L'Evangile de Marie(-Madeleine ) ?

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Re: L'Evangile de Marie(-Madeleine ) ?

par lmx » ven. 02 sept. 2011, 14:38

Voulez-vous dire que la structure ecclésiale masculine a, entre autres, une fonction qui permet que l’Église soit "un paradis coupé du bruit et de l'agitation mondaine, un lieu de paix, de solitude et de contemplation"?
La structure de l'Eglise est ce qu'elle est ... Ayant été voulue comme telle par Dieu, elle ne peut pas changer. Seul un homme peut devenir prêtre pour les raisons que j'ai notamment indiqué et Jean Paul II a rappeler qu'il était impossible de revenir dessus. De même, on ne peut pas revenir sur la signification des sacrements et modifier leurs effets. D'ailleurs, il est peut-être possible de faire un parallèle entre le prêtre qui administre le sacrement et le sacrement en lui même.

Aussi disais-je donc qu'en tant qu'institution divine, elle n'a pas à changer comme change sans arrêt le monde dont le développement est complètement aveugle.
Aussi, invoquer les changements de société pour changer l'Eglise est la plus mauvaise raison qu'on puisse invoquer pour vouloir introduire des "réformes" dans l'Eglise. L'Eglise est un roc, le monde est un torrent qui aujourd'hui tente de déferler sur l'Eglise. (Et je m'interroge sur cette manie de "réformer" ? les hommes devraient d'abord commencer par "réformer" leur existence ...)

Je pense donc simplement qu'il ne faut pas considérer l'église comme une société, une structure de pouvoir où il faudrait imposer la parité. Il n'y a pas de pouvoir à prendre dans l'Eglise et ceux qui y jouent un rôle "officiel" devraient toujours se considérer comme les derniers, ceux-ci doivent en effet s'effacer devant la "fonction" et l'habit qu'ils portent ou qu'ils devraient porter. Or ceux qui réclament du pouvoir ou du changement (comme ces prêtres autrichiens) ne sont généralement pas dans cet esprit mais dans un esprit de révolte, d'affirmation et finalement de puissance. Or, l'affirmation du "vieil homme" est totalement nulle, car elle a pour origine une instance, l'égo, qui n'a pas de réalité propre, et tout le travail de la vie spirituelle est précisément de dissiper ce nuage brumeux, de crucifier le vieil homme/l'homme extérieur.

Mais il n'y a pas que les prêtres, les évêques etc qui jouent un rôle. Les laïcs, hommes ou femmes aussi ont une fonction qui est de sanctifier leur vie, de prêcher l'Evangile, d'être les réceptacles de la grâce divine.
Aussi, les femmes en veillant à ce que le foi soient transmises aux enfants ont un rôle immense à jouer. Peut être que si l'on redécouvrait que si le rôle et la fonction du prêtre est par essence sacrée, la vie du laïc peut aussi en étant sanctifiée devenir un sacerdoce transformant le monde en une église.

En nous montrant la fameuse "mort au monde", mais sans en être coupé, de ce monde.
Oui j'ai peut être mal exposé les choses. Il est aussi dit d'être dans le monde, sans être du monde.
C'est le monde en tant que "monde" qui doit être rejeté, c'est-à-dire en tant que considéré comme un objet autonome et coupé de Dieu et donc comme une représentation dont découle pour le sujet une expérience mondaine, autonome et profane. Dans cette conception une expérience mondaine ou charnelle revient à prendre le monde comme étant absolument réel, et oubliant qu'il est une "figure qui passe", une ombre, à s'absorber en lui. Bref, il y a de multiples façons d'aborder le concept de "monde".



- les apôtres déclarés par Jésus étant des hommes, l'Eglise n'appelle à la prêtrise que les hommes, pour rester au plus proche des origines.
Oui, la messe est un mémorial et un symbole (au sens traditionnel et donc réaliste du terme), ce qui implique que pour être opérative elle doive absolument se conformer à des normes transcendantes.

D'autre part, le respect de normes permet à l'individualité d'avoir le moins de place possible. Car la messe doit permettre à la personnalité profonde, le nouvel homme, de trouver dans le rite sacré un support pour s'affirmer, le formalisme devant servir à crucifier le vieil homme.

Pouvez-vous faire un lien avec la structure nécessairement masculine de l’Église?
Je disais par là qu'on ne pouvait pas faire de Jésus un révolutionnaire et se servir de cette figure pour introduire des "changements" l'Eglise.
- Jésus n'aurait pas choisi uniquement des hommes pour des questions inhérentes au contexte culturel de l'époque parce qu'il était capable de dépasser les tabous culturels de son temps.
Tout est saturé de sens dans l'Evangile, aussi bien les paroles que les évènements, et c'est ce qui est absolument frappant quand on l'étudie.

- Peut-on en dire quelque chose finalement? Est-ce un mystère?
Peut-être est-ce un mystère, mais il ne faut pas oublier qu'on peut dire des choses d'un mystère et surtout qu'on peut méditer dessus.

Re: L'Evangile de Marie(-Madeleine ) ?

par Théo d'Or » ven. 02 sept. 2011, 11:22

lmx a écrit :
Voudriez-vous remettre en cause l'émancipation de la femme? Retourner à un "idéal de vie" (qui n'a jamais existé) où, naturellement, la femme s'occupe des affaires intérieures et de ses enfants, et où l'homme, s'occupe tout aussi naturellement des affaires extérieures et décisions concernant la famille et le groupe social? Il y a eu trop d'abus!
Je ne remets pas ces choses là en cause. Je dis simplement que l'Eglise n'a pas à suivre la mode et les paradigmes modernes tous fondamentalement anti spirituel. D'ailleurs en politisant toute la sphère sociale jusqu'aux rapports humains les plus intimes, ils insufflent l'idée d'une domination dont on a pas conscience, d'un complot entretenu par on ne sait quelle structure auquel seul les tenants de ces paradigmes échappent. Ils entrainent la révolte, l'insatisfaction permanente et empoisonnent tous les rapports humains.
Or, l'Eglise doit au contraire être un paradis coupé du bruit et de l'agitation mondaine, un lieu de paix, de solitude et de contemplation.

