui provenait d’Ur, la capitale du pays de Sumer, connaissait les religions de son pays dans lequel chaque cité indépendante développait son propre culte avec des divinités principales et secondaires mais avec surtout une triade de trois dieux issus d’une même matrice, ce qui donne un contexte particulier à la rencontre de trois personnes divines dans lesquelles Abraham a pu reconnaître la Trinité d’un Dieu unique.
A cet égard, le polythéisme des Sumériens ne doit pas être trop rapidement caricaturé. L’indépendance des cités sumériennes et de leurs prêtres a suscité de multiples variantes religieuses, mais, dans le pays de Sumer, il y avait cependant trois cités dominantes sur le plan religieux : Uruk, Eridu, et Nippur. La divinité honorée principalement dans chacune de ces trois cités a pu susciter chez beaucoup une perception de trois dieux partageant les rivalités et les différences des trois cités, mais rien ne permet d’affirmer a priori que tous les Sumériens, dont Abraham et ses pères, partageaient cette perception polythéiste. Certains ont pu considérer que la divinité que chaque cité indépendante adorait, n’était pas nécessairement un dieu autre que celui de la cité voisine et qu’en réalité, c’est une même divinité qui était invoquée sous des noms différents attribués à un même Dieu adoré de manières différentes et sous des traits différents.
Les Sumériens évoquaient déjà une matrice divine unique (« l’absu ») pour chaque divinité adorée dans chaque cité. Ils ont perçu cette matrice unique de manière impersonnelle comme étant des eaux primordiales, mais ils l’ont aussi perçue comme une mère primordiale au point de considérer la divinité des trois principales cités religieuses comme trois enfants de cette mère.
Au-delà des développements polythéistes, on peut y percevoir une certaine conscience de l’unicité de Dieu.
La Genèse évoque aussi des eaux primordiales qui précèdent toute création et, comme dans la Genèse, les Sumériens considéraient les eaux primordiales (l’absu) comme la matrice de toute vie et de toute création, une sorte de désignation de « la » réalité incréée qui « est » fondamentalement.
Dans l’absu, les Sumériens avaient déjà une possibilité de reconnaître un Dieu unique. Ils ont d’ailleurs personnalisé l’absu sous le nom de Nammu ou Ninhursag, la déesse mère, la matrice des dieux. Avec diverses variantes explicatives, cette déesse mère, qui paraît se confondre avec l’absu impersonnel, est à « l’origine » des trois divinités principales considérées comme les créateurs du monde: An adoré à Uruk, Enki adoré à Eridu et Enlil adoré à Nippur.
Les eaux primordiales connues des Sumériens, l’absu qui englobe une triade de trois êtres divins, n’est-ce pas déjà une image encore floue de la « réalité » de Dieu, une représentation ou une préfiguration, non encore clairement conscientisée, du Dieu unique comprenant une pluralité de personnes ?
An était le plus important des dieux sumériens. Il personnifiait le ciel et les constellations. Il était le dieu par excellence, le dieu suprême, le dieu souverain qui dirigeait tout l'univers : dieux, esprits ou démons. Il présidait l'assemblée des dieux et des êtres devenus immortels. Toutes les divinités l'honoraient comme leur chef, comme leur père. Comment ne pas penser au Père dans la Trinité ?
Enki est enfanté par An (le Père) et Nammu (les eaux primordiales). C’est à Enki que Nammu, matrice de toute vie, confie la création de l’homme. Son nom est composé, en sumérien, de « en » (Seigneur) et « ki » (la terre). Il est le maître de la sagesse, le lien entre la terre, le monde d’en bas, et les cieux. Comment ne pas penser au Logos, au Fils éternel incarné ?
Enlil est constitué, en sumérien, des termes « en » (Seigneur) et « lil » (air, vent, souffle) ce qui évoque déjà l’Esprit Saint. Il fait le lien entre le ciel et la surface de la terre. Il a été considéré comme la divinité du vent. Celui par qui vient l’onction qui fait les rois, celui qui donne la suprématie aux rois. Comment ne pas y percevoir déjà les prémisses d’une révélation de l’Esprit Saint dans la Trinité ?
