par Cinci » jeu. 06 juil. 2017, 16:06
mike.adoo :
En fait on retrouve là l'exemple que je prenais plus haut de la chienne et de ses chiots ! Rien de nouveau sous le soleil .
Il s'agit là de plans de comportement , inscrits dans nos gènes . C'est le premier chaînon de l'altruisme , de la morale , de la loi , puis , de la charité
Je serais assez en désaccord avec cette façon de voir la chose.
Quand je prenais l'exemple parental, je voulais suggérer un cas de figure où l'on pour
rait retrouver du désintéressement. Quand il s'agit d'agir pour l'amour de l'autre. Aussi, je ne crois pas que la charité surnaturelle (au sens où Prodigal veut en parler) soit si fréquente même chez des parents qui ont des enfants et dans leur rapport avec eux.
La plupart du temps les parents sont intéressés, non pas désintéressés. Votre comparaison de la "chienne avec ses chiots" est un exemple d'intéressement, non pas de désintéressement. La nature est intéressée, l'instinct procède d'un calcul d'intérêt, si l'on peut dire. La charité n'est pas quelque chose de naturelle mais surnaturelle comme le dit Prodigal avec raison. L'instinct est naturel, la charité. surnaturelle.
Les gens agissent surtout par instinct, par intérêt ... les parents veulent se retrouver, eux, dans leur enfant ... veulent y voir leurs projections, veulent des satisfactions que l'enfant devrait pouvoir leur apporter ... des enfants performants pour se flatter, des beaux enfant qui devraient les combler, etc. Tout cela n'est pas le Bien avec un grand "B" comme nous espérons pouvoir en parler.
On parlerait tantôt d'avortement ...
Dans le monde, il est naturel d'avorter les enfants pour un oui ou pour un non lorsque l'intérêt du géniteur risque d'y être contrarié. Mais il n'est pas naturel du tout que des parents optent pour la "conservation de la vie d'un enfant" dont il saurait d'avance que celui-ci naîtrait handicapé ou tellement différent des autres. Le désintérêt, l'altruisme ou l'amour proprement divin laisse l'autre être "autre" et cherche l'intérêt de l'autre et en tant qu'il est autre ... et c'est ici que l'on retrouve la fameuse parabole du bon Samaritain. Le bon Samaritain agit d'une manière complètement folle aux yeux du monde.
Une femme violentée, qui choisi "quand même" de mener à terme la croissance d'un enfant fruit d'un viol, quitte à le donner en adoption par la suite en cas d'incapacité à subvenir à ses besoins : c'est une folie aux yeux du monde, une sottise, une imbécilité, une monstruosité. Tout le corpus génétique du vieil Adam se soulève d'indignation ...
"Quoi!"; " Travailler en pure perte, souffrir pour un autre , se plier, se soumettre, assumer des risques sans gratification, passer pour une folle aux yeux de l'opinion, mes ami(e)s ne plus me reconnaître et les voir changer de troittoir ... "
Et pourtant ... et pourtant le Bien avec un grand "B" au sens kantien du terme, en acceptant de reconnaître le "tu ne tueras pas" comme commandement divin, si l'on est croyant, si la femme s'aperçoit un peu tardivement du changement ... ce serait un Bien
exigeant ... un Bien drôlement contrariant au plan des intérêts les plus immédiats ... Pas facile! Est-ce que beaucoup d'athées agiraient de cette façon contraire à l'ordre naturel des choses? Les athées beaucoup plus que les croyants enthousiastes et zélés?
Ce que je veux dire
Mon idée à moi c'est qu'un athée est amené surtout à suivre la pente la plus naturelle du monde. Et la philanthropie (utilité publique, calcul d'intérêt) peut bien faire partie de cette pente naturelle.
La charité "vraie" reste un domaine difficile. Pratiquer la charité "véritable" correspond à une performance absolument hallucinante, une réalisation qui nous "sortirait de nos souliers" et contre laquelle notre propre corps résiste, toute notre sensibilité, nos sentiments. La charité se situe sur un plan auquel même la plupart des croyants se dérobent. Si c'est difficile pour des croyants, des gens qui communieraient tous les jours à l'église, qui iraient à la confesse souvent et qui font leur chapelet régulièrement, je verrais mal comment des sceptiques (qui rejettent comme illusion l'existence du véritable Amour) pourraient s'y livrer encore plus facilement qu'eux, sans se rendre compte, en sifflotant gaiement ...
Je répète qu'un athée doit par principe rejeter dans le monde des illusions l'existence de l'AMOUR véritable, la possibilité qu'il puisse être un Amour qui subsiste, qui doit transcender l'univers, etc. Un athée fait profession de "croire" à un pur rapport de nécessité entre les choses et les êtres animés. Si c'est la
matière qui fait foi de tout, l'on ne parlera pas de charité.
