L'Evangile de Myriem de Nazareth , Marie

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Re: L'Evangile de Myriem de Nazareth , Marie

par Trinité » ven. 30 août 2019, 21:33

Quel beau message! :fleur:

Re: L'Evangile de Myriem de Nazareth , Marie

par zelie » ven. 30 août 2019, 18:06

Cher Trinité,
je vous remercie mais vous me surestimez, mais ça c'est parce que vous êtes gentil, je ne vais pas vous refaire! Mais Jésus souhaite l'exactitude, et l'exactitude, c'est que je sais peu. Et que la plupart des mes "frottements" avec les fêlés de la religion se sont fait à des moments où j'ai été prise au dépourvu.
Voyez-vous, je pense que la lecture, comme tout écrit, est langage donc discours, car un livre a pour but d'établir un lien, une complicité entre l'auteur et le lecteur, un lien autour du plaisir, du partage. Mais tout comme un discours politique, il y a un sens unique : un émetteur, qui farci son livre de tout ce qu'il lui passe par la tête, et un récepteur, bien en peine d'inverser l'échange.
Et cet aspect est généralisable, car au final, secte, livre, vidéos, discours, tout est communication, et dans bien des cas manipulation, à chaque fois qu'il y a un sens unique. C'est pour cela que si de nos jours tout est permis, tout n'est pas judicieux (1Co 10 : 23)

La question, même devant un discours qui nous prend au dépourvu, comme un Témoin de Jéhova qui cite la Bible et pas de bol ça tombe sur un verset qu'on ne connaît pas : c'est de constamment discerner, "jauger" la brique, la moindre idée, à la lumière de Dieu. C'est une attitude qui ne s'apprend pas d'une façon magistrale, qui s'apprend par l'engagement et la volonté d'être à l'écoute du message de Jésus.
Que me dit Dieu devant un raccoleur de secte? Que le Catholicisme est la religion qu'Il a institué, et son Pape le successeur de Pierre. A partir de là j'ai un argument pour arrêter de palabrer avec le diable, sans même aller plus loin dans les détails. On ne discute pas avec le diable.
Admettons que je ne connaisse pas cet argument : mais de naissance catholique, car nous sommes très nombreux à l'être, je peux prier pour discerner, ne m'engager à rien et prendre le temps de "peser" tranquillement cette pierre et de voir, dans le temps, et même beaucoup de temps, si finalement j'adhère à la secte. Etre simplement prudent, même si je ne connais rien à ma religion d'origine.
Admettons que ça aussi je ne le sache pas, que je ne sache rien et soit jeune et d'une naïveté désarmante : je peux me rappeler que Mamie, Maman (ou le JT, ou le journal, ou le prof) me disaient qu'elles n'aimaient pas ces gens, qu'ils ne lui inspiraient rien de bon, et à partir de là, refuser d'engager le dialogue. Ca s'appelle la fidélité, l'obéissance.
Ca élimine beaucoup de monde, et c'est ainsi, sur le dernier cas de figure, que j'ai commencé pour refuser de me laisser embarquer (et pas que dans les sectes).

Certes, les sectes ça marche quand même, comme les livres ou les vidéos qui petits pas par petits pas affadissent l'évangile et nous en détournent, parc qu'il y aura toujours une quelconque anecdote plus "fun", plus accessible, etc.
Mais si tout nous attire, tout nous plaît, si devant un discours (sectaire, politique, etc) on se dit "allez, j'écoute, je lis, juste pour savoir, pour voir", il faut qu'on se pose des questions : apprends-t-on la prudence ainsi? La résignation, l'abandon de notre volonté à celle de Dieu? Fait-on passer Dieu en premier? En clair, qui aime-t-on : soit ou Dieu?
Le tout étant que la société de nos jours est construite sur le tout-plaisir et l'illusion de la toute-puissance pour mieux nous faire un troisième trou quelque part; nous baignons constamment dans un monde qui rejette voire périme le questionnement juste ci-dessus et les vertus énoncées plus haut (soulignées). On se retrouve alors, chrétien, à nager à contre-courant.
Et c'est cela, de nos jours témoigner, être chrétien : c'est nager à contre-courant d'une somme incroyable de choses, et nager dans le sens du courant pour tout ce qui relève de la protection, de la solidarité, etc.
Ne jamais oublier qu'être chrétien, c'est aimer, mais à la suite du Christ, pas sur n'importe quel mode. Suivre Jésus, c'est renoncer à pas mal de choses par amour, c'est trier, c'est faire des sacrifices par amour, comme de ne pas lire un livre qui le blesse, ou ne pas écouter une offre alléchante mais hors des clous de l'église, ou ne pas souscrire à un discours politique réconfortant mais dépourvu de solidarité. Suivre Jésus, c'est une attitude, qui se diffuse à tous les aspects de notre vie, jusqu'à l'application pour le moindre détail, pour ranger un stylo, achever un travail, sourire et lâcher ce qu'on fait pour aider son enfant, garder son sang froid quoi qu'il arrive, bref...

