Voudriez-vous remettre en cause l'émancipation de la femme? Retourner à un "idéal de vie" (qui n'a jamais existé) où, naturellement, la femme s'occupe des affaires intérieures et de ses enfants, et où l'homme, s'occupe tout aussi naturellement des affaires extérieures et décisions concernant la famille et le groupe social? Il y a eu trop d'abus!
Je ne remets pas ces choses là en cause. Je dis simplement que l'Eglise n'a pas à suivre la mode et les paradigmes modernes tous fondamentalement anti spirituel. D'ailleurs en politisant toute la sphère sociale jusqu'aux rapports humains les plus intimes, ils insufflent l'idée d'une domination dont on a pas conscience, d'un complot entretenu par on ne sait quelle structure auquel seul les tenants de ces paradigmes échappent. Ils entrainent la révolte, l'insatisfaction permanente et empoisonnent tous les rapports humains.
Or, l'Eglise doit au contraire être un paradis coupé du bruit et de l'agitation mondaine, un lieu de paix, de solitude et de contemplation.
Il n'y a jamais eu d'idéal de vie, et il n'y en aura jamais dans l'ordre naturel. Hannah Arendt disait que le marxisme avait anesthésié l'homme comme jamais aucune religion n'a pu le faire et donc que le marxisme était le véritable opium du peuple.
Je ne me souviens plus avoir lu que le chrétien n'a pas à être du monde et qu'il doit... le rejeter radicalement! Vous êtes sûr du "rejeter radicalement"? Pouvez-vous m'indiquer le passage dans la Bible qui le dit?
Romain 12:2 Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.
Mais qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde (Gal. 6:14)
La mort au monde, la crucifixion au monde vise à la renaissance spirituelle. Le baptême comme cela est affirmé dans le catéchisme constitue une destruction du "vieil homme", et donc une mort au monde. Il reste toutefois à être pleinement réalisé.
Jean 3:5 Jésus lui répondit: En vérité, en vérité je vous le dis: si un homme ne renaît de l’eau et du Saint-Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
6 Ce qui est né de la chair, est chair et ce qui est né de l’Esprit, est esprit.
7 Ne vous étonnez pas de ce que je vous ai dit, qu’il faut que vous naissiez de nouveau.
Jean 15:19 Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait à lui; mais parce que vous n’êtes point du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, c’est pour cela que le monde vous hait.
Il serait trop long de recenser tous les versets appelant directement ou indirectement à la mort au "monde".
voyez mon premier message dans mon fil sur la théologie mystique dans la section théologie. J'ai mis un texte aussi sur la distinction de la personne qui est une réalité spirituelle transcendant l'ordre naturel, et qui constitue le véritable "moi" et de l'individu qui correspond au vieil homme/ à l'homme extérieur et qui appartient à l'ordre naturel, profane et déchu. C'est la distinction entre le je véritable dont il faut accoucher ce qui implique quelques douleurs, et la fausse personnalité le vieil homme qu'il faut crucifier.
D'ailleurs, Jésus y allait gaiement, dans le monde. Tous les infréquentables, il les a fréquenté. Et c'est avec les bons religieux qu'il était le plus dur. Comment ne pas y voir un signe clair de l'exigence de rester en lien avec un principe de réalité matérielle et sociale, celle de notre temps? Ceci sans forcément se laisser à croire qu'elle nous mènera seule au bonheur!
L'erreur est de ramener l'enseignement christique au niveau matériel, de faire de Jésus un vulgaire révolutionnaire, ce qui ne fait qu'appauvrir l'enseignement biblique alors que tout l'évangile invite à la conversion du naturel (psychique/charnel) au surnaturel (à l'ordre de la grâce), à la réalisation de soi, à la vie en Dieu.
La distinction du naturel (du psychique) et du surnaturel (du spirituel) est, en effet, omniprésente dans les évangiles et les lettres de St Paul et doit commander toute l'interprétation faute de quoi on s'expose à des contresens et anachronismes.
Mais je ne veux pas non plus céder à la tentation de considérer ce monde uniquement comme un hologramme géant sans consistance ni réalité, parce qu'il y aurait une autre, de réalité, "plus vraie". On y est dans ce monde!
Bien entendu, le chrétien est un "prêtre", il doit transformer la sphère sociale, en se transformant intérieurement. La cité est le reflet de l'âme, si l'âme qui est une cité intérieure est apaisée et bien ordonnée, cela se traduira extérieurement dans la cité. C'est pourquoi l'église a toute à fait raison de rappeler les principes moraux.