Il n'y a jamais eu d'idéal de vie, et il n'y en aura jamais dans l'ordre naturel. Hannah Arendt disait que le marxisme avait anesthésié l'homme comme jamais aucune religion n'a pu le faire et donc que le marxisme était le véritable opium du peuple.
Voulez-vous dire que la structure ecclésiale masculine a, entre autres, une fonction qui permet que l’Église soit "un paradis coupé du bruit et de l'agitation mondaine, un lieu de paix, de solitude et de contemplation"? De quelle manière? Pouvez-vous approfondir cette idée?
lmx a écrit :
Je ne me souviens plus avoir lu que le chrétien n'a pas à être du monde et qu'il doit... le rejeter radicalement! Vous êtes sûr du "rejeter radicalement"? Pouvez-vous m'indiquer le passage dans la Bible qui le dit?
(...) Il serait trop long de recenser tous les versets appelant directement ou indirectement à la mort au "monde".
Je trouve que le terme "mort au monde" est plus explicite et nuancé que "rejet radical du monde". Après tout, on dit de Jésus qu'il était pleinement Dieu mais aussi pleinement homme, donc dans le monde;
En nous montrant la fameuse "mort au monde", mais sans en être coupé, de ce monde.
lmx a écrit :
D'ailleurs, Jésus y allait gaiement, dans le monde. Tous les infréquentables, il les a fréquenté. Et c'est avec les bons religieux qu'il était le plus dur. Comment ne pas y voir un signe clair de l'exigence de rester en lien avec un principe de réalité matérielle et sociale, celle de notre temps? Ceci sans forcément se laisser à croire qu'elle nous mènera seule au bonheur!
L'erreur est de ramener l'enseignement christique au niveau matériel, de faire de Jésus un vulgaire révolutionnaire, ce qui ne fait qu'appauvrir l'enseignement biblique alors que tout l'évangile invite à la conversion du naturel (psychique/charnel) au surnaturel (à l'ordre de la grâce), à la réalisation de soi, à la vie en Dieu.
La distinction du naturel (du psychique) et du surnaturel (du spirituel) est, en effet, omniprésente dans les évangiles et les lettres de St Paul et doit commander toute l'interprétation faute de quoi on s'expose à des contresens et anachronismes.
Pouvez-vous faire un lien avec la structure nécessairement masculine de l’Église?
lmx a écrit :
Mais je ne veux pas non plus céder à la tentation de considérer ce monde uniquement comme un hologramme géant sans consistance ni réalité, parce qu'il y aurait une autre, de réalité, "plus vraie". On y est dans ce monde!
Bien entendu, le chrétien est un "prêtre", il doit transformer la sphère sociale, en se transformant intérieurement. La cité est le reflet de l'âme, si l'âme qui est une cité intérieure est apaisée et bien ordonnée, cela se traduira extérieurement dans la cité. C'est pourquoi l'église a toute à fait raison de rappeler les principes moraux.

L'historien Mircea Eliade pour réfuter l'objection de l'homme moderne qui verrait dans l'attitude de l'homme traditionnel une fuite hors du monde et des responsabilités rappelle que l'homme traditionnel étant conscient d'occuper une place (métaphysiquement) central dans le cosmos a pour fonction de le sacraliser et de le sauver du néant, car ce qui n'est pas sacré, sanctifié, est informel et chaotique. Ainsi, en se sanctifiant, en sanctifiant des actes (le mariage, l'alimentation etc) humains, c'est-à-dire en les rapportant à Dieu, et en sacralisant l'espace, il sauve le monde. D'ailleurs dans la Bible il est dit du Chrétien qu'il est la lumière du monde, non pas en tant qu'il serait supérieur aux autres, mais en tant qu'il consent à renoncer à sa propre volonté et se faire le support de l'action divine, donc en tant qu'il se laisse traverser par la Lumière divine.

Mais au contraire, le moderne est l'homme de nulle part, il ne vit même pas vraiment dans un monde objectif, mais dans un monde fait d'une succession indéfinie d'instants, de sentiments, de pulsions qui a perdu toute consistance et tout fondement objectif. C'est le "monde comme représentation et comme volonté" du philosophe idéaliste Schopenhauer. Le monde de l'homme moderne, c'est le monde animal n'y plus ni moins.
Ce que vous dites est intéressant, mais de nouveau, il aurait été bien de faire le lien avec ma question de départ, qui concerne la nécessaire structure masculine de l'Eglise.

Bon, pour résumer, je sais déjà deux choses:
- les apôtres déclarés par Jésus étant des hommes, l'Eglise n'appelle à la prêtrise que les hommes, pour rester au plus proche des origines.
- Jésus n'aurait pas choisi uniquement des hommes pour des questions inhérentes au contexte culturel de l'époque parce qu'il était capable de dépasser les tabous culturels de son temps.

De là, deux question se posent:
- Que peut-on dire de la signification du symbole de la structure masculine définitive de l’Église?
- Peut-on en dire quelque chose finalement? Est-ce un mystère?

Cordialement,

Théo d'Or

Re: L'Evangile de Marie(-Madeleine ) ?

par lmx » jeu. 01 sept. 2011, 15:36

Voudriez-vous remettre en cause l'émancipation de la femme? Retourner à un "idéal de vie" (qui n'a jamais existé) où, naturellement, la femme s'occupe des affaires intérieures et de ses enfants, et où l'homme, s'occupe tout aussi naturellement des affaires extérieures et décisions concernant la famille et le groupe social? Il y a eu trop d'abus!
Je ne remets pas ces choses là en cause. Je dis simplement que l'Eglise n'a pas à suivre la mode et les paradigmes modernes tous fondamentalement anti spirituel. D'ailleurs en politisant toute la sphère sociale jusqu'aux rapports humains les plus intimes, ils insufflent l'idée d'une domination dont on a pas conscience, d'un complot entretenu par on ne sait quelle structure auquel seul les tenants de ces paradigmes échappent. Ils entrainent la révolte, l'insatisfaction permanente et empoisonnent tous les rapports humains.
Or, l'Eglise doit au contraire être un paradis coupé du bruit et de l'agitation mondaine, un lieu de paix, de solitude et de contemplation.

Il n'y a jamais eu d'idéal de vie, et il n'y en aura jamais dans l'ordre naturel. Hannah Arendt disait que le marxisme avait anesthésié l'homme comme jamais aucune religion n'a pu le faire et donc que le marxisme était le véritable opium du peuple.
Je ne me souviens plus avoir lu que le chrétien n'a pas à être du monde et qu'il doit... le rejeter radicalement! Vous êtes sûr du "rejeter radicalement"? Pouvez-vous m'indiquer le passage dans la Bible qui le dit?
Romain 12:2 Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.

Mais qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde (Gal. 6:14)

La mort au monde, la crucifixion au monde vise à la renaissance spirituelle. Le baptême comme cela est affirmé dans le catéchisme constitue une destruction du "vieil homme", et donc une mort au monde. Il reste toutefois à être pleinement réalisé.

Jean 3:5 Jésus lui répondit: En vérité, en vérité je vous le dis: si un homme ne renaît de l’eau et du Saint-Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
6 Ce qui est né de la chair, est chair et ce qui est né de l’Esprit, est esprit.
7 Ne vous étonnez pas de ce que je vous ai dit, qu’il faut que vous naissiez de nouveau.

Jean 15:19 Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait à lui; mais parce que vous n’êtes point du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, c’est pour cela que le monde vous hait.