Abraham n’ignorait rien de cette triade divine lorsqu’il reçut trois messagers près du chêne de Mambré. Certes, on ne peut imaginer que le père des croyants ait pu voir trois dieux distincts en An, Enki et Enlil. Les considérait-il, pour autant et seulement, comme de faux dieux sans autre nuance ?
Il pouvait y avoir du vrai dans la pluralité divine sumérienne. De même que St Paul n’hésita pas à se référer à une statue d’un dieu inconnu pour attirer les Athéniens vers le vrai Dieu ou que le Concile Vatican II a reconnu que toute religion peut contenir une part de vérité, Abraham a pu reconnaître une part de vérité dans les trois principaux personnages divins de la religion sumérienne.
Avant l’incarnation du Christ, et même déjà avant Abraham, Dieu qui est Trinité n’a jamais manqué de se révéler aux hommes autant que possible à travers leurs connaissances même erronées.
A travers la religion des Sumériens, Dieu n’a-t-il pas fait apparaître une préfiguration discrète de Sa Trinité, pleinement révélée plus tard dans le Christ, qui a pu aider Abraham à reconnaître le Dieu unique dans les trois personnes qui le visitaient près du chêne de Mambré ?
Abraham a pu percevoir qu’au-delà de l’apparence des trois noms et des particularités de la divinité adorée dans chacune des trois cités principales de la religion sumérienne, il n’y avait qu’un même Dieu unique adoré sous trois formes, trois représentations d’un même Dieu. Il a pu y percevoir le Dieu unique adoré de trois points de vue différents comme on peut percevoir un individu sous divers aspects.
Mais, c’est ici que le récit du chêne de Mambré se révèle bouleversant, car ce n’est pas un individu mais trois personnes qui viennent à la rencontre d’Abraham. Il en voit trois, mais il en adore qu’une. En trois personnes distinctes, Abraham perçoit que Dieu est un sans aucune division, mais aussi qu’Il est plus qu’une seule personne, qu’un seul individu.
La foi d’Abraham ne se laisse enfermer ni dans un polythéisme ne percevant la divinité que dans une multitude d’individus divins, ni dans la vision trop étroite d’un monothéisme trop humain réduisant Dieu à un seul individu, mais accède à une transcendance qui lui fait percevoir qu’au-delà du point de vue humain incapable de concilier le un et le multiple, Dieu est un et trine. Il voit trois personnes venir à sa rencontre et il y reconnaît un seul Dieu.
Près du chêne de Mambré, Abraham accueille ses trois visiteurs divins avec les mêmes honneurs, mais, c’est un seul, le Dieu unique, qu’il adore en eux.
L’Ecriture et la foi de l’Eglise y reconnaissent un acte de foi fondamental du père de tous les croyants : malgré les multiples divinités sumériennes, Abraham accueille trois personnes divines, mais il n’adore qu’un seul Dieu.
Abraham écarte ainsi toutes les allégations légendaires des divers mythes sumériens opposant des dieux entre eux dans des rivalités complexes et des alliances précaires. Il comprend ce qui sera, plus tard, détaillé de manière abondante : Dieu est un. Il a compris qu’il est profondément insensé d’imaginer des conflits, des divisions ou des contradictions en Dieu, des divinités opposées entre elles d’une quelconque manière, ou des divinités séparées dans le temps par des générations successives.
Face aux dieux multiples imaginés par les hommes, Abraham sait que Dieu est un et qu’il faut l’adorer Lui seul. Ce sera le cœur de la foi du peuple de ses descendants. Tu n’adoreras qu’un seul Dieu.
Mais, Abraham comprend aussi que cette unicité de Dieu ne correspond pas à la perception humaine d’un individu isolé dans le temps et l’espace, que Dieu qui est unique est aussi davantage qu’une individualité.