L'historien Mircea Eliade pour réfuter l'objection de l'homme moderne qui verrait dans l'attitude de l'homme traditionnel une fuite hors du monde et des responsabilités rappelle que l'homme traditionnel étant conscient d'occuper une place (métaphysiquement) central dans le cosmos a pour fonction de le sacraliser et de le sauver du néant, car ce qui n'est pas sacré, sanctifié, est informel et chaotique. Ainsi, en se sanctifiant, en sanctifiant des actes (le mariage, l'alimentation etc) humains, c'est-à-dire en les rapportant à Dieu, et en sacralisant l'espace, il sauve le monde. D'ailleurs dans la Bible il est dit du Chrétien qu'il est la lumière du monde, non pas en tant qu'il serait supérieur aux autres, mais en tant qu'il consent à renoncer à sa propre volonté et se faire le support de l'action divine, donc en tant qu'il se laisse traverser par la Lumière divine.
Mais au contraire, le moderne est l'homme de nulle part, il ne vit même pas vraiment dans un monde objectif, mais dans un monde fait d'une succession indéfinie d'instants, de sentiments, de pulsions qui a perdu toute consistance et tout fondement objectif. C'est le "monde comme représentation et comme volonté" du philosophe idéaliste Schopenhauer. Le monde de l'homme moderne, c'est le monde animal n'y plus ni moins.
Finalement, serait-ce tabou de parler sur un forum catholique en même temps des bienfaits de l'émancipation de la femme
Non, je ne pense que la femme doive être cantonner à la cuisine ou à l'éducation des enfants ce qui est en soi toutefois une tâche infiniment noble que la modernité libérale bien aidée par le féminisme tend à bafouer sous prétexte qu'elle n'est pas directement utile et productive.
Je ne pense pas non plus comme certains "tradis" que les femmes devraient uniquement porter des "jupes" ce que je trouve ridicule. Vous voyez je ne suis pas un dinosaure mais j'ai du mal à m'extasier sur cette époque.
[quote]Voudriez-vous remettre en cause l'émancipation de la femme? Retourner à un "idéal de vie" (qui n'a jamais existé) où, naturellement, la femme s'occupe des affaires intérieures et de ses enfants, et où l'homme, s'occupe tout aussi naturellement des affaires extérieures et décisions concernant la famille et le groupe social? Il y a eu trop d'abus!
[/quote]
Je ne remets pas ces choses là en cause. Je dis simplement que l'Eglise n'a pas à suivre la mode et les paradigmes modernes tous fondamentalement anti spirituel. D'ailleurs en politisant toute la sphère sociale jusqu'aux rapports humains les plus intimes, ils insufflent l'idée d'une domination dont on a pas conscience, d'un complot entretenu par on ne sait quelle structure auquel seul les tenants de ces paradigmes échappent. Ils entrainent la révolte, l'insatisfaction permanente et empoisonnent tous les rapports humains.
Or, l'Eglise doit au contraire être un paradis coupé du bruit et de l'agitation mondaine, un lieu de paix, de solitude et de contemplation.
Il n'y a jamais eu d'idéal de vie, et il n'y en aura jamais dans l'ordre naturel. Hannah Arendt disait que le marxisme avait anesthésié l'homme comme jamais aucune religion n'a pu le faire et donc que le marxisme était le véritable opium du peuple.
[quote]
Je ne me souviens plus avoir lu que le chrétien n'a pas à être du monde et qu'il doit... le rejeter radicalement! Vous êtes sûr du "rejeter radicalement"? Pouvez-vous m'indiquer le passage dans la Bible qui le dit?[/quote]
Romain 12:2 Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.
Mais qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde (Gal. 6:14)
La mort au monde, la crucifixion au monde vise à la renaissance spirituelle. Le baptême comme cela est affirmé dans le catéchisme constitue une destruction du "vieil homme", et donc une mort au monde. Il reste toutefois à être pleinement réalisé.
Jean 3:5 Jésus lui répondit: En vérité, en vérité je vous le dis: si un homme ne renaît de l’eau et du Saint-Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
6 Ce qui est né de la chair, est chair et ce qui est né de l’Esprit, est esprit.
7 Ne vous étonnez pas de ce que je vous ai dit, qu’il faut que vous naissiez de nouveau.
Jean 15:19 Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait à lui; mais parce que vous n’êtes point du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, c’est pour cela que le monde vous hait.
