hs tiré du fil Christianophobie

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Re: hs tiré du fil Christianophobie

par Sam D. » ven. 14 sept. 2018, 9:33

Ce péché social [la raison] [...] a pénétré dans les milieux les mieux préservés et s'y traduit par l'habitude de tout citer au tribunal du jugement propre et par la difficulté de se soumettre au simple témoignage de l'autorité.
On en rirait presque si ce n'était pas si tragique. Car les voici, les effets de l'autorité (Mgr Morerod in https://www.diocese-lgf.ch/fileadmin/do ... 2018FR.pdf:
« Culture cléricale » ? Je songe à ce que m’a dit une femme de son enfance dans la campagne fribourgeoise il y a quelques décennies : la mère meurt à cause d’un « conseil » du curé, les enfants sont placés, elle-même est violée dans son enfance par le vicaire alors que son frère l’est par le curé, et on ne dit rien parce que le prêtre est le roi. Sic. Certes c’est une combinaison extrême, mais elle a été facilitée par un pouvoir de l’Église sur la société, et ce n’est pas l’Évangile...

Re: hs tiré du fil Christianophobie

par zelie » jeu. 13 sept. 2018, 17:08

Bonjour,
autant j'adhère complètement aux réponses faites à Suliko, fondées sur des faits historiques, autant je trouve qu'elle n'a pas tout faux lorsqu'elle dit (les parties en gras) :
Toutes les hérésies autrefois vigoureusement condamnées sont affichées au grand jour, y compris par le pape, sans que personne ou presque n'y voie rien à redire, tant le modernisme s'est insinué dans tous les milieux autrefois catholiques.
Comment nier qu'il n'y ait un fond de vérité dans ce cri de colère? Combien de familles d'origine chrétienne, populaires comme bourgeoises, ont tourné le dos à la religion, progressivement, par l'avènement d'objets comme la télé, par une succession de relâchements, par absence de prêtre proche, par abolition des vêpres et autres prières communes, etc.? La crise phénoménale des vocations est elle aussi un symptôme, au moins pour partie, des sirènes du modernisme envers nos jeunes...

Sans parler des scandales navrants qui secouent l'Eglise aussi régulièrement que les saisons; pas une ne passe qu'on ait un scandale continental: France, USA, Royaume Uni, Allemagne, France encore...

Voilà, juste pour dire que je comprends sa colère, même si je ne partage pas l'essentiel de sa vision des choses. Des ex-catholiques qui ont tourné le dos à leur religion pour aller vers le protestantisme ou des sectes, ou l'athéisme, il y en a bien plus que ce que l'on croit; des néo-christianophobes qui ne se rendent même pas compte qu'en niant l'incarnation divine du Christ ils tombent dans la cristophobie... ou des catholiques ulcérés, angoissés, qui regardent un monde changer sans plus pouvoir s'y reconnaître, peut-être comme Suliko? Ca laisse l'impression que dans notre monde actuel, maman Cane (l'Eglise) perd des petits canards dans les tourbillons de la promenade aquatique... On ne peut nier que nous vivons dans une France de plus en plus difficile pour les chrétiens, c'est justement l'objet de notre débat.

Re: hs tiré du fil Christianophobie

par Fée Violine » mer. 29 août 2018, 20:16

Remarquez que le Père peut nous dire cela en 1948, c'est à dire avant le fameux concile qui est "trois fois maudit" par les schismatiques de l'Église catholique et de biais partisan conservateur. En 1948, le Père fait le constat d'une apostasie des masses, en Occident, et pour les causes qu'il nous indique. Rien à voir avec le concile de l'Église !
Et vers la même époque, en 1943, un prêtre français a publié un livre intitulé "France, pays de mission"
https://www.la-croix.com/Religion/Actua ... 18-1238760

Re: hs tiré du fil Christianophobie

par Cinci » lun. 27 août 2018, 18:24

Pour répondre à Suliko qui ne voudra jamais lâcher son os, qui préfére par-dessus tout accuser tout le clergé d'aujourd'hui - eh oui, carrément - pour la désaffection des masses envers la foi catholique. Je considère que cette sempiternelle accusation est une folie, du délire, une magistrale erreur.

Je pourrais ajouter que son attitude est peccamineuse ... On ne se présente pas en tant que "super catholique", tout en ne sachant qu'accuser le Pape, le clergé; soupçonnant toujours l'un ou l'autre du pire.

