par François-Xavier » mer. 29 oct. 2008, 11:46
On pourrait réfléchir à quelquechose d'intelligent en ce qui concerne le lectorat, qui soit réellement une application à la fois du missel romain de 2002 et du Motu Proprio de Paul VI « Ministeria Quaedam ».
Missale romanum, 2002, Insitutio generalis a écrit :59. Munus lectiones proferendi ex traditione non est præsidentiale sed ministeriale. Lectiones ergo a lectore proferantur, Evangelium autem a diacono vel, eo absente, ab alio sacerdote annuntietur. Si tamen diaconus vel alius sacerdos præsto non sit, ipse sacerdos celebrans Evangelium legat ; et si alius quoque idoneus lector absit, sacerdos celebrans etiam alias lectiones proferat.
Post singulas lectiones qui legit profert acclamationem, cui respondens, populus congregatus honorem tribuit verbo Dei fide et grato animo recepto.
59. Traditionnellement la fonction de prononcer les lectures ne relève pas de la présidence mais du ministère. Les lectures sont donc proclamées par le lecteur tandis que l’Évangile est annoncé par le diacre ou, à son défaut, par un autre prêtre. Toutefois s’il n’y a pas de diacre ou d’autre prêtre, le prêtre célébrant lit lui-même l’Évangile ; et s’il ne se trouve pas non plus un autre lecteur capable, le prêtre célébrant proclame aussi les autres lectures.
Après chaque lecture, le lecteur prononce une acclamation, à laquelle, par sa réponse, le peuple rassemblé rend honneur à la parole de Dieu accueillie dans la foi d’un cœur reconnaissant.
99. Lector instituitur ad proferendas lectiones sacræ Scripturæ, Evangelio excepto. Potest etiam intentiones orationis universalis proponere et, deficiente psalmista, psalmum inter lectiones proferre.
In celebratione eucharistica lector proprium munus habet (cf. nn. 194-198), quod ipse per se exercere debet.
99. Le lecteur est institué pour proclamer les lectures de l’Écriture sainte, excepté l’Évangile. Il peut aussi proposer les intentions de la prière universelle et, à défaut de psalmiste, dire le psaume entre les lectures.
Dans la célébration eucharistique, le lecteur a sa fonction propre (cf. nn. 194-198) qu’il doit exercer par lui-même.
101. Deficiente lectore instituto, alii laici deputentur ad proferendas lectiones sacræ Scripturæ, qui revera apti sint huic muneri adimplendo et sedulo præparati, ut fideles ex auditione lectionum divinarum suavem et vivum sacræ Scripturæ affectum in corde concipiant.
101. À défaut de lecteur institué, d’autres laïcs sont désignés pour proclamer les lectures de la sainte Écriture, à condition d’être vraiment aptes à remplir cette fonction et soigneusement préparés afin que, à l’audition des lectures divines, les fidèles conçoivent dans leur cœur un amour savoureux et vivant pour la sainte Écriture.
Ca veut dire que concrètement, le seul ministre institué "lecteur", c'est le prêtre ou le diacre. Et que c'est l'un ou l'autre qui sont les ministres ordinaires de la parole, en cas d'absence d'un lecteur institué (c'est à dire dans 99,9% des cas). Les autres ne le font (et c'est valable aussi pour la prière universelle, en vertu d'une suppléance extraordinaire).
Or, quand Paul VI abroge les ordres mineurs, voilà ce qu'il a en tête :
« Ministeria Quaedam » a écrit :II. Les ministères peuvent être confiés à des laïcs, de telle sorte qu'ils ne soient plus réservés aux candidats au sacrement de l'ordre.
Concrètement, cela ne s'est jamais fait, en tout cas en France. J'ai souvenir d'avoir vu ça en Finlande. Mais c'est probablement une exception.... Donc Paul VI n'a pas été obéi.
Deuxième chose, avec
Ministeria Quaedam, Paul VI apparamment, abroge une pratique très ancienne dans le rite romain et dans d'autres rites orientaux : l'ordre majeur du sous-diaconat. Il est certain que le sous diacre a un rôle mineur et non indispensable dans la liturgie. Pour autant, il exprime assez bien justement la structuration de l'asssemblée liturgique selon divers ordres et ministères. Dans la forme extraordinaire l'alignement prêtre-diacre-sous-diacre sur les degrés de l'autel exprime cette réalité à merveille, et il serait peut être intéressant de s'en inspirer.