Ce n'est pas parce que l'Eglise a dit ou n'a pas dit qu'on peut lire un livre qu'on peut le lire ou non. C'est parce qu'on aime Jésus plus que tout et que dans la moindre de nos décisions, nous ne souhaitons qu'une chose : que Lui soit heureux de notre choix.
Ce n'est pas parce qu'une secte est dangereuse qu'on doit lui tourner le dos : c'est parce qu'on aime tellement Jésus qu'on ne veut suivre que lui, comme quand un couple s'aime tellement qu'ils ne peuvent imaginer une troisième personne entre eux.
Ce n'est pas parce qu'un parti politique est raciste ou mou du bulbe qu'on doit rejeter son discours : c'est parce que le seul discours qu'on cautionne, c'est celui de notre seul Amour, le Christ.
On n'a pas besoin d'être très malin ni si expert en bible pour cela. On a juste besoin de s'unir dans la prière la plus simple à Jésus et de rester uni à Lui ; car à partir de là, c'est Lui qui détourne les balles.

Re: L'Evangile de Myriem de Nazareth , Marie

par Trinité » mer. 28 août 2019, 20:40

Chère Zélie,

J'entends bien ce que vous dites, mais le commun des catholiques n'a pas votre érudition en ce qui concerne la Bible!
Le problème basique vient de là à mon avis, car la récupération se fait à tous les niveaux et si l'on a pas la connaissance, un moment ou l'autre on est piégé par des personnes qui interprètent les écrits et sont plus instruites que vous dans ce domaine!
Il est vrai que la "foi" peut nous sauver, mais il faut quelle soit solide, et le doute peut vite entrer insidieusement.

Re: L'Evangile de Myriem de Nazareth , Marie

par zelie » mer. 28 août 2019, 10:52

Comme vous dites, comme vous dites... et ce n'est pas la seule!

Des catholiques qui sont devenus témoins de Jéhova, des catholiques qui par le mariage sont devenus chrétiens évangéliques, des New Age convaincus d'avoir trouvé des traces d'un graal imaginaire que l'Eglise étoufferait, pfft... Ces cas que je cite ne sont même pas des cas uniques, j'en connais plusieurs de chaque...
Ce sont des personnes qui se disent chrétiennes, croyantes en Dieu, et même, qui me donnent la nette impression d'avoir une soif authentique de l'amour de Dieu, et qui aiment Dieu de tout leur coeur, le prient, le chantent, en parlent tout le temps... et à coté de ça, sont pleines de questions irrésolvables et d'une profonde tristesse. C'est ça, ils sont tristes. Tristes dans le sens de l'absence de la joie primordiale.