Cette pluralité divine est présente dans le premier verset du récit de la création de la Genèse, mais aussi lorsque Dieu crée l’homme en s’exprimant au pluriel : Faisons l’homme à notre image. Dans l’Eden, c’est dans l’éblouissement d’un amour conjugal de deux personnes que nos premiers parents créés à l’image de Dieu se découvrent l’un l’autre.
Abraham n’a-t-il pas compris que Dieu est amour ? La vie de Dieu est une vie d’amour. Il n’y a pas de vie sans amour. Dieu ne peut donc pas être réduit à un seul individu, à une personne isolée. Il est davantage, car il n’y a pas d’amour possible sans pluralité. L’amour unit des personnes. Pluralité et unité sont inséparables en Dieu.
Abraham semble déjà comprendre que la vie divine est une communion d’amour dans une unité parfaite et que le Dieu unique ne peut être compris dans une perception humaine qui le réduit à un individu mais qu’il est davantage, qu’il est une unité d’amour qui implique en Lui une pluralité.
Si Dieu était solitude, si la vie divine pouvait être vécue par un être seul, alors la vie serait une réalité sans amour. On pourrait certes y ajouter de l’amour, mais l’amour ne serait pas essentiel ni à la vie de Dieu, ni à la vie des hommes créés à son image, puisque, sans la création, Dieu vivrait seul de toute éternité. En accueillant un seul Dieu en présence de ses trois visiteurs, Abraham comprend que la vie de Dieu est davantage qu’une solitude, qu’elle est une vie d’une pluralité de personnes en parfaite unité, en communion parfaitement harmonieuse, dans un lien d’amour éternel.
Le contexte sumérien, déjà évoqué dans le message précédent, est aussi utile pour mieux éclairer le récit de la révélation de la Trinité à Abraham près du chêne de Mambré.
En effet, Abraham, qui provenait d’Ur, la capitale du pays de Sumer, connaissait les religions de son pays dans lequel chaque cité indépendante développait son propre culte avec des divinités principales et secondaires mais avec surtout une triade de trois dieux issus d’une même matrice, ce qui donne un contexte particulier à la rencontre de trois personnes divines dans lesquelles Abraham a pu reconnaître la Trinité d’un Dieu unique.
A cet égard, le polythéisme des Sumériens ne doit pas être trop rapidement caricaturé. L’indépendance des cités sumériennes et de leurs prêtres a suscité de multiples variantes religieuses, mais, dans le pays de Sumer, il y avait cependant trois cités dominantes sur le plan religieux : Uruk, Eridu, et Nippur. La divinité honorée principalement dans chacune de ces trois cités a pu susciter chez beaucoup une perception de trois dieux partageant les rivalités et les différences des trois cités, mais rien ne permet d’affirmer a priori que tous les Sumériens, dont Abraham et ses pères, partageaient cette perception polythéiste. Certains ont pu considérer que la divinité que chaque cité indépendante adorait, n’était pas nécessairement un dieu autre que celui de la cité voisine et qu’en réalité, c’est une même divinité qui était invoquée sous des noms différents attribués à un même Dieu adoré de manières différentes et sous des traits différents.
Les Sumériens évoquaient déjà une matrice divine unique (« l’absu ») pour chaque divinité adorée dans chaque cité. Ils ont perçu cette matrice unique de manière impersonnelle comme étant des eaux primordiales, mais ils l’ont aussi perçue comme une mère primordiale au point de considérer la divinité des trois principales cités religieuses comme trois enfants de cette mère.
Au-delà des développements polythéistes, on peut y percevoir une certaine conscience de l’unicité de Dieu.
La Genèse évoque aussi des eaux primordiales qui précèdent toute création et, comme dans la Genèse, les Sumériens considéraient les eaux primordiales (l’absu) comme la matrice de toute vie et de toute création, une sorte de désignation de « [i]la[/i] » réalité incréée qui « [i]est[/i] » fondamentalement.