Suliko écrit :

L'auteur [le Père René Latourelle, ex-doyen de la Faculté de théologie à l'Université Grégorienne à Rome] se lamente sur la situation spirituelle déplorable de l'Occident sans oser faire le constat que c'est grandement en raison du clergé conciliaire que nous en sommes là. Combien de temps encore les catholiques -même et surtout les conservateurs - vont-ils refuser de voir la réalité en face : ce que l'on appelle aujourd'hui l'Eglise catholique n'a plus rien à voir avec l'Eglise telle qu'elle a été pendant près de 2000 ans.
Premièrement, prétendre que l'Église catholique d'aujourd'hui ne serait plus la véritable Église catholique d'hier : c'est du protestantisme. On appelle cela une attitude de schismatique. C'est un péché grave contre la charité.

Deuxièmement, le mensonge consiste à affirmer que la "cause principale" de l'incroyance des gens résiderait dans la façon d'être des religieux catholiques. Ça, c'est faux. Quelqu'un l'aura déjà dit : Jésus a été rejeté, les Apôtres ont été rejetés. Les premiers chrétiens ont connu un échec majeur auprès de leurs coreligionnaires juifs. Si même Jésus en personne et les Apôtres peuvent connaître l'échec auprès du grand public, pourquoi le clergé catholique n'aurait-il pas droit lui aussi à subir un revers de fortune ?

C'est normal d'excuser les Apôtres pour leur échec, mais pour ensuite accuser les évêques et les prêtres si les foules n'accourent pas près des fonts baptismaux ? On croirait à de la pensée magique : Il suffirait qu'un religieux ou un prêtre bredouille la bonne formule incantatoire en latin et tant prisée par des conservateurs pour qu'aussitôt les foules fassent la queue devant les confessionnaux. Voyons ... Au Canada, les saints martyrs canadiens du XVIe siècle ont connu l'échec dans leur tentative d'évangéliser les "sauvages". Déficience pastorale ? incapacité d'enseigner correctement la catéchèse ? en l'an 1640 ?

Maintenant

Observez aussi ce qu'écrivait le Père Eugène-Marie de l'Enfant-Jésus O.C.D en 1948 et dans son ouvrage Je veux voir Dieu :

"... en dressant l'intelligence contre l'objet de la foi , le libre examen protestant a exalté l'orgueil de l'intelligence. En proclamant les droits absolus de la raison, la Révolution française en a fait un péché social. Les découvertes de la science, en paraissant justifier les prétentions de la raison à une domination sur toutes les réalités d'ici-bas pour en exclure Dieu définitivement, en ont fait un péché quasi-irrémissible pour la masse des esprits de notre temps.

Ce péché social dont les derniers fruits sont l'agnosticisme philosophique, le libéralisme politique et le laïcisme scolaire dont l'atmosphère est saturée, a pénétré dans les milieux les mieux préservés et s'y traduit par l'habitude de tout citer au tribunal du jugement propre et par la difficulté de se soumettre au simple témoignage de l'autorité.

La foi devient ainsi plus exigeante de lumières distinctes et, moins soumise, elle chemine plus lentement dans l'obscur vers son objet divin. C'est cet orgueil, cause de l'apostasie des masses, qui a tant d'âmes assoiffées de lumière et de vie, refuse l'accès des sources qui pourraient apaiser leur soif ardente; lui aussi, qui arrête tant de belles intelligences, croyantes cependant, devant des obscurités divines où l'on ne pénètre que par le regard simple de la contemplation. "

p. 352


Remarquez que le Père peut nous dire cela en 1948, c'est à dire avant le fameux concile qui est "trois fois maudit" par les schismatiques de l'Église catholique et de biais partisan conservateur. En 1948, le Père fait le constat d'une apostasie des masses, en Occident, et pour les causes qu'il nous indique. Rien à voir avec le concile de l'Église !

Re: hs tiré du fil Christianophobie

par Cinci » jeu. 23 août 2018, 18:14

Les quelques observations du Père Latourelle, rapportées par moi au-dessus et en lien avec une sorte de dynamique de fond présente dans notre Occident, résument assez bien dans quoi s'enracine "chez nous" l'aversion envers le christianisme et le catholicisme.

Le redressement de l'Église opéré par le Concile Vatican II et qui serait pourtant bien de nature à rapprocher l'Église de la grande masse des occidentaux (cf. "nul doute que l'Église catholique d'aujourd'hui paraît être infiniment plus acceptable que celle d'hier aux yeux de l'immense majorité des gens") apparaît être comme un "coup d'épée dans l'eau", parce que la dynamique morose semble un phénomène impossible à renverser.