Un jour que je lisais l'évangile dans un parc, une femme ex-catholique, témoin de Jéhova est venue s'asseoir à coté de moi, et s'est mise à me parler. De la non-virginité de Marie, et que c'était écrit dans la Bible qu'elle n'était pas vierge, qu'elle avait eu d'autres enfants, que je ne sais quoi. Tant qu'elle a été silencieuse, je n'ai rient noté sur elle. Dès qu'elle s'est mise à dénigrer Marie, je l'ai trouvée bien inquiète, bien peu apaisée.
Comme j'étais en mode porc-épic, à ses questions j'ai répondu que pour moi elle était vierge, et que même si elle arrivait à me prouver le contraire, je m'en foutais comme de la dernière date de l'apocalypse. Vierge elle resterait.
Du coup elle a tourné les talons.
Mais ça m'a interpellée, cette espèce d'angoisse diffuse de cette personne. Elle ne m'a pas dit comment de catholique elle est devenue témoin, mais ça se devine aisément; un jour, une personne a eu assez d'ascendant sur elle pour l'embarquer dans le brouillard. Une énième âme qui sous prétexte que les curés ceci ou cela, ou que l'Eglise est "rigide" ou je ne sais quoi, a renoncé à un royaume pour un plat de lentilles.
Comme tous ces gens qui réinventent la Bible par prosélytisme, qui vous citent n'importe quoi avec n'importe quelle référence. A part que comme je connaissais la référence, je les renvoyais à un principe de réalité aussi sec.
A chaque fois qu'une de ces personnes s'aperçoit qu'il a affaire à quelqu'un qui connait bien la bible ou sa religion, il tourne les talons comme s'il fuyait. J'ai vu des personnes se faire cuisiner des dizaines de minutes, mais moi, en 10 secondes on me lâche aussi sec, et ça aussi à force ça m'a interpellée. Car cela signifie que ce prosélytisme-là, en fait, c'est de la prédation; on n'appelle pas tout le monde, on sélectionne les manipulables qui entrent dans les critères de futures vaches à lait ou futurs adeptes faibles faciles à mettre sous emprise et à leur faire faire n'importe quoi. C'est criant la rapidité du tournage de talon dès qu'on a du bec.
Une fois, des saints et saintes des derniers jours m'ont abordée. J'ai bien vu qu'une pauvre jeune fille, de 19 ans, était chaperonnée dans cet exercice par une femme (très décidée) d'une quarantaine d'années; ça m'a écoeurée. A l'époque, je devais avoir dans les 22-23 ans, et j'ai immédiatement attaqué sur deux fronts: à la jeune fille, je lui ai demandé si elle était vraiment épanouie dans ce qu'elle faisait, si c'est ce qu'elle voulait faire toute sa vie, si elle n'avait pas soif de rentrer chez elle, et à la vieille je lui ai coupé la parole sans ménagement en lui intimant l'ordre de laisser parler et réfléchir sa jeune acolyte, j'ai même été dure. Et ça a marché, j'ai eu l'impression que la jeune fille s'interrogeait, et que la femme mûre était en rage contenue. Au moins que la jeune comprenne que la plus âgée n'a aucun droit sur elle, qu'elle a le droit de s'en aller et surtout, que la femme mûre n'a pas tous les pouvoirs sur elle, qu'elle peut reprendre le pouvoir.
Tout ça et bien d'autres histoires convergent vers la sensation que les personnes d'origine catholiques abandonnent tellement leur foi qu'ils en perdent leurs racines , leur identité et ensuite errent au gré de la malchance plus ou moins forte... Ces gens sont profondément malheureux, ça se voit, ça suent par tous leurs pores.
La femme qui attaquait Marie, ne cessait de répéter "mais il est écrit que Jésus a des frères et des soeurs", et elle disait cela comme si elle avait dit : "prouvez-moi le contraire que je puisse échapper à ceux à qui je n'ai pas su résister faute d'argument, faute de connaître ma foi, ma foi catholique que je regrette tellement" (elle me disait "oui, mais avant, avant, j'étais catholique" avec une respiration dénouée, un regret du bon temps). Et en même temps prisonnière de ce qu'elle tenait pour une preuve, une évidence. Lui dire que Dieu est tout-puissant, que rien ne Lui est impossible, lui parler de l'impossiblité pour un Dieu parfait de s'incarner dans un corps non-immaculé, car la tâche même est signature démoniaque? Lui dire plus simplement qu'à l'époque, tous les cousins étaient des frères et des soeurs, parce que c'était culturel, tout comme ça l'est encore aujourd'hui dans certaines cultures? Mais son inculture catholique était telle que quel que soit l'argument, il ne s'incarnait plus en elle pour perdurer et prendre corps en elle, comme si quoi que je lui ai dit, elle n'aurait pas pu ensuite le ressortir à qui de droit pour se libérer des chaînes que de guerre lasse elle avait acceptées... Je ne pouvais que prier pour elle, ou trouver une combine pour la retenir et l'inscrire à un cours de catéchisme pour adultes, ou l'amener au prêtre, je ne sais; il aurait fallu que je lui parle des mois entiers pour démonter une à une les inepties dont on l'avait farcie jusqu'à son dernier brin d'ADN. C'est terrible de voir des gens en perte de soi à ce point, mais hélas, ça résonnerait presque comme une allégorie de toute une société, qui a force de semer, un jour récoltera...

