par Serge BS » lun. 16 juin 2008, 10:09
Coeurderoy,
Je sais que c'est hors du sujet relatif aux élites, mais...
Pour moi, il y a quant même un "léger" problème quant à la monarchie française, celui du prétendant... En effet, et même si les Lois fondamentales du Royaume n'ont jamais constitué un corpus constitutionnel au sens contemporain, ayant de plus évolué au gré de l'histoire, les deux principaux prétendants actuels posent problème :
- pour ce qui est de Louis de Bourbon, se pose la question de la renonciation de Philippe V le 5 novembre 1712, avec ces mots : "
Je promets et engage ma foi et parole de roi que de ma part et de celle de mes dits enfants et descendants je procurerai l'observation et l'accomplissement de cet acte... et je le jure solennellement sur les Evangiles..." Ceci pose un problème avec la loi de catholicité, même si cette dernière n'aura jamais été formellement enregistrée. L'argument de l'erreur du Parlement de Paris en 1701 ne tient pas puisqu'antérieur ! L'accession au trône d'un descendant de cette branche remet en cause un serment sur les Evangiles !
- pour ce qui est des Orléans (n'oublions pas de Louis-Philippe aura été Roi des Français et non pas de France), ils descendent d'un régicide, et cela efface leurs droits, selon les traditions royale, féodale et aristocratique, mais là encore pas selon une Loi fondamentale solennellement enregistrée. Ils peuvent prétendre au titre de "Roi des Français", mais en aucun cas à celui de "Roi de France, de par l'acte de leurs ancêtres.
Peut-être faudrait-il alors chercher plus loin ? ... N'oublions pas qu'Henri IV n'était cousin qu'au 21° degré, ce qui ne l'empéchât pas d'accèder au trône DE France; peut-être que des recehrches approfondies permettraient de dévoiler un prétendant peu ou prou connu... Ou alors, ne faudrait-il pas une élection par les descendants véritablement titrés et subsistant des "Grands" de France (mais les vrais : un seul Duc par famille si vous voyez ce que je veux dire) ou encore sur la base des vrais quartiers de noblesse existant à la mort de Louis XVII, pour renouveler "le sang" ? Le lien avec la tradition royale ne serait pas forcément brisé dans ce cas...
Reste maintenant que toute la question du régime tient à la fois de la mystique et du politique, de la confrontation de mystiques et de politiques (cf. Péguy,
Notre jeunesse)... Toujours est-il que la monarchie n'est pas d'actualité à mes yeux... Reste que nos institutions fondent une sorte de monarchie où le peuple peut pacifiquement "guillontiner" son "roi" tous les cinq ans... Reste que le retour à la monarchie ne pourrait avoir lieu qu'après une très grave crise mettant en péril la survie même de la France, mais même la seconde guerre mondiale ne l'a pas permis... Et je ne pense pas que le temps soit déjà venu d'une telle crise...
Toujours est-il qu'il faudrait une bonne fois pour toute que les vrais Ducs français légitimes se mettent d'accord pour "adouber" un véritable prétendant, en tenant compte des Lois fondamentales et des traditions, ... quite même à remettre en cause l'élément masculinité, finalement justifié uniquement à posteriori, et de plus sur la base d'un doute réel quant à la filiation ! Est-ce donc si dur ? Ou alors, chacun "joue t-il" pour lui au lieu d'agir pour la France ? Un vrai "roi" de réserve pourrait obtenir l'asentiment de beaucoup plus que plusieurs prétendants s'entredéchirant, constituer un véritable recours en cas de crise très grave, sous réserve du respect du jeu démocratique ! Mais que font les vrais nobles (pas ceux ayant acheté un titre à Louis XVIII), je parle ici de la véritable noblesse d'épée (même celle évincée par Louis XIV pour des motifs ... financiers) ? Une monarchie n'est pas exclusive d'une république (au sens de Res Publica), ni même d'une politie ! Certains Etats montrent de tels exemples (même si leurs souverains "s'oublient" pour certains un peu quant à l'avortement, au mariage, etc..., tout autant, voire plus que bien des Républiques, car la monarchie c'est surtout des devoirs) ! Toujours est-il que le choix devrait aussi tenir compte de l'exemplarité de la vie, certains Nobles ayant oublié leurs devoirs, la Noblesse étant avant tout devoir et on pas droit... Ce fut d'ailleurs cet oubli à partir de Louis XIV qui induisit à mes yeux la chûte de la monarchie française, le "bien commun" devant passer avant le "bon plaisir" pour un roi, l'intérêt du pays avant celui des "menus plaisirs" ! Tout le cours de l'histoire aurait pu en être changé, et la monarchie française n'en serait pas à expier les fautes du passé (un simple quetsionnement : Versailles est-il catholique ou un temple aux dieux antiques ?)...
Quant à l'antisémitisme des rois, on peut en discuter, car ils n'ont pas forcément fait pire que d'autres, voire même mieux pour certains quant à la protection des Juifs ! On est donc ici hors débat sur ce point précis. Des théoriciens monarchistes ont été très antisémites, des théoriciens "de gauche" (je pense par exemple à Proudhon) aussi ! Des rois l'ont été, des révolutionnaires aussi !
Maintenant, soyez rassurés, les vrais Nobles, même "décavés", même pauvres, même ... républicains pour certains (j'ai des noms
) ne méprisent jamais le Peuple, ne le qualifient jamais de "populace", de "racaille", car ils ont le sens du devoir ancré dans le sang, car ils savent que c'est leur devoir de l'élever et non de le mépriser, ce qu'ils ont oublié un temps... Comme le disait l'un de mes amis, de vieille Noblesse même si peu titré au sens de la "hiérarchie louisquatorzième" (qui a brisé la Noblesse vraie, bien des barons méprisés ayant plus de quartiers que des "ducs" d'argent...) à quelqu'un s'étonnant qu'il épouse la fille de son régisseur : "Mais, ses ancêtres sont à notre service depuis les Croisades, et leur lignée est bien plus longue et plus fidèle au devoir que bien des noblesses récentes."... Sans commentaire...
Je reste donc sur mes idées, mais je conçois très bien votre opinion ! Bon courage ! Préserver les siens, c'est déjà beaucoup...
Fraternellement en Jésus-Christ.
Coeurderoy,
Je sais que c'est hors du sujet relatif aux élites, mais...
Pour moi, il y a quant même un "léger" problème quant à la monarchie française, celui du prétendant... En effet, et même si les Lois fondamentales du Royaume n'ont jamais constitué un corpus constitutionnel au sens contemporain, ayant de plus évolué au gré de l'histoire, les deux principaux prétendants actuels posent problème :
- pour ce qui est de Louis de Bourbon, se pose la question de la renonciation de Philippe V le 5 novembre 1712, avec ces mots : "[i]Je promets et engage ma foi et parole de roi que de ma part et de celle de mes dits enfants et descendants je procurerai l'observation et l'accomplissement de cet acte... et je le jure solennellement sur les Evangiles...[/i]" Ceci pose un problème avec la loi de catholicité, même si cette dernière n'aura jamais été formellement enregistrée. L'argument de l'erreur du Parlement de Paris en 1701 ne tient pas puisqu'antérieur ! L'accession au trône d'un descendant de cette branche remet en cause un serment sur les Evangiles !
- pour ce qui est des Orléans (n'oublions pas de Louis-Philippe aura été Roi des Français et non pas de France), ils descendent d'un régicide, et cela efface leurs droits, selon les traditions royale, féodale et aristocratique, mais là encore pas selon une Loi fondamentale solennellement enregistrée. Ils peuvent prétendre au titre de "Roi des Français", mais en aucun cas à celui de "Roi de France, de par l'acte de leurs ancêtres.
Peut-être faudrait-il alors chercher plus loin ? ... N'oublions pas qu'Henri IV n'était cousin qu'au 21° degré, ce qui ne l'empéchât pas d'accèder au trône DE France; peut-être que des recehrches approfondies permettraient de dévoiler un prétendant peu ou prou connu... Ou alors, ne faudrait-il pas une élection par les descendants véritablement titrés et subsistant des "Grands" de France (mais les vrais : un seul Duc par famille si vous voyez ce que je veux dire) ou encore sur la base des vrais quartiers de noblesse existant à la mort de Louis XVII, pour renouveler "le sang" ? Le lien avec la tradition royale ne serait pas forcément brisé dans ce cas...
Reste maintenant que toute la question du régime tient à la fois de la mystique et du politique, de la confrontation de mystiques et de politiques (cf. Péguy, [i]Notre jeunesse[/i])... Toujours est-il que la monarchie n'est pas d'actualité à mes yeux... Reste que nos institutions fondent une sorte de monarchie où le peuple peut pacifiquement "guillontiner" son "roi" tous les cinq ans... Reste que le retour à la monarchie ne pourrait avoir lieu qu'après une très grave crise mettant en péril la survie même de la France, mais même la seconde guerre mondiale ne l'a pas permis... Et je ne pense pas que le temps soit déjà venu d'une telle crise...
Toujours est-il qu'il faudrait une bonne fois pour toute que les vrais Ducs français légitimes se mettent d'accord pour "adouber" un véritable prétendant, en tenant compte des Lois fondamentales et des traditions, ... quite même à remettre en cause l'élément masculinité, finalement justifié uniquement à posteriori, et de plus sur la base d'un doute réel quant à la filiation ! Est-ce donc si dur ? Ou alors, chacun "joue t-il" pour lui au lieu d'agir pour la France ? Un vrai "roi" de réserve pourrait obtenir l'asentiment de beaucoup plus que plusieurs prétendants s'entredéchirant, constituer un véritable recours en cas de crise très grave, sous réserve du respect du jeu démocratique ! Mais que font les vrais nobles (pas ceux ayant acheté un titre à Louis XVIII), je parle ici de la véritable noblesse d'épée (même celle évincée par Louis XIV pour des motifs ... financiers) ? Une monarchie n'est pas exclusive d'une république (au sens de Res Publica), ni même d'une politie ! Certains Etats montrent de tels exemples (même si leurs souverains "s'oublient" pour certains un peu quant à l'avortement, au mariage, etc..., tout autant, voire plus que bien des Républiques, car la monarchie c'est surtout des devoirs) ! Toujours est-il que le choix devrait aussi tenir compte de l'exemplarité de la vie, certains Nobles ayant oublié leurs devoirs, la Noblesse étant avant tout devoir et on pas droit... Ce fut d'ailleurs cet oubli à partir de Louis XIV qui induisit à mes yeux la chûte de la monarchie française, le "bien commun" devant passer avant le "bon plaisir" pour un roi, l'intérêt du pays avant celui des "menus plaisirs" ! Tout le cours de l'histoire aurait pu en être changé, et la monarchie française n'en serait pas à expier les fautes du passé (un simple quetsionnement : Versailles est-il catholique ou un temple aux dieux antiques ?)...
Quant à l'antisémitisme des rois, on peut en discuter, car ils n'ont pas forcément fait pire que d'autres, voire même mieux pour certains quant à la protection des Juifs ! On est donc ici hors débat sur ce point précis. Des théoriciens monarchistes ont été très antisémites, des théoriciens "de gauche" (je pense par exemple à Proudhon) aussi ! Des rois l'ont été, des révolutionnaires aussi !
Maintenant, soyez rassurés, les vrais Nobles, même "décavés", même pauvres, même ... républicains pour certains (j'ai des noms :-D ) ne méprisent jamais le Peuple, ne le qualifient jamais de "populace", de "racaille", car ils ont le sens du devoir ancré dans le sang, car ils savent que c'est leur devoir de l'élever et non de le mépriser, ce qu'ils ont oublié un temps... Comme le disait l'un de mes amis, de vieille Noblesse même si peu titré au sens de la "hiérarchie louisquatorzième" (qui a brisé la Noblesse vraie, bien des barons méprisés ayant plus de quartiers que des "ducs" d'argent...) à quelqu'un s'étonnant qu'il épouse la fille de son régisseur : "Mais, ses ancêtres sont