On préfère par-dessus tout la "liberté que procure le non sens".

On ne déteste pas tant les quelques figures aimables que l'Église pourrait contenir dans son sein, c'est à dire que l'on ne déteste pas autant des individus, je pense, comme on déteste l'idée d'une Vérité "qui contraindrait à ... " C'est pourquoi la réaction prend la figure d'une guerre à finir contre la hiérarchie.

La bienveillance d'un Jésus Christ ne posera pas de difficulté pour personne, mais c'est le contenu de ce qu'il dit qui n'est pas reçu et encore moins si cela devrait entraîner des conséquences doctrinales et pratiques incontournables.

Re: Christianophobie

par Suliko » mer. 22 août 2018, 22:32

L'Église elle-même, en dépit du vigoureux redressement opéré par Vatican II, n'a pas su traverser indemne cet univers en décomposition.
A la lecture de cette phrase, je ne sais pas s'il faut rire ou pleurer. Un tel aveuglement est tout simplement inexcusable. Aura-t-on enfin l’obligeance de me dire où et comment ledit concile aurait opéré un vigoureux redressement ?! L'auteur se lamente sur la situation spirituelle déplorable de l'Occident sans oser faire le constat que c'est grandement en raison du clergé conciliaire que nous en sommes là. Combien de temps encore les catholiques -même et surtout les conservateurs - vont-ils refuser de voir la réalité en face : ce que l'on appelle aujourd'hui l'Eglise catholique n'a plus rien à voir avec l'Eglise telle qu'elle a été pendant près de 2000 ans. Toutes les hérésies autrefois vigoureusement condamnées sont affichées au grand jour, y compris par le pape, sans que personne ou presque n'y voie rien à redire, tant le modernisme s'est insinué dans toutes les milieux autrefois catholiques. Ce qui est sûr, c'est que tout catholique qui se veut fidèle à l'Eglise ne peut pas considérer François comme la règle prochaine de la foi. C'est tout simplement impossible.

Re: Christianophobie

par Sam D. » mar. 21 août 2018, 14:27

[...]

Ce Père a un discours très unilatéral, du type o tempora o mores, qui me semble aussi stérile que courroucé. En fait, est taxé de délitement tout ce qui ne ressemble pas à ce qu'il a connu.

Sauf qu'il compare toujours par rapport à une époque où l'affiliation et la pratique religieuse étaient presque aussi peu facultative que le service militaire, et que là où il veut voir, a contrario d'aujourd'hui, de la vertu, il convient de repérer de la contrainte, du conformisme social, voire la recherche d'un certain prestige (1), l'analyse valant spécialement pour les vocations.

Le peuple était-il alors moins à la recherche du bonheur terrestre que maintenant ? Il avait moins d'information, moins les moyens, mais une recherche d'efficacité hic et nunc présidait tout de même à sa prière, voir cet article sur la dévotion à St-Expédit, saint inofficiel mais réputé efficace... https://www.google.ch/url?sa=t&rct=j&q= ... F6_Msw-v3E



(1) "La vertu n'irait pas si loin si la vanité ne lui tenait compagnie" La Rochefoucauld

Re: Christianophobie

par Cinci » lun. 20 août 2018, 14:20

Le Père Latourelle écrivait dans un de ses livres :


"L'écroulement de la société occidentale

L'Occident est affligé par des phénomènes de cassure, de rejet et d'oubli de toutes les valeurs qui ont fait sa dignité et sa grandeur. Cette société est mortellement atteinte, en voie d'implosion et de dégénérescence. Après avoir substitué à l'Absolu un subjectivisme délirant, elle gère sa propre mort, car elle n'a aucun point de référence pour s'évaluer, aucune valeur qui puisse lui assurer un minimum de stabilité. Elle a détruit le mariage, la famille, le droit à la vie, l'éducation, l'autorité, la vérité, l'altérité. Dans cette société, ce qu'il y a de plus sublime dans l'homme, à savoir ce qui le fait à l'image et à la ressemblance de Dieu, l'amour, est trop souvent réduit à des formes perverses de jouissance : inutile ici de dénombrer. Comment reconnaître des signes de santé dans un monde où l'avortement, le divorce, la toxicomanie, le suicide et l'euthanasie sont acceptés comme phénomènes inéluctables ?

