par Carhaix » jeu. 04 oct. 2018, 11:00
J'ai vu ce film hier soir. Tableau caricatural, exaltation idéaliste du peuple, à outrance. Lyrisme lourd, bourré de symbolique. Le roi : pour une fois, n'est pas un petit vieux, mais enfin représenté en grand jeune homme. Il n'est plus le niais habituel dépassé par les évènements, mais un personnage cynique, méprisant, arrogant, hostile, dur. Bref, un nouveau type cinématographique ultra négatif pour Louis XVI, dans la caricature la plus totale. De plus, on ne le voit quasiment jamais, ses apparitions sont rares tout au long du film, seule solution, sans doute, pour gommer son humanité. Je passe sur les piètres acteurs du cinéma français, avec ses révolutionnaires calmes, sages, mesurés, et le peuple parisien assez terne, qui nous composent une révolution feutrée, dans une ambiance de salon. Des attitudes plates à l'image de la société actuelle, je dirais presque : des beaux quartiers parisiens, d'où sont probablement issus la plupart des comédiens actuels, je m'imagine. On est assez loin d'Abel Gance. Que ce soit dans l'intérêt de la réalisation, ou dans le traitement manichéen. Pourtant, Gance est pro Révolution. Même le film La Marseillaise de Renoir, commande de la CGT en 1936, ne verse pas dans un tel manichéisme.
Et pour finir, la critique quasi unanime qui encense ce film sans un pouce d'analyse critique, justement. On est dans la pure idéologie. Un art de régime encensé par une presse de régime.
Bien entendu : le catholicisme y est fortement dénigré, à travers un personnage féminin caricatural, qui est symboliquement chassé du groupe des femmes, rejeté à l'écart.
L'anticléricalisme le plus primaire semble toujours de rigueur dans les cercles du régime.
Ambiance étrange, à une époque où l'Église est moins menaçante que jamais. Pas très bon signe. J'ai le sentiment que plus le régime sera aux abois, plus il tapera sur les cathos et le souvenir de la monarchie, volontiers associés.
On ressent également un étrange décalage morbide à la fin du film entre l'horreur objective de la décapitation, et la liesse populaire qui s'ensuit, à laquelle le spectateur est invité à participer par une représentation complaisante, sans la moindre distance. Vraiment très bizarre, cette réjouissance dans la mort sanglante du souverain.
J'ai vu ce film hier soir. Tableau caricatural, exaltation idéaliste du peuple, à outrance. Lyrisme lourd, bourré de symbolique. Le roi : pour une fois, n'est pas un petit vieux, mais enfin représenté en grand jeune homme. Il n'est plus le niais habituel dépassé par les évènements, mais un personnage cynique, méprisant, arrogant, hostile, dur. Bref, un nouveau type cinématographique ultra négatif pour Louis XVI, dans la caricature la plus totale. De plus, on ne le voit quasiment jamais, ses apparitions sont rares tout au long du film, seule solution, sans doute, pour gommer son humanité. Je passe sur les piètres acteurs du cinéma français, avec ses révolutionnaires calmes, sages, mesurés, et le peuple parisien assez terne, qui nous composent une révolution feutrée, dans une ambiance de salon. Des attitudes plates à l'image de la société actuelle, je dirais presque : des beaux quartiers parisiens, d'où sont probablement issus la plupart des comédiens actuels, je m'imagine. On est assez loin d'Abel Gance. Que ce soit dans l'intérêt de la réalisation, ou dans le traitement manichéen. Pourtant, Gance est pro Révolution. Même le film La Marseillaise de Renoir, commande de la CGT en 1936, ne verse pas dans un tel manichéisme.
Et pour finir, la critique quasi unanime qui encense ce film sans un pouce d'analyse critique, justement. On est dans la pure idéologie. Un art de régime encensé par une presse de régime.
Bien entendu : le catholicisme y est fortement dénigré, à travers un personnage féminin caricatural, qui est symboliquement chassé du groupe des femmes, rejeté à l'écart.
L'anticléricalisme le plus primaire semble toujours de rigueur dans les cercles du régime.
Ambiance étrange, à une époque où l'Église est moins menaçante que jamais. Pas très bon signe. J'ai le sentiment que plus le régime sera aux abois, plus il tapera sur les cathos et le souvenir de la monarchie, volontiers associés.
On ressent également un étrange décalage morbide à la fin du film entre l'horreur objective de la décapitation, et la liesse populaire qui s'ensuit, à laquelle le spectateur est invité à participer par une représentation complaisante, sans la moindre distance. Vraiment très bizarre, cette réjouissance dans la mort sanglante du souverain.