par zelie » sam. 25 avr. 2015, 19:14
Je viens de visionner la vidéo.
Le premier constat, qui saute aux yeux, est que le Sénat est vide; un seul auditeur, UMP, vice-président de la Commission à la culture. Ce type de commission présidée par la majorité et vice-présidée par l'opposition est pure façade, puisqu'en définitive, au moment de prendre des décisions, c'est un appel de l'Elysée qui dicte la décision du président, au mépris de toutes les études d'opinions faites auprès des acteurs de l'école, et qui a déjà arraché des larmes de dépit à leurs participants, investis et surbookés de travail pendant des mois; bref, de l'argent gaspillé fortement, et une marionnette agitée devant l'opinion des profs et parents, un os pour calmer les chiens.
Vu que l'auditeur, acquis à M. Lafforgue, est UMP, et n'est que vice-président, son rapport s'arrêtera au président de ladite commission, et sera aussitôt invalidé par le pouvoir.
Cela pour bien faire comprendre que le malaise de l'école commence là, au sénat, et au plus haut de l'état, et que gauche et droite y joue le même jeu puant sous couvert d'auditionner tous les bords politiques et de démocratie.
ET pour bien faire comprendre aussi à quel point l'intervention d'un monsieur acquis a des idées "de droite" sera un phénoménal coup d'épée dans l'eau, et n'aura absolument aucune suite politique.
Pour vous en convaincre, il suffit de regarder Public Sénat les premiers mois d'un changement de mains à l'Elysée, le lynchage du pouvoir précédent se rejoue à chaque mandat. Mais c'est très instructif.
Le deuxième constat est que l'interview vire au dialogue de sourd, surtout dans la deuxième partie; l'un est à une échelle et refuse d'en descendre faute de mesure miracle à proposer, les autres sont rivés à leur obsession du "tout, tout de suite" car on perçoit leur urgence et leur pessimisme partagés. Il n'y a pas de solution immédiate ou miracle, c'est ainsi qu'on peut résumer en une seconde une heure de sinistrose lassante à force de "euuuuuuuuuh".
Le troisième constat, mais qui n'est pas forcément connu d'un public hors Education Nationale, c'est la façon dont sont bâtis les programmes: quand j'étais à l'IUFM, un vieux professeur, communiste chevronné, était convaincu et nous apprenait que les programmes de l'école étaient bâtis sur les avancées scientifiques dans les sciences cognitives. L'ennui, c'est que ce n'est... qu'un peu vrai, et ce monsieur aAfforgue y fait allusion à un moment.
En fait, les programmes scolaires sont le fruit du travail d'un groupe assez important de personnes (entre 10 et 20) issues de la société civile (peu ou pas de profs, pas des inspecteurs, ni des scientifiques reconnus en pédagogie ou dans les sciences cognitives ; des extérieurs au système de l'Enseignement, mais haut placés dans les entreprises, dans les CNRS, par exemple, ou des lettrés, avocats, médecins; le mélange est plus ou moins heureux, des fois inquiétant, des fois rassurant), et acquis aux idées du gouvernement en place: leur travail suit en droite ligne les directives et les valeurs du pouvoir en place: lequel pouvoir prend bien sûr appui sur les recherches cognitives... mais pas toutes; que celles qui valident leur programme électoral ou politique.
Pour se faire un idée :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_na ... programmes
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_su ... programmes
ET pas que les programmes : les rythmes scolaires sont eux aussi passés honteusement à cette moulinette qui n'a retenu non pas la substance mais la périphérie pour asseoir une autorité politique, la laïcité, qui ne cesse de changer de définition dans ses subtilités selon le pouvoir en place, le collège pour tous, etc...
Et pour finir, oser critiquer les programmes peut conduire aux pires sanctions pour les enseignants, et à un harcèlement féroce. Il est bon de montrer patte blanche dans certains cas.
Donc quand Mr Lafforgue espère un retour à l'esprit critique, on sent comme un poids peser tout à coup sur les épaules... On n'a plus envie... et surtout pas de perdre un boulot dans le contexte actuel.