Dans l’absu, les Sumériens avaient déjà une possibilité de reconnaître un Dieu unique. Ils ont d’ailleurs personnalisé l’absu sous le nom de Nammu ou Ninhursag, la déesse mère, la matrice des dieux. Avec diverses variantes explicatives, cette déesse mère, qui paraît se confondre avec l’absu impersonnel, est à « l’origine » des trois divinités principales considérées comme les créateurs du monde: [b][u]An[/u][/b] adoré à Uruk, [b][u]Enki[/u][/b] adoré à Eridu et [b][u]Enlil[/u][/b] adoré à Nippur.
Les eaux primordiales connues des Sumériens, l’absu qui englobe une triade de trois êtres divins, n’est-ce pas déjà une image encore floue de la « [i]réalité[/i] » de Dieu, une représentation ou une préfiguration, non encore clairement conscientisée, du Dieu unique comprenant une pluralité de personnes ?
[b][u]An[/u][/b] était le plus important des dieux sumériens. Il personnifiait le ciel et les constellations. Il était le dieu par excellence, le dieu suprême, le dieu souverain qui dirigeait tout l'univers : dieux, esprits ou démons. Il présidait l'assemblée des dieux et des êtres devenus immortels. Toutes les divinités l'honoraient comme leur chef, comme leur père. Comment ne pas penser au Père dans la Trinité ?
[b][u]Enk[/u][/b]i est enfanté par An (le Père) et Nammu (les eaux primordiales). C’est à Enki que Nammu, matrice de toute vie, confie la création de l’homme. Son nom est composé, en sumérien, de « [i]en[/i] » (Seigneur) et « [i]ki[/i] » (la terre). Il est le maître de la sagesse, le lien entre la terre, le monde d’en bas, et les cieux. Comment ne pas penser au Logos, au Fils éternel incarné ?
[u][b]Enlil[/b][/u] est constitué, en sumérien, des termes « [i]en[/i] » (Seigneur) et « [i]lil[/i] » (air, vent, souffle) ce qui évoque déjà l’Esprit Saint. Il fait le lien entre le ciel et la surface de la terre. Il a été considéré comme la divinité du vent. Celui par qui vient l’onction qui fait les rois, celui qui donne la suprématie aux rois. Comment ne pas y percevoir déjà les prémisses d’une révélation de l’Esprit Saint dans la Trinité ?
Abraham n’ignorait rien de cette triade divine lorsqu’il reçut trois messagers près du chêne de Mambré. Certes, on ne peut imaginer que le père des croyants ait pu voir trois dieux distincts en An, Enki et Enlil. Les considérait-il, pour autant et seulement, comme de faux dieux sans autre nuance ?
Il pouvait y avoir du vrai dans la pluralité divine sumérienne. De même que St Paul n’hésita pas à se référer à une statue d’un dieu inconnu pour attirer les Athéniens vers le vrai Dieu ou que le Concile Vatican II a reconnu que toute religion peut contenir une part de vérité, Abraham a pu reconnaître une part de vérité dans les trois principaux personnages divins de la religion sumérienne.
Avant l’incarnation du Christ, et même déjà avant Abraham, Dieu qui est Trinité n’a jamais manqué de se révéler aux hommes autant que possible à travers leurs connaissances même erronées.
A travers la religion des Sumériens, Dieu n’a-t-il pas fait apparaître une préfiguration discrète de Sa Trinité, pleinement révélée plus tard dans le Christ, qui a pu aider Abraham à reconnaître le Dieu unique dans les trois personnes qui le visitaient près du chêne de Mambré ?
Abraham a pu percevoir qu’au-delà de l’apparence des trois noms et des particularités de la divinité adorée dans chacune des trois cités principales de la religion sumérienne, il n’y avait qu’un même Dieu unique adoré sous trois formes, trois représentations d’un même Dieu. Il a pu y percevoir le Dieu unique adoré de trois points de vue différents comme on peut percevoir un individu sous divers aspects.