« Ministeria Quaedam » a écrit :IV.Les ministères qui doivent être maintenus dans toute l'Église latine, d'une manière adaptée aux nécessités d'aujourd'hui, sont au nombre de deux : celui du Lecteur et celui de l'Acolyte. Les fonctions qui étaient jusqu'à présent attribuées au sous-diacre sont confiées au lecteur et à l'acolyte et par suite, dans l'Église latine, l'ordre majeur du sous-diaconat n'existe plus. Rien n'empêche cependant qu'au jugement des Conférences épiscopales, l'acolyte puisse, en certains lieux, porter le nom de sous-diacre.
On pourrait donc très bien imaginer qu'un acolyte/lecteur laïc institué porte la tunique sous diaconale, chante les lectures, tienne une place dans la partie eucharistique ; bref, l'ancienne place du sous diacre. Paul VI va même plus loin : rien n'empêche qu'on continue à l'appeler "sous-diacre". Alors ?
Le sous-diacre laïc, c'est d'ailleurs quelquechose qui avant le Concile s'est fait largement en France : on voyait très souvent et même encore aujourd'hui dans la forme extraordinaire des sous diacres "non ordonnés", des sortes de "sous-diacres extraordinaires". C'est banal. Là, on en ferait quelquechose d'un peu moins "sauvage", puisqu'en l'espèce, dans la pensée de Paul VI, le sous diacre est "institué". Ca pourrait vraiment valoir la peine. Par contre on n'a jamais vu de "diacres extraordinaires". C'est une raison probable d'ailleurs de l'abrogation de sous-diaconat comme "ordre majeur". Mais quand on lit bien les textes, une bonne application de
Ministeria Quaedam ne signifie pas l'abrogation du sous diaconat. Il signifie l'aboragation du sous-diaconat comme ordre mineur, mais pas comme "ministère institué".
Reste la question des femmes. Cela n'est pas choquant outre mesure de donner des fonctions officielles et canoniques à des femmes, pour reconnaître leur forte valeur ajoutée dans l'Eglise, sur énormément de questions qui relèvent proprement d'un charisme féminin, notamment sous la forme de ministères institués. Il existait dans les ordres mineurs d'autrefoies des choses qui n'étaient pas proprement liturgiques. En particulier, l'ordre mineur du portier et du catéchiste, Portier, c'est une fonction d'accueil. Catéchiste, c'est une fonction d'éducation chrétienne. Ces deux anciens "ordres mineurs" ont d'ailleurs une connexion très forte avec la "Parole de Dieu", puisqu'il s'agit concrètement dans chaque cas d'une mission d'apostolat et de transmission de la Révélation. En tant que ministères institués, on pourrait très bien les confier à des femmes, en ayant bien en tête que ce ne sont pas des fonctions liturgiques... Cela valoriserait l'action des femmes dans l'Eglise ; on pourrait même trouver d'autres "ministères institués" réservés aux femmes. Ce serait peut être intelligent. bref, c'est peut être là dessus qu'il faudrait réfléchir. Les groupes qui revendiquent le diaconat des femmes renvoient à une pratique de l'antiquité tardive des "diaconesses", qui étaient en fait des laïques qui aidaient au baptême par immersion des femmes adultes. C'était typiquement un "ministère" réservé aux femmes. Il faudrait voir dans quelle mesure il était institué. Ce n'était de toutes façons en aucun cas quelquechose correpondant au sacrement de l'ordre.
Quant à exorciste... On voit mal un non prêtre faire des exorcismes, et il est très clair que cet "ordre mineur" avait en 1973 depuis très longtemps perdu de son contenu.
Encore une fois, voilà ce que dit Paul VI, dans ce motu proprio qu'il reste à appliquer :
« Ministeria Quaedam » a écrit :Outre les fonctions communes à l'ensemble de l'Église latine, rien n'empêche les Conférences épiscopales de demander aussi au Siège Apostolique celles dont elles auraient jugé, pour des raisons particulières, l'institution nécessaire ou très utile dans leur propre région. De cette catégorie relèvent, par exemple, les fonctions de portier, d'exorciste et de catéchiste, et d'autres encore, confiées à ceux qui sont adonnés aux oeuvres caritatives, lorsque ce ministère n'est pas conféré à des diacres.
