par Cinci » ven. 16 mars 2018, 17:03
(suite du feuilleton)
La mort d'Anna
C'était une journée ensoleillée, splendide. La rue retentissait des jeux d'enfants. Ici au moins les rires couvaient le bruit des armées en marche. Quand soudain le monde tomba en miettes. Un seul crie tua le rire. C'était Jackie. Je me retournai à temps pour la rattraper comme elle se précipitait sur moi. Son visage était un masque livide de terreur.
"Fynn ! Mon Dieu. C'est Anna. Elle est morte ! Elle est morte !"
Ses ongles me rentraient dans la chair des épaules. Une vague de peur, glacée, passa sur moi. Je descendis la rue en courant. Anna gisait sur la rambarde, agrippant de ses mains le sommet du mur. Je la soulevai dans mes bras. Ses yeux se rétrécirent sous le coup de la douleur.
"J'ai glissé de l'arbre, murmura-t-elle.
- D'accord, Pitch'. Tiens bon. Je m'occupe de toi."
Et tout à coup une terrible nausée me saisit. Du coin de l'oeil j'avais vu quelque chose, une chose qui me parut, par une étrange distorsion, plus horrible encore que l'enfant blessée que j'avais dans mes bras. Sa chute avait cassé le sommet d'un balustre. Moignon de fer brisé. Quelques années plus tôt, personne ne l'avait vu, et maintenant il crevait les yeux. Le moignon métallique, les montagnes cristallines rougissaient à présent de honte, de dégoût, du rôle qu'ils avaient ici tenu.
Je transportai Anna à la maison et la couchai dans son lit. Le médecin vint la panser et me laissa seul avec elle.
Je lui tenais les mains, scrutais son visage. La souffrance qui la faisait ciller céda sous le sourire qui, lentement, envahit ses traits. Le sourire triomphait. La souffrance s'était retranchée quelque part à l'intérieur. Dieu merci, elle guérirait. Dieu merci.
"Fynn, Princesse va bien ? chuchota Anna.
- Très bien, répondis-je. Je n'en savais bougre rien.
"Elle était dans l'arbre, elle pouvait pas redescendre. Moi, j'ai glissé, dit Anna.
- Elle va bien.
- Elle avait très peur. C'est un tout petit chaton.
- Elle va très bien, très bien. Repose-toi. Je reste avec toi. N'aie pas peur, dis-je à Anna.
J'ai pas peur, Fynn. J'ai pas peur.
- Dors, Pitch'. Dors un petit peu. Je suis là.
Ses yeux se fermèrent et elle s'endormit. Elle guérirait. Je le savais au fond de moi-même. Pendant deux jours, le sentiment que tout allait s'arranger domina ma peur. Son sourire, ses conversations passionnées au sujet de Mister God me le confirmaient. En moi l'angoisse se dénouait. J'étais à la fenêtre quand elle m'appela :
"Fynn !"
- Oui, Pitch, qu'est-ce que tu veux ? J'allai à elle.
"Fynn, c'est comme si je me retournais à l'envers !" Elle semblait frappée d'un immense étonnement.
Une poignée glacée m'aggripa le coeur et le serra. Je me souvins de Mémé Harding.
"Pitch ..." ma voix était trop forte "Pitch', réponds-moi !"
Son regard réapparut. Elle sourit. Je courus à la fenêtre, l'ouvris. Cory était dehors.
"Va chercher le docteur, vite."
Elle fit oui de la tête et parti en courant. D'un seul coup, je sus ce qui allait arriver. Je retournai à Anna. Ce n'était pas le moment de pleurer. Ce n'est jamais le moment. Autour de mon coeur, le froid gelait mes larmes. Je pris la main d'Anna. Dans mon esprit tournait l'idée que "quoi que vous demandiez en mon nom ..." Je demandai, je suppliai.
"Fynn, murmura-t-elle, le sourire l'illuminant, Fynn, je t'aime.