Il serait trop long de recenser tous les versets appelant directement ou indirectement à la mort au "monde".

voyez mon premier message dans mon fil sur la théologie mystique dans la section théologie. J'ai mis un texte aussi sur la distinction de la personne qui est une réalité spirituelle transcendant l'ordre naturel, et qui constitue le véritable "moi" et de l'individu qui correspond au vieil homme/ à l'homme extérieur et qui appartient à l'ordre naturel, profane et déchu. C'est la distinction entre le je véritable dont il faut accoucher ce qui implique quelques douleurs, et la fausse personnalité le vieil homme qu'il faut crucifier.
D'ailleurs, Jésus y allait gaiement, dans le monde. Tous les infréquentables, il les a fréquenté. Et c'est avec les bons religieux qu'il était le plus dur. Comment ne pas y voir un signe clair de l'exigence de rester en lien avec un principe de réalité matérielle et sociale, celle de notre temps? Ceci sans forcément se laisser à croire qu'elle nous mènera seule au bonheur!
L'erreur est de ramener l'enseignement christique au niveau matériel, de faire de Jésus un vulgaire révolutionnaire, ce qui ne fait qu'appauvrir l'enseignement biblique alors que tout l'évangile invite à la conversion du naturel (psychique/charnel) au surnaturel (à l'ordre de la grâce), à la réalisation de soi, à la vie en Dieu.
La distinction du naturel (du psychique) et du surnaturel (du spirituel) est, en effet, omniprésente dans les évangiles et les lettres de St Paul et doit commander toute l'interprétation faute de quoi on s'expose à des contresens et anachronismes.


Mais je ne veux pas non plus céder à la tentation de considérer ce monde uniquement comme un hologramme géant sans consistance ni réalité, parce qu'il y aurait une autre, de réalité, "plus vraie". On y est dans ce monde!
Bien entendu, le chrétien est un "prêtre", il doit transformer la sphère sociale, en se transformant intérieurement. La cité est le reflet de l'âme, si l'âme qui est une cité intérieure est apaisée et bien ordonnée, cela se traduira extérieurement dans la cité. C'est pourquoi l'église a toute à fait raison de rappeler les principes moraux.

L'historien Mircea Eliade pour réfuter l'objection de l'homme moderne qui verrait dans l'attitude de l'homme traditionnel une fuite hors du monde et des responsabilités rappelle que l'homme traditionnel étant conscient d'occuper une place (métaphysiquement) central dans le cosmos a pour fonction de le sacraliser et de le sauver du néant, car ce qui n'est pas sacré, sanctifié, est informel et chaotique. Ainsi, en se sanctifiant, en sanctifiant des actes (le mariage, l'alimentation etc) humains, c'est-à-dire en les rapportant à Dieu, et en sacralisant l'espace, il sauve le monde. D'ailleurs dans la Bible il est dit du Chrétien qu'il est la lumière du monde, non pas en tant qu'il serait supérieur aux autres, mais en tant qu'il consent à renoncer à sa propre volonté et se faire le support de l'action divine, donc en tant qu'il se laisse traverser par la Lumière divine.

Mais au contraire, le moderne est l'homme de nulle part, il ne vit même pas vraiment dans un monde objectif, mais dans un monde fait d'une succession indéfinie d'instants, de sentiments, de pulsions qui a perdu toute consistance et tout fondement objectif. C'est le "monde comme représentation et comme volonté" du philosophe idéaliste Schopenhauer. Le monde de l'homme moderne, c'est le monde animal n'y plus ni moins.
Finalement, serait-ce tabou de parler sur un forum catholique en même temps des bienfaits de l'émancipation de la femme
Non, je ne pense que la femme doive être cantonner à la cuisine ou à l'éducation des enfants ce qui est en soi toutefois une tâche infiniment noble que la modernité libérale bien aidée par le féminisme tend à bafouer sous prétexte qu'elle n'est pas directement utile et productive.
Je ne pense pas non plus comme certains "tradis" que les femmes devraient uniquement porter des "jupes" ce que je trouve ridicule. Vous voyez je ne suis pas un dinosaure mais j'ai du mal à m'extasier sur cette époque.

Re: L'Evangile de Marie(-Madeleine ) ?

par Théo d'Or » jeu. 01 sept. 2011, 14:36

lmx a écrit :En attendant, obnubilée par les thèses sociologiques, la signification spirituelle du masculin et du féminin, la symbolique du prêtre et de la structure hiérarchique de l'Eglise passe à côté.

Et puis le monde change et alors ? N'avez vous pas lu que le chrétien n'a pas à être du monde , qu'il faut précisément le rejeter radicalement ? N'avez vous pas lu les constants appels dans l'évangile à une mort initiatique pour acquérir la véritable liberté, pour pouvoir naitre à sa véritable identité déliée des chaines du monde ? Car c'est quand il n'y a plus d'espoir (dans le monde) que s'acquiert la félicité dit un véritable texte hindou.
Ne savez vous pas que le monde ce sont les ombres dansantes projetées sur les parois de la caverne obscure, que le monde est par conséquent relativement réel contrairement à Dieu l'absolument réel qui se donne à nous et qui nous libère, qu'il est une comédie comme cela est suggéré par Platon, qu'il est une figure qui passe comme dit St Paul, et que s'attacher à lui est le comble de l'ignorance ?
Par ailleurs, la croyance dans le progrès, l'idée que toute innovation soit positive, est une idée tout à fait mondaine et anti chrétienne, et constitue une illusion malsaine et destructrice. La modernité a réussi à faire du devenir pourtant source de corruption et de mort pour l'être un principe positif régissant le monde. C'est comme si on convertissait un point C situé sur une ligne en une qualité supérieure au point B du seul fait qu'il soit postérieur au point B. Cela nous enferme dans la linéarité de l'histoire qui est supposée par son développement nous acheminer vers le bonheur. C'est finalement absurde et cela l'histoire le prouve bien.
Finalement , en se servant du devenir pour justifier l'éloignement à l'égard des Principes stables et éternels, on ne fait que poursuivre indéfiniment l'oeuvre du pêché originel.
Cher lmx,

Je n'avais pas vu hier cette intervention que vous avez faite où vous parlez de la même chose que moi dans un sens totalement différent:
Théo d'Or a écrit :
Griffon a écrit : Regardez,... il ne font pas du sur place, car l'Eglise a vraiment évolué.
Mais,... ils évitent que des nouveautés soient humaines, simplement humaines.
... Humaines, simplement humaines...

C'est le point de ma difficulté à bien comprendre les choses.

Parce que, si on se situe au niveau strictement humain, l'émancipation de la femme dans la société civile est une bonne chose (même avec son inévitable lot de tourments associés). Sa participation aux décisions du groupe social est fondamentale, nécessaire et enrichit forcément son peuple avec sa sensibilité toute spécifique. C'est un fait indiscutable au niveau humain.

