par Philo Perenne » lun. 26 mai 2014, 22:52
Bonjour mike.adoo,
Je suis allé, pour ma part, un peu vite en besogne. Donc mea maxima culpa ! Ma mention du principe de Mécanique du solide était elle-même inadaptée et contradictoire, puisque uniquement valable dans le cas de solides indéformables et en l'absence de force gravitationnelle. Pour les corps déformables de masse importante, votre propos reste juste. Bref, dans la hâte, je me suis emmêlé les pinceaux.
Reprenons : en théorie, vous n'étiez pas dans l'erreur, d'où mon mea culpa, puisque sans la Lune, en vertu de la Mécanique des solides déformables, la Terre pourrait finir, au bout de quelques milliards d'années, en rotation synchrone autour du Soleil, autrement dit, par lui présenter la même face (donc plus d'alternance jour-nuit).
Mais d'un autre côté, c'est en théorie seulement. Car le fait est que la Terre n'est ni une masse homogène, ni magnétiquement neutre, ni toute seule à tourner autour du Soleil. Son interaction gravitationnelle permanente avec les autres masses du système solaire fait que rien ne lui garantit d'aboutir à la rotation synchrone.
En fait, les réalités astronomiques sont extrêmement complexes, et de nombreux paramètres ne sont ni visibles ni prévisibles. Le séisme de Fukushima, par exemple, a suffi pour modifier à lui tout seul l'inclinaison de l'axe terrestre et accélérer la vitesse de rotation (par altération du moment d'inertie).
Pour résumer, l'absence de Lune peut avoir un des deux effets opposés suivants :
1) Amener à terme (un très long terme) la Terre à une rotation synchrone avec le Soleil. Cas théorique "idéal" que vous avez cité, mais aux conditions très fragiles.
2) Au contraire, amener la Terre à un emballement de sa rotation, ou à partir en oscillation chaotique, avec un axe rendu instable (c'est le cas de Vénus, me semble-t-il). Un peu à la manière d'une voiture qui part en tête-à-queue sur une route verglacée et bosselée. Scénario plus probable du fait de la composition de la Terre et des interactions interplanétaires.
Maintenant, pour répondre à votre interrogation sur la formation de la Terre, les astronomes ne disposent que de théories pour en décrire le déroulement exact. Il est communément admis aujourd'hui que notre planète, comme beaucoup d'autres, s'est formée à partir de gaz et d'agrégats de poussière émanant essentiellement du Soleil, d'abord une masse magmatique en fusion, puis refroidissant peu à peu pour former la croûte. Mais une bonne partie du manteau intérieur, à partir de 30-50 kms de profondeur, jusqu'au noyau, reste liquide.
Pour ce qui est de la rotation synchrone Terre-Lune, on constate bien un ralentissement de la Terre, et dans quelques milliards d'années, un jour devrait finir par en durer 28 comme le cycle lunaire. Mais encore une fois, il suffit d'un "rien astronomique" comme Fukushima pour venir perturber cette mécanique ultra-sensible.
Bien cordialement,
Philo Pérenne
Bonjour mike.adoo,
Je suis allé, pour ma part, un peu vite en besogne. Donc mea maxima culpa ! Ma mention du principe de Mécanique du solide était elle-même inadaptée et contradictoire, puisque uniquement valable dans le cas de solides indéformables et en l'absence de force gravitationnelle. Pour les corps déformables de masse importante, votre propos reste juste. Bref, dans la hâte, je me suis emmêlé les pinceaux.
Reprenons : en théorie, vous n'étiez pas dans l'erreur, d'où mon mea culpa, puisque sans la Lune, en vertu de la Mécanique des solides [i]déformables[/i], la Terre [i]pourrait[/i] finir, au bout de quelques milliards d'années, en rotation synchrone autour du Soleil, autrement dit, par lui présenter la même face (donc plus d'alternance jour-nuit).
Mais d'un autre côté, c'est [i]en théorie[/i] seulement. Car le fait est que la Terre n'est ni une masse homogène, ni magnétiquement neutre, ni toute seule à tourner autour du Soleil. Son interaction gravitationnelle permanente avec les autres masses du système solaire fait que rien ne lui garantit d'aboutir à la rotation synchrone.
En fait, les réalités astronomiques sont extrêmement complexes, et de nombreux paramètres ne sont ni visibles ni prévisibles. Le séisme de Fukushima, par exemple, a suffi pour modifier à lui tout seul l'inclinaison de l'axe terrestre et [i]accélérer [/i]la vitesse de rotation (par altération du moment d'inertie).
Pour résumer, l'absence de Lune peut avoir un des deux effets opposés suivants :
1) Amener à terme (un très long terme) la Terre à une rotation synchrone avec le Soleil. Cas théorique "idéal" que vous avez cité, mais aux conditions très fragiles.
2) Au contraire, amener la Terre à un emballement de sa rotation, ou à partir en oscillation chaotique, avec un axe rendu instable (c'est le cas de Vénus, me semble-t-il). Un peu à la manière d'une voiture qui part en tête-à-queue sur une route verglacée et bosselée. Scénario plus probable du fait de la composition de la Terre et des interactions interplanétaires.
Maintenant, pour répondre à votre interrogation sur la formation de la Terre, les astronomes ne disposent que de théories pour en décrire le déroulement exact. Il est communément admis aujourd'hui que notre planète, comme beaucoup d'autres, s'est formée à partir de gaz et d'agrégats de poussière émanant essentiellement du Soleil, d'abord une masse magmatique en fusion, puis refroidissant peu à peu pour former la croûte. Mais une bonne partie du manteau intérieur, à partir de 30-50 kms de profondeur, jusqu'au noyau, reste liquide.
Pour ce qui est de la rotation synchrone Terre-Lune, on constate bien un ralentissement de la Terre, et dans quelques milliards d'années, un jour devrait finir par en durer 28 comme le cycle lunaire. Mais encore une fois, il suffit d'un "rien astronomique" comme Fukushima pour venir perturber cette mécanique ultra-sensible.
Bien cordialement,
Philo Pérenne