Et c'est vrai aussi que les New Age, c'est encore autre chose; ils portent en eux une image personnelle et complètement fabriquée sur mesure de Dieu. Dieu, pour eux, n'est pas : il est uniquement la projection de ce qui les arrange, dans un mélange qui augmente synergiquement en confusion et en accumulation de connaissances, car ce sont des portes trouées ; tout entre, tout sort, et ils ont toujours raison. Parlez leur des anges, pas de problèmes, ils en connaissent tellement qu'ils "communiquent" même avec eux, parlez-leur de Jésus, ils connaissent les apocryphes et toutes les superstitions possibles et rejettent les évangiles officiels. C'est simple, le New Age, c'est l'accumulation de tout ce qui peut circuler sur internet sur Dieu et son royaume, à l'exception de tout ce qui est orthodoxe. C'est la version humaine, mythique et mystifiée de l'idée d'un Dieu-Amour et d'un monde surnaturel cloisonné comme un abcès. C'est l'amalgame de tous les délires, et ces délires brillent d'autant plus qu'ils vont loin dans le délire. Leurs adeptes sont médusés, éblouis, heureux de l'être, et totalement inconscients de leur hypnose. Ca finit que ça va vraiment loin.
Rien ne suscite vraiment leur opposition, mais rien ne suscite non plus leur critiques et leur réflexion : ils sont l'acmé du relativisme. Des horizontaux.

Re: L'Evangile de Myriem de Nazareth , Marie

par Cinci » lun. 26 août 2019, 18:11

Zélie :

On n'imagine pas l'empreinte et le mal que cela peut créer dans l'esprit de gens malformés et influençables. Une amie proche, très chrétienne et autrefois très pratiquante, a abandonné la foi après la mort de sa soeur, ressuscitant dans ce deuil un conflit non résolu avec son père. Pourtant, avant cela, c'était laudes et vêpres, messe et prière. Du coup, se sentant coincée entre rejeter Dieu mais ne le pouvant logiquement pas au vu de sa formation catholique, elle n'est pas devenue athée, mais est devenue influençable à toutes les c.....ries New Age.
Ben tiens !

Re: L'Evangile de Myriem de Nazareth , Marie

par Cinci » lun. 26 août 2019, 18:06

En phase, Trinité ! Je suis d'accord avec vos dernières observations.

S'il est possible de tout lire alors il est sûr aussi que tout n'est pas profitable. Moi, je suis sûr que l'oeuvre de Marek Halter se serait retrouvée vite fait dans la liste de l'abbé Sagehomme. "A l'index !"

:)

Re: L'Evangile de Myriem de Nazareth , Marie

par Trinité » lun. 26 août 2019, 9:52

Comme quoi j'avais lancé sur un autre fil "Peut-on lire tout et n'importe quoi" ;)

J'avoue que je suis allé au bout, mais si l'on est pas fort dans sa foi, je pense que ce genre de roman peut-être dangereux!

Heureusement que je n'ai pas lu cela il y a 5 ans!

Re: L'Evangile de Myriem de Nazareth , Marie

par zelie » lun. 26 août 2019, 8:06

Faut il être sourd et aveugle pour ne pas comprendre que se livre se fout de la gueule des chrétiens ?!
Que l'auteur fasse donc une fiction sur Mahomet s'il a des couilles.
Les musulmans eux défendront leur héros alors que nous on qualifie ça de roman donc c'est pas grave...
Chrétiens tièdes nous serons vomis !
Je ne le dirais pas comme ça, mais j'avoue, Pathos, vous avez raison, il y a de ça... Cinci a raison d'en tirer un parallèle avec Dan Brown ou Messadié, le premier parce que pas mal de monde a pris les anecdotes romanesques du Da Vinci Code pour la réalité, pour la véritable version de la bible, à tel point que les médias s'en sont fait l'écho à l'époque. La version Jésus amoureux de Marie de Magdala a la vie durable, et pas mal de personnes sont venues me poser des questions suite à ce film, (toujours déçues que je n'aille pas du tout dans le sens du film au passage); je me demande si cette fiction ne date pas du film de 1988 de Scorcese, La dernière tentation du Christ...? Toujours est-il qu'il faut toujours la démonter auprès de pas mal de monde, tout comme l'idée que Joseph était marié avant Marie, très vieux lors du mariage, voire qu'il était polygame (ce qui au passage est contredit par Marie D'Agréda, (17ème siècle, religieuse espagnole), Maria-Cecilia Baij (religieuse du 18 ème siècle, Italie) et Maria Valtorta (Tiers-Ordres des Servites de Marie, 20 ème siècle), qui comme on pourra aisément le noter auraient bien du mal à être complices l'une des autres, auxquelles s'ajoutent les évangiles, et ce n'est pas parce qu'ils ne disent mot qu'ils consentent à toutes sortes de spéculations.
Le deuxième auteur, Messadié, je crois bien que c'est celui-là, a décrit un Jésus ivrogne, et autres joyeusetés, qui ont été prises pour vérité scientifique et ont donné des cours d'histoire à des élèves d'école primaire assez surprenants... Ce qui ne devrait pas étonner outre mesure; prenez un mythe et un professeur fondamentalement anti-ce mythe là, il va se faire un plaisir de dénicher une source qui va faire s'effondrer le mythe, persuadé qu'ainsi, il "sauve une génération d'une gabegie d'un autre temps"....!