- Moi aussi, je t'aime, Pitch'
- Fynn, j'parie que Mister God n'laissera entre au Ciel à cause de ça.
- Tu parles, je parie qu'il t'attend.
J'aurais voulu en dire plus, beaucoup plus, mais elle n'écoutait plus. Il ne restait d'elle que son sourire.
Les jours se consumèrent comme des cierges, le temps fondit, coula et se figea en caillots hideux et vains. Deux jours après l'enterrement, je retrouvai le sac à semences d'Anna. Au moins, cela m'occupa. J'allai au cimetière et m'y attardai un peu. Cela aggravait les choses, elles étaient plus vides encore. Si seulement j'avais été plus près d'elle ce jour-là ... si seulement j'avais su ce qu'elle faisait ... si seulement ... si seulement ... Je vidai les graines sur la terre nouvellement fouillée et jetai la sacoche loin de moi.
J'aurais voulu haïr Dieu, le bannir de mon univers, mais il ne voulait pas. Je le trouvais plus réel, étrangement plus réel qu'avant. La haine ne venait pas, mais le mépris. Dieu était un crétin, un pauvre type. Il aurait pu sauver Anna, mais rien. Il avait laissé faire la pire absurdité. Cette enfant, cette merveilleuse enfant, cueillie, coupée, retranchée, alors qu'elle n'avait même pas huit ans ... et juste au moment où ... Saloperie !
[...]
Les années de guerre m'arrachèrent à l'East End. La guerre traîna ses bottes sanglantes sur la face du monde jusqu'à la fin de l'accès de folie. Des milliers d'autres enfants étaient morts, des milliers mutilés, sans foyers. La démence guerrière se métamorphosa en folie victorieuse. La Victoire ? Cette nuit-là, je me saoulai à mort. Meilleure manière de s'évader.
On m'avait donné, quelque temps auparavant, un paquet de livres, mais je ne les avais même pas déballés. A quoi bon ? Je me sentais désoeuvré, encombré de moi-même. Ils n'avaient pas l'air bien intéressants. Rien n'avait l'air bien intéressant. Je feuilletai, et ne retins la page qu'en tombant sur le nom de Coleridge. Pour moi, c'était un très grand poète. Je lus :
"J'adhère d'une foi entière à la théorie d'Aristote selon laquelle la poésie, en tant que poésie, est essentiellement idéale, elle échappe et se soustrait à tout ce qui est accidentel, c'est à dire ..."
Je revins quelques pages en arrière et me remis à lire. Voici qu'entre les lignes réapparaissaient le vieux Woody.
"Le procédé du mécanisme poétique est illustré par Coleridge à l'aide des vers suivants :
C'est ainsi que, des particulières,
Par abstraction, elle monte aux essences,
Qui, déguisées de mille noms et manières,
En nos esprits s'insinuent par les sens.
Je nous revoyais : le vieux Woody, Bill le forçat, Anna et moi. Quelques lignes plus loin, un mot m.accrocha l'oeil, le mot "violence".
"Le jeune poète, dit Goethe, doit se faire une sorte de violence pour échapper à la banale idée générale. Sans doute est-ce difficile, mais c'est l'art même de la vie."
Voilà que les choses prenaient un sens, tout se mettait en place. Ce qui se produisait en moi me donnait envie de pleurer et, pour la première fois depuis longtemps, je pleurai. Les nuages semblaient s'écarter. Une idée, doucement, entrait dans ma tête. On n'avait pas coupé court à la vie d'Anna; loin de là, elle était pleine, parfaitement accomplie.
Le lendemain, je retournai au cimetière. Je mis du temps à retrouver la tombe. Je me souvenais qu'elle était tout au fond, qu'il n'y avait pas de pierre tombale, mais une simple croix de bois avec un nom dessus : Anna. Au bout d'une heure, je la trouvai. J'étais venu dans une sensation de paix, comme si, le livre refermé, l'histoire avait été celle d'un triomphe. Mais je ne m.attendis pas à ce que je vis. C'était là. La petite croix penchée, comme un peu saoule, sa peinture écaillée, et le nom : Anna.
