par ademimo » mar. 25 août 2020, 18:29
Carolus a écrit : ↑mar. 25 août 2020, 14:53
ademimo a écrit : ↑mar. 25 août 2020, 14:28
ademimo :
[…] si un ami formule une telle exigence, est-il réellement un ami ?
Ce n’est pas une question d’exigence, cher ademimo.
Jn 15, 13 Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
Ce n’est pas l’autre qui exige ma vie, c’est moi qui dois être prêt à donner ma vie librement.
Doit-on mettre sur le même plan "l'amitié" unissant Dieu à son fidèle disciple, et celle existant entre deux hommes ? Ce serait mélanger le profane et le sacré. Le Christ donne sa vie sur la Croix pour ses "amis", c'est-à-dire pour les élus destinés à régner éternellement dans le Ciel : notez bien qu'il s'agit de la vie terrestre, et non de la vie céleste. L'enseignement, c'est que l'on doit sacrifier sa vie terrestre à sa vie céleste. C'est tout le sens de la Croix. Mais c'est l'oeuvre d'une vie, et ce sacrifice peut se manifester de diverses manières. Dans les premiers siècles, les Chrétiens payaient effectivement de leur vie dans le martyre, à l'imitation de Saint Etienne, qui est le prototype du martyr. Saint Etienne a préféré être lapidé plutôt que de renier le Christ. Mais il y a bien d'autres moyens de "haïr sa vie" pour choisir la vie du Ciel, en "se renonçant soi-même", en pratiquant des sacrifices quotidiens, plus ou moins grands. Consacrer un temps quotidien à la prière, par exemple, est un sacrifice : le sacrifice de son temps. Le plus grand sacrifice s'accomplit en se retirant du monde, en choisissant la vie monastique, qui est la "mort à soi-même" par excellence. Etc. Tout cela est longuement détaillé dans certains textes comme L’Imitation du Christ. Et les Evangiles, de toute manière, sont entièrement consacrés à cette question. C'est le sujet central. On pourrait même dire que c'est le but de tous les livres de la Bible.
Mais il est clair que l'amitié "profane" entre deux hommes n'est pas le même sujet. Le "sacrifice" s'accomplira différemment, pas forcément par le don de sa vie. Le but recherché, pour le Chrétien, étant toujours la Charité. C'est la Charité qui doit guider notre relation à l'autre. Donner un peu de son temps à son ami, c'est une forme de sacrifice, une façon de donner sa vie, et d'être charitable. Tout comme être bienveillant, rendre service, etc. La grande différence étant qu'à partir d'un moment, dans une relation qui tendrait au déséquilibre, peut naître un conflit. On a des obligations, dans sa propre vie, auxquelles on doit faire face. Si un ami requiert une telle attention qu'elle en vient à mettre en danger le soin que nous voulons apporter à nos affaires, alors il y a conflit, et nous devons donner la priorité à nos affaires, ce qui s'appelle le Devoir d'état. Il n'est pas question de se laisser envahir de façon pathologique ou abusive. Tandis que l'amitié de Dieu ne sera jamais abusive, puisque Dieu sait souverainement ce qui est bon pour nous, et que nous sommes censés lui faire confiance. Un ami n'est pas Dieu : la relation n'est pas du tout la même.
[quote=Carolus post_id=425887 time=1598360019 user_id=17594]
[quote=ademimo post_id=425886 time=1598358498 user_id=17731][b] ademimo[/b] :
[…] si un ami formule une telle exigence, est-il réellement un ami ?
[/quote]
Ce n’est pas une question d’exigence, cher ademimo. :non:
[quote][b]Jn 15, 13[/b] [color=#FF4000] Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.[/color][/quote]
Ce n’est pas l’autre qui exige ma vie, c’est moi qui dois être prêt à donner ma vie librement.
[/quote]
Doit-on mettre sur le même plan "l'amitié" unissant Dieu à son fidèle disciple, et celle existant entre deux hommes ? Ce serait mélanger le profane et le sacré. Le Christ donne sa vie sur la Croix pour ses "amis", c'est-à-dire pour les élus destinés à régner éternellement dans le Ciel : notez bien qu'il s'agit de la vie terrestre, et non de la vie céleste. L'enseignement, c'est que l'on doit sacrifier sa vie terrestre à sa vie céleste. C'est tout le sens de la Croix. Mais c'est l'oeuvre d'une vie, et ce sacrifice peut se manifester de diverses manières. Dans les premiers siècles, les Chrétiens payaient effectivement de leur vie dans le martyre, à l'imitation de Saint Etienne, qui est le prototype du martyr. Saint Etienne a préféré être lapidé plutôt que de renier le Christ. Mais il y a bien d'autres moyens de "haïr sa vie" pour choisir la vie du Ciel, en "se renonçant soi-même", en pratiquant des sacrifices quotidiens, plus ou moins grands. Consacrer un temps quotidien à la prière, par exemple, est un sacrifice : le sacrifice de son temps. Le plus grand sacrifice s'accomplit en se retirant du monde, en choisissant la vie monastique, qui est la "mort à soi-même" par excellence. Etc. Tout cela est longuement détaillé dans certains textes comme L’Imitation du Christ. Et les Evangiles, de toute manière, sont entièrement consacrés à cette question. C'est le sujet central. On pourrait même dire que c'est le but de tous les livres de la Bible.
Mais il est clair que l'amitié "profane" entre deux hommes n'est pas le même sujet. Le "sacrifice" s'accomplira différemment, pas forcément par le don de sa vie. Le but recherché, pour le Chrétien, étant toujours la Charité. C'est la Charité qui doit guider notre relation à l'autre. Donner un peu de son temps à son ami, c'est une forme de sacrifice, une façon de donner sa vie, et d'être charitable. Tout comme être bienveillant, rendre service, etc. La grande différence étant qu'à partir d'un moment, dans une relation qui tendrait au déséquilibre, peut naître un conflit. On a des obligations, dans sa propre vie, auxquelles on doit faire face. Si un ami requiert une telle attention qu'elle en vient à mettre en danger le soin que nous voulons apporter à nos affaires, alors il y a conflit, et nous devons donner la priorité à nos affaires, ce qui s'appelle le Devoir d'état. Il n'est pas question de se laisser envahir de façon pathologique ou abusive. Tandis que l'amitié de Dieu ne sera jamais abusive, puisque Dieu sait souverainement ce qui est bon pour nous, et que nous sommes censés lui faire confiance. Un ami n'est pas Dieu : la relation n'est pas du tout la même.