En outre, Marek Halter a la réputation, et même un peu plus que la réputation, d'avoir une imagination débordante dans le mensonge, particulièrement dans la réécriture de sa propre vie. Comme si son talent l'emportait un peu loin parfois... C'est surement un auteur intéressant, mais controversé et d'un profil de personnalité assez singulier...

Le fait est qu'un tel livre peut largement faire le lit d'une Vierge Marie à l'opposé de la réalité et vide de la vacuité même de toute grâce, un portrait qui nous coupe incroyablement de la splendeur de l'action de Dieu en elle. Comme des films précédemment.
Je me rappelle d'une époque où estimant ne rien connaître à la figure de Marie, je me suis tournée vers des bouquins qui parlaient d'elle pour apprendre à la connaître, et ce que j'ai découvert était bien loin du peu que le catéchisme m'en avait montré. Ce fut un beau voyage, mais si au lieu de ça, j'étais tombée sur ce livre, ensuite, aurais-je été aussi touchée par une Marie à l'opposé, une Marie tellement empreinte de prière, de renoncement, d'exactitude dans l'abandon à la Sainte Providence, dans l'obéissance, qui apparaît bien moins incarnée quand on en a une image aussi matérialiste, aussi engluée dans les méandres hormonaux et patriarcaux de l'époque décrite?

Quels contresens aussi sur Nicodème, sur Joseph d'Arimathie, sur Barrabas, sur les Esséniens.... ça fait même mal de lire le résumé de Trinité. On a l'impression de quelqu'un qui a mélangé les cartes à dessein, pas forcément d'un auteur qui aurait manqué d'aboutissement dans ses recherches préliminaires, mais qui aurait volontairement brouillé les pistes pour jouer sur le "bankable" , quitte à abandonner son lecteur non averti dans un labyrinthe mortel...

On n'imagine pas l'empreinte et le mal que cela peut créer dans l'esprit de gens malformés et influençables. Une amie proche, très chrétienne et autrefois très pratiquante, a abandonné la foi après la mort de sa soeur, ressuscitant dans ce deuil un conflit non résolu avec son père. Pourtant, avant cela, c'était laudes et vêpres, messe et prière. Du coup, se sentant coincée entre rejeter Dieu mais ne le pouvant logiquement pas au vu de sa formation catholique, elle n'est pas devenue athée, mais est devenue influençable à toutes les c.....ries New Age.
C'était désespérant de la voir faire :
une fois, je lui ai parlé pendant tout un après-midi de l'action de Pie XII pendant la guerre, de la figure de Marie et de Jésus, et à la fin elle m'a dit en substance ; "oui, je te crois, toi, parce que tu ne cherches pas à tout expliquer, à m'emprisonner par des arguments biaisés, et donc Jésus est bien etc... et Marie est bien vierge etc..." Je respire un coup, en me disant qu'enfin elle va pouvoir méditer sur une base plus saine et petit à petit faire la part des choses entre sa religion et sa famille. Sur ce, le téléphone sonne et une de ses amies lui dit qu'elle vient de trouver (sur internet!) le dernier truc New Age comme quoi Jésus était essénien... (image qui a aussi un longue vie dans l'idée de pas mal de monde!) . Toute émoustillée, elle s'est précipitée chez la copine pour absorber comme une éponge la énième bêtise. Alors, certes, tout le monde va me dire que mon amie n'était pas la plus fûtée... quoique hautement diplômée tout de même. Mais elle est représentative d'une population avide de sensationnel et d'immédiateté parce qu'elle est déconnectée de la soif profonde de Dieu, elle est en pleine confusion entre le besoin fondamental de structurer un sens à sa vie spirituelle et la satisfaction la plus rapide de ce besoin pour ne pas affronter la part d'angoisse qu'il pourrait porter. Les gens comme elle, ils sont des millions.
Comment alors se satisfaire d'un roman aussi déviant sur tant de points de doctrine, qui a son tour et immanquablement, rencontrera un public qui le prendra pour parole d'évangile pour ne pas avoir à faire l'effort rebutant de se frotter à un véritable Evangile?
Comment, même en accordant à Halter le bénéfice du doute sur ses intentions, peut-être pas aussi anti-chrétiennes primaires que le soupçonne Pathos, en rester à ne rien faire, à ne pas réagir en témoignant de notre foi?

