Jeremy43 a écrit :Bonjour,
L'espèce humaine est une espèce aliénée (sans y mettre un sens agressivement négatif) qui aliène d'autres espèces (en les domestiquant) ; c'est ce que je pense profondément et pourtant le ciel ne me tombe pas sur la tête et je n'ai pas envie de tout faire exploser.
C'est exactement le sens de la révélation Chrétienne, toute la Création souffre sous le poids de nos péchés. Le monde moderne, où l'homme est devenu son propre Dieu, nous le montre chaque jour un peu plus.
Si les hommes d'aujourd'hui sont pour la plupart bien en dessous des animaux (et j'étais tout à fait dans cet état avant que Jésus ne me sauve), c'est bien parceque nous sommes totalement aliénés par le péché et nous vivons dans un monde qui nous aliène au plus profond de notre être dès notre plus jeune âge.
La différence entre les "écolos" et les chrétiens, c'est que les uns pensent que l'homme peut changer et par miracle devenir bon. Les chrétiens eux savent que ce n'est pas possible et qu'ils ne peuvent être bon que par la grâce Jésus car Il est la Vie. On est là en plein dans le péché originel.
Le problème est que vous faites un dualisme entre la non-croyance = mal contre le christianisme = bien.
Forcément que votre définition de "Bien" ne peut pas être absolue sans la croyance en votre religion, mais le probléme est que la croyance en une religion n'est pas que cathartique mais dépend d'une pulsion assez involontaire de croire en tel ou tel chose.
On ne peut pas "croire" pour la simple moralité; et on peut être moral sans avoir cette pulsion là; cela ne peut marcher que dans l'autre sens.
Et vous auriez bien du mal à prouver que l'on ne peut pas avoir une moralité exemplaire sans croire en un Bien ou un Mal métaphysique. (C'est d'ailleurs souvent ce genre de croyances qui entrent en conflit avec ce principe intuitif qu'il ne faut pas faire aux autres ce qu'on ne le veut pas faire à soit ou que la liberté des uns s'arrête à celles des autres)
Ex : Ne pas croire en Dieu est "mal" pour vous car pour vous il faut croire en lui pour avoir la grâce et tout ça; mais celui qui ne croit pas en cela ne ressentira jamais que c'est mal à partir de ce simple fait : il lui faut prendre toute la croyance pour seulement voir que c'est mal; l'induction est impossible dans la relation de la religion à la moralité, seul la déduction marche.
Ce n'est pas instinctif, on peut ne pas ressentir en quoi votre religion est vraie toute sa vie durant et être morale ou même être en désaccord avec vous sur ce qui est bien ou mal en ressentant et en pensant sincèrement pas en quoi c'est mal; et on ne peut pas aller nul part en considérant forcément l'Autre comme un menteur.
D'ailleurs, comment savez-vous que ce que vous "ressentez" est plus fiable que le ressenti d'un autre ? ce n'est pas une sorte de refus d’appréhender l'Autre avec ces différences (en projetant totalement son ressenti dans l'Autre et donc à croire que tous les autres Hommes sont des doubles appuyant tout ce qu'on pense et entreprend) et aussi un refus d'argumenter rationnellement nos positions en mettant son ressenti en valeur absolument fiable alors que par définition, il est impossible de prouver que le ressenti de chacun n'est pas juste le reflet de ses propres opinions actuelles ?
Vous dites que vous vous sentez bien désormais, mais ce n'est qu'un effet cathartique, ce ressenti n'est fiable en rien.
Pourquoi devrai-je croire votre ressenti davantage que celui d'un musulman qui ressent parfaitement clairement que sa voie est la seule bonne pour l'Homme et que les autres mentent à eux-même ? Eux aussi ont ce concept abscons (et qui pour moi n'est qu'une maniére d'ignorer toute confrontation avec le monde extérieur en décrédibilisant et en niant ceux qui ne sont pas comme "Nous" : ils ne sont que des doubles qui se mentent à eux-même et le discours rationnel*; le seul discours tout court; ne signifie rien; une sorte d'autisme absolue et volontaire*) que les gens naissent avec la bonne "foi", la Loi Naturelle dans leur cœur.
*Confirmé par le refus de St.Paul de la "philosophie", ce qui signifie donc à l'époque tout discutions rationnelles; cela instaure donc une double-méthode de "Pile je gagne; face tu perds" et de déculpabilisation totale face à ces "adversaires". (Ils se mentent à eux-même et on peut pas discuter; on va pas les tuer non plus mais il n'y a pas à respecter leur avis et on peut tout leur imposer)
C'est considéré de nos jours comme un problème psychologique vous savez, causé par des troubles comme la manque de la Théorie de l'Esprit (attribué des sentiments et des pensées différents des siennes aux autres êtres humains) ou le retard du développement de la pensée abstraite.
(Les deux sont aussi présents chez les personnes élevés de façon trop rigide : comme dans certaines familles bigotes ou traditionalistes; bien sur je ne suis pas manichéen : l'important là dedans c'est l'éducation trop rigide, qu'importe son message, un progressisme irraisonné peut donner la même chose)
PS : Je sais que c'est possible que je suis hors-sujet, mais ça fait un petit temps en vous lisant que j'avais envie d'abordé le sujet. :>