Le Contrat Première Embauche

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par L'Ange » ven. 02 juin 2006, 16:31

C'est ça qui est paradoxal. Tout le monde sait que notre pays est en crise avec le chômage des jeunes (et le chômage en général), mais personne ne fait rien comme si après tout c'était normal et qu'il ne fallait rien changer. Et pourtant les rares propositions qui nous sont faites sont immédiatement rejetées... C'est à n'y plus rien comprendre.

Pas étonnant que le pays stagne. Comment espérer une situation et un avenir meilleurs si chaque proposition du Gouvernement déclenche immédiatement un tollé général...

par jean_droit » ven. 02 juin 2006, 12:38

J'ai lu dans Le Figaro, la semaine dernière, une interview du président de la Sorbonne.
Il mettait très bien en lumière les problèmes et proposait quelques solutions pour y remédier.
Ce qui m'amuse c'est que ces solutions sont très connues mais personne n'ose les mettre en place.
Tout tourne autour de la sélection et du numérus clausus pour s'adapter aux besoins du pays ... et de ses habitants.
L'interview disait aussi que s'il y a un certain consensus en privé, consensus souvent appliqué, ce consensus n'existe plus en public.
Et pendant ce temps le navire a de plus en plus de difficultés à naviguer.
Et vogue la galère !

par L'Ange » mer. 31 mai 2006, 11:03

Tout à fait, et merci pour vos encouragements Christophe :)

Je rajouterai qu'en plus des politiques, les employeurs auraient également du chemin à faire... Pourquoi tant de lâcheté à embaucher des jeunes qui contrairement à beaucoup d'idées reçues, sont motivés et ont envie de faire leurs preuves ? On ne leur en laisse malheureusement pas la possibilité.

Mon expérience m'a montré qu'aujourd'hui il n'y a plus vraiment de place pour les sentiments. Les employeurs en demandent toujours plus : plus de diplômes, plus d'expérience, plus de compétences... C'est une éternelle compétition où il faut constamment avoir un moral de vainqueur, et je pense que les jeunes (dont je fais partie), en sont fatigués.

Ce sont l'argent, la rentabilité et le pouvoir qui régissent tout. Comment se retrouver là dedans ? Il n'y aucune place pour les plus faibles qui n'ont pas cette mentalité "rage de vaincre". Personnellement j'ai toujours pensé (et je continue à le faire), qu'on peut devenir quelqu'un dans la vie sans avoir sans cesse à écraser les autres pour prouver qu'on est le meilleur...

Si seulement les employeurs arrêtaient de penser avec leur porte-monnaie et résonnaient un peu plus avec leur coeur, nous ferions déjà un grand pas...

Regrets modérés

par Christophe » mar. 30 mai 2006, 21:30

[align=justify]Chère Ange, ;-)

Je ne reviens pas sur la manipulation grotesque des étudiants menée avec brio par les troupes trotskystes usant de tout le savoir faire qu'on leur connaît en la matière... puisque tout le monde semble d'accord là-dessus.
L'Ange a écrit :Le problème c'est que maintenant ces chers étudiants sont retournés sur les bancs de leurs facs sans se préoccuper des conséquences de leurs actes, en particulier pour ceux qui avaient éspéré un début de solution avec ce contrat.
Les "anti-CPE" avaient tord parceque le CPE - qui se serait effectivement substitué aux stages, CDD et Intérim ; et non pas aux CDI - aurait un peu diminué la précarité de la jeunesse. Car mine de rien, il s'agissait d'un contrat à durée indeterminée destiné à une catégorie sociale qui en est aujourd'hui exclue.
Néanmoins, n'ayez pas trop de regrets : le CPE aurait diminué la précarité des jeunes. Mais il n'aurait pas crée un seul poste supplémentaire, ni ouvert à des jeunes des postes destinés à des personnes plus expérimentées.

Les politiciens peuvent nous balader tant qu'ils veulent : la seule dynamique qui puisse créer des emplois (dont bénéficieront les jeunes) est la croissance économique. Quand ils cesseront de se cacher derrière "la morosité de la conjoncture", espérons que nos gouvernants commenceront à s'attaquer au problème et à y chercher des solutions !