J'aurais voulu rire, mais ça ne se fait pas dans un cimetière. Non seulement j'aurais voulu, mais je ne pus m'en empêcher. Je ne pouvais me contenir. Les larmes me coulaient sur les joues.
"D'accord, Mister God, dis-je en riant toujours, je suis convaincu. Bon vieux Mister God. Vous êtes quelque fois un peu lambin, mais pour finir, vous réussissez quand même pas mal. "
La tombe d'Anna était un tapis rutilant de coquelicots. Derrière, il y avait des lupins. Deux arbres se penchaient l'un vers l'autre pour chuchoter, et une famille de souris courait dans l'herbe haute. Anna était bien chez elle. Elle n'aurait pas eu besoin d'une stèle. Que lui apporterait un fourmillion de tonnes de marbre fin ? Je restai encore un peu, puis je lui dis au revoir, pour la première fois depuis cinq ans.
En retournant la grille principale, je croisai des légions d'angelots, de chérubins de pierre [...] Quant à l'ange de quatre mètres, après tant d'années, il essayait toujours de déposer sa gerbe de fleurs de marbre.
"Salut, mon pote ! lui fis-je. Tu n'y arrivera pas, tu sais."
En repoussant la grille, je criai dans le cimetière :
- La réponse est "Au milieu de moi !"
Un frisson me parcourut l'échine. J'avais cru entendre sa voix dire :
De quoi est-ce la réponse, Fynn ?
- Facile. La question est : Où est Anna ?
Je l'avais retrouvée. Au milieu de moi.
Et j'étais sûr que, quelque part, Anna et Mister God riaient aux éclats.
Quand je mourrai
(par Anna)
Quand je mourrai,
Je ferai ça moi-même.
Personne à ma place,
Quand je serai prête,
Je dirai :
Fynn, redresse-moi.
Et je rirai
De joie
Si je retombe,
C'est que je suis morte.
(suite du feuilleton)
La mort d'Anna
C'était une journée ensoleillée, splendide. La rue retentissait des jeux d'enfants. Ici au moins les rires couvaient le bruit des armées en marche. Quand soudain le monde tomba en miettes. Un seul crie tua le rire. C'était Jackie. Je me retournai à temps pour la rattraper comme elle se précipitait sur moi. Son visage était un masque livide de terreur.
"Fynn ! Mon Dieu. C'est Anna. Elle est morte ! Elle est morte !"
Ses ongles me rentraient dans la chair des épaules. Une vague de peur, glacée, passa sur moi. Je descendis la rue en courant. Anna gisait sur la rambarde, agrippant de ses mains le sommet du mur. Je la soulevai dans mes bras. Ses yeux se rétrécirent sous le coup de la douleur.
"J'ai glissé de l'arbre, murmura-t-elle.
- D'accord, Pitch'. Tiens bon. Je m'occupe de toi."
Et tout à coup une terrible nausée me saisit. Du coin de l'oeil j'avais vu quelque chose, une chose qui me parut, par une étrange distorsion, plus horrible encore que l'enfant blessée que j'avais dans mes bras. Sa chute avait cassé le sommet d'un balustre. Moignon de fer brisé. Quelques années plus tôt, personne ne l'avait vu, et maintenant il crevait les yeux. Le moignon métallique, les montagnes cristallines rougissaient à présent de honte, de dégoût, du rôle qu'ils avaient ici tenu.
Je transportai Anna à la maison et la couchai dans son lit. Le médecin vint la panser et me laissa seul avec elle.
Je lui tenais les mains, scrutais son visage. La souffrance qui la faisait ciller céda sous le sourire qui, lentement, envahit ses traits. Le sourire triomphait. La souffrance s'était retranchée quelque part à l'intérieur. Dieu merci, elle guérirait. Dieu merci.
"Fynn, Princesse va bien ? chuchota Anna.