Le culte du corps est un autre trait essentiel de la société occidentale. A vrai dire, le corps s'identifie à la personne. Il devient un objet de culte : un culte qui se manifeste dans la plus-value accordée aux millionnaires du hockey, du baseball, du foot ou de la boxe, et dans le déferlement cyclonique de la pornographie. L'idéal de la culture est de s'abandonner aux pulsions et aux déterminismes du corps.

Dans la république des satisfaits, la gangrène est partout ... l'Occident reproduit en grand l'absence de système immunitaire qui caractérise le sida.

Cette description par langage allusif ressemble à un film d'horreur. Et pourtant, ces faits, nous les connaissons par les journaux, les revues, les magazines; nous les voyons au cinéma et à la télévision. La vérité est que l'Occident est hideux, que son sourire est grimaçant et tordu par la volupté et l'hypocrisie.

L'Église elle-même, en dépit du vigoureux redressement opéré par Vatican II, n'a pas su traverser indemne cet univers en décomposition. Le premier monde, malgré une connaissance privilégiée du Concile, manifeste une désaffection toujours plus grande à l'égard de l'Église. A une surabondance de biens matériels correspond une ignorance religieuse opaque, une pauvreté spirituelle et morale qui s'apparente à un vide. Au contact des religions orientales, la vision du spécifique chrétien, à savoir l'irruption de Dieu dans l'histoire, la chair et le langage de Jésus, a perdu ses contours définis, ses traits distinctifs. On en arrive ainsi à un christianisme délavé, aplati, sans attrait : une planète perdue dans la galaxie des religions, des sectes et des idéologies.

Dans le monde des exégètes et des théologiens, même catholiques, la christologie est devenue le terrain privilégié d'un processus d'abord souterrain, puis, à ciel ouvert, de grignotage et de sabotage. Autrefois, on entendait dire : "Le Christ, oui ... mais l'Église jamais". Aujourd'hui, on en arrive à dire : "Le Christ, un homme, un prophète, oui ...mais le Christ, vrai Dieu, comme le Père au sein de la Trinité, ce discours est trop dur à entendre !" La grande pierre d'achoppement pour le subjectivisme contemporain, c'est l'Incarnation.

A cette crise doctrinale s'ajoute la diminution numérique des vocations sacerdotales et religieuses, fulminante en Europe et en Amérique du Nord. En outre, les forces catholiques existantes se dressent les uns contre les autres en camp farouchement opposés, de gauche et de droite, au nom de positions doctrinales durcies à l'extrême. Le vieillissement des effectifs de l'Église s'accompagne d'un état d'ignorance qui affecte tous les niveaux. Dans cette ménagerie, où les positions les plus contradictoires cohabitent sans troubler, comment le peuple des baptisés peut-il s'orienter ?

Derrière ces mutations trop visibles se cache une mutation beaucoup plus profonde. Un typer d'humanité, avec toutes les valeurs qu'il véhiculait disparaît pour faire place à un nouveau type d'homme, dont on peut cibler les traits dominants.


et

[voyons ici ces traits dominants]

D'abord, le rejet et la honte du passé. Cette rage de destruction n'est pas une nouveauté : elle remonte au XVIIIe siècle, le siècle des Lumières, de la Raison déifiée. L'inédit, toutefois, c'est que la Raison s'en prend à toutes les valeurs et qu'elle se retrouve aussi bien chez les croyants que chez les incroyants. Elle s'oppose violemment à toute forme de tradition, à toute apparence de contrainte, à toute idée de transcendance. Nous avons honte de nos origines.

Second trait : le règne du Moi. Au lieu de sociétés centrées sur des valeurs, ou tout au moins des intérêts communs, nous nous trouvons devant des monades isolées, hermétiques les uns aux autres. Tout part du Moi... si tant est qu'on puisse parler de départ. Dans ce monde où la subjectivité triomphe jusqu'au paroxysme, il n'y a évidemment pas de place pour les autres, et encore moins pour l'Autre. Il ne reste plus que le Moi, promu au rang de valeur suprême. Nous assistons au surgissement d'un type d'homme inédit, caractérisé par la désertion des valeurs et par un surinvestissement du moi. Chacun vit dans son bunker, insensible aux autres, incapable d'être affecté ou interpellé.

