par Cinci » ven. 21 juil. 2017, 4:40
Si je pense (pour donner un exemple de ce que je dis) à Fred Zinnemann dans Le train sifflera trois fois :
Pour moi l'influence de la pensée chrétienne et dans une "sensibilité catholique" se fait clairement sentir chez le réalisateur et cinéaste. On s'en rend compte par le traitement particulier qu'il fait de son sujet, par la relecture qu'il fait du thème classique hollywoodien et majeur de l'après-guerre : l'affrontement entre le shérif et les méchants bonshommes.
Le film est un chef d'oeuvre cinématographique. Parce que Zinnemann transcende la matière brute du film. Son héros (Gary Cooper) présente moralement plus de complexité, plus de profondeur que dans les nombreux autres films de cow boy de l'époque. Le type est comme déchiré entre un choix à faire au travers de la perspective de deux sortes de bien, non pas tellement entre le bien et le mal. La catholicité se laisse deviner par le biais de cette réflexion morale à laquelle le héros doit se livrer. Le personnage de Cooper dans le film est amené à pratiquer l'héroïcité des vertus. Le personnage est disposé à offrir le sacrifice de sa vie pour le salut de la communauté, dans ce qui présente toutes les allures d'une cause perdue d'avance. La bonté du héros en fait une figure christique, qui ne tient même pas rigueur à la faiblesse de ses concitoyens, préoccupé surtout de leur trouver des excuses au lieu de les condamner, etc. Un certain réalisme dans le traitement de tous les personnages du film qui nous éloigne de la caricature, qui empêche de les considérer à travers une grille réductrice où l'un serait tout blanc l'autre tout noir, le fait que le héros éprouve quand même la peur, le fait que l'on sente très bien la présence de la communauté (il ne s'agit pas d'un individu n'ayant de compte à rendre qu'à son Dieu), la présence de Grace Kelly (figure mariale?) opère une médiation chaleureuse : les détails du genre se combinent pour produire l'Impression de catholicité dont je parle.
C'est le même Zinnemann qui va réaliser ensuite un film sur Thomas More. Ce serait juste une reprise du même thème à quelque part.
Il s'agit toujours de l'homme bon, l'homme qui refuse d'abandonner son poste, parce qu'il doit faire "ce qu'il doit faire", mais tout en étant dépourvu personnellement de la méchante raideur des "justiciers". Les personnages de Zinneman sont à l'opposite des personnages de réformateurs protestants du XVIe siècle ... tels des fanatiques, des accusateurs fulminants, des destructeurs qui abattent à coup de masse des monuments, la saveur talibanne ... ce genre de rigidité "névrotico-pathologique".
Si je pense (pour donner un exemple de ce que je dis) à Fred Zinnemann dans [i]Le train sifflera trois fois [/i]:
Pour moi l'influence de la pensée chrétienne et dans une "sensibilité catholique" se fait clairement sentir chez le réalisateur et cinéaste. On s'en rend compte par le traitement particulier qu'il fait de son sujet, par la relecture qu'il fait du thème classique hollywoodien et majeur de l'après-guerre : l'affrontement entre le shérif et les méchants bonshommes.
Le film est un chef d'oeuvre cinématographique. Parce que Zinnemann transcende la matière brute du film. Son héros (Gary Cooper) présente moralement plus de complexité, plus de profondeur que dans les nombreux autres films de [i]cow boy[/i] de l'époque. Le type est comme déchiré entre un choix à faire au travers de la perspective de deux sortes de bien, non pas tellement entre le bien et le mal. La catholicité se laisse deviner par le biais de cette réflexion morale à laquelle le héros doit se livrer. Le personnage de Cooper dans le film est amené à pratiquer l'héroïcité des vertus. Le personnage est disposé à offrir le sacrifice de sa vie pour le salut de la communauté, dans ce qui présente toutes les allures d'une cause perdue d'avance. La bonté du héros en fait une figure christique, qui ne tient même pas rigueur à la faiblesse de ses concitoyens, préoccupé surtout de leur trouver des excuses au lieu de les condamner, etc. Un certain réalisme dans le traitement de tous les personnages du film qui nous éloigne de la caricature, qui empêche de les considérer à travers une grille réductrice où l'un serait tout blanc l'autre tout noir, le fait que le héros éprouve quand même la peur, le fait que l'on sente très bien la présence de la communauté (il ne s'agit pas d'un individu n'ayant de compte à rendre qu'à son Dieu), la présence de Grace Kelly (figure mariale?) opère une médiation chaleureuse : les détails du genre se combinent pour produire l'Impression de catholicité dont je parle.
C'est le même Zinnemann qui va réaliser ensuite un film sur Thomas More. Ce serait juste une reprise du même thème à quelque part.
Il s'agit toujours de l'homme bon, l'homme qui refuse d'abandonner son poste, parce qu'il doit faire "ce qu'il doit faire", mais tout en étant dépourvu personnellement de la méchante raideur des "justiciers". Les personnages de Zinneman sont à l'opposite des personnages de réformateurs protestants du XVIe siècle ... tels des fanatiques, des accusateurs fulminants, des destructeurs qui abattent à coup de masse des monuments, la saveur talibanne ... ce genre de rigidité "névrotico-pathologique".