par Cinci » dim. 17 mai 2020, 17:15
Bonjour Suliko,
C'est sûr qu'il va y avoir des différences, mais néanmoins le "repas du Seigneur", la convocation de l'assemblée le dimanche et comme sous la présidence de l'évêque, pour communier au Corps et au Sang du Christ, ne changera pas.
En aparté ...
Les Messes catholiques du XVIe siècle ou du XIIe siècle comportaient certainement aussi leur lot de différences avec ce que les Pères apostoliques des premiers siècles auront pu connaître. Je ne pense pas que saint Irénée avait affaire à des prêtres célébrants en latin, vêtus de dentelles, qui disaient leur Messe dos à l'assemblée en face d'un maître-autel, ni que des sermons devaient s'y donner du haut d'une chaire à laquelle accéder par un escalier. Le décor peut changer, la langue peut changer, les formules peuvent changer, la façon de faire peut être un peu modifier et comme le mode de la confession.
Je n'arrête pas de dire que cette histoire de différence dans la forme liturgique n'est qu'accessoire, non pas fondamentale, même si des traditionalistes veulent se servir de cette différence en guise de drapeau pour leurs contestations.
Le fond du problème
Le vrai problème ce n'est pas la différence de forme pour les dévotions ou le culte, mais plutôt, pour les conservateurs, le fait du changement dramatique de perspective adopté ou promu par le "personnel cadre" de l'Église, par les évêques dans l'ensemble; je pense à cette sorte de ralliement de l'Église à l'ordre politique occidental actuel.
Oui, les évêques peuvent bien sûr être en désaccord avec telle ou telles politiques adoptés par tel gouvernement (avortement, euthanasie), mais néanmoins ils acceptent, ils reconnaissent comme bons, indispensables, nécessaires, recevant comme la sanction divine, tous les principes de base du libéralisme, la société de droits, le démocratisme, l'américanisme, etc. C'est vraiment là ou le bât blesse ! C'est la chose fondamentale. Et puis c'est vraiment là-dedans que réside ce fameux contre-syllabus de Pie IX, comme aurait pu déjà le dire Joseph Ratzinger lui-même et à propos du second concile du Vatican. Un contre-syllabus à certains égards, disait-il.
Comme si, pour les conservateurs toujours, l'Église avait pu offrir déjà sa reddition à l'ennemi, hisser le drapeau blanc ... "La paix, la paix, la paix ... !" Sauf que nous savons qu'il ne peut y avoir là qu'une fausse paix.
Un mauvais calcul
Les conservateurs considèrent que le calcul était mauvais, et comme vous le diriez possiblement vous-même, Suliko. Un conservateur tient qu'il vaudrait mieux pour l'Église ( tous et toutes), si le combat était mené franchement, ouvertement, en pleine lumière, au lieu d'avoir voulu favoriser un soi-disant jeu de coulisse, la diplomatie byzantine et pacifique comme on aura pu en voir du côté de la Cour impériale de Constantinople avant sa chute définitive, avec envois de cadeaux, tentatives d'ambassades aussi vaines que débilitantes.
Sans être moi-même un traditionaliste, je reconnais que la critique conservatrice peut être fondée. Et qu'Il peut être débilitant, usant, scandalisant ou démoralisant de voir ainsi évoluer nos chefs religieux; comme entièrement dévoués à ce genre de politique bonne ententiste. Il est vrai que ce genre de pastorale d'eunuques peut faire perdre la foi à bien du monde. Je le penserais.
et
Le soulèvement de principe contre le Nouvel Ordre Mondial (cf New World Ordrer = "... and now we are in command" dixit Bush Père après l'affaisement définitif du régime à Moscou issu de la révolution de 1917) trahit en contreoartie ce souhait de croyants frustrés de ne pouvoir rompre ouvertement des lances avec les "nouveau libéraux", Macron et cie. Il faut bien dire que la nouvelle menace véritable pour l'Église ce n'est plus le trotskisme qui n'existe plus, mais bien ces "drôles" d'alliés de l'Église que sont nos politiciens démocratiques qui semblent bien parti pour vouloir construire de A à Z une nouvelle anthropologie, complètement contraire à la foi chrétienne.
Le pape d'aujourd'hui n'aura plus pour alliés un caudillo d'Espagne comme le fut Franco jusqu'en 1975, ni un roi des Belges très catholique ni des politiciens canadiens (Maurice Duplessis dans les années 1950, etc.) qui prenaient jadis la religion chrétienne comme l'assise du droit au pays et l'un des deux ou trois piliers fondamentaux de son identité.