Mais, c’est ici que le récit du chêne de Mambré se révèle bouleversant, car ce n’est pas un individu mais trois personnes qui viennent à la rencontre d’Abraham. Il en voit trois, mais il en adore qu’une. En trois personnes distinctes, Abraham perçoit que Dieu est un sans aucune division, mais aussi qu’Il est plus qu’une seule personne, qu’un seul individu.
La foi d’Abraham ne se laisse enfermer ni dans un polythéisme ne percevant la divinité que dans une multitude d’individus divins, ni dans la vision trop étroite d’un monothéisme trop humain réduisant Dieu à un seul individu, mais accède à une transcendance qui lui fait percevoir qu’au-delà du point de vue humain incapable de concilier le un et le multiple, Dieu est un et trine. Il voit trois personnes venir à sa rencontre et il y reconnaît un seul Dieu.
Près du chêne de Mambré, Abraham accueille ses trois visiteurs divins avec les mêmes honneurs, mais, c’est un seul, le Dieu unique, qu’il adore en eux.
L’Ecriture et la foi de l’Eglise y reconnaissent un acte de foi fondamental du père de tous les croyants : malgré les multiples divinités sumériennes, Abraham accueille trois personnes divines, mais il n’adore qu’un seul Dieu.
Abraham écarte ainsi toutes les allégations légendaires des divers mythes sumériens opposant des dieux entre eux dans des rivalités complexes et des alliances précaires. Il comprend ce qui sera, plus tard, détaillé de manière abondante : Dieu est un. Il a compris qu’il est profondément insensé d’imaginer des conflits, des divisions ou des contradictions en Dieu, des divinités opposées entre elles d’une quelconque manière, ou des divinités séparées dans le temps par des générations successives.
Face aux dieux multiples imaginés par les hommes, Abraham sait que Dieu est un et qu’il faut l’adorer Lui seul. Ce sera le cœur de la foi du peuple de ses descendants. Tu n’adoreras qu’un seul Dieu.
Mais, Abraham comprend aussi que cette unicité de Dieu ne correspond pas à la perception humaine d’un individu isolé dans le temps et l’espace, que Dieu qui est unique est aussi davantage qu’une individualité.
Cette pluralité divine est présente dans le premier verset du récit de la création de la Genèse, mais aussi lorsque Dieu crée l’homme en s’exprimant au pluriel : Faisons l’homme à notre image. Dans l’Eden, c’est dans l’éblouissement d’un amour conjugal de deux personnes que nos premiers parents créés à l’image de Dieu se découvrent l’un l’autre.
Abraham n’a-t-il pas compris que Dieu est amour ? La vie de Dieu est une vie d’amour. Il n’y a pas de vie sans amour. Dieu ne peut donc pas être réduit à un seul individu, à une personne isolée. Il est davantage, car il n’y a pas d’amour possible sans pluralité. L’amour unit des personnes. Pluralité et unité sont inséparables en Dieu.
Abraham semble déjà comprendre que la vie divine est une communion d’amour dans une unité parfaite et que le Dieu unique ne peut être compris dans une perception humaine qui le réduit à un individu mais qu’il est davantage, qu’il est une unité d’amour qui implique en Lui une pluralité.
Si Dieu était solitude, si la vie divine pouvait être vécue par un être seul, alors la vie serait une réalité sans amour. On pourrait certes y ajouter de l’amour, mais l’amour ne serait pas essentiel ni à la vie de Dieu, ni à la vie des hommes créés à son image, puisque, sans la création, Dieu vivrait seul de toute éternité. En accueillant un seul Dieu en présence de ses trois visiteurs, Abraham comprend que la vie de Dieu est davantage qu’une solitude, qu’elle est une vie d’une pluralité de personnes en parfaite unité, en communion parfaitement harmonieuse, dans un lien d’amour éternel.