Que Dieu vous accompagne dans votre recherche d'emploi.
Christophe[/align]

par L'Ange » mar. 30 mai 2006, 17:07

Effectivement il ne faut pas faire d'amalgames, je suis bien d'accord avec vous Karolkarol que seule une certaine catégorie d'étudiants ont bloqué leurs facs. J'ai d'ailleurs le cas d'une voisine étudiante pro-CPE qui a été emmenée de force dans les manifestations... Beaucoup d'étudiants ont souhaité suivre leurs cours et en ont été empêchés. C'est bien ce que je dénonce !

Ces gens là n'étant à la limite pas concerné par le problème du CPE puisqu'encore étudiants, se sont permis de décider pour les autres. Ceux pour qui ce contrat aurait peut-être été un début de solution.

par jean_droit » mar. 30 mai 2006, 14:21

Je suis un vieux barbon et je vais vous parler du "bon temps" ( le mien, bien sûr ! ).
J'ai vécu 68 comme étudiant dans une école d'ingénieur.
Dans notre école il n'y a aucune manifestation particulière.
Moi qui, délégué, allait aux AG j'avais remarqué que c'était les "littéraires" qui menaient la danse.
Et, encore, une minorité agissante.
Mes camarades et moi avons systémtiquement refusé de cosigner tous les tracts.

par L'Ange » lun. 29 mai 2006, 16:55

Merci Jean_droit, c'est toujours agréable de voir que l'on est pas tout seul à défendre certaines idées. Il est bien dommage que ces personnes là n'aient pas été entendues car les demandeurs d'emploi entre autres (principaux concernés par la question tout de même !), n'ont pas eu leur mot à dire. D'ailleurs comment l'auraient-ils pu avec toute la médiatisation anti-CPE qui s'est faite...

Le problème c'est que maintenant ces chers étudiants sont retournés sur les bancs de leurs facs sans se préoccuper des conséquences de leurs actes, en particulier pour ceux qui avaient éspéré un début de solution avec ce contrat. Ces gens là que font-ils maintenant ? Ce ne sont sans doute pas les étudiants qui vont les aider à trouver un travail... De même les politiques semblent avoir d'autres préoccupations que le chômage des jeunes à présent. Tous les partis contestataires ont critiqué sans relâche, mais n'ont pas eu mieux à proposer...Ils sont maintenant trop occupés à enfoncer Monsieur de Villepin avec l'affaire Clearstream pour se préoccuper du chômage des jeunes...

par jean_droit » lun. 29 mai 2006, 16:40

Je suis tout à fait en phase avec vous.
Le CPE ce n'était pas un miracle dont il ne fallait pas attendre des résultats miraculeux.
Seulement un "plus". Une tentative ....
La majorité des personnes que je connais sur mon lieu de travail partageait cette idée.

par L'Ange » lun. 29 mai 2006, 16:33

Le problème est que la plupart de ces jeunes (étudiants faut-il le rappeler) n'ont pas compris que le CPE était une mesure destinée à les aider à entrer dans le monde du travail. Aujourd'hui que demande un employeur lorsqu'il cherche à embaucher quelqu'un ? De l'expérience. Or tout le monde sait qu'un jeune qui sort des études ne peut avoir d'expérience. Mais Comment peut-il en avoir si personne n'accepte de l'embaucher ?... Le cercle vicieux :twisted:

Je comprends tout à fait les craintes de ces jeunes (en faisant moi-même partie !), mais je pense qu'un étudiant et encore moins un lycéen ne peut avoir un regard objectif sur le monde du travail par rapport à quelqu'un qui vit cette situation au quotidien avec toutes les difficultés que cela comporte. Même si le CPE n'était pas la recette miracle, il aurait au moins permis de régler ce problème d'expérience professionnelle puisque les employeurs auraient embauché en connaissance de cause.

Ces étudiants se plaignaient de la précarité. Mais la précarité aujourd'hui, c'est le lot quotidien de nombreux salariés. Se faire licencier après parfois vingt ans de bons et loyaux services parce que l'entreprise a déposé le bilan ou a délocalisé, c'est aussi de la précarité. Et pourtant ces gens là étaient aussi en CDI... Pour moi la vraie précarité, c'est de pointer au chômage et de ne pas avoir un rond à la fin du mois.

par fredg » mer. 19 avr. 2006, 16:34

Renaud a écrit :Bonjour Fredg,

Je viens de mettre une réponse sur le fil de ce forum: "je construi un modèle social" que j'aurais aussi bien pu mettre ici-même, vu le sujet.