Re: L'Evangile de Myriem de Nazareth , Marie .

par Pathos » lun. 26 août 2019, 0:04

Fée Violine,
Pensez vous qu'un tel portrait plaise à notre Mère du Ciel même si c'est un roman ?
Ça m'étonnerait fort que l'auteur prenne autant de liberté dévalorisantes avec des personnages de l'ancien testament dans ses précédents ouvrages. Quoique le titre "Betsabée - Éloge de l'adultère" si c'est pas racoleur...
Ce que raconte Trinité est à la limite du blasphème et devrait vous outrer :
Marie en conivence avec Barabbas !
Joseph père de 5 enfants !
Faut il être sourd et aveugle pour ne pas comprendre que ce livre se fout de la gueule des chrétiens ?!
Que l'auteur fasse donc une fiction sur Mahomet s'il a des couilles.
Les musulmans eux défendront leur héros alors que nous on qualifie ça de roman donc c'est pas grave...
Chrétiens tièdes nous serons vomis !

Re: L'Evangile de Myriem de Nazareth , Marie .

par Fée Violine » dim. 25 août 2019, 22:55

Bref : c'est un roman !
Je ne comprends pas les commentaires méfiants de ceux qui soupçonnent l'auteur de vouloir dénigrer le christianisme ou je ne sais quoi.
Ce sont les chrétiens ou ex-chrétiens qui disent du mal du christianisme. Marek Halter, lui, n'a rien à voir avec le christianisme. Il est juif. Il fait des romans sur divers personnages bibliques : Sara, Tsippora, Bethsabée, la reine de Saba...
Il ne fait pas de théories tortueuses style Dan Brown, il raconte juste des histoires.

Évidemment, pour nous ça fait bizarre de voir Marie dans une histoire pareille !

Re: L'Evangile de Myriem de Nazareth , Marie .

par Trinité » dim. 25 août 2019, 21:19

Je ne résiste pas à l'envie de vous faire un petit résumé vraiment très succin du roman. :)

