par Xavi » jeu. 23 avr. 2020, 12:58
Bonjour Jeancuivre,
Vous faites un bel effort de clarification, mais il me semble qu’il se base sur « une » théorie de l’évolution qui semble dépassée.
Qui prétend que toutes les espèces font partie d’un même arbre généalogique au sommet duquel un premier vivant unicellulaire unique se serait divisé de sorte que toute plante ou tout animal serait issu d’un unique ancêtre commun ayant vécu il y a quelques milliards d’années ?
Dans chaque contexte complexe de l’histoire, des êtres semblables ont pu émerger à la même époque de manière similaire mais avec des différences.
On ignore encore quasi tout du passage de l’inerte au vivant, mais on peut observer des indices d’une complexité croissante que l’on relève notamment dans les atomes chimiques.
Dans cette complexification, on peut aussi observer des processus évolutifs et de la sélection naturelle éliminant les inadaptés, de sorte que l’extrême complexité d’un organisme vivant actuel se présente comme un prolongement d’une histoire de complexification, de processus évolutifs et de sélections.
En ce qui concerne l’apparition des espèces, chacun admet qu’une espèce se définit principalement par l’interfécondité exclusive des individus qui la composent.
À un stade moins complexe de l’évolution de toute espèce (par exemple, il y a un milliard d’années), il est possible que des ancêtres de deux espèces actuellement distinctes aient été interféconds de sorte qu’elles ne formaient, à cette époque, qu’une seule espèce aujourd’hui divisée en deux ou plusieurs espèces distinctes du fait de l’émergence de particularités ayant fait cesser l’interfécondité au sein d’une même espèce initiale parce que certains avaient et d’autres n’avaient pas telle particularité déterminante pour une interfécondité et apparue à un stade de la complexification.
Si l’on remonte davantage encore dans le temps, il est possible qu’une même souche encore moins complexe soit à l’origine de multiples espèces distinctes qui se sont elles-mêmes subdivisées ensuite avec de multiples variétés dans les processus évolutifs et les sélections.
À cet égard, il est certain qu’un chat ne devient pas un chien et qu’un chimpanzé ne devient pas un humain.
L’humain ne descend pas du singe, mais l’humain d’aujourd’hui comme tout singe ou tout autre vivant végétal ou animal d’aujourd’hui provient d’une histoire au cours de laquelle, à divers moments de sa complexification, son espèce de l’époque a pu se subdiviser en sous-espèces dont une seule branche se trouve dans sa généalogie biologique.
Est-ce perturbant pour la foi ?
En quoi est-ce que la création ex nihilo par Dieu serait mise en cause ?
Que Dieu ait créé toutes choses dans un cadre évolutif ou qu’il ait créé immédiatement des êtres complexes comprenant en eux et autour d’eux toutes les traces d’une complexification croissante, c’est toujours Dieu qui a tout créé.
Certains sont très attachés à l’idée d’une création instantanée dans l’histoire de tous les organismes vivants complexes qui nous entourent, végétaux, animaux et humains.
On ne peut que constater que le récit biblique de la Genèse ne semble pas retenir cette théorie.
Tant pour les espèces végétales que pour les espèces animales, la parole divine qui les crée se limite à dire : « Que la terre produise » (Gn 1, 11 et 1, 24) et « la terre produisit » (Gn 1, 12). Dieu n’agit pas directement pour créer les espèces mais « fait agir » la terre.
Les deux mots hébreux utilisés pour indiquer l’action de la terre qui « produit » (« dasha » et « yatsa ») contiennent l’idée d’un mouvement de déplacement de l’intérieur vers l’extérieur.
Le verbe « yatsa », utilisé dans les versets 12 et 24 du premier chapitre de la Genèse et généralement traduit par « produire », est utilisé, notamment, ailleurs dans l’Écriture Sainte, pour la généalogie et dans de longues durées.
« Misraïm engendra les gens de Loud, d’Einame, de Lehab, de Naftouah, de Patrous et de Kaslouah d’où sortirent (« yatsa ») les Philistins et les gens de Kaftor » (Gn 10, 13-14)
« de toi je ferai des nations, et des rois sortiront (« yatsa ») de toi » (Gn 17, 6)
« Toutes les personnes issues (« yatsa ») de Jacob étaient au nombre de soixante-dix » (Ex. 1, 5)
Ce verbe est aussi utilisé pour l’enfantement, après les neuf mois d’évolution accélérée qui transforment un œuf minuscule en un bébé complexe lorsqu’il « sort (« yatsa ») du sein de sa mère » (Nb 12, 12).
Ou encore pour une branche « qui avait fait éclore « yatsa » des bourgeons » (Nb 17, 23) ou lorsque « au lieu de blé, pousse (« yatsa ») la ronce » (Job 31, 40) ou encore lorsque « les arbres produisent (« yatsa ») de nouveaux fruits » (Ez. 47, 12)
Puisque nous croyons que Dieu a tout créé pour l’humain, depuis les origines, il ne faut pas exclure que Dieu a pu créer, dès l’origine, tout ce qui était nécessaire à la création de chaque espèce et au corps des humains, y compris les processus naturels de complexification, d’évolution et de sélection.
Dieu en était et en est toujours capable. Il n’a pas « oublié » lors des débuts de la création de la nature tout ce qu’il savait utile pour l’humain à qui il voulait la confier.
Bonjour Jeancuivre,
Vous faites un bel effort de clarification, mais il me semble qu’il se base sur « [i]une[/i] » théorie de l’évolution qui semble dépassée.