Je suis bien d'accord avec ce que vous dites, et plus encore avec les faits eux-mêmes. Mais alors, autant faire comme dans les westerns, fourbir ses armes, mettre le magot en sûreté si on en a un, organiser des tours de garde et des patrouilles, circuler en convois surarmés, etc. J'y pense assez souvent, et l'énergie monte, monte... Ce n'est plus le moment des discussions...

Ceci étant bien compris, je vais être volontairement provocateur pour débusquer le sens et la vérité. L'un des principaux buts de la vie ici-bas est d'être au chomage (le vrai), d'avoir des revenus minimum, de ne pas travailler. Dans le même sens, et je suis d'accord à 200%, c'est ce que dit Confucius: "Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie". Tous ceux qui ont trouvé leur propre créativité disent ceci.

Ainsi il faut expliquer dans le détail le but du progrès technique et la recherche très légitime de faire faire le travail répétitif et de pure exécution par des robots, ce qui est de plus en plus le cas, y compris du travail mental purement contingent, de plus, une recherche sincère et très réelle de la préservation de l'environnement et de l'écosystème remettra, par nature, les priorité dans l'ordre. Le progrès peut apporter une solution, sinon pourquoi l'aurions-nous entrepris? Imaginons que nous puissions avoir une production et des services entièrement automatisés, ce serait un très réel saut qualitatif.

Or, on voit bien que le progrès dans la production n'est nullement accompagné d'un progrès dans la distribution et que cette "distorsion" est absolument "incompréhensible" car la production des biens et des services est plus "difficile" à réaliser et mettre au point que le progrès dans la distribution qui ne nécéssite que des connaisances pratiques pour l'essentiel. Cette "clé", elle se trouve dans l'argent, dans la monnaie et sa "fabrication".

Les travailleurs que nous sommes pouvons tout faire selon ce que nous savons dans nos branches, absolument tout! Pourquoi donc ne faisons-nous pas aussi l'argent de nos productins? Nous devons passer par des usuriers pour pouvoir acheter notre propre production. C'est un comble!

Si vous en avez la patience je vous invite à lire le message que j'avais mis sur ce forum en date du 6 octobre 2005 intitulé: Brêve histoire de la banque. Cela aide bien à mieux comprendre l'essence du monde contemporain. vraiment!
Cordialement
Renaud
A propos de la lettre, elle n'est pas de moi, mais d'une personne que je pense de tendance droite libérale constructiviste ; il en devient fortuit d'en subsumer la trame de mon opinion en partant d'elle.
Je ne suis pas à proprement parler pro-CPE, mais disons dubitatif devant les anti-CPE. A propos de la liberté contractuelle, je vous invite à lire ceci (qui est écrit par moi cette fois-ci) :
http://www.cegint.com/article-2420488.html
Etant numismate, je m'intéresse à l'histoire de la monnaie et des banques et je vais aller de ce pas lire votre article.
Cordialement.

par MB » ven. 14 avr. 2006, 13:10

Bonjour

Que pensez-vous de cet article ?

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 381,0.html

je pense qu'il met le doigt là où il faut.

CPE : Conclusion

par jean_droit » ven. 14 avr. 2006, 10:05

Voilà le CPE derrière nous.
Et est arrivé ce qui était prévu :
Les politiques se fichent du CPE.
Ce qui les intéresse c'est 2007. Voir les sondages de ce matin.
Villepin et Chirac éliminés.
Sarkosy qui a quitté le navire à temps confirmé dans son rôle de chef de la droite et de futur candidat.
La gauche requinquée.
Ségolène en embuscade.
Et les français ? Ce qu'ils cherchent c'est : "Pas d'ennuis et que rien ne change".
Donc, tout va bien !

par Renaud » lun. 10 avr. 2006, 17:49

Bonjour Fredg,

Je viens de mettre une réponse sur le fil de ce forum: "je construi un modèle social" que j'aurais aussi bien pu mettre ici-même, vu le sujet.