Nous arrivons ainsi au troisième trait : l'homme du vide et de l'indifférence. Toutes les valeurs ayant été évacuées, nous vivons dans un vide aussi bien affectif, émotionnel, qu'intellectuel et spirituel : en somme dans un espace désaffecté. Ce vide n'engendre ni le cri, ni la révolte, ni le désir de le remplir ou d'en sortir, mais une totale indifférence, une sorte d'hébétude. Vrai ou faux, beau ou laid, sublime ou monstrueux se banalisent et ne troublent plus. Les émissions de télévision livrent leur marchandise sans autre logique que l'incohérence. On passe d'une séquence de Shakespaere à une séquence de porno sans que personne sursaute et encore moins proteste. Les téléphones qui devraient hurler devant un tel étalage de charcuterie, demeurent silencieux.

Nietszche disait : "N'importe quel sens vaut mieux que pas de sens du tout." Aujourd'hui, le besoin de sens a été aboli, et l'on y voit un synonyme de liberté."

Tiré de :
Latourelle, p. 236



Latourelle nous faisait le portrait de la société post-moderne en quelque sorte. Et de la société post-chrétienne émane comme tout naturellement une certaine aversion du christianisme doctrinalement organisé, bien défini, avec des exigences propres. La société libérale qui est post-chrétienne en même temps se révèle comme rétive à toute perspective de retour en arrière.

Re: Christianophobie

par Cinci » lun. 20 août 2018, 12:33

Vous ajoutiez :
Zélie a écrit :
Ou au contraire mon raisonnement est-il faussé, la persécution est intrinsèque au chrétien de tout temps et de toute coloration politique essentiellement parce que le disciple n'étant jamais plus que le maître, la persécution chrétienne ne faiblira jamais simplement du fait que vivants dans un monde éprouvant, n'importe qui se comportant avec douceur et longanimité attirera toujours la haine de tout un monde contre lui? Exactement comme Jésus en son temps, qui sera remercié de l'annonce de son évangile par une mise à mort éructante de haine?

Vrai que la chair renâclera toujours contre l'esprit, que le monde se trouve toujours dans une condition d'inimitié avec le divin et qu'on ne peut jamais s'attendre à voir les foules manifester spontanément une grande envie de se plier aux exigences évangéliques. Mais il y a quand même une particularité qui est propre à notre Occident contemporain et qui ne ressemble à rien de ce qu'aura pu connaître les chrétiens dans le passé, je pense. On dirait bien plus que nous serions en présence d' une sorte d'épuisement, une super tiédeur ou une immense indifférence à l'égard de la religion chrétienne. Une sorte de fermeture butée domine et non pas une sorte de haine éructante, une violence déclarée.

Christianophobie

par Cinci » lun. 20 août 2018, 7:42

Zélie,

Sur votre question de savoir qui a intérêt à ce que la foi chrétienne se porte mal en Europe, je répondrais que ce sont les libéraux qui seront les premiers concernés.

Re: hs réflexions sur l'avenir de l'Europe, islamisme et migration

par Sam D. » sam. 18 août 2018, 21:07

la charité la plus élémentaire, parce qu'on a la certitude matérielle qu'à accueillir le musulman qui ne veut pas s'intégrer, ou le migrant déculturé en masse infinie on va y perdre toutes nos plumes; mais au-dessus du matériel, il y a Jésus, qui nous jugera sur deux points; comment avons-nous aimé? Qu'avons nous fait pour les autres?
Dans la parabole du bon Samaritain, de son engagement ne découle pas un grand risque personnel, pas davantage pour sa famille, encore moins pour sa nation… la personne secourue est-elle ensuite revenue violer sa nièce, poignarder son fils, égorger son prêtre, poser quelque exigence ?

Pour citer feu le cardinal van Roey, tel que repris dans "La Suisse devant son destin", G. de Reynold, 1941 :