On pourrait réfléchir à quelquechose d'intelligent en ce qui concerne le lectorat, qui soit réellement une application à la fois du missel romain de 2002 et du Motu Proprio de Paul VI « Ministeria Quaedam ».
[quote="Missale romanum, 2002, Insitutio generalis"]59. Munus lectiones proferendi ex traditione non est præsidentiale sed ministeriale. Lectiones ergo a lectore proferantur, Evangelium autem a diacono vel, eo absente, ab alio sacerdote annuntietur. Si tamen diaconus vel alius sacerdos præsto non sit, ipse sacerdos celebrans Evangelium legat ; et si alius quoque idoneus lector absit, sacerdos celebrans etiam alias lectiones proferat.
Post singulas lectiones qui legit profert acclamationem, cui respondens, populus congregatus honorem tribuit verbo Dei fide et grato animo recepto.
[i]59. Traditionnellement la fonction de prononcer les lectures ne relève pas de la présidence mais du ministère. Les lectures sont donc proclamées par le lecteur tandis que l’Évangile est annoncé par le diacre ou, à son défaut, par un autre prêtre. Toutefois s’il n’y a pas de diacre ou d’autre prêtre, le prêtre célébrant lit lui-même l’Évangile ; et s’il ne se trouve pas non plus un autre lecteur capable, le prêtre célébrant proclame aussi les autres lectures.
Après chaque lecture, le lecteur prononce une acclamation, à laquelle, par sa réponse, le peuple rassemblé rend honneur à la parole de Dieu accueillie dans la foi d’un cœur reconnaissant.[/i]
99. Lector instituitur ad proferendas lectiones sacræ Scripturæ, Evangelio excepto. Potest etiam intentiones orationis universalis proponere et, deficiente psalmista, psalmum inter lectiones proferre.
In celebratione eucharistica lector proprium munus habet (cf. nn. 194-198), quod ipse per se exercere debet.
[i]99. Le lecteur est institué pour proclamer les lectures de l’Écriture sainte, excepté l’Évangile. Il peut aussi proposer les intentions de la prière universelle et, à défaut de psalmiste, dire le psaume entre les lectures.
Dans la célébration eucharistique, le lecteur a sa fonction propre (cf. nn. 194-198) qu’il doit exercer par lui-même.[/i]
101. Deficiente lectore instituto, alii laici deputentur ad proferendas lectiones sacræ Scripturæ, qui revera apti sint huic muneri adimplendo et sedulo præparati, ut fideles ex auditione lectionum divinarum suavem et vivum sacræ Scripturæ affectum in corde concipiant.
[i]101. À défaut de lecteur institué, d’autres laïcs sont désignés pour proclamer les lectures de la sainte Écriture, à condition d’être vraiment aptes à remplir cette fonction et soigneusement préparés afin que, à l’audition des lectures divines, les fidèles conçoivent dans leur cœur un amour savoureux et vivant pour la sainte Écriture.
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Ca veut dire que concrètement, le seul ministre institué "lecteur", c'est le prêtre ou le diacre. Et que c'est l'un ou l'autre qui sont les ministres ordinaires de la parole, en cas d'absence d'un lecteur institué (c'est à dire dans 99,9% des cas). Les autres ne le font (et c'est valable aussi pour la prière universelle, en vertu d'une suppléance extraordinaire).
Or, quand Paul VI abroge les ordres mineurs, voilà ce qu'il a en tête :
[quote="« Ministeria Quaedam »"]II. Les ministères peuvent être confiés à des laïcs, de telle sorte [b]qu'ils ne soient plus réservés aux candidats au sacrement de l'ordre[/b].[/quote]
Concrètement, cela ne s'est jamais fait, en tout cas en France. J'ai souvenir d'avoir vu ça en Finlande. Mais c'est probablement une exception.... Donc Paul VI n'a pas été obéi.
Deuxième chose, avec [i]Ministeria Quaedam[/i], Paul VI apparamment, abroge une pratique très ancienne dans le rite romain et dans d'autres rites orientaux : l'ordre majeur du sous-diaconat. Il est certain que le sous diacre a un rôle mineur et non indispensable dans la liturgie. Pour autant, il exprime assez bien justement la structuration de l'asssemblée liturgique selon divers ordres et ministères. Dans la forme extraordinaire l'alignement prêtre-diacre-sous-diacre sur les degrés de l'autel exprime cette réalité à merveille, et il serait peut être intéressant de s'en inspirer.
