Bonsoir à tous,
j'ai toujours grand plaisir à lire Djemila Benhabib et tous les intellectuels d'origine arabo musulmane qui dénoncent la gangrène sectaire qui envahit le monde musulman. Pour ma part, je ne dis pas que l'Islam est sectaire de manière intrinsèque (en fait je n'en sais rien) mais il est évident qu'il est gangréné par un mouvement sectaire, la salafisation des esprits donc les attentas ne sont que la partie émergée de l'iceberg.
Ce qui m'intéresse ici, c'est le point de vue de Cinci qui reproche à nos hommes politiques de ne pas tenir le même discours alarmiste sur l'Islam que ces intellectuels laiques et religieux.
Mais chacun son métier ! il est du devoir de l'intellectuel de dénoncer l'injustice et le danger social et ils sont dans leur rôle en donnant un éclairage sur ce qui se passe dans le monde musulman.
Mais les hommes politiques ? Le pape ? vous voulez Cinci qu'ils disent à la face du monde que l'Islam est une religion sectaire et -ou gangrénée ? Mais ils ne le peuvent pas et ils ne le doivent pas ! Ce serait totalement irresponsable !
Oui, eux, contrairement aux intellectuels, ils sont responsables du vivre -ensemble. Et ils doivent tenir compte des millions de Musulmans sur leur sol et de leur réaction, (et de la réaction des autres).
Premièrement, une très grande part de Musulmans ne sont pas contaminés par la gangrène. Ils disent que ce n'est pas "leur islam", ils veulent vivre comme de bons citoyens, tranquillement et sont les premiers horrifiés par la tournure des choses, certains sont extrêmement attachés à la laicité.
Je sais que le"pas d'amalgame" énerve mais malgré tout, il demeure exact.
Certains d'entre eux, hommes de bonne volonté, luttent pour la paix et la fraternité au péril de leur sécurité comme le fait Mohammed Nadim par ce livre qur nous présente Zénit :
https://fr.zenit.org/articles/requiem-p ... med-nadim/
Un président doit respecter ces concitoyens là, sans leur reprocher une religion qu'ils vivent pacifiquement (et parfois dans la sainteté et l'héroisme) et dans les règles de la République. C'est aussi la posture du pape François qui a expérimenté le dialogue inter-religieux, toujours proches des autorités musulmanes à Buenos Aires. Respecter ces personnes, ne pas insulter leur foi quand bien même une maladie gravissime s'étend au coeur de cette foi. la lucidité n'exclut pas le respect.
Deuxièmement, il faut être lucides : ceux qui sont touchés par la gangrène sont habité par une charge de violence explosive. un musulman salafisé, c'est de nitroglycérine. Au Bengladech, il suffit qu'une personne dénonce un chrétien d'avoir insulté le Coran, la personne est aussitôt lynchée ou brûlée vive.
Dans nos banlieues, une jeune fille d'origine arabo-musulmane s'avise t-elle de boire une bière dans un café, des gens de son quartier la traitent de pute, de mécréante, la menacent de toute sorte (témoignage récent d'une jeune fille dans ma voiture en co- voiturage).
Rappellons que les réactions suite aux caricatures dessinées du prophète...
Partout, cette violence latente ou effective, partout dans le monde Musulman. Une gangrène parnoiaque. Une épidémie de paranoia, "le musulman c'est la victime, l'autre c'est l'ennemi".
Esprit coercitif sur ceux qui sont censés demeurer dans l'Oumma, interdiction formelle de quitter l'Oumma, rapport épidermique et paranoiaque au prophète et au Coran, explosion potentielle ou effective de violence.
Alors à votre avis cher Cinci, il se passerait quoi si le chef de l'Eglise Catholique, le Pape dénonçais l'Islam comme une religion mauvaise, dangereuse, fausse ou seulement gangrénée ? ou pire que le prophète Mohammed est un imposteur ?
A votre avis ? Je vous le dis très sincèrement : 1 heure après, dans presque tous les pays Musulmans, en Asie, au Moyen Orient, en Afrique, au Magrreb, les minorités chrétiennes sont massacrées. (c'est déja le cas dans certains pays mais là ce serait partout)
En Europe, des groupes d'exités viennent attaquer les Eglises, les gens à la sortie de la messe. Risque de guerre civile.
Alors n'en doutez pas, les hommes politiques lisent ces intellectuels, ils s'informent, ils digèrent l'information, ils en tiennent compte pour l'organisation de leurs services de renseignement, mais ils ne peuvent dire quoi que ce soit.
On a demandé à E Macron quel auteur il avait lu cet été. Il répondu "Kamel Daoud", ce grand écrivain algérien, grand pourfendeur de l'islamisme et même de l'Islam, violemment critiqué par les intellectuels islamo -gauchistes lors qu'il avait dit que les attaques contre les femmes à Cologne étaient dues à la misère sexuelle dans le Monde Arabe, importée en Europe.
Macron nous envoie un signe : il est informé, lucide mais jamais il ne va dire lui-même les propos tenus par l''écrivain. D'ailleurs il ne pense sans doute pas totalement comme lui, il est luis aussi très ouvert mais il est informé et nourri par cet écrivain là.
S'il disait la même chose, lui président, ce serait l'émeute, immédiate.
Et le pape François ? Croyez vous qu'il n'a pas lu les écrits de son frère jésuite Boulard ? Bien sur que si mais quel message donnerait-il au monde s'il recevait au Vatican ce pourfendeur de l'Islam ? sans doute a t-il une vision beaucoup plus ouverte de l'islam et des Musulmans que le père Boulard mais il est évidemment bien informé. Je me souviens (je ne sais plus dans quel journal) qu'un journaliste avait interpellé un proche du Pape sur l'Islam lors du voyage papal en Egypte et que ce proche (dont le journaliste a tu le nom bien sur) a répondu : nous sommes lucides mais il y a des choses que nous ne pouvons pas dire.
Dans le livre d'entretien récent du pape François "Politique et société", Dominique Wolton demande au pape François ce que le Vatican fait pour les Chrétiens d'Orient. la langue de bois n'est pas vraiment la marque de fabrique du Pape, vous le savez. mais là, il devient imprécis. Il répond : " Nous faisons beaucoup, beaucoup, nous faisons énormément pour qu'ils puissent rester, nous sommes très impliqués" et il répète cela, en boucle, sans donner de détails ni plus d'infos. Evidemment parce que la sécurité de certaines personnes est impliquée.
Un leader politique ou religieux est responsable de la sécurité de ses concitoyens ou de ses ouailles.
Ce qu'il y a derrière les silences que vous réprouvez cher Cinci, ce n'est pas toujours de l'angélisme, de la lâcheté, de la méconnaissance. C'est bien souvent de la lucidité, de la conscience des dangers et de la protection des personnes.
C'est justement parce qu l'Islam est dangereux (que ce soit de manière intrinsèque ou temporaire) que ceux qui sont responsables des populations ont le devoir de la discrétion, de la mesure, de l'appel à la rencontre et à la fraternité parce qu'il n'y a pas de milieu : soit on vit ensemble, soit c'est la guerre.
Bien à vous,
Axou