Le premier temps de la vidéo est consacré à une critique sur les valeurs de la république et de la laïcité, de leurs définition, et de comment ressuciter l'esprit critique des élèves; par l'études des lettres latines et grecques.
Ah.
Mettez 100 professeurs de 25 à 45 ans pris au hasard dans une salle et demandez : "qui connait suffisamment des lettres latines ET grecques en quantité et en densité pour pouvoir délivrer un bagage exigeant (sous-entendu bien plus "riche" et "profond" que l'actuel programme) exempt de boulettes à vos élèves ?" Euh... il va y avoir comme un blanc.
Parce que l'étude approfondie du latin et de grec de la sixième à la terminale, pour des gens de cinquante ans et moins, ben ça n'existait déjà plus beaucoup. Sur Paris ou des villes très importantes, je ne sais pas ce qu'il en est, mais sur les villes moyennes, c'est latin OU grec dans le meilleur des cas, et depuis déjà plus de trente ans, c'est même pas latin.
Dans mon cas personnel, j'ai pleuré de ne pouvoir faire du latin, et je suis allée voir mes profs pour les faire changer d'avis; mais "bonne élève sérieuse et travailleuse promise à une filière scientifique", j'aurais pris la place d'un autre dans une classe unique où les places étaient comptées et je n'aurais pas suivi le latin jusqu'au bac: mon sort fut vite réglé. Le peu de latin que je sais, je le sais parce je suis allée acheter, à 12 ans, avec mon argent de poche, un livre scolaire de latin, et que je l'ai bossé seule.
Après, bien sûr, les universités proposent des parcours de lettres classiques; mais avouez que par rapport à la situation de la génération des 70-90 ans que décrit M. Lafforgue, on semblerait largement en dessous des générations passées et de ses souhaits. Il n'existe plus de famille où une ou deux personnes ont "fait du latin/grec", comme on en rencontrait un peu plus facilement avant 1960, selon lui.
Pour lui, un lettré mis au contact d'une littérature "riche" et "profonde", propice au questionnement et surtout à la critique du système dans lequel nous évoluons est primordial pour construire une pensée libre et capable de raisonner, d'évoluer, et de faire évoluer la société dans laquelle elle vit. Le remède à notre école, notre société et ses radicalismes encombrants serait là : une culture de la langue qui construit la pensée. Dites ça à un ministre de l'Education Nationale et il ne vous écoutera déjà plus la seconde d'après : c'est la plus grande vérité de La Palisse qui soit. Tout le monde le sait parmi les intervenants de l'Enseignement : on le sait, on le lit, on nous le répète, répète, répète. C'est intrinsèque à un prof : avant tout, former la pensée, par le langage et la culture. Et c'est là que le bât blesse aussi : quel langage, et quelle culture pour quelle pensée au bout ? Parce que si on croit que parce que M. Fort-en-intégrales a dit : "lisez ce bouquin-là", on va le faire... Ouh. Il y a loin de l'idée à l'application: il ne peut y avoir une idée monothéiste de la culture et de la valeur à faire passer, surtout dans un groupe professionnel largement acquis à la gauche, qui a plus tendance à se situer dans la contestation, la digestion lente, le rejet, qu'un autre bord politique.
Et il y aurait beaucoup à dire encore sur les radicalismes de tout poil fleurissant dans l'école, tant du coté des profs que du coté des enfants et des familles; la construction d'un pensée critique y parait compromise tant elle est prise en otage politique/religieux/culturel avant même son émergence dans nombres de cas.
Pour finir, M. Lafforgue ne peut proposer de mesure concrète, vraiment efficace dès demain dans toutes les classes, et là il signe tout l'échec de son propos: non, il n'est pas enseignant, ne connait pas la réalité du terrain, et très logiquement ne peut que rebondir quelques secondes à peine sur le faux argument en forme de perche de son interlocuteur : augmenter le nombre d'heures de français. Il y aurait encore beaucoup à dire sur une telle attitude, mais ma réponse est déjà longue, trop longue.