Je suis bien d'accord avec ce que vous dites, et plus encore avec les faits eux-mêmes. Mais alors, autant faire comme dans les westerns, fourbir ses armes, mettre le magot en sûreté si on en a un, organiser des tours de garde et des patrouilles, circuler en convois surarmés, etc. J'y pense assez souvent, et l'énergie monte, monte... Ce n'est plus le moment des discussions...

Ceci étant bien compris, je vais être volontairement provocateur pour débusquer le sens et la vérité. L'un des principaux buts de la vie ici-bas est d'être au chomage (le vrai), d'avoir des revenus minimum, de ne pas travailler. Dans le même sens, et je suis d'accord à 200%, c'est ce que dit Confucius: "Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie". Tous ceux qui ont trouvé leur propre créativité disent ceci.

Ainsi il faut expliquer dans le détail le but du progrès technique et la recherche très légitime de faire faire le travail répétitif et de pure exécution par des robots, ce qui est de plus en plus le cas, y compris du travail mental purement contingent, de plus, une recherche sincère et très réelle de la préservation de l'environnement et de l'écosystème remettra, par nature, les priorité dans l'ordre. Le progrès peut apporter une solution, sinon pourquoi l'aurions-nous entrepris? Imaginons que nous puissions avoir une production et des services entièrement automatisés, ce serait un très réel saut qualitatif.

Or, on voit bien que le progrès dans la production n'est nullement accompagné d'un progrès dans la distribution et que cette "distorsion" est absolument "incompréhensible" car la production des biens et des services est plus "difficile" à réaliser et mettre au point que le progrès dans la distribution qui ne nécéssite que des connaisances pratiques pour l'essentiel. Cette "clé", elle se trouve dans l'argent, dans la monnaie et sa "fabrication".

Les travailleurs que nous sommes pouvons tout faire selon ce que nous savons dans nos branches, absolument tout! Pourquoi donc ne faisons-nous pas aussi l'argent de nos productins? Nous devons passer par des usuriers pour pouvoir acheter notre propre production. C'est un comble!

Si vous en avez la patience je vous invite à lire le message que j'avais mis sur ce forum en date du 6 octobre 2005 intitulé: Brêve histoire de la banque. Cela aide bien à mieux comprendre l'essence du monde contemporain. vraiment!
Cordialement
Renaud

par fredg » lun. 10 avr. 2006, 16:43

Trouvé une belle lettre :
http://www.cegint.com

Lettre ouverte aux jeunes « anti-CPE »

Vous avez raison : Le CPE allonge la période de précarité de la période d’essai, bien plus qu’un CDI, pour lequel la période d’essai est de un à six mois selon les emplois.
Vous avez raison : Quelques employeurs pourraient abuser du CPE. Effectivement, pour ceux là, vous seriez corvéables pendant deux ans. Ce sont aussi ceux qui ne vous embaucheraient pas en CDI.

Vous vous trompez de combat : Votre problème n’est pas la précarité allongée de la période d’essai, votre problème est triple :
*Vous allez devoir rembourser 1 400 milliards d’euros, et probablement plus d’ici là, dès que vous commencerez à travailler.
*Vous allez devoir payer les retraites de ceux qui ont fait la majeure partie de cette dette et qui ont creusé le déficit budgétaire.
*Vous allez arriver dans une France dans laquelle restent quelques emplois et peu de travail. Tous les jours, de plus en plus de travail est exporté vers des contrées dans lesquelles le droit du travail est plus souple que dans notre beau pays. C’est peut-être dégoûtant, mais vous n’y pouvez rien.

Ça va être dur, très dur. Vous allez payer des impôts monstrueux, et cotiser à fonds perdus pour les retraites. Si vous êtes malins, vous partirez là où il y a du travail, et vous constaterez rétrospectivement que la fameuse « précarité » est partout, sauf là où il y a beaucoup de travail.