[quote]mike.adoo :
En fait on retrouve là l'exemple que je prenais plus haut de [b]la chienne et de ses chiots ![/b] Rien de nouveau sous le soleil .
Il s'agit là de plans de comportement , inscrits dans nos gènes . C'est le premier chaînon de l'altruisme , de la morale , de la loi , puis , de la charité [/quote]
Je serais assez en désaccord avec cette façon de voir la chose.
Quand je prenais l'exemple parental, je voulais suggérer un cas de figure où l'on pour[u]rait[/u] retrouver du désintéressement. Quand il s'agit d'agir pour l'amour de l'autre. Aussi, je ne crois pas que la charité surnaturelle (au sens où Prodigal veut en parler) soit si fréquente même chez des parents qui ont des enfants et dans leur rapport avec eux.
La plupart du temps les parents sont intéressés, non pas désintéressés. Votre comparaison de la "chienne avec ses chiots" est un exemple d'intéressement, non pas de désintéressement. La nature est intéressée, l'instinct procède d'un calcul d'intérêt, si l'on peut dire. La charité n'est pas quelque chose de naturelle mais surnaturelle comme le dit Prodigal avec raison. L'instinct est naturel, la charité. surnaturelle.
Les gens agissent surtout par instinct, par intérêt ... les parents veulent se retrouver, eux, dans leur enfant ... veulent y voir leurs projections, veulent des satisfactions que l'enfant devrait pouvoir leur apporter ... des enfants performants pour se flatter, des beaux enfant qui devraient les combler, etc. Tout cela n'est pas le Bien avec un grand "B" comme nous espérons pouvoir en parler.
[b]On parlerait tantôt d'avortement ...
[/b]
Dans le monde, il est naturel d'avorter les enfants pour un oui ou pour un non lorsque l'intérêt du géniteur risque d'y être contrarié. Mais il n'est pas naturel du tout que des parents optent pour la "conservation de la vie d'un enfant" dont il saurait d'avance que celui-ci naîtrait handicapé ou tellement différent des autres. Le désintérêt, l'altruisme ou l'amour proprement divin laisse l'autre être "autre" et cherche l'intérêt de l'autre et en tant qu'il est autre ... et c'est ici que l'on retrouve la fameuse parabole du bon Samaritain. Le bon Samaritain agit d'une manière complètement folle aux yeux du monde.
Une femme violentée, qui choisi "quand même" de mener à terme la croissance d'un enfant fruit d'un viol, quitte à le donner en adoption par la suite en cas d'incapacité à subvenir à ses besoins : c'est une folie aux yeux du monde, une sottise, une imbécilité, une monstruosité. Tout le corpus génétique du vieil Adam se soulève d'indignation ... [i]"Quoi!"; " Travailler en pure perte, souffrir pour un autre , se plier, se soumettre, assumer des risques sans gratification, passer pour une folle aux yeux de l'opinion, mes ami(e)s ne plus me reconnaître et les voir changer de troittoir ... "[/i]
Et pourtant ... et pourtant le Bien avec un grand "B" au sens kantien du terme, en acceptant de reconnaître le "tu ne tueras pas" comme commandement divin, si l'on est croyant, si la femme s'aperçoit un peu tardivement du changement ... ce serait un Bien [b]exigeant[/b] ... un Bien drôlement contrariant au plan des intérêts les plus immédiats ... Pas facile! Est-ce que beaucoup d'athées agiraient de cette façon contraire à l'ordre naturel des choses? Les athées beaucoup plus que les croyants enthousiastes et zélés?
[b]Ce que je veux dire
[/b]
Mon idée à moi c'est qu'un athée est amené surtout à suivre la pente la plus naturelle du monde. Et la philanthropie (utilité publique, calcul d'intérêt) peut bien faire partie de cette pente naturelle.
La charité "vraie" reste un domaine difficile. Pratiquer la charité "véritable" correspond à une performance absolument hallucinante, une réalisation qui nous "sortirait de nos souliers" et contre laquelle notre propre corps résiste, toute notre sensibilité, nos sentiments. La charité se situe sur un plan auquel même la plupart des croyants se dérobent. Si c'est difficile pour des croyants, des gens qui communieraient tous les jours à l'église, qui iraient à la confesse souvent et qui font leur chapelet régulièrement, je verrais mal comment des sceptiques (qui rejettent comme illusion l'existence du véritable Amour) pourraient s'y livrer encore plus facilement qu'eux, sans se rendre compte, en sifflotant gaiement ...
Je répète qu'un athée doit par principe rejeter dans le monde des illusions l'existence de l'AMOUR véritable, la possibilité qu'il puisse être un Amour qui subsiste, qui doit transcender l'univers, etc. Un athée fait profession de "croire" à un pur rapport de nécessité entre les choses et les êtres animés. Si c'est la [u]matière[/u] qui fait foi de tout, l'on ne parlera pas de charité.