Combien de fois j'ai vu des collègues profondément accablés par les mesures ordonnées par un grand spécialiste de l'enseignement, qui après avoir été prof de français-histoire-géo-latin-grec-anglais-sport pendant trente ans nous pond une "solution miraculeuse" déconnectée de la réalité ACTUELLE des classes d'élèves parce que ça fait tellement longtemps qu'il est chercheur et qu'il s'est bien gardé de mettre le pied dans une classe depuis qu'il les a fuies!!
Sinon, je trouve le constat, globalement, de ce monsieur, pas tout à fait faux, mais pas tout à fait vrai. Juste un point parmi d'autres :
Il y a un malaise entre les différents acteurs de l'enseignement; mais il ne vient pas d'en bas. Quel manager ou général d'armée oserait dire que s'il y a malaise dans ses rangs, c'est de la faute des simples soldats. Ceux qui parmi vous sont managers comprendront largement : l'attitude d'une équipe vient toujours du chef, implique toujours le chef, et le chef peut toujours réussir à la retourner: parce que l'autorité c'est lui. Constater une dérive et un échec des élèves et se contenter de souligner le manque de bon sens d'un enseignant, c'est insultant. Je voudrais simplement jouer à "vis ma vie" avec ce monsieur, pendant un an. Et lui faire observer et ressentir tout ce qu'est le sacerdoce du moindre des enseignant, lui faire entendre les doutes, les accablements, les fatigues, les maladies d'épuisement, mais aussi les réussites arrachées parfois contre tout un milieu culturel, les joies, les surprises de la vie d'un "prof". Et comme par hasard, ensuite, à la question "donnez-nous trois mesures seulement à mettre en oeuvre pour l'école", il arriverait à répondre sans hésiter. C'est un métier, enseignant; et un métier ça s'apprend, et ça se pratique. ET tout autre qui parle de ce métier sans en être, fut-il un génie ou un exemple de réussite exceptionnel ou un sage érudit, tombe comme beaucoup dans la piège du verbiage du Yaka Fokon. Inutile génie.
Désolée pour les fautes, je ne suis pas chez moi et le clavier marche pas comme chez moi.
Je viens de visionner la vidéo.
Le premier constat, qui saute aux yeux, est que le Sénat est vide; un seul auditeur, UMP, vice-président de la Commission à la culture. Ce type de commission présidée par la majorité et vice-présidée par l'opposition est pure façade, puisqu'en définitive, au moment de prendre des décisions, c'est un appel de l'Elysée qui dicte la décision du président, au mépris de toutes les études d'opinions faites auprès des acteurs de l'école, et qui a déjà arraché des larmes de dépit à leurs participants, investis et surbookés de travail pendant des mois; bref, de l'argent gaspillé fortement, et une marionnette agitée devant l'opinion des profs et parents, un os pour calmer les chiens.
Vu que l'auditeur, acquis à M. Lafforgue, est UMP, et n'est que vice-président, son rapport s'arrêtera au président de ladite commission, et sera aussitôt invalidé par le pouvoir.
Cela pour bien faire comprendre que le malaise de l'école commence là, au sénat, et au plus haut de l'état, et que gauche et droite y joue le même jeu puant sous couvert d'auditionner tous les bords politiques et de démocratie.
ET pour bien faire comprendre aussi à quel point l'intervention d'un monsieur acquis a des idées "de droite" sera un phénoménal coup d'épée dans l'eau, et n'aura absolument aucune suite politique.
Pour vous en convaincre, il suffit de regarder Public Sénat les premiers mois d'un changement de mains à l'Elysée, le lynchage du pouvoir précédent se rejoue à chaque mandat. Mais c'est très instructif.
Le deuxième constat est que l'interview vire au dialogue de sourd, surtout dans la deuxième partie; l'un est à une échelle et refuse d'en descendre faute de mesure miracle à proposer, les autres sont rivés à leur obsession du "tout, tout de suite" car on perçoit leur urgence et leur pessimisme partagés. Il n'y a pas de solution immédiate ou miracle, c'est ainsi qu'on peut résumer en une seconde une heure de sinistrose lassante à force de "euuuuuuuuuh".