"Le devoir de l'Etat consiste à procurer et à promouvoir le bien de la communauté nationale ; c'est son devoir unique, son devoir suprême ; il n'en est pas qui aille au-delà et au-dessus du bien commun des citoyens. Telle est la règle de la morale chrétienne, pleinement conforme au principe du droit naturel. Le bien commun commis à la garde de l'Etat, ce ne sont pas seulement les biens matériels, ce sont les vies des citoyens, ce sont les possibilités de vivre dans les temps à venir, ce sont nos foyers, nos villes et nos villages, nos trésors d'art, d'histoire et de culture millénaire. [...] L'Etat ne peut pas préférer l'utilité des autres Etats à la sienne propre ; il faillirait à son devoir s'il sacrifiait le bien de la communauté nationale… La personne humaine est immortelle et verra les droits auxquels par vertu elle a renoncé ici-bas, largement compensés dans l'autre vie, tandis que l'Etat possède simplement une existence terrestre qu'il a le droit de conserver et défendre."
Et de Reynold d'en conclure :
"Lorsqu'un pays perd son indépendance, il n'est pas sûr qu'il puisse jamais la retrouver ; quand il se fait rayer de la carte, il n'est pas sûr qu'il ressuscite un jour. Voilà une incertitude, un risque dont le poids pèse lourd dans la balance que la Prudence, comme sa sœur la Justice, doit toujours examiner et vérifier.
[...]
Cela ne veut pas dire qu'un peuple ne soit pas un jour dans la nécessité de choisir. Cela ne veut pas dire non plus qu'il doive choisir la vie seulement. Mais s'il doit livrer une suprême bataille et mettre une fin héroïque à son histoire, que ce soit sur le point le plus haut de son réduit moral, sur sa suprême raison d'être : celle à laquelle il faut tout sacrifier, parce que l'on ne peut rien en sacrifier."
Or, la suprême raison d'être de l'Europe est-elle de donner sa terre, de sacrifier ses lois et sa culture à des gens venus, non pas quémander "la charité la plus élémentaire", mais bien se comporter comme en pays conquis, en partie d'ailleurs sur la base de croyances complètement fantasmagoriques, tel ce migrant interrogé à Calais persuadé de recevoir une maison, une voiture et un emploi en Angleterre ?

Re: Christianophobie

par PaxetBonum » sam. 18 août 2018, 17:50

Cinci a écrit :
sam. 18 août 2018, 2:46

Oui, peu de gens aurait pu prévoir, il y a trente ans, que le terrorisme islamique pourrait devenir aussi rapidement un phénomène dérangeant en Europe.


J'ai l'impression qu'il s'agit d'improvisation, pendant que nos politiciens sont convaincus qu'il n'y a rien de trop grave.
Ils ne supposent pas que la situation soit si explosive que les alarmistes le disent.
Qui a raison ? Qui a tort ?
Les apparents scrupules autour de la diversité servent à bluffer le citoyen, je pense, sur le fait que nos gouvernants travaillent bien moins qu'avant en fonction du bien commun. C'est une sorte de tartufferie quoi.
En fait nos politiciens qui ont créés le politiquement correct sur des critères laïques de tartufferie comme : le "vivre-ensemble", le "multiculturalisme", la "diversité", "l'enrichissement mutuel"… pour faire taire ceux qui dénonçaient ces dangers il y a 30 ans en les traitant de "facho", "nazi", "rétrograde", "obscurantistes", "racistes"… se trouvent aujourd'hui pris à leur propre piège…

Soit ils dénoncent honnêtement l'invasion islamique sous couvert de "migration" et dés lors deviennent par leur jeu antérieur des "nazis", "fachos", "racistes"…
Soit ils jouent la carte de la "moralité" et livrent leurs concitoyens à la barbarie et au chaos mais en restant "respectables"…

C'est intéressant de voir comme ces donneurs de leçons finissent par prendre conscience que leurs pires ennemis avaient finalement raison.
Tout cela accompagné de cette bouillabaisse de langue française qu'ils ont créés nommant chaque chose par son contraire.
L'immigré clandestin en situation irrégulière devient un migrant, tel un oiseau migrateur.
Son ennemi le nazi qui le rejette est en fait un patriote qui défend sa famille, sa patrie, sa civilisation.
Toutes les valeurs sont inversées et même ceux qui ont ourdis ce complot ne s'y retrouvent plus !

