par MB » mar. 21 déc. 2004, 15:22
Bonjour
A la suite de la discussion avec Christophe sur la question du crédit, de l'usure, etc., je me permets de lancer un fil sur un sujet connexe : le micro-crédit.
A la base, il s'agit d'un phénomène développé dans certains pays du Tiers-Monde, en particulier en Inde et au Bangladesh, selon le principe suivant : un banquier - sous quelque forme que ce soit, particulier, institutionnel, etc, etc. - prete de l'argent, sous forme de petites sommes, à des des particuliers ou des communautés. Ceux-ci s'en servent, et le rendent avec intéret. Il s'agit donc d'une opération de banque classique, à ceci près qu'elle porte sur de très petites sommes, et qu'elle concerne souvent les plus pauvres.
D'après les renseignements que j'ai, ça marche : les microbanquiers - je pense à l'un d'entre eux, un type célèbre, mais j'ai oublié son nom,
- affirment que ces opérations sont rentables, ils disent avoir un taux de non-remboursement inférieur à 10 %. (Il faudrait comparer avec les chiffres des banques classiques pour se faire une idée, mais il parait que c'est plus efficace, sur place, que les banques établies). Pourquoi cela marche-t-il ? Parce que les sommes engagées permettent le financement de petites opérations économiques, à l'échelle de la pauvreté du tiers-monde : un villageois achète un téléphone portable, et le loue à tous ses voisins, dans un village qui ne dispose d'aucun lien téléphonique public ; tel autre construit une citerne et distribue l'eau collectée ; etc. Disons que ces opérations mettent à profit le sens de l'initiative des paysans locaux, qui est souvent bien plus développé qu'on ne l'imagine.
Ajoutons encore un point : les microbanquiers sont un élément essentiel de l'amélioration de la condition féminine. Car, en bons financiers pragmatiques, ils préfèrent confier leur argent à des femmes dynamiques et raisonnables, au lieu de le voir convertir en clopes et en alcool par leurs maris.
Je lance donc ce forum pour essayer d'en tirer trois axes, sans exclusive bien sur :
- avoir plus de renseignements sur le phénomène
- avoir des opinions là-dessus
- essayer de voir à quelles conditions ce type d'opérations peut exister en France. Il faut préciser : en fait, il existe, mais peu, et uniquement par les biais de certaines associations ; les banques s'en désintéressent, et il est difficile de créer une nouvelle banque stricto sensu, pour des raisons prudentielles et institutionnelles. (ce qui a fait dire au fondateur du micro-crédit, celui dont j'ai oublié le nom : "en France, vous prenez les pauvres, vous les mettez dans une bouteille, et vous refermez bien le bouchon pour les empecher d'en sortir")
Appel à contributions !
Bonjour
A la suite de la discussion avec Christophe sur la question du crédit, de l'usure, etc., je me permets de lancer un fil sur un sujet connexe : le micro-crédit.
A la base, il s'agit d'un phénomène développé dans certains pays du Tiers-Monde, en particulier en Inde et au Bangladesh, selon le principe suivant : un banquier - sous quelque forme que ce soit, particulier, institutionnel, etc, etc. - prete de l'argent, sous forme de petites sommes, à des des particuliers ou des communautés. Ceux-ci s'en servent, et le rendent avec intéret. Il s'agit donc d'une opération de banque classique, à ceci près qu'elle porte sur de très petites sommes, et qu'elle concerne souvent les plus pauvres.
D'après les renseignements que j'ai, ça marche : les microbanquiers - je pense à l'un d'entre eux, un type célèbre, mais j'ai oublié son nom, :oops: - affirment que ces opérations sont rentables, ils disent avoir un taux de non-remboursement inférieur à 10 %. (Il faudrait comparer avec les chiffres des banques classiques pour se faire une idée, mais il parait que c'est plus efficace, sur place, que les banques établies). Pourquoi cela marche-t-il ? Parce que les sommes engagées permettent le financement de petites opérations économiques, à l'échelle de la pauvreté du tiers-monde : un villageois achète un téléphone portable, et le loue à tous ses voisins, dans un village qui ne dispose d'aucun lien téléphonique public ; tel autre construit une citerne et distribue l'eau collectée ; etc. Disons que ces opérations mettent à profit le sens de l'initiative des paysans locaux, qui est souvent bien plus développé qu'on ne l'imagine.
Ajoutons encore un point : les microbanquiers sont un élément essentiel de l'amélioration de la condition féminine. Car, en bons financiers pragmatiques, ils préfèrent confier leur argent à des femmes dynamiques et raisonnables, au lieu de le voir convertir en clopes et en alcool par leurs maris.
Je lance donc ce forum pour essayer d'en tirer trois axes, sans exclusive bien sur :
- avoir plus de renseignements sur le phénomène
- avoir des opinions là-dessus
- essayer de voir à quelles conditions ce type d'opérations peut exister en France. Il faut préciser : en fait, il existe, mais peu, et uniquement par les biais de certaines associations ; les banques s'en désintéressent, et il est difficile de créer une nouvelle banque stricto sensu, pour des raisons prudentielles et institutionnelles. (ce qui a fait dire au fondateur du micro-crédit, celui dont j'ai oublié le nom : "en France, vous prenez les pauvres, vous les mettez dans une bouteille, et vous refermez bien le bouchon pour les empecher d'en sortir")
Appel à contributions !
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