Le troisième constat, mais qui n'est pas forcément connu d'un public hors Education Nationale, c'est la façon dont sont bâtis les programmes: quand j'étais à l'IUFM, un vieux professeur, communiste chevronné, était convaincu et nous apprenait que les programmes de l'école étaient bâtis sur les avancées scientifiques dans les sciences cognitives. L'ennui, c'est que ce n'est... qu'un peu vrai, et ce monsieur aAfforgue y fait allusion à un moment.
En fait, les programmes scolaires sont le fruit du travail d'un groupe assez important de personnes (entre 10 et 20) issues de la société civile (peu ou pas de profs, pas des inspecteurs, ni des scientifiques reconnus en pédagogie ou dans les sciences cognitives ; des extérieurs au système de l'Enseignement, mais haut placés dans les entreprises, dans les CNRS, par exemple, ou des lettrés, avocats, médecins; le mélange est plus ou moins heureux, des fois inquiétant, des fois rassurant), et acquis aux idées du gouvernement en place: leur travail suit en droite ligne les directives et les valeurs du pouvoir en place: lequel pouvoir prend bien sûr appui sur les recherches cognitives... mais pas toutes; que celles qui valident leur programme électoral ou politique.
Pour se faire un idée :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_national_des_programmes
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_sup%C3%A9rieur_des_programmes
ET pas que les programmes : les rythmes scolaires sont eux aussi passés honteusement à cette moulinette qui n'a retenu non pas la substance mais la périphérie pour asseoir une autorité politique, la laïcité, qui ne cesse de changer de définition dans ses subtilités selon le pouvoir en place, le collège pour tous, etc...
Et pour finir, oser critiquer les programmes peut conduire aux pires sanctions pour les enseignants, et à un harcèlement féroce. Il est bon de montrer patte blanche dans certains cas.
Donc quand Mr Lafforgue espère un retour à l'esprit critique, on sent comme un poids peser tout à coup sur les épaules... On n'a plus envie... et surtout pas de perdre un boulot dans le contexte actuel.
Le premier temps de la vidéo est consacré à une critique sur les valeurs de la république et de la laïcité, de leurs définition, et de comment ressuciter l'esprit critique des élèves; par l'études des lettres latines et grecques.
Ah.
Mettez 100 professeurs de 25 à 45 ans pris au hasard dans une salle et demandez : "qui connait suffisamment des lettres latines ET grecques en quantité et en densité pour pouvoir délivrer un bagage exigeant (sous-entendu bien plus "riche" et "profond" que l'actuel programme) exempt de boulettes à vos élèves ?" Euh... il va y avoir comme un blanc.
Parce que l'étude approfondie du latin et de grec de la sixième à la terminale, pour des gens de cinquante ans et moins, ben ça n'existait déjà plus beaucoup. Sur Paris ou des villes très importantes, je ne sais pas ce qu'il en est, mais sur les villes moyennes, c'est latin OU grec dans le meilleur des cas, et depuis déjà plus de trente ans, c'est même pas latin.
Dans mon cas personnel, j'ai pleuré de ne pouvoir faire du latin, et je suis allée voir mes profs pour les faire changer d'avis; mais "bonne élève sérieuse et travailleuse promise à une filière scientifique", j'aurais pris la place d'un autre dans une classe unique où les places étaient comptées et je n'aurais pas suivi le latin jusqu'au bac: mon sort fut vite réglé. Le peu de latin que je sais, je le sais parce je suis allée acheter, à 12 ans, avec mon argent de poche, un livre scolaire de latin, et que je l'ai bossé seule.
Après, bien sûr, les universités proposent des parcours de lettres classiques; mais avouez que par rapport à la situation de la génération des 70-90 ans que décrit M. Lafforgue, on semblerait largement en dessous des générations passées et de ses souhaits. Il n'existe plus de famille où une ou deux personnes ont "fait du latin/grec", comme on en rencontrait un peu plus facilement avant 1960, selon lui.