Mais au niveau de l’Église, que se passe-t-il? Elle a une vocation sociale, notamment dans le fait qu'elle ait participé à engendrer l'émancipation de la femme au niveau civil dans nos contrées. Et, apparemment, dans ce que vous dites, Elle continue à avoir une vocation sociale dans une position paradoxale difficile à appréhender pour quelqu'un comme moi qui voit les bienfaits cette égalisation humaine. Doit-on considérer la structure de l'Eglise comme un symbole qui n'utilise pas, à escient, ce qui est le meilleur au niveau humain, pour faire passer un message divin susceptible d'apporter quelque chose... de plus à cette formidable évolution? Parce qu'au risque de me répéter, la participation de la femme dans les décisions de son groupe social est un grand bien pour l'humanité, même si ce n'est pas sans tourments!

Par ailleurs, lorsqu'on se trouve dans cette difficulté d'appréhension, comment ne pas envisager que Jésus ait appelé des femmes (au moins une) pour organiser son Église? On en revient au sujet du fil, l’Évangile apocryphe de Marie (-Madeleine). Cependant, il semble que dans cet écrit, il n'ait pas déclaré cette dame comme disciple officielle, contrairement aux apôtres. Mais il manque des pages à ce texte, ce n'est pas très clair. Le mystère reste entier, d'autant plus pour quelqu'un comme moi n'a pas la connaissance pour l'analyser. D'ailleurs je dois encore aller lire les liens de Virgile à ce sujet.

Comment concilier le point de vue humain, qui ne peut qu'applaudir à l'évolution de la place civile de la femme, et le point de vue de l'Eglise qui montre une structure complètement autre, comme si c'était une pièce de théâtre dont la forme, volontairement anachronique, ne servait qu'à servir le sens de la pièce? J'ai bien des intuitions, mais elles résistent à ma raison humaine, comme si je portais en moi des générations de femmes oppressées par la domination masculine... Alors que paradoxalement, j'aspire à l’expression libre de nos spécificités d'homme ou de femme sans plus m'inquiéter à l'idée qu'un sexe puisse abuser de son pouvoir sur l'autre...

Au fond, pourquoi la forme de la pièce doit obligatoirement être anachronique pour porter son message? Ceci dit avec la parfaite conscience que le Symbole peut nous ouvrir des nouveaux territoires. Mais ce symbole-là... Je dois encore le comprendre... A moins que ce soit l'accepter... Mais c'est dur dur!

Cordialement,

Théo d'Or
Je ne me souviens plus avoir lu que le chrétien n'a pas à être du monde et qu'il doit... le rejeter radicalement! Vous êtes sûr du "rejeter radicalement"? Pouvez-vous m'indiquer le passage dans la Bible qui le dit?

Sinon, pour le reste, à première vue, j'accroche:
lmx a écrit : Par ailleurs, la croyance dans le progrès, l'idée que toute innovation soit positive, est une idée tout à fait mondaine et anti chrétienne, et constitue une illusion malsaine et destructrice. La modernité a réussi à faire du devenir pourtant source de corruption et de mort pour l'être un principe positif régissant le monde. C'est comme si on convertissait un point C situé sur une ligne en une qualité supérieure au point B du seul fait qu'il soit postérieur au point B. Cela nous enferme dans la linéarité de l'histoire qui est supposée par son développement nous acheminer vers le bonheur. C'est finalement absurde et cela l'histoire le prouve bien.
Finalement , en se servant du devenir pour justifier l'éloignement à l'égard des Principes stables et éternels, on ne fait que poursuivre indéfiniment l'oeuvre du pêché originel.
En l'absolu, je pourrais vous suivre dans cette idée. Mais, principe de réalité oblige, je dois dire que je suis très contente de voir que la femme s'est émancipée et participe aux affaires civiles. Alors, bien sûr que ça provoque des tourments et bien sûr que le monde est une sorte de comédie et naturellement que la véritable vie est au-delà de tout ça. Mais en attendant, on y est dans ce monde! Et il faut bien vivre, s'organiser, et on ne peut pas le faire sans tenir compte de notre histoire! Cela dit, je n'ai pas non plus envie de m'enfermer dans, je vous cite, "la linéarité de l'histoire qui est supposée par son développement nous acheminer vers le bonheur" Mais je ne veux pas non plus céder à la tentation de considérer ce monde uniquement comme un hologramme géant sans consistance ni réalité, parce qu'il y aurait une autre, de réalité, "plus vraie". On y est dans ce monde! Et si on y est, ce n'est pas par hasard et on doit en faire quelque chose.

Voudriez-vous remettre en cause l'émancipation de la femme? Retourner à un "idéal de vie" (qui n'a jamais existé) où, naturellement, la femme s'occupe des affaires intérieures et de ses enfants, et où l'homme, s'occupe tout aussi naturellement des affaires extérieures et décisions concernant la famille et le groupe social? Il y a eu trop d'abus! Et il y en a toujours naturellement. Mais il faut bien en tenir compte par principe de réalité!

Ce qui n'empêche pas de se dire qu'il y a quelque chose au-delà de tout cela. C'est la raison pour laquelle je veux bien considérer l'idée que l’organisation structurelle de l’Église soit symboliquement masculine pour attirer le regard vers ce quelque chose. Mais sans renier le principe de réalité terrestre qui n'est pas seulement un hologramme géant ou une ombre sur un mur de caverne.

D'ailleurs, Jésus y allait gaiement, dans le monde. Tous les infréquentables, il les a fréquenté. Et c'est avec les bons religieux qu'il était le plus dur. Comment ne pas y voir un signe clair de l'exigence de rester en lien avec un principe de réalité matérielle et sociale, celle de notre temps? Ceci sans forcément se laisser à croire qu'elle nous mènera seule au bonheur!

Finalement, serait-ce tabou de parler sur un forum catholique en même temps des bienfaits de l'émancipation de la femme dans la société civile et de la symbolique de la structure masculine de l’Église? Les deux s'opposent-ils? Ou se complètent-ils? C'est ça qui m'intéresse voyez-vous!

Cordialement,

Théo

Re: L'Evangile de Marie(-Madeleine ) ?

par Griffon » jeu. 01 sept. 2011, 7:49

Bonjour Theo d'Or,

L'Eglise a pour mission d'être la Lumière des nations.
Elle est responsables de faire briller la révélation de Dieu.
Elle fait cela sur les traces de Jesus.

Si vous lisez l'Evangile, vous verrez que Jesus a été confronté à des femmes soumises, à des hommes autoritaires, à des occupants brutaux, à des esclaves aussi bien qu'à leur propriétaires, etc....
Jesus avait, c'est certain bcp de messages humains à délivrer.
Il s'est attaché au message spirituel : Dieu envoie son Messie pour établir son Royaume et sauver les hommes.
Apparemment, c'est le message central qui portés aux hommes arrivera à les conduire à la fin de l'humanité (fin: dans les 2 sens du terme).