En fait, l'histoire se déroule depuis l'enfance de Myriem (Marie) jusqu'à la naissance de Jésus.
On évoque au départ la vie de Marie avec son père Joachim (charpentier) et sa mère Anne, les mercenaires d'Hérode travaillant pour les Romains font des incursions dans les villages pour piller et embaucher de force les enfants mâles .
A la suite d'un passage des mercenaires, Marie découvre chez elle Barrabas recherché, car auteur avec sa bande d'agressions sur les mercenaires et les Romains.
Elle le cache et le sauve.
Plus tard son père Joachim intervient pour défendre une pauvre femme des mercenaires , il est emmené captif et destiné à être crucifié.
Marie part à la recherche de Barrabas à Sepphoris, dans les bas quartier elle rencontre un garçon de sa bande (Abdias) qui le conduit à lui.
Elle lui demande d'intervenir pour libérer son père de la crucifixion avec Abdias , Barabbas et sa bande monte un plan pour détacher à la faveur de la nuit Joachim de la croix.
Abdias le détache , joachim est très reconnaissant envers Abdias et Barabbas. Abdias s'éprend de Marie il semblerait que Barabbas ait des sentiments également pour elle.
Toute cette relation est Platonique, cependant il semblerait que Marie ait des sentiments pour Abdias.
Marie n'est pas d'accord sur la façon de procéder de Barrabas et d'Abdias par la violence, elle parle du Messie le libérateur d'Israël qui doit naître d'une femme d'après les écritures;
A la suite d'un combat Abdias est gravement blessé, Marie le transporte en char avec Barabbas à Joseph d'Arimathie chef des Esséniens et réputé pour faire des guérisons miraculeuses, Abdias décède à l'arrivée. Joseph d'Arimathie ne peut rien faire, Marie est inconsolable !
Elle reste chez les Esséniens chez qui elle connait Mariamme (sans doute Marie de Magdala) et se lie d'amitié avec elle.
Elle revient chez son père Joachim qui se cache chez Yossef (St Joseph) et son épouse mère de 5 enfants. Yossef est également charpentier et Joachim recherché, travaille incognito chez lui.
la mère de Marie, Annah (Anne) décède, la femme de Yossef décède également.
Barrabas réapparait, ils organisent chez Yossef une réunion pour renverser Hérode le tyran, à cette réunion est convié: Yossef , Joachim, Barrabas, Nicodème (le pharisien, tout le monde se méfie de lui...) joseph d'Arimathie.
Il n'en sort rien , personne n'est du même avis!
Barrabas demande Marie en mariage à Joachim qui accepte, mais Marie refuse, elle lui dit qu'elle l'aime bien , mais ce n'est pas sa destiné !
Joachim ne comprend pas le refus de Marie, celle-ci passe des nuits entières dehors à méditer et un jour elle apprend à son père Joachim quelle est enceinte ( a aucun moment il n'est fait état de l'annonciation et de l'Esprit Saint...), celui-ci rentre dans une colère noire et demande qui est le père, il accuse à tour de rôle Barrabas et Yossef qui récusent tous les deux vivement l'accusation!
Yossef (St Joseph) et ses 5 enfants veuf, accepte Marie comme épouse, sans cela elle sera lapidé ...
Ils partent à Nazareth et se font enregistré par les Romains qui leur donne de nouveaux noms:

Myriem (Marie) Mariamme (Marie) Yossef (Joseph)

Jésus nait à Bethléem !


C'est bourré d'intrigue cette histoire et peu ressemblant à la réalité!

Re: L'Evangile de Myriem de Nazareth , Marie .

par Cinci » dim. 25 août 2019, 14:32

Bonjour Trinité,

On dirait encore l'un de ces romans à la Dan Brown ou à la Gérald Messadié. Des longs pastiches de littérature apocryphe et recyclant au passage une hérésie ou une autre : je ne vois pas du tout l'intérêt de l'exercice pour ma part.

Dans cet extrait qui est bien court, l'extrait a beau être limité que l'on percevrait déjà les préventions de l'auteur à l'encontre de la foi catholique, me semble-t-il cf. Cohorte romaine procédant à l'arrestation de Jésus, désacralisation du personnage de Marie, évacuation de la résurrection. Un travail de sape sournois, comme le suggère si bien Pathos.

Il est possible que l'auteur soit bien coté dans le beau monde des communications en France ou en Europe. Jusqu'à quel point, je ne saurais dire. En tout cas, il aurait au moins le profil pour plaire à une certaine intelligentsia, Marek Halter, surtout s'Il tape en même temps dans toutes les veines qui peuvent faire plaisir au monde actuellement (féminisme, anti-catholicisme traditionnel, ouverture large sur le spirituel et l'inter-religieux, etc.) Bref, rien qu'à voir ce que je vois, j'ai déjà plusieurs préjugés sur la valeur de l'oeuvre. Et je ne serai pas tenté d'aller vérifier plus loin.

:)

Re: L'Evangile de Myriem de Nazareth , Marie .

par Pathos » sam. 24 août 2019, 22:54

Toujours un travail de sape sournois : la mère de Jésus était une femme courageuse mais une femme comme une autre ; voilà ce que retiendront les lecteurs lambda.

Re: L'Evangile de Myriem de Nazareth , Marie .

par Jean-Mic » sam. 24 août 2019, 17:39

La lecture de Marek Halter est toujours un régal, avec ce mélange d'érudition historique, de mémoire et de tradition judaïque, de belle langue, et les thèses parfois déconcertantes de l'auteur. Ce n'est qu'une fiction, mais une bien belle fiction. :) :oui:

Re: L'Evangile de Myriem de Nazareth , Marie .

par Pathos » sam. 24 août 2019, 16:43

Rien que l'auteur ça ne présage rien de très catholique...
Lisez plutôt la cité Mystique de Dieu par Marie d'Agréda vous aurez la vraie vie intégrale de nôtre très sainte mère.
C'est comment dire...beaucoup plus spectaculaire..

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