par Jean-Mic » mar. 25 avr. 2023, 20:25
Le nom d'
esclave semble aujourd'hui bien difficile à porter. Il revient souvent dans la Bible, mais si beaucoup de traductions emploient le mot
esclavage pour qualifier la situation des Hébreux en Egypte (dans l'Exode), la réalité de la société romaine (dans les Actes et les Epitres), ou encore l'emprise du Malin en général (aussi bien dans l'AT que dans le NT), dans les paroles de Jésus à ses disciples, le mot
esclave a souvent été traduit par celui de
serviteur.
L'expression
esclave de Jésus renvoie notamment à la dévotion au Sacré-Cœur, telle qu'elle s'exprime dans l'acte de consécration de sainte Marguerite-Marie Alacoque :
- [+] Texte masqué
- « Je donne et consacre au Sacré Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ ma personne et ma vie, mes actions, mes peines et mes souffrances,
pour ne plus me servir d’aucune partie de mon être que pour L’aimer, L’honorer et Le glorifier.
C’est ici ma volonté irrévocable que d’être tout à Lui et de faire tout pour Son amour,
en renonçant de tout mon cœur à tout ce qui pourrait Lui déplaire.
Je Te prends donc, ô Sacré Cœur, pour l’unique objet de mon amour, le protecteur de ma vie, l’assurance de mon salut, le remède à mon inconstance, le réparateur de tous les défauts de ma vie et mon asile à l’heure de ma mort.
Sois donc, ô Cœur de bonté, ma justification envers Dieu le Père et détourne de moi les traits de Sa juste colère.
Ô Cœur d’amour, je mets toute ma confiance en Toi, car je crains tout de ma faiblesse, mais j’espère tout de Tes bontés.
Consume donc en moi tout ce qui peut Te déplaire ou résister,
et que Ton pur amour s’imprime à tel point dans mon cœur que jamais je ne puisse T’oublier, ni être séparé de Toi.
Je T’en supplie, par toutes tes bontés, que mon nom soit écrit en Toi,
puisque je veux faire consister tout mon bonheur à vivre et à mourir en qualité de Ton esclave.
Ainsi soit-il. »
Et à plus raison dans les termes encore de saint Louis-Marie Grignion de Montfort :
- [+] Texte masqué
- « Ô Sagesse éternelle et incarnée !
Ô très aimable et adorable Jésus, vrai Dieu et vrai homme, Fils unique du Père Éternel et de Marie, toujours Vierge !
Je Vous adore profondément dans le sein et les splendeurs de votre Père, pendant l’éternité,
et dans le sein virginal de Marie, votre digne Mère, dans le temps de votre incarnation.
Je Vous rends grâce de ce que Vous Vous êtes anéanti Vous-même, en prenant la forme d’un esclave,
pour me tirer du cruel esclavage du démon.
Je Vous loue et glorifie de ce que Vous avez bien voulu Vous soumettre à Marie votre sainte Mère, en toutes choses,
afin de me rendre, par Elle, votre fidèle esclave.
Mais hélas ! ingrat et infidèle que je suis, je ne Vous ai pas gardé les vœux et les promesses que je Vous ai solennellement faits dans mon Baptême.
Je n’ai point rempli mes obligations.
Je ne mérite pas d’être appelé votre enfant ni votre esclave,
et comme il n’y a rien en moi qui ne mérite vos rebuts et votre colère, je n’ose plus par moi-même approcher de votre sainte et auguste Majesté.
C’est pourquoi j’ai recours à l’intercession et à la miséricorde de votre sainte Mère, que Vous m’avez donnée pour Médiatrice auprès de Vous,
et c’est par son moyen que j’espère obtenir de Vous la contrition et le pardon de mes péchés, l’acquisition et la conservation de la Sagesse.
Je Vous salue donc, ô Marie immaculée, tabernacle vivant de la divinité,
où la Sagesse éternelle cachée veut être adorée des anges et des hommes.
Je Vous salue, ô Reine du Ciel et de la terre, à l’empire de qui tout est soumis : tout ce qui est au-dessous de Dieu.
Je Vous salue, ô refuge assuré des pécheurs, dont la miséricorde n’a manqué à personne.
Exaucez les désirs que j’ai de la divine Sagesse, et recevez pour cela les vœux et les offres que ma bassesse Vous présente.
Moi, …, pécheur infidèle, je renouvelle et ratifie aujourd’hui, entre vos mains, les vœux de mon Baptême :
Je renonce pour jamais à Satan, à ses pompes et à ses œuvres,
et je me donne tout entier à Jésus-Christ, la Sagesse incarnée, pour porter ma croix à sa suite tous les jours de ma vie,
et afin que je lui sois plus fidèle que je n’ai été jusqu’ici.