Quand Dieu parle et s'exprime, nous autres humains, nous avons la fâcheuse tendance d'entrer en discussion. " Mais pourquoi ceci, pourquoi cela... " " ne vaudrait-il pas mieux faire plutôt ainsi, ou comme cela..."
Les apôtres ont aussi essayé, car c'étaient des hommes.
Et Jesus a répondu vertement à Pierre " passe derrière moi, Satan. "

Croyez-le, Pierre a bien entendu. Et avec l'Esprit de Pentecôte, il a compris que son Maître nous demandait de Le suivre, pas d'essayer de Le précéder.

Donc,... il ne s'agit pas de convictions.
Et ce serait une erreur de tenter de convaincre en la matière.
Il s'agit de reconnaître Jesus comme l'unique sauveur et médiateur.
Lui sait et nous conduit. A nous l'obéissance et la fidélité.

Ce qui ne nous empêche pas d'utiliser notre intelligence.
Mais non pas pour dire ce qu'il faudrait mieux faire.
Pour comprendre le mystère et ce que Dieu veut nous dire dans son message.

Vous aussi, vous êtes invitée à lâcher-prise, à baisser pavillon et à vous rendre aux raisons de Dieu.
En faisant cela, on peut penser qu'on s'humilie, qu'on abandonne son humanité.
Après l'avoir fait, on se rend compte qu'enfin on avance dans la compréhension de notre Dieu d'Amour.

Cordialement,

Griffon.

Re: L'Evangile de Marie(-Madeleine ) ?

par Théo d'Or » mer. 31 août 2011, 22:09

Griffon a écrit : Regardez,... il ne font pas du sur place, car l'Eglise a vraiment évolué.
Mais,... ils évitent que des nouveautés soient humaines, simplement humaines.
... Humaines, simplement humaines...

C'est le point de ma difficulté à bien comprendre les choses.

Parce que, si on se situe au niveau strictement humain, l'émancipation de la femme dans la société civile est une bonne chose (même avec son inévitable lot de tourments associés). Sa participation aux décisions du groupe social est fondamentale, nécessaire et enrichit forcément son peuple avec sa sensibilité toute spécifique. C'est un fait indiscutable au niveau humain.

Mais au niveau de l’Église, que se passe-t-il? Elle a une vocation sociale, notamment dans le fait qu'elle ait participé à engendrer l'émancipation de la femme au niveau civil dans nos contrées. Et, apparemment, dans ce que vous dites, Elle continue à avoir une vocation sociale dans une position paradoxale difficile à appréhender pour quelqu'un comme moi qui voit les bienfaits cette égalisation humaine. Doit-on considérer la structure de l'Eglise comme un symbole qui n'utilise pas, à escient, ce qui est le meilleur au niveau humain, pour faire passer un message divin susceptible d'apporter quelque chose... de plus à cette formidable évolution? Parce qu'au risque de me répéter, la participation de la femme dans les décisions de son groupe social est un grand bien pour l'humanité, même si ce n'est pas sans tourments!

Par ailleurs, lorsqu'on se trouve dans cette difficulté d'appréhension, comment ne pas envisager que Jésus ait appelé des femmes (au moins une) pour organiser son Église? On en revient au sujet du fil, l’Évangile apocryphe de Marie (-Madeleine). Cependant, il semble que dans cet écrit, il n'ait pas déclaré cette dame comme disciple officielle, contrairement aux apôtres. Mais il manque des pages à ce texte, ce n'est pas très clair. Le mystère reste entier, d'autant plus pour quelqu'un comme moi n'a pas la connaissance pour l'analyser. D'ailleurs je dois encore aller lire les liens de Virgile à ce sujet.

Comment concilier le point de vue humain, qui ne peut qu'applaudir à l'évolution de la place civile de la femme, et le point de vue de l'Eglise qui montre une structure complètement autre, comme si c'était une pièce de théâtre dont la forme, volontairement anachronique, ne servait qu'à servir le sens de la pièce? J'ai bien des intuitions, mais elles résistent à ma raison humaine, comme si je portais en moi des générations de femmes oppressées par la domination masculine... Alors que paradoxalement, j'aspire à l’expression libre de nos spécificités d'homme ou de femme sans plus m'inquiéter à l'idée qu'un sexe puisse abuser de son pouvoir sur l'autre...

Au fond, pourquoi la forme de la pièce doit obligatoirement être anachronique pour porter son message? Ceci dit avec la parfaite conscience que le Symbole peut nous ouvrir des nouveaux territoires. Mais ce symbole-là... Je dois encore le comprendre... A moins que ce soit l'accepter... Mais c'est dur dur!

Cordialement,

Théo d'Or

Re: L'Evangile de Marie(-Madeleine ) ?

par Griffon » mer. 31 août 2011, 20:05

Théo d'Or a écrit :Alors oui, paradoxalement, l’Église a contribué à l'émancipation de la femme et, en même temps, maintient cette distance par rapport à la femme qui garde un rôle à la périphérie des décisions importantes de l’Église alors qu'on pourrait s'attendre en toute logique qu'Elle suive cette tendance à l'égalisation qu'elle a engendré. En même temps, on dirait que les femmes, comme les hommes, se sont un peu perdus dans cette égalisation avec un affaiblissement de leur solidarité. Mais est-ce que c'est une réalité ou une apparence? J'imagine que vous me direz que c'est une évidence avec tout ce qu'on voit dans notre monde actuel, mais je me pose quand même la question: est-ce qu'on est plus isolé qu'avant ou est-on en train de faire une transition vers un nouveau type de solidarité et de lien? Est-ce que trop de choix tue le choix ou rend le choix plus fort?

On pourrait retourner la question. Que perdrait l’Église si elle se mettait à ordonner des femmes? Peut-être que c'est la réponse à cette question qui me permettrait de mieux comprendre...

Cordialement,

Théo d'Or
Décidément, chère Théo d'Or,
Vous êtes une fille intéressante.

Commençons par la fin...
Que perdrait l'Eglise ? Réponse : La fidélité à Jésus.

L'Eglise est une institution divine, conduite par des hommes.
Et les hommes du temps ne voient pas encore Jésus face à Face, et ils sont un peu comme dans un brouillard (pour reprendre des termes de St Paul).
Dès lors, les successeurs des apôtres restent le plus près possible de ce qu'ils ont reçu.
Regardez,... il ne font pas du sur place, car l'Eglise a vraiment évolué.
Mais,... ils évitent que des nouveautés soient humaines, simplement humaines.
Or Jésus, qui était tout à fait libre par rapport aux contraintes culturelles de son temps, Jésus a fixé une limite : le ministère apostolique, c'est pour les hommes.

Donc, il faut faire une différence.
Et cette différence, l'Eglise l'analyse, elle cherche à la comprendre, et la proclame car elle voit aussi les avantages faites aux femmes.
Une église sans distinction des rôles homme/femme, aurait déjà moins étudier la réalité de notre genre.
Cette distinction est une richesse car elle propose une vocation qui correspond, qu'on peut remplir en nous épanouissant.
Comprenez-moi, je ne veux pas dire qu'une femme est incapable d'être prêtre.
Je dis qu'être prêtre n'est pas un challenge. C'est une vocation qui doit correspondre à notre nature profonde.