Re: hs réflexions sur l'avenir de l'Europe, islamisme et migration

par Carhaix » sam. 18 août 2018, 16:46

Kerniou a écrit :
lun. 30 juil. 2018, 20:16
Je crains que l'homme soit un prédateur qui ne se contente pas de la proie dont il a besoin pour sa survie; l'homme cherche la domination du plus faible et la "suppression" de celui qui se met travers de sa route ou qu'il perçoit comme tel ... Aucun animal, je le crains, ne se livre à de telles offensives ...
L'homme décide d'attenter à la vie d'autrui au nom d'une divinité, d'une loi qui exercerait une suprématie sur la conduite humaine: la religion, la philosophie, la politique. La sacro-sainte réussite économique est utilisée pour justifier toutes sortes de mesures injustes envers les plus faibles et les plus fragiles dans nos sociétés ... Avec le support de l'idéologie et de la théorie, nous le voyons bien, l'homme peut "justifier" l'écrasement de telles ou telles catégories de populations ...
L'homme peut se laisser guider par quelque chose que l'espèce animale ignore: le profit !
C'est comme si, au nom du profit, tout était permis ...
Quant aux raisons de la christianophobie, je partage votre opinion sur le contre exemple qu'ont, "hélas" donné les chrétiens, au cours de l'histoire, dans leurs actions contraires à " l'Esprit de l'Evangile ".
Le " fais ce que je te dis et pas ce je fais" n'a jamais été positif.
Dans le témoignage de l'Evangile, c'est l'exemple qui compte ...
Et quel rapport entre le titre de votre sujet, et son contenu ? C'est drôle comme il semble impossible de s'exprimer clairement sur ce sujet et qu'on en soit réduit à faire de très lointaines insinuations. Votre propos est tellement elliptique qu'on ne comprend absolument pas où vous voulez en venir.
Est-ce trop dangereux de clarifier un peu plus votre propos ?

Re: Christianophobie

par Sam D. » sam. 18 août 2018, 13:34

je constate que les situations liées aux migrants et aux islamistes ne sont jamais que réglées à minima
L'immigration étant toujours (mais peut-être plus forcément plus pour très longtemps), présentée comme un enrichissement*, ou au minimum comme un non-problème (cf. le fameux "Wir schaffen das" d'A. Merkel), il ne saurait être fondamentalement question de régler quoi que ce soit…

Des dispositifs existants sont augmentés sans tapage, les victimes européennes victimes de la violence des migrants sont priées de ne pas gâcher la fête, les médias se chargent d'ignifuger tant qu'ils peuvent...

*lire http://www.bvoltaire.fr/alain-de-benois ... -migrants/ sur Boulevard Voltaire la brillante analyse d'Alain de Benoist :

"[...] du point de vue de l’idéologie dominante, l’immigration n’est pas un problème et ne peut pas en être un, puisque les cultures et les peuples comptent pratiquement pour rien. Seuls comptent les individus. Toute réglementation de l’immigration revient à violer le principe libéral selon lequel on ne peut accepter l’utilisation des aspects contingents de l’identité des individus, à commencer par leur origine ou leur appartenance socioculturelle, pour légitimer des « inégalités de traitement ». [...]"

Re: Christianophobie

par Cinci » sam. 18 août 2018, 2:46

Zélie a écrit :
Pour certains, les islamistes extrémistes sont à ajouter à ce tableau; pour ma part je pense plus qu'ils n'étaient pas dans l'intention de départ, mais que leur emballement meurtrier, une fois la surprise passée, est en quelque sorte récupéré pour servir la cause de l'asservissement progressif de la population européenne.

Pas dans l'intention de départ ? Oui, peu de gens aurait pu prévoir, il y a trente ans, que le terrorisme islamique pourrait devenir aussi rapidement un phénomène dérangeant en Europe.



Les migrants quand à eux nous posent un double problème : à l'accueil de l'affamé dicté par les évangiles, auquel nous devons secours et nourriture, se superpose un noeud politique sur le "et après on fait quoi, on les renvoie ou on les garde?", sachant qu'on ne pourra pas accueillir toute la misère de l'humanité, et que pourtant, on doit à chacun de nos frères de lui ouvrir notre maison. Je ne sais pas, contrairement à ce qu'on peut lire, si ces migrants étaient prévus et découlent eux aussi d'un plan: mais je constate que les situations liées aux migrants et aux islamistes ne sont jamais que réglées à minima, comme si finalement, on gardait la bombe en permanence prête à exploser. (?) Disons qu'au moins pire, ces deux problématiques sociales tombent à point nommé pour envenimer une situation qui était déjà exaspérante sans eux.
J'ai l'impression qu'il s'agit d'improvisation, pendant que nos politiciens sont convaincus qu'il n'y a rien de trop grave. Ils ne supposent pas que la situation soit si explosive que les alarmistes le disent. Qui a raison ? Qui a tort ? Les apparents scrupules autour de la diversité servent à bluffer le citoyen, je pense, sur le fait que nos gouvernants travaillent bien moins qu'avant en fonction du bien commun. C'est une sorte de tartufferie quoi.

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