(suite)
Les pays musulmans dans lesquels ces débordements eurent lieu s'ils réagissaient ainsi, n'auraient pas tort, car eux sont aussi chez eux, par conséquent il peuvent condamner les ressortissants français, mettre en péril les multiples intérêts français dans ces pays, vous n'y verrez si vous êtes cohérent aucun problème.
Si, dans un pays étranger, la contexture politique sur place serait telle qu'il ne serait pas moyen non plus de vivre un temps, là-bas, sans risquer de se faire prendre soi-même en otage,
parce que quelqu'un en Suède, en Hollande ou au Danemark, aurait pu sortir un roman controversé, réaliser un film contestable ou produire l'exposition ''détestable'' dans un musée d'art moderne : la conclusion est alors de mettre un terme avec les échanges vers
ce pays, fermer l'ambassade, rapatrier les ressortissants civils, etc.
C'est la réponse normale qui apparaît dans un contexte de guerre.
Il s'agissait d'un acte de guerre en Libye. Oui, un acte de guerre commis à l'encontre des États-Unis dans son ensemble, et pour un 11 septembre mémorable, en rappel de ce qui aura été aussi une agression directe contre les États-Unis en 2001. Attaquer une ambassade et assassiner l'ambassadeur : c'est un acte de guerre. C'est
ça la réalité. Que cet acte de guerre puisse provenir d'une faction seulement en Libye ne change rien à la nature du geste en soi.
Après ? Les soutiens islamistes qui surgissent un peu partout dans le monde et pour appuyer la cause de ces véritables agresseurs, ici, et qui sont bien ceux qui montent à l'assaut de l'ambassade, dans le contexte : c'est indécent. Il s'agit d'une indécence et d'une effronterie rare.
Ni un vidéo amateur anti-islam ni Charlie et ses caricatures ne sont des nouveautés. S'arrêter à ces détails (ce que des quidams peuvent exprimer tantôt sur youtube ou Charlie dans sa revue) ne sont que
des prétextes; des prétextes, dis-je bien, pour pousser sur cet agenda d'islamisation de l'espace public en Occident. C'est exactement ce que veut tous ceux qui seront descendu dans les rues en France ou ailleurs pour manifester en djellaba. Sauf, les Français ou les Américains (oubliez Obama ici et toute sa clique de vendus) ne sont pas obligés d'être d'accord avec ce programme.
Maintenant, je sais, je sais - oui, je sais bien- comment il serait trop de catholiques qui aimeraient bien nous ramener la censure, le délit de blasphème et tout. Moi, je suis personnellement contre ce genre de truc hypocrite. Et si le Vatican veut faire alliance avec l'Arabie saoudite pour nous ramener cette misère de burqua (au sens figuré) pour couvrir le discours public ou la culture, pour faire disparaître en apparence le gros dégueulasse ou les idées de Charlie, alors je serai contre la politique du Vatican. Ce n'est pas plus compliqué que cela. Vous me ramenez Choron et ses travelos du bois de Boulogne ou rien (sourire).
Le délit de blasphème est une nom de Dieu de saloperie de mesure infâme et vil et vicieuse et nuisible et détestable comme ce n'est pas imaginable. C'est avec cette saloperie de mesure politique ''sacrale'' que des musulmans peuvent massacrer des chrétiens dans le monde.
Une république dite
démocratique est par définition un espace où des libre-penseurs jouissent exactement
des mêmes droits que les religieux. Tous ont droit d'exprimer leurs croyances, leurs idées, leurs critiques, de publier des revues et de les agrémenter des caricatures de leur choix. Rien empêche quiconque de sortir à l'inverse un papier avec des caricatures de Charb ou de bouffeurs de curés.
Il est aussi stupide de vouloir censurer la vue d'une croix chrétienne dans un cimetière que de vouloir censurer la vue d'un petit dessin de Charlie. Dans tous les cas, il s'agirait ici d'intolérance qui n'aurait pas sa place dans un système républicain français. Car, oui, l'intolérance existe aussi vis à vis Charlie, vis à vis les démocrates; tout comme il existe de l'intolérance de certains catholiques vis à vis d'autres de la même Église et qui ne pensent pas comme eux. Or, un système de liberté en est un dans lequel tous peuvent s'exprimer, puis
même si l'expression ne fait pas plaisir à certains. C'est ce qui est à défendre contre les idéologues religieux ou autres (ex : féministes déjantées, vieux communistes sur le retour et recyclé en vert et en faveur du bridage de la pensée, maniacs de la gay pride et investisseurs brutaux de cathédrale, etc).