Nier la différence est une maladie moderne.
L'Eglise la découverte comme un don de Dieu.
Et la vraie solidarité est plus riche lorsqu'on s'appuie sur l'autre en respectant sa nature.

Cordialement,

Griffon.

Re: L'Evangile de Marie(-Madeleine ) ?

par Théo d'Or » mer. 31 août 2011, 19:29

Griffon a écrit :
Théo d'Or a écrit :Et bien, ça m'apparait surréaliste en fait car j'ai du mal à concevoir qu'on ait pu forcer des femmes au mariage (même si je sais que ça a existé) et encore plus que l’Église ait du exiger la décision libre de... la femme, pour le mariage! Ça semble tellement évident! (Et non chrétien de supposer le contraire!)
Eh bien, Théo d'Or,

Vous êtes bien innocente, ou bien vous ne voulez pas voir la réalité ?
Dans pratiquement toutes les cultures traditionnelles, les femmes doivent se plier à la loi de l'homme.
Ca vous semble évident uniquement parce que vous baignez dans une culture chrétienne.

Et donc, comme vous êtes une fille honnête, vous pouvez reconnaître en cette institution hiérarchisée, l'Eglise de Dieu, animée de son Esprit, pour qui tous ses enfants sont importants.

Mais... ne croyez pas que je veuille vous convaincre.
Je n'ai pas cette prétention.

Par ailleurs, il n'est pas nécessaire que vous soyez convaincue pour que Jésus se mette à vous appeler à franchir le pas.
Jésus nous prend toujours là où nous sommes, et c'est après, grâce à Lui et pour Lui que nous sommes prêts " à renouveler notre façon de pensée ", comme nous le demande l'apôtre.

Cordialement,

Griffon.
Je ne suis pas innocente (ou alors juste un peu ou pas assez) mais il me semblait assez évident qu'un homme qui aspire au Bien comprend qu'on ne s'approprie pas le corps d'une femme. Mais je sais que dans une réalité sociale complexe, ça n'est pas toujours forcément évident.

Mais effectivement, je vois ce que vous désignez quand vous dites que la culture chrétienne a amené les femmes à pouvoir bénéficier de leurs droits les plus élémentaires. Je n'avais pas envisagé les choses sous cet angle de vue, mais force est de constater que la religion d'amour, après les deux guerres qui ont décimé deux générations d'hommes et amené nombre de femmes à reprendre les "affaires familiales", a convaincu celles-ci de leur droits, notamment à se faire respecter et aimer. Il leur fallait forcément en être convaincues pour pouvoir s'émanciper.

Alors oui, paradoxalement, l’Église a contribué à l'émancipation de la femme et, en même temps, maintient cette distance par rapport à la femme qui garde un rôle à la périphérie des décisions importantes de l’Église alors qu'on pourrait s'attendre en toute logique qu'Elle suive cette tendance à l'égalisation qu'elle a engendré. En même temps, on dirait que les femmes, comme les hommes, se sont un peu perdus dans cette égalisation avec un affaiblissement de leur solidarité. Mais est-ce que c'est une réalité ou une apparence? J'imagine que vous me direz que c'est une évidence avec tout ce qu'on voit dans notre monde actuel, mais je me pose quand même la question: est-ce qu'on est plus isolé qu'avant ou est-on en train de faire une transition vers un nouveau type de solidarité et de lien? Est-ce que trop de choix tue le choix ou rend le choix plus fort?

On pourrait retourner la question. Que perdrait l’Église si elle se mettait à ordonner des femmes? Peut-être que c'est la réponse à cette question qui me permettrait de mieux comprendre...

Cordialement,

Théo d'Or

PS: cher lmx, ce que vous dites est extrêmement intéressant! Je me laisse le temps de digérer :cool:
rePs: vous pouvez essayer de me convaincre car j'aimerais être convaincue :cool:

Re: L'Evangile de Marie(-Madeleine ) ?

par lmx » mer. 31 août 2011, 17:29

J'ai parlé de la symbolique masculine plus haut, et des apôtres comme prolongement du Christ, comme des rayons du Soleil, envoyés aux quatre coins de la terre (marquée du sceau la croix et des 4 branches) répandre les 4 évangiles. la terre a un aspect ténébreux, lunaire et par là même réceptif à la lumière (la lune est un symbole de marial), et donc l'envoie des apôtres masculins peut signifier la réconciliation du Soleil (masculin) et de la Terre (féminine) elle même symbolisée par Marie qui fut une terre vierge pour la Lumière Christique, ce qui fait d'elle le modèle spirituel de tous les chrétiens, le prototype de l'âme humaine purifiée qui peut accueillir Dieu.
L'âme humaine devant dans la mystique sponsale, devenir épouse de Dieu, doit donc imiter Marie.
Il faut se rappeler que le Christ Médiateur est le Pilier qui unit le Ciel (masculin) et la terre (féminine) et dont l'oeuvre rédemptrice a pour but de récapituler la création (féminine) en lui pour la ramener dans l'Unité.

Aussi, l'histoire sainte, n'est pas le fruit d'évènements contingents. Elle a un sens spirituel qui se traduit dans les évènements historiques, ce qui signifie que pour expliquer ces évènements il faut sortir de l'historique, passer du matériel au spirituel qui est ontologiquement premier. On n'explique pas le spirituel par des raisons historiques, sociales ou économiques. Le matériel, l'historique est pour ainsi dire le corps et le spirituel, l'âme qui informe le corps et lui permet d'exister.
Mais c'est ce que fait toute la science marxiste car elle postule l'absence de sens des choses et suppose donc que tout est le fruit de superstructures économiques, socio-culturelles produisant une domination, bref de produits historiques qu'il faut déconstruire pour supprimer la domination et rebâtir un monde meilleur (cf la charlatanerie du gender) etc. Ici, étant dans le matérialisme et l'historicisme pure il n'y pas d'universalité, pas de Vérité on est dans un enchainement horizontal de causes à effets indéfini. Résultat, on reste toujours dans l'horizontal hors duquel on ne peut s'échapper et on étouffe .... Et au passage les sociologues marxistes qui polluent littéralement les esprits avec leurs thèses devraient s'interroger si le combat subversif qu'ils mènent pour déconstruire les derniers restes de judéo christianisme et de platonisme n'est pas lui aussi le fruit de "superstructures" qui les dominent inconsciemment.