Pour lui, un lettré mis au contact d'une littérature "riche" et "profonde", propice au questionnement et surtout à la critique du système dans lequel nous évoluons est primordial pour construire une pensée libre et capable de raisonner, d'évoluer, et de faire évoluer la société dans laquelle elle vit. Le remède à notre école, notre société et ses radicalismes encombrants serait là : une culture de la langue qui construit la pensée. Dites ça à un ministre de l'Education Nationale et il ne vous écoutera déjà plus la seconde d'après : c'est la plus grande vérité de La Palisse qui soit. Tout le monde le sait parmi les intervenants de l'Enseignement : on le sait, on le lit, on nous le répète, répète, répète. C'est intrinsèque à un prof : avant tout, former la pensée, par le langage et la culture. Et c'est là que le bât blesse aussi : quel langage, et quelle culture pour quelle pensée au bout ? Parce que si on croit que parce que M. Fort-en-intégrales a dit : "lisez ce bouquin-là", on va le faire... Ouh. Il y a loin de l'idée à l'application: il ne peut y avoir une idée monothéiste de la culture et de la valeur à faire passer, surtout dans un groupe professionnel largement acquis à la gauche, qui a plus tendance à se situer dans la contestation, la digestion lente, le rejet, qu'un autre bord politique.
Et il y aurait beaucoup à dire encore sur les radicalismes de tout poil fleurissant dans l'école, tant du coté des profs que du coté des enfants et des familles; la construction d'un pensée critique y parait compromise tant elle est prise en otage politique/religieux/culturel avant même son émergence dans nombres de cas.
Pour finir, M. Lafforgue ne peut proposer de mesure concrète, vraiment efficace dès demain dans toutes les classes, et là il signe tout l'échec de son propos: non, il n'est pas enseignant, ne connait pas la réalité du terrain, et très logiquement ne peut que rebondir quelques secondes à peine sur le faux argument en forme de perche de son interlocuteur : augmenter le nombre d'heures de français. Il y aurait encore beaucoup à dire sur une telle attitude, mais ma réponse est déjà longue, trop longue.
Combien de fois j'ai vu des collègues profondément accablés par les mesures ordonnées par un grand spécialiste de l'enseignement, qui après avoir été prof de français-histoire-géo-latin-grec-anglais-sport pendant trente ans nous pond une "solution miraculeuse" déconnectée de la réalité ACTUELLE des classes d'élèves parce que ça fait tellement longtemps qu'il est chercheur et qu'il s'est bien gardé de mettre le pied dans une classe depuis qu'il les a fuies!!
Sinon, je trouve le constat, globalement, de ce monsieur, pas tout à fait faux, mais pas tout à fait vrai. Juste un point parmi d'autres :
Il y a un malaise entre les différents acteurs de l'enseignement; mais il ne vient pas d'en bas. Quel manager ou général d'armée oserait dire que s'il y a malaise dans ses rangs, c'est de la faute des simples soldats. Ceux qui parmi vous sont managers comprendront largement : l'attitude d'une équipe vient toujours du chef, implique toujours le chef, et le chef peut toujours réussir à la retourner: parce que l'autorité c'est lui. Constater une dérive et un échec des élèves et se contenter de souligner le manque de bon sens d'un enseignant, c'est insultant. Je voudrais simplement jouer à "vis ma vie" avec ce monsieur, pendant un an. Et lui faire observer et ressentir tout ce qu'est le sacerdoce du moindre des enseignant, lui faire entendre les doutes, les accablements, les fatigues, les maladies d'épuisement, mais aussi les réussites arrachées parfois contre tout un milieu culturel, les joies, les surprises de la vie d'un "prof". Et comme par hasard, ensuite, à la question "donnez-nous trois mesures seulement à mettre en oeuvre pour l'école", il arriverait à répondre sans hésiter. C'est un métier, enseignant; et un métier ça s'apprend, et ça se pratique. ET tout autre qui parle de ce métier sans en être, fut-il un génie ou un exemple de réussite exceptionnel ou un sage érudit, tombe comme beaucoup dans la piège du verbiage du Yaka Fokon. Inutile génie.
Désolée pour les fautes, je ne suis pas chez moi et le clavier marche pas comme chez moi.