Je Vous choisis aujourd’hui, en présence de toute la cour céleste, pour ma Mère et ma Reine.
Je Vous livre et consacre, en qualité d’esclave, mon corps et mon âme, mes biens intérieurs et extérieurs,
et la valeur même de mes bonnes actions passées, présentes et futures,
Vous laissant un entier et plein droit de disposer de moi et de tout ce qui m’appartient, sans exception,
selon votre bon plaisir, à la plus grande gloire de Dieu, dans le temps et l’éternité.
Recevez, ô Vierge bénigne, cette petite offrande de mon esclavage,
en l’honneur et union de la soumission que la Sagesse éternelle a bien voulu avoir de votre maternité,
en hommage de la puissance que Vous avez tous deux sur moi, et en action de grâces des privilèges dont la sainte Trinité Vous a favorisée.
Je proteste que je veux désormais, comme votre véritable esclave, chercher votre honneur et Vous obéir en toutes choses.
Ô Mère admirable, présentez-moi à votre cher Fils, en qualité d’esclave éternel, afin que, m’ayant racheté par Vous, il me reçoive par Vous.
Ô Mère de miséricorde, faites-moi la grâce d’obtenir la vraie Sagesse de Dieu
et de me mettre, pour cela, au nombre de ceux que Vous aimez, que Vous enseignez, que Vous nourrissez et protégez comme vos enfants et vos esclaves.
Ô Vierge fidèle ! Rendez-moi en toutes choses un si parfait disciple, imitateur et esclave de la Sagesse incarnée, Jésus-Christ votre Fils,
que j’arrive par votre intercession et à votre exemple, à la plénitude de son âge sur la terre et de sa gloire dans les Cieux.
Ainsi soit-il ! »
Pour parler franchement, je connais et comprends les références, mais j'ai à titre personnel quelques réticences à employer le mot d'
esclave.
Néanmoins, les mots d'une grande profondeur, et parfaitement explicites, de Grignion de Montfort me touchent intimement.
Le nom d'[i]esclave[/i] semble aujourd'hui bien difficile à porter. Il revient souvent dans la Bible, mais si beaucoup de traductions emploient le mot [i]esclavage[/i] pour qualifier la situation des Hébreux en Egypte (dans l'Exode), la réalité de la société romaine (dans les Actes et les Epitres), ou encore l'emprise du Malin en général (aussi bien dans l'AT que dans le NT), dans les paroles de Jésus à ses disciples, le mot [i]esclave[/i] a souvent été traduit par celui de [i]serviteur[/i].
L'expression [i]esclave de Jésus[/i] renvoie notamment à la dévotion au Sacré-Cœur, telle qu'elle s'exprime dans l'acte de consécration de sainte Marguerite-Marie Alacoque :
[spoiler][size=85]« Je donne et consacre au Sacré Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ ma personne et ma vie, mes actions, mes peines et mes souffrances,
pour ne plus me servir d’aucune partie de mon être que pour L’aimer, L’honorer et Le glorifier.
C’est ici ma volonté irrévocable que d’être tout à Lui et de faire tout pour Son amour,
en renonçant de tout mon cœur à tout ce qui pourrait Lui déplaire.
Je Te prends donc, ô Sacré Cœur, pour l’unique objet de mon amour, le protecteur de ma vie, l’assurance de mon salut, le remède à mon inconstance, le réparateur de tous les défauts de ma vie et mon asile à l’heure de ma mort.
Sois donc, ô Cœur de bonté, ma justification envers Dieu le Père et détourne de moi les traits de Sa juste colère.
Ô Cœur d’amour, je mets toute ma confiance en Toi, car je crains tout de ma faiblesse, mais j’espère tout de Tes bontés.
Consume donc en moi tout ce qui peut Te déplaire ou résister,
et que Ton pur amour s’imprime à tel point dans mon cœur que jamais je ne puisse T’oublier, ni être séparé de Toi.
Je T’en supplie, par toutes tes bontés, que mon nom soit écrit en Toi,
puisque je veux faire consister tout mon bonheur [b]à vivre et à mourir en qualité de Ton esclave[/b].
Ainsi soit-il. »[/size][/spoiler]
Et à plus raison dans les termes encore de saint Louis-Marie Grignion de Montfort :
[spoiler][size=85]« Ô Sagesse éternelle et incarnée !