- Très bien, répondis-je. Je n'en savais bougre rien.
"Elle était dans l'arbre, elle pouvait pas redescendre. Moi, j'ai glissé, dit Anna.
- Elle va bien.
- Elle avait très peur. C'est un tout petit chaton.
- Elle va très bien, très bien. Repose-toi. Je reste avec toi. N'aie pas peur, dis-je à Anna.
J'ai pas peur, Fynn. J'ai pas peur.
- Dors, Pitch'. Dors un petit peu. Je suis là.
Ses yeux se fermèrent et elle s'endormit. Elle guérirait. Je le savais au fond de moi-même. Pendant deux jours, le sentiment que tout allait s'arranger domina ma peur. Son sourire, ses conversations passionnées au sujet de Mister God me le confirmaient. En moi l'angoisse se dénouait. J'étais à la fenêtre quand elle m'appela :
"Fynn !"
- Oui, Pitch, qu'est-ce que tu veux ? J'allai à elle.
"Fynn, c'est comme si je me retournais à l'envers !" Elle semblait frappée d'un immense étonnement.
Une poignée glacée m'aggripa le coeur et le serra. Je me souvins de Mémé Harding.
"Pitch ..." ma voix était trop forte "Pitch', réponds-moi !"
Son regard réapparut. Elle sourit. Je courus à la fenêtre, l'ouvris. Cory était dehors.
"Va chercher le docteur, vite."
Elle fit oui de la tête et parti en courant. D'un seul coup, je sus ce qui allait arriver. Je retournai à Anna. Ce n'était pas le moment de pleurer. Ce n'est jamais le moment. Autour de mon coeur, le froid gelait mes larmes. Je pris la main d'Anna. Dans mon esprit tournait l'idée que "quoi que vous demandiez en mon nom ..." Je demandai, je suppliai.
"Fynn, murmura-t-elle, le sourire l'illuminant, Fynn, je t'aime.
- Moi aussi, je t'aime, Pitch'
- Fynn, j'parie que Mister God n'laissera entre au Ciel à cause de ça.
- Tu parles, je parie qu'il t'attend.
J'aurais voulu en dire plus, beaucoup plus, mais elle n'écoutait plus. Il ne restait d'elle que son sourire.
Les jours se consumèrent comme des cierges, le temps fondit, coula et se figea en caillots hideux et vains. Deux jours après l'enterrement, je retrouvai le sac à semences d'Anna. Au moins, cela m'occupa. J'allai au cimetière et m'y attardai un peu. Cela aggravait les choses, elles étaient plus vides encore. Si seulement j'avais été plus près d'elle ce jour-là ... si seulement j'avais su ce qu'elle faisait ... si seulement ... si seulement ... Je vidai les graines sur la terre nouvellement fouillée et jetai la sacoche loin de moi.
J'aurais voulu haïr Dieu, le bannir de mon univers, mais il ne voulait pas. Je le trouvais plus réel, étrangement plus réel qu'avant. La haine ne venait pas, mais le mépris. Dieu était un crétin, un pauvre type. Il aurait pu sauver Anna, mais rien. Il avait laissé faire la pire absurdité. Cette enfant, cette merveilleuse enfant, cueillie, coupée, retranchée, alors qu'elle n'avait même pas huit ans ... et juste au moment où ... Saloperie !
[...]
Les années de guerre m'arrachèrent à l'East End. La guerre traîna ses bottes sanglantes sur la face du monde jusqu'à la fin de l'accès de folie. Des milliers d'autres enfants étaient morts, des milliers mutilés, sans foyers. La démence guerrière se métamorphosa en folie victorieuse. La Victoire ? Cette nuit-là, je me saoulai à mort. Meilleure manière de s'évader.