[quote="« Ministeria Quaedam »"]IV.Les ministères qui doivent être maintenus dans toute l'Église latine, d'une manière adaptée aux nécessités d'aujourd'hui, sont au nombre de deux : celui du Lecteur et celui de l'Acolyte. Les fonctions qui étaient jusqu'à présent attribuées au sous-diacre sont confiées au lecteur et à l'acolyte et par suite, dans l'Église latine, l'ordre majeur du sous-diaconat n'existe plus.[b] Rien n'empêche cependant qu'au jugement des Conférences épiscopales, l'acolyte puisse, en certains lieux, porter le nom de sous-diacre.[/b][/quote]
On pourrait donc très bien imaginer qu'un acolyte/lecteur laïc institué porte la tunique sous diaconale, chante les lectures, tienne une place dans la partie eucharistique ; bref, l'ancienne place du sous diacre. Paul VI va même plus loin : rien n'empêche qu'on continue à l'appeler "sous-diacre". Alors ?
Le sous-diacre laïc, c'est d'ailleurs quelquechose qui avant le Concile s'est fait largement en France : on voyait très souvent et même encore aujourd'hui dans la forme extraordinaire des sous diacres "non ordonnés", des sortes de "sous-diacres extraordinaires". C'est banal. Là, on en ferait quelquechose d'un peu moins "sauvage", puisqu'en l'espèce, dans la pensée de Paul VI, le sous diacre est "institué". Ca pourrait vraiment valoir la peine. Par contre on n'a jamais vu de "diacres extraordinaires". C'est une raison probable d'ailleurs de l'abrogation de sous-diaconat comme "ordre majeur". Mais quand on lit bien les textes, une bonne application de [i]Ministeria Quaedam[/i] ne signifie pas l'abrogation du sous diaconat. Il signifie l'aboragation du sous-diaconat comme ordre mineur, mais pas comme "ministère institué".
Reste la question des femmes. Cela n'est pas choquant outre mesure de donner des fonctions officielles et canoniques à des femmes, pour reconnaître leur forte valeur ajoutée dans l'Eglise, sur énormément de questions qui relèvent proprement d'un charisme féminin, notamment sous la forme de ministères institués. Il existait dans les ordres mineurs d'autrefoies des choses qui n'étaient pas proprement liturgiques. En particulier, l'ordre mineur du portier et du catéchiste, Portier, c'est une fonction d'accueil. Catéchiste, c'est une fonction d'éducation chrétienne. Ces deux anciens "ordres mineurs" ont d'ailleurs une connexion très forte avec la "Parole de Dieu", puisqu'il s'agit concrètement dans chaque cas d'une mission d'apostolat et de transmission de la Révélation. En tant que ministères institués, on pourrait très bien les confier à des femmes, en ayant bien en tête que ce ne sont pas des fonctions liturgiques... Cela valoriserait l'action des femmes dans l'Eglise ; on pourrait même trouver d'autres "ministères institués" réservés aux femmes. Ce serait peut être intelligent. bref, c'est peut être là dessus qu'il faudrait réfléchir. Les groupes qui revendiquent le diaconat des femmes renvoient à une pratique de l'antiquité tardive des "diaconesses", qui étaient en fait des laïques qui aidaient au baptême par immersion des femmes adultes. C'était typiquement un "ministère" réservé aux femmes. Il faudrait voir dans quelle mesure il était institué. Ce n'était de toutes façons en aucun cas quelquechose correpondant au sacrement de l'ordre.
Quant à exorciste... On voit mal un non prêtre faire des exorcismes, et il est très clair que cet "ordre mineur" avait en 1973 depuis très longtemps perdu de son contenu.
Encore une fois, voilà ce que dit Paul VI, dans ce motu proprio qu'il reste à appliquer :
[quote="« Ministeria Quaedam »"]Outre les fonctions communes à l'ensemble de l'Église latine, rien n'empêche les Conférences épiscopales de demander aussi au Siège Apostolique celles dont elles auraient jugé, pour des raisons particulières, l'institution nécessaire ou très utile dans leur propre région. De cette catégorie relèvent, par exemple, les fonctions de portier, d'exorciste et de catéchiste, et d'autres encore, confiées à ceux qui sont adonnés aux oeuvres caritatives, lorsque ce ministère n'est pas conféré à des diacres.[/quote]