Bonjour Suliko,
C'est sûr qu'il va y avoir des différences, mais néanmoins le "repas du Seigneur", la convocation de l'assemblée le dimanche et comme sous la présidence de l'évêque, pour communier au Corps et au Sang du Christ, ne changera pas.
En aparté ...
[size=85]Les Messes catholiques du XVIe siècle ou du XIIe siècle comportaient certainement aussi leur lot de différences avec ce que les Pères apostoliques des premiers siècles auront pu connaître. Je ne pense pas que saint Irénée avait affaire à des prêtres célébrants en latin, vêtus de dentelles, qui disaient leur Messe dos à l'assemblée en face d'un maître-autel, ni que des sermons devaient s'y donner du haut d'une chaire à laquelle accéder par un escalier. Le décor peut changer, la langue peut changer, les formules peuvent changer, la façon de faire peut être un peu modifier et comme le mode de la confession.
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Je n'arrête pas de dire que cette histoire de différence dans la forme liturgique n'est qu'accessoire, non pas fondamentale, même si des traditionalistes veulent se servir de cette différence en guise de drapeau pour leurs contestations.
[b]Le fond du problème
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Le vrai problème ce n'est pas la différence de forme pour les dévotions ou le culte, mais plutôt, pour les conservateurs, le fait du changement dramatique de perspective adopté ou promu par le "personnel cadre" de l'Église, par les évêques dans l'ensemble; je pense à cette sorte de ralliement de l'Église à l'ordre politique occidental actuel.
Oui, les évêques peuvent bien sûr être en désaccord avec telle ou telles politiques adoptés par tel gouvernement (avortement, euthanasie), mais néanmoins ils acceptent, ils reconnaissent comme bons, indispensables, nécessaires, recevant comme la sanction divine, tous les principes de base du libéralisme, la société de droits, le démocratisme, l'américanisme, etc. C'est vraiment là ou le bât blesse ! C'est la chose fondamentale. Et puis c'est vraiment là-dedans que réside ce fameux contre-syllabus de Pie IX, comme aurait pu déjà le dire Joseph Ratzinger lui-même et à propos du second concile du Vatican. Un contre-syllabus à certains égards, disait-il.
Comme si, pour les conservateurs toujours, l'Église avait pu offrir déjà sa reddition à l'ennemi, hisser le drapeau blanc ... "La paix, la paix, la paix ... !" Sauf que nous savons qu'il ne peut y avoir là qu'une fausse paix.
[b]Un mauvais calcul
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Les conservateurs considèrent que le calcul était mauvais, et comme vous le diriez possiblement vous-même, Suliko. Un conservateur tient qu'il vaudrait mieux pour l'Église ( tous et toutes), si le combat était mené franchement, ouvertement, en pleine lumière, au lieu d'avoir voulu favoriser un soi-disant jeu de coulisse, la diplomatie byzantine et pacifique comme on aura pu en voir du côté de la Cour impériale de Constantinople avant sa chute définitive, avec envois de cadeaux, tentatives d'ambassades aussi vaines que débilitantes.
Sans être moi-même un traditionaliste, je reconnais que la critique conservatrice peut être fondée. Et qu'Il peut être débilitant, usant, scandalisant ou démoralisant de voir ainsi évoluer nos chefs religieux; comme entièrement dévoués à ce genre de politique bonne ententiste. Il est vrai que ce genre de pastorale d'eunuques peut faire perdre la foi à bien du monde. Je le penserais.
et
Le soulèvement de principe contre le Nouvel Ordre Mondial (cf [i]New World Ordrer[/i] = "... [b]and now we are in command[/b]" dixit Bush Père après l'affaisement définitif du régime à Moscou issu de la révolution de 1917) trahit en contreoartie ce souhait de croyants frustrés de ne pouvoir rompre ouvertement des lances avec les "nouveau libéraux", Macron et cie. Il faut bien dire que la nouvelle menace véritable pour l'Église ce n'est plus le trotskisme qui n'existe plus, mais bien ces "drôles" d'alliés de l'Église que sont nos politiciens démocratiques qui semblent bien parti pour vouloir construire de A à Z une nouvelle anthropologie, complètement contraire à la foi chrétienne.
Le pape d'aujourd'hui n'aura plus pour alliés un caudillo d'Espagne comme le fut Franco jusqu'en 1975, ni un roi des Belges très catholique ni des politiciens canadiens (Maurice Duplessis dans les années 1950, etc.) qui prenaient jadis la religion chrétienne comme l'assise du droit au pays et l'un des deux ou trois piliers fondamentaux de son identité.