On m'avait donné, quelque temps auparavant, un paquet de livres, mais je ne les avais même pas déballés. A quoi bon ? Je me sentais désoeuvré, encombré de moi-même. Ils n'avaient pas l'air bien intéressants. Rien n'avait l'air bien intéressant. Je feuilletai, et ne retins la page qu'en tombant sur le nom de Coleridge. Pour moi, c'était un très grand poète. Je lus :
"J'adhère d'une foi entière à la théorie d'Aristote selon laquelle la poésie, en tant que poésie, est essentiellement idéale, elle échappe et se soustrait à tout ce qui est accidentel, c'est à dire ..."
Je revins quelques pages en arrière et me remis à lire. Voici qu'entre les lignes réapparaissaient le vieux Woody.
"Le procédé du mécanisme poétique est illustré par Coleridge à l'aide des vers suivants :
C'est ainsi que, des particulières,
Par abstraction, elle monte aux essences,
Qui, déguisées de mille noms et manières,
En nos esprits s'insinuent par les sens.
Je nous revoyais : le vieux Woody, Bill le forçat, Anna et moi. Quelques lignes plus loin, un mot m.accrocha l'oeil, le mot "violence".
"Le jeune poète, dit Goethe, doit se faire une sorte de violence pour échapper à la banale idée générale. Sans doute est-ce difficile, mais c'est l'art même de la vie."
Voilà que les choses prenaient un sens, tout se mettait en place. Ce qui se produisait en moi me donnait envie de pleurer et, pour la première fois depuis longtemps, je pleurai. Les nuages semblaient s'écarter. Une idée, doucement, entrait dans ma tête. On n'avait pas coupé court à la vie d'Anna; loin de là, elle était pleine, parfaitement accomplie.
Le lendemain, je retournai au cimetière. Je mis du temps à retrouver la tombe. Je me souvenais qu'elle était tout au fond, qu'il n'y avait pas de pierre tombale, mais une simple croix de bois avec un nom dessus : [i]Anna[/i]. Au bout d'une heure, je la trouvai. J'étais venu dans une sensation de paix, comme si, le livre refermé, l'histoire avait été celle d'un triomphe. Mais je ne m.attendis pas à ce que je vis. C'était là. La petite croix penchée, comme un peu saoule, sa peinture écaillée, et le nom : [i]Anna[/i].
J'aurais voulu rire, mais ça ne se fait pas dans un cimetière. Non seulement j'aurais voulu, mais je ne pus m'en empêcher. Je ne pouvais me contenir. Les larmes me coulaient sur les joues.
"D'accord, Mister God, dis-je en riant toujours, je suis convaincu. Bon vieux Mister God. Vous êtes quelque fois un peu lambin, mais pour finir, vous réussissez quand même pas mal. "
La tombe d'Anna était un tapis rutilant de coquelicots. Derrière, il y avait des lupins. Deux arbres se penchaient l'un vers l'autre pour chuchoter, et une famille de souris courait dans l'herbe haute. Anna était bien chez elle. Elle n'aurait pas eu besoin d'une stèle. Que lui apporterait un fourmillion de tonnes de marbre fin ? Je restai encore un peu, puis je lui dis au revoir, pour la première fois depuis cinq ans.
En retournant la grille principale, je croisai des légions d'angelots, de chérubins de pierre [...] Quant à l'ange de quatre mètres, après tant d'années, il essayait toujours de déposer sa gerbe de fleurs de marbre.
"Salut, mon pote ! lui fis-je. Tu n'y arrivera pas, tu sais."
En repoussant la grille, je criai dans le cimetière :
- La réponse est "Au milieu de moi !"
Un frisson me parcourut l'échine. J'avais cru entendre sa voix dire :
De quoi est-ce la réponse, Fynn ?
- Facile. La question est : Où est Anna ?
Je l'avais retrouvée. Au milieu de moi.
Et j'étais sûr que, quelque part, Anna et Mister God riaient aux éclats.
Quand je mourrai
(par Anna)
[i]Quand je mourrai,
Je ferai ça moi-même.
Personne à ma place,
Quand je serai prête,
Je dirai :
Fynn, redresse-moi.
Et je rirai
De joie
Si je retombe,
C'est que je suis morte.[/i]