Qui prétend que toutes les espèces font partie d’un même arbre généalogique au sommet duquel un premier vivant unicellulaire unique se serait divisé de sorte que toute plante ou tout animal serait issu d’un unique ancêtre commun ayant vécu il y a quelques milliards d’années ?
Dans chaque contexte complexe de l’histoire, des êtres semblables ont pu émerger à la même époque de manière similaire mais avec des différences.
On ignore encore quasi tout du passage de l’inerte au vivant, mais on peut observer des indices d’une complexité croissante que l’on relève notamment dans les atomes chimiques.
Dans cette complexification, on peut aussi observer des processus évolutifs et de la sélection naturelle éliminant les inadaptés, de sorte que l’extrême complexité d’un organisme vivant actuel se présente comme un prolongement d’une histoire de complexification, de processus évolutifs et de sélections.
En ce qui concerne l’apparition des espèces, chacun admet qu’une espèce se définit principalement par l’interfécondité exclusive des individus qui la composent.
À un stade moins complexe de l’évolution de toute espèce (par exemple, il y a un milliard d’années), il est possible que des ancêtres de deux espèces actuellement distinctes aient été interféconds de sorte qu’elles ne formaient, à cette époque, qu’une seule espèce aujourd’hui divisée en deux ou plusieurs espèces distinctes du fait de l’émergence de particularités ayant fait cesser l’interfécondité au sein d’une même espèce initiale parce que certains avaient et d’autres n’avaient pas telle particularité déterminante pour une interfécondité et apparue à un stade de la complexification.
Si l’on remonte davantage encore dans le temps, il est possible qu’une même souche encore moins complexe soit à l’origine de multiples espèces distinctes qui se sont elles-mêmes subdivisées ensuite avec de multiples variétés dans les processus évolutifs et les sélections.
À cet égard, il est certain qu’un chat ne devient pas un chien et qu’un chimpanzé ne devient pas un humain.
L’humain ne descend pas du singe, mais l’humain d’aujourd’hui comme tout singe ou tout autre vivant végétal ou animal d’aujourd’hui provient d’une histoire au cours de laquelle, à divers moments de sa complexification, son espèce de l’époque a pu se subdiviser en sous-espèces dont une seule branche se trouve dans sa généalogie biologique.
Est-ce perturbant pour la foi ?
En quoi est-ce que la création ex nihilo par Dieu serait mise en cause ?
Que Dieu ait créé toutes choses dans un cadre évolutif ou qu’il ait créé immédiatement des êtres complexes comprenant en eux et autour d’eux toutes les traces d’une complexification croissante, c’est toujours Dieu qui a tout créé.
Certains sont très attachés à l’idée d’une création instantanée dans l’histoire de tous les organismes vivants complexes qui nous entourent, végétaux, animaux et humains.
On ne peut que constater que le récit biblique de la Genèse ne semble pas retenir cette théorie.
Tant pour les espèces végétales que pour les espèces animales, la parole divine qui les crée se limite à dire : « [i]Que [u][b]la terre[/b][/u] produise[/i] » (Gn 1, 11 et 1, 24) et « [i][b][u]la terre[/u][/b] produisit[/i] » (Gn 1, 12). Dieu n’agit pas directement pour créer les espèces mais « [i]fait agir[/i] » la terre.
Les deux mots hébreux utilisés pour indiquer l’action de la terre qui « [i]produit [/i]» (« [i]dasha[/i] » et « [i]yatsa[/i] ») contiennent l’idée d’un mouvement de déplacement de l’intérieur vers l’extérieur.
Le verbe « [i]yatsa [/i]», utilisé dans les versets 12 et 24 du premier chapitre de la Genèse et généralement traduit par « [i]produire [/i]», est utilisé, notamment, ailleurs dans l’Écriture Sainte, pour la généalogie et dans de longues durées.
« [i]Misraïm engendra les gens de Loud, d’Einame, de Lehab, de Naftouah, de Patrous et de Kaslouah d’où sortirent[/i] (« [i]yatsa[/i] »)[i] les Philistins et les gens de Kaftor[/i] » (Gn 10, 13-14)
« [i]de toi je ferai des nations, et des rois sortiront[/i] (« [i]yatsa[/i] ») [i]de toi[/i] » (Gn 17, 6)
« [i]Toutes les personnes issues[/i] (« [i]yatsa[/i] ») [i]de Jacob étaient au nombre de soixante-dix[/i] » (Ex. 1, 5)
Ce verbe est aussi utilisé pour l’enfantement, après les neuf mois d’évolution accélérée qui transforment un œuf minuscule en un bébé complexe lorsqu’il « [i]sort[/i] (« [i]yatsa[/i] ») [i]du sein de sa mère[/i] » (Nb 12, 12).
Ou encore pour une branche « [i]qui avait fait éclore[/i] «[i] yatsa[/i] » [i]des bourgeons[/i] » (Nb 17, 23) ou lorsque « [i]au lieu de blé, pousse[/i] (« [i]yatsa[/i] ») [i]la ronce[/i] » (Job 31, 40) ou encore lorsque «[i] les arbres produisent[/i] (« [i]yatsa[/i] ») [i]de nouveaux fruits[/i] » (Ez. 47, 12)
Puisque nous croyons que Dieu a tout créé pour l’humain, depuis les origines, il ne faut pas exclure que Dieu a pu créer, dès l’origine, tout ce qui était nécessaire à la création de chaque espèce et au corps des humains, y compris les processus naturels de complexification, d’évolution et de sélection.
Dieu en était et en est toujours capable. Il n’a pas « [i]oublié[/i] » lors des débuts de la création de la nature tout ce qu’il savait utile pour l’humain à qui il voulait la confier.