Ô très aimable et adorable Jésus, vrai Dieu et vrai homme, Fils unique du Père Éternel et de Marie, toujours Vierge !
Je Vous adore profondément dans le sein et les splendeurs de votre Père, pendant l’éternité,
et dans le sein virginal de Marie, votre digne Mère, dans le temps de votre incarnation.
Je Vous rends grâce de ce que Vous Vous êtes anéanti Vous-même, [b]en prenant la forme d’un esclave[/b],
pour me tirer du [b]cruel esclavage du démon[/b].
Je Vous loue et glorifie de ce que Vous avez bien voulu Vous soumettre à Marie votre sainte Mère, en toutes choses,
afin de me rendre, par Elle, [b]votre fidèle esclave[/b].
Mais hélas ! ingrat et infidèle que je suis, je ne Vous ai pas gardé les vœux et les promesses que je Vous ai solennellement faits dans mon Baptême.
Je n’ai point rempli mes obligations.
Je ne mérite pas d’être appelé votre enfant [b]ni votre esclave[/b],
et comme il n’y a rien en moi qui ne mérite vos rebuts et votre colère, je n’ose plus par moi-même approcher de votre sainte et auguste Majesté.
C’est pourquoi j’ai recours à l’intercession et à la miséricorde de votre sainte Mère, que Vous m’avez donnée pour Médiatrice auprès de Vous,
et c’est par son moyen que j’espère obtenir de Vous la contrition et le pardon de mes péchés, l’acquisition et la conservation de la Sagesse.
Je Vous salue donc, ô Marie immaculée, tabernacle vivant de la divinité,
où la Sagesse éternelle cachée veut être adorée des anges et des hommes.
Je Vous salue, ô Reine du Ciel et de la terre, à l’empire de qui tout est soumis : tout ce qui est au-dessous de Dieu.
Je Vous salue, ô refuge assuré des pécheurs, dont la miséricorde n’a manqué à personne.
Exaucez les désirs que j’ai de la divine Sagesse, et recevez pour cela les vœux et les offres que ma bassesse Vous présente.
Moi, …, pécheur infidèle, je renouvelle et ratifie aujourd’hui, entre vos mains, les vœux de mon Baptême :
Je renonce pour jamais à Satan, à ses pompes et à ses œuvres,
et je me donne tout entier à Jésus-Christ, la Sagesse incarnée, pour porter ma croix à sa suite tous les jours de ma vie,
et afin que je lui sois plus fidèle que je n’ai été jusqu’ici.
Je Vous choisis aujourd’hui, en présence de toute la cour céleste, pour ma Mère et ma Reine.
Je Vous livre et consacre, [b]en qualité d’esclave[/b], mon corps et mon âme, mes biens intérieurs et extérieurs,
et la valeur même de mes bonnes actions passées, présentes et futures,
Vous laissant un entier et plein droit de disposer de moi et de tout ce qui m’appartient, sans exception,
selon votre bon plaisir, à la plus grande gloire de Dieu, dans le temps et l’éternité.
Recevez, ô Vierge bénigne, cette petite offrande de [b]mon esclavage[/b],
en l’honneur et union de la soumission que la Sagesse éternelle a bien voulu avoir de votre maternité,
en hommage de la puissance que Vous avez tous deux sur moi, et en action de grâces des privilèges dont la sainte Trinité Vous a favorisée.
Je proteste que je veux désormais, [b]comme votre véritable esclave[/b], chercher votre honneur et Vous obéir en toutes choses.
Ô Mère admirable, présentez-moi à votre cher Fils, en qualité d’[b]esclave éternel[/b], afin que, m’ayant racheté par Vous, il me reçoive par Vous.
Ô Mère de miséricorde, faites-moi la grâce d’obtenir la vraie Sagesse de Dieu
et de me mettre, pour cela, au nombre de ceux que Vous aimez, que Vous enseignez, que Vous nourrissez et protégez comme vos enfants et vos esclaves.
Ô Vierge fidèle ! Rendez-moi en toutes choses un si parfait disciple, [b]imitateur et esclave[/b] de la Sagesse incarnée, Jésus-Christ votre Fils,
que j’arrive par votre intercession et à votre exemple, à la plénitude de son âge sur la terre et de sa gloire dans les Cieux.
Ainsi soit-il ! »[/size][/spoiler]
Pour parler franchement, je connais et comprends les références, mais j'ai à titre personnel quelques réticences à employer le mot d'[i]esclave[/i].
Néanmoins, les mots d'une grande profondeur, et parfaitement explicites, de Grignion de Montfort me touchent intimement.