Il serait trop long de recenser tous les versets appelant directement ou indirectement à la mort au "monde".
voyez mon premier message dans mon fil sur la théologie mystique dans la section théologie. J'ai mis un texte aussi sur la distinction de la personne qui est une réalité spirituelle transcendant l'ordre naturel, et qui constitue le véritable "moi" et de l'individu qui correspond au vieil homme/ à l'homme extérieur et qui appartient à l'ordre naturel, profane et déchu. C'est la distinction entre le je véritable dont il faut accoucher ce qui implique quelques douleurs, et la fausse personnalité le vieil homme qu'il faut crucifier.
[quote]
D'ailleurs, Jésus y allait gaiement, dans le monde. Tous les infréquentables, il les a fréquenté. Et c'est avec les bons religieux qu'il était le plus dur. Comment ne pas y voir un signe clair de l'exigence de rester en lien avec un principe de réalité matérielle et sociale, celle de notre temps? Ceci sans forcément se laisser à croire qu'elle nous mènera seule au bonheur![/quote]
L'erreur est de ramener l'enseignement christique au niveau matériel, de faire de Jésus un vulgaire révolutionnaire, ce qui ne fait qu'appauvrir l'enseignement biblique alors que tout l'évangile invite à la conversion du naturel (psychique/charnel) au surnaturel (à l'ordre de la grâce), à la réalisation de soi, à la vie en Dieu.
La distinction du naturel (du psychique) et du surnaturel (du spirituel) est, en effet, omniprésente dans les évangiles et les lettres de St Paul et doit commander toute l'interprétation faute de quoi on s'expose à des contresens et anachronismes.
[quote]Mais je ne veux pas non plus céder à la tentation de considérer ce monde uniquement comme un hologramme géant sans consistance ni réalité, parce qu'il y aurait une autre, de réalité, "plus vraie". On y est dans ce monde![/quote]
Bien entendu, le chrétien est un "prêtre", il doit transformer la sphère sociale, en se transformant intérieurement. La cité est le reflet de l'âme, si l'âme qui est une cité intérieure est apaisée et bien ordonnée, cela se traduira extérieurement dans la cité. C'est pourquoi l'église a toute à fait raison de rappeler les principes moraux.
L'historien Mircea Eliade pour réfuter l'objection de l'homme moderne qui verrait dans l'attitude de l'homme traditionnel une fuite hors du monde et des responsabilités rappelle que l'homme traditionnel étant conscient d'occuper une place (métaphysiquement) central dans le cosmos a pour fonction de le sacraliser et de le sauver du néant, car ce qui n'est pas sacré, sanctifié, est informel et chaotique. Ainsi, en se sanctifiant, en sanctifiant des actes (le mariage, l'alimentation etc) humains, c'est-à-dire en les rapportant à Dieu, et en sacralisant l'espace, il sauve le monde. D'ailleurs dans la Bible il est dit du Chrétien qu'il est la lumière du monde, non pas en tant qu'il serait supérieur aux autres, mais en tant qu'il consent à renoncer à sa propre volonté et se faire le support de l'action divine, donc en tant qu'il se laisse traverser par la Lumière divine.
Mais au contraire, le moderne est l'homme de nulle part, il ne vit même pas vraiment dans un monde objectif, mais dans un monde fait d'une succession indéfinie d'instants, de sentiments, de pulsions qui a perdu toute consistance et tout fondement objectif. C'est le "monde comme représentation et comme volonté" du philosophe idéaliste Schopenhauer. Le monde de l'homme moderne, c'est le monde animal n'y plus ni moins.
[quote]
Finalement, serait-ce tabou de parler sur un forum catholique en même temps des bienfaits de l'émancipation de la femme[/quote]
Non, je ne pense que la femme doive être cantonner à la cuisine ou à l'éducation des enfants ce qui est en soi toutefois une tâche infiniment noble que la modernité libérale bien aidée par le féminisme tend à bafouer sous prétexte qu'elle n'est pas directement utile et productive.
Je ne pense pas non plus comme certains "tradis" que les femmes devraient uniquement porter des "jupes" ce que je trouve ridicule. Vous voyez je ne suis pas un dinosaure mais j'ai du mal à m'extasier sur cette époque.