Vous voulez des assurances et des certitudes ? En voici quelques unes :

1. Vous allez mourir, un jour. La Vie est précaire. Le gouvernement n’y peut rien.
2. Personne, ni un gouvernement, ni une administration, ne peut obliger un employeur à embaucher.
3. Tous les plans d’incitation à la création d’emplois depuis 1975 ont fait les choux gras des indélicats et ont coûté plus qu’ils ne rapportaient à la collectivité
4. Personne ne peut empêcher un employeur de délocaliser le travail.
5. Les grandes entreprises ont gagné 84 milliards d’euros cette année ; on en fait tout un plat, cela ne représente que 6% de la dette nationale. En plus, 75% de leurs revenus sont faits à l’étranger, et en moyenne plus de 50% des emplois qu’elles génèrent sont à l’étranger.
6. Les employeurs, les patrons, comme l’on dit, sont de moins en moins nombreux (ce qui explique notamment qu’il y ait moins d’emplois, tout se tient !). Pour une raison simple : vous imaginez-vous devenir employeur ou patron ? Non bien sûr, parce qu’alors vous seriez d’accord avec l’introduction d’une plus grande flexibilité dans le droit du travail.
7. Si malgré tout vous devenez employeur dans quelques années, vous devrez mettre vos biens propres en garantie des engagements bancaires que vous devrez contracter pour les investissements nécessaires au fonctionnement de votre entreprise. Vous n’aurez droit à aucune protection sociale sur l’emploi, vous n’aurez pas droit au chômage, vous ne pourrez pas ajuster votre effectif si votre chiffre d’affaires baisse, vous devrez assurer totalement le règlement des salaires de vos collaborateurs ; quoi qu’il se passe, vous devrez payer sans un minute de retard les charges sociales afférentes aux salaires (50% en moyenne), et si vous avez un collaborateur qui n’est pas à la hauteur des performances que vous attendez de lui, passée la période d’essai, vous ne pourrez pas vous en séparer, et si vous le faites vous serez lourdement condamné par les prud’hommes.
8. Plus le droit du travail est rigide, plus le nombre d’emplois est réduit. Imaginez que vous n’ayez pas le droit de divorcer ou de mettre fin à un concubinage. Est-ce que vous vous marieriez ? Est-ce que vous choisiriez de vivre avec quelqu’un ?
9. On vous a fait croire que vous aviez droit à un emploi, c’est faux, vous n’avez droit qu’au chômage, à condition d’avoir « constitué » ce droit, et par conséquent trouvé un emploi…. Et l’avoir perdu.
10. C’est vous qui serez la « France active » demain, et vous aurez alors à constituer l’économie du pays. Il vous faudra travailler, créer de la richesse, la partager équitablement, et « assurer l’avenir » de vos enfants.
J’aurais aimé ajouter une autre certitude, celle que vous ferez mieux que les générations qui vous ont précédé. Lorsque je vous vois défiler « comme en 39 », je me dis que c’est plutôt mal parti.

Alors vous pouvez continuer d’enquiquiner le gouvernement avec vos manifestations, faire le jeu de l’opposition, et le lit des journalistes qui ont enfin quelque chose de plus sexy à se mettre sous la dent que les sempiternelles querelles de clocher dans ce qui était le pays de Voltaire et qui est à présent celui d’Astérix.

Encore un effort et le CPE sautera. Et vous aurez gagné la bataille qui vous fera perdre la guerre économique, car elle est mondiale, pas française.

Une consolation toutefois, vous pourrez toujours continuer de blâmer le gouvernement, véritable punching-ball, l’opposition du moment sera toujours votre alliée, et vous pourrez, avec mélancolie, regarder la télévision entre deux pointages à l’ANPE.

Trois dernières certitudes :

• Vous ne resterez pas jeunes, vous allez, dans le meilleur des cas, vieillir.
• Vous changerez d’avis sur la vie, la précarité, les cigales et les fourmis.
• Les jeunes d’alors ne seront pas d’accord avec vous. Car certaines choses ne changent pas :

« Je ne peux pas dormir par la faute de mon fils, qui porte les cheveux longs, ne veut rien apprendre, aime la vitesse et dont je suis obligé de boucler les fins de mois… »
(Aristophane, 445-386 av. J.C., Les Nuées)

Vous allez manquer d’eau, dans peu de temps. Vous verrez alors que le « problème » de la période d’essai allongée n’est pas le plus grave et, surtout, pas le plus menaçant pour votre avenir.

par jean_droit » mer. 05 avr. 2006, 15:39

Sarkozy m'a profondement déçu.
Très profondément.
L'arrivisme n'est pas tout.

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