Pour le reste , je dirais simplement ceci :

La messe est d'une part un mémorial au sens traditionnel du terme, non pas une simple commémoration comme le pensent les protestants, mais un acte qui, en imitant le sacrifice du Christ, le répète littéralement de sorte que toutes les fois où le prêtre opère le sacrifice eucharistique, le monde est rendu immanent au commencement du christianisme. La messe met en jeux ce qui s'appelle la mémoire rituelle (zakar en hébreux), ce qui implique une conception traditionnelle du temps qui ne soit pas linéaire.

c'est d'autre part symbole opératif, efficace, qui pour opérer suppose la conformité à des archétypes transcendant, à un modèle et le respect de certaines paroles. C'est comme faire le signe de croix, ce n'est pas la même chose si vous faites un pentagone ou un cercle.
Ainsi, en tant que symbole et en tant que sacrifice, le prêtre s'identifie au Christ qui opère son propre sacrifice.
Le prêtre opère littéralement dans la personne du Christ, il devient en quelque sorte un masque (personna au sens originel signifie masque) pour le Christ. Et il se trouve que le Christ était un homme, donc le prêtre est un homme.

Re: L'Evangile de Marie(-Madeleine ) ?

par Griffon » mer. 31 août 2011, 17:27

Théo d'Or a écrit :Et bien, ça m'apparait surréaliste en fait car j'ai du mal à concevoir qu'on ait pu forcer des femmes au mariage (même si je sais que ça a existé) et encore plus que l’Église ait du exiger la décision libre de... la femme, pour le mariage! Ça semble tellement évident! (Et non chrétien de supposer le contraire!)
Eh bien, Théo d'Or,

Vous êtes bien innocente, ou bien vous ne voulez pas voir la réalité ?
Dans pratiquement toutes les cultures traditionnelles, les femmes doivent se plier à la loi de l'homme.
Ca vous semble évident uniquement parce que vous baignez dans une culture chrétienne.

Et donc, comme vous êtes une fille honnête, vous pouvez reconnaître en cette institution hiérarchisée, l'Eglise de Dieu, animée de son Esprit, pour qui tous ses enfants sont importants.

Mais... ne croyez pas que je veuille vous convaincre.
Je n'ai pas cette prétention.

Par ailleurs, il n'est pas nécessaire que vous soyez convaincue pour que Jésus se mette à vous appeler à franchir le pas.
Jésus nous prend toujours là où nous sommes, et c'est après, grâce à Lui et pour Lui que nous sommes prêts " à renouveler notre façon de pensée ", comme nous le demande l'apôtre.

Cordialement,

Griffon.

Re: L'Evangile de Marie(-Madeleine ) ?

par Théo d'Or » mer. 31 août 2011, 16:12

Virgile a écrit :
Théo d'Or a écrit :Cela dit, ça ne m'empêchera pas d'avoir l'intime conviction que l’Église va nécessairement évoluer vers l'appel des femmes à la prêtrise/ l'évêché/ la papauté, s'en enrichir considérablement et s'en revitaliser davantage!
Cordialement,
Théo d'Or
Bonjour Théo d'Or,

ce petit message pour rappeler que l'ordination de femmes, dans l'Église catholique romaine est tout d'abord totalement exclue par le droit canon. C'est un premier détail qui a son importance.

Mais l'essentiel, sur cette question, n'est évidemment pas l'interdiction faite par le droit canon.

Avant de parler d'intime conviction ou de débattre "librement" de la question de l'ordination des femmes, il faudrait d'abord savoir ce qu'en dit l'Eglise elle-même. A ce sujet, la Lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis de Jean-Paul II,
(http://www.vatican.va/holy_father/john_ ... is_fr.html)
et le Motu proprio Ad Tuendam Fidem (également de Jean-Paul II), définissent un certains nombre de vérités tranchées de manière définitive et devant être tenues par tous les catholiques.

Pour information, un autre texte - De gravioribus delictis - prévoit une excommunication aussi bien pour celle qui tente de recevoir la prêtrise que pour celui qui tente de conférer un ordre sacré à une femme (avec en plus pour ce dernier une possible déposition).

Il n'y a pas de "question" de l'ordination des femmes dans l'Eglise catholique. Le problème ne se pose donc pas. Il n'y a pas à ce sujet d'intime conviction qui tienne, de considérations sur un éventuel changement disciplinaire imposée par des "circonstances" - par ailleurs exclusivement spécifique à la culture occidentale - qui soient de mise, ni de considérations pastorales qui puissent être invoquées. En d'autres termes, les femmes ne peuvent accéder aux ordres pour des raisons théologiques fondamentales qui sont au coeur de la foi catholique.
Et que cet état de fait ne soit pas près de changer ne ressort nullement de mon intime conviction! :D


Amicalement.
Virgile.
Cher Virgile,

J'ai lu la lettre de Jean Paul II que vous avez citée dans votre message. J'avoue que les raisons théologiques fondamentales de ce dogme restent pour moi totalement ténébreuses (incompréhensibles) même après lecture de son courrier. Il y est question d'anthropologique théologique et de choix d'humains masculins non inhérent à la culture de l'époque. S'il y a quelqu'un qui peut me communiquer les codes de compréhension (Griffon a l'air de savoir des choses) de cet état de fait, je suis preneuse. Si c'est un mystère pour vous, j'aimerais le savoir aussi (ça pourrait être un mystère divin aussi, tout ça est tellement étrange)

Rassurez-vous, je ne me sens pas appelée à la prêtrise... Mais j'essaye de comprendre!

Cordialement,

Théo d'Or

Re: L'Evangile de Marie(-Madeleine ) ?

par Elric » mer. 31 août 2011, 15:51

Bonjour Theo d'Or.

Le lien qu'a posté Virgile répond il me semble à votre question.

Lorsqu'on lit St Paul, lettre aux corinthiens, il est dit que les femmes doivent prier en portant un voile, et que les hommes ne peuvent pas prier en ayant des cheveux longs ou en se couvrant la tête. Il s'agit en fait de dire qu'il faut prier ou exercer son ministère dans une tenue digne, compte tenue de l'époque. La tenue vestimentaire ne fait pas ici figure de dogme, aussi l'église n'interdit plus aujourd'hui les cheveux longs aux hommes...
Pour ce qui est de la prêtrise accordée aux hommes uniquement, il s'agit par contre d'une tradition en lien direct avec les évangiles.
Je ne pense donc pas que ce point là sera revu, même si comme vous l'aurez remarqué en lisant mes interventions sur ce fil, l'ordination de prêtre femme ne me choquerait pas du tout.

Re: L'Evangile de Marie(-Madeleine ) ?

par Théo d'Or » mer. 31 août 2011, 15:28

Griffon a écrit :Ah ça, chère Théo d'Or,

Il est évident que si vous rejoignez l'Eglise, il faudra bien qu'elle revoie la place des femmes, ne fût-ce que pour tenir compte de la meilleure. :p

Je rigole... :clown:

Mais, plus sérieusement...
il y a une autre possibilité.
Celle que vous changiez d'avis.

Car, ce que je n'ai pas relevé lors de votre comparaison avec la vie civile, c'est que si les femmes ont obtenu l'égalité de droits, c'est bien grâce à l'Eglise qui a toujours défendu leurs droits, et notamment, exigé la décision libre de la femme avant le mariage.

Je ne crois pas qu'il y ait bcp de cultures où cela s'est passé.
Et pourtant, cela s'est fait en venant d'une culture tout à fait patricienne.

Le plus difficile à comprendre pour le monde moderne, c'est que les rôles étant clairement identifiés, les femmes peuvent être défendue et mises en avant sans qu'il soit nécessaire pour elles de lutter.

Cordialement,

Griffon.
Cher Griffon,

Il y a quand même une chose qui joue pas mal dans ma façon de voir les choses: je n'ai que 33 ans et ne connais la société qu'avec la femme bien installée partout (même s'il y a quelques frottements). Je n'ai pas connu les 30 premières années qui ont suivi le droit de vote des femmes et donc mal connu la phase d'adaptation à ce nouvel ordre social.

D'ailleurs, quand vous dites ceci:
Griffon a écrit :Car, ce que je n'ai pas relevé lors de votre comparaison avec la vie civile, c'est que si les femmes ont obtenu l'égalité de droits, c'est bien grâce à l’Église qui a toujours défendu leurs droits, et notamment, exigé la décision libre de la femme avant le mariage.
Et bien, ça m'apparait surréaliste en fait car j'ai du mal à concevoir qu'on ait pu forcer des femmes au mariage (même si je sais que ça a existé) et encore plus que l’Église ait du exiger la décision libre de... la femme, pour le mariage! Ça semble tellement évident! (Et non chrétien de supposer le contraire!)

Pour le reste, je crois deviner ce que vous voulez dire par "le plus difficile à comprendre pour le monde moderne, c'est que les rôles étant clairement identifiés, les femmes peuvent être défendue et mises en avant sans qu'il soit nécessaire pour elles de lutter". C'est vrai que parfois, dans notre société individualiste, cette indifférenciation homme-femme poussée trop loin pénalise les femmes dans un monde individualiste où elles doivent faire tout comme les hommes, avec sa condition corporelle de mère potentielle ou effective.

Mais je n'arrive pas à articuler cela avec la situation actuelle de l’Église, dans la mesure où les prêtres/ évêques/ papes font vœu de chasteté. A moins qu'on suppose que le rôle de la femme est avant tout d'être le temple de la vie... Mais il faut néanmoins des papas pour ça! Et il existe des femmes consacrées dans la chasteté (les sœurs) alors pourquoi pas dans la prêtrise? Je sens qu'il y a peut-être quelque chose que je n'ai peut-être pas perçu dans la phrase que vous dites et que j'ai cité ci-dessus. Si vous pouviez m'en dire plus sur le sujet. Car honnêtement, quand j'entends dire en surface que les prêtres sont des hommes car les apôtres étaient des hommes, ça ne me dit rien sur ce que ça peut éventuellement signifier au-delà du fait culturel.

Cordialement,

Théo d'Or

Re: L'Evangile de Marie(-Madeleine ) ?

par Virgile » mer. 31 août 2011, 15:18

Théo d'Or a écrit :Cela dit, ça ne m'empêchera pas d'avoir l'intime conviction que l’Église va nécessairement évoluer vers l'appel des femmes à la prêtrise/ l'évêché/ la papauté, s'en enrichir considérablement et s'en revitaliser davantage!
Cordialement,
Théo d'Or
Bonjour Théo d'Or,

ce petit message pour rappeler que l'ordination de femmes, dans l'Église catholique romaine est tout d'abord totalement exclue par le droit canon. C'est un premier détail qui a son importance.

Mais l'essentiel, sur cette question, n'est évidemment pas l'interdiction faite par le droit canon.

Avant de parler d'intime conviction ou de débattre "librement" de la question de l'ordination des femmes, il faudrait d'abord savoir ce qu'en dit l'Eglise elle-même. A ce sujet, la Lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis de Jean-Paul II,
(http://www.vatican.va/holy_father/john_ ... is_fr.html)
et le Motu proprio Ad Tuendam Fidem (également de Jean-Paul II), définissent un certains nombre de vérités tranchées de manière définitive et devant être tenues par tous les catholiques.

Pour information, un autre texte - De gravioribus delictis - prévoit une excommunication aussi bien pour celle qui tente de recevoir la prêtrise que pour celui qui tente de conférer un ordre sacré à une femme (avec en plus pour ce dernier une possible déposition).

Il n'y a pas de "question" de l'ordination des femmes dans l'Eglise catholique. Le problème ne se pose donc pas. Il n'y a pas à ce sujet d'intime conviction qui tienne, de considérations sur un éventuel changement disciplinaire imposée par des "circonstances" - par ailleurs exclusivement spécifique à la culture occidentale - qui soient de mise, ni de considérations pastorales qui puissent être invoquées. En d'autres termes, les femmes ne peuvent accéder aux ordres pour des raisons théologiques fondamentales qui sont au coeur de la foi catholique.
Et que cet état de fait ne soit pas près de changer ne ressort nullement de mon intime conviction! :D


Amicalement.
Virgile.

Re: L'Evangile de Marie(-Madeleine ) ?

par lmx » mer. 31 août 2011, 15:17

En attendant, obnubilée par les thèses sociologiques, la signification spirituelle du masculin et du féminin, la symbolique du prêtre et de la structure hiérarchique de l'Eglise passe à côté.

Et puis le monde change et alors ? N'avez vous pas lu que le chrétien n'a pas à être du monde , qu'il faut précisément le rejeter radicalement ? N'avez vous pas lu les constants appels dans l'évangile à une mort initiatique pour acquérir la véritable liberté, pour pouvoir naitre à sa véritable identité déliée des chaines du monde ? Car c'est quand il n'y a plus d'espoir (dans le monde) que s'acquiert la félicité dit un véritable texte hindou.
Ne savez vous pas que le monde ce sont les ombres dansantes projetées sur les parois de la caverne obscure, que le monde est par conséquent relativement réel contrairement à Dieu l'absolument réel qui se donne à nous et qui nous libère, qu'il est une comédie comme cela est suggéré par Platon, qu'il est une figure qui passe comme dit St Paul, et que s'attacher à lui est le comble de l'ignorance ?
Par ailleurs, la croyance dans le progrès, l'idée que toute innovation soit positive, est une idée tout à fait mondaine et anti chrétienne, et constitue une illusion malsaine et destructrice. La modernité a réussi à faire du devenir pourtant source de corruption et de mort pour l'être un principe positif régissant le monde. C'est comme si on convertissait un point C situé sur une ligne en une qualité supérieure au point B du seul fait qu'il soit postérieur au point B. Cela nous enferme dans la linéarité de l'histoire qui est supposée par son développement nous acheminer vers le bonheur. C'est finalement absurde et cela l'histoire le prouve bien.
Finalement , en se servant du devenir pour justifier l'éloignement à l'égard des Principes stables et éternels, on ne fait que poursuivre indéfiniment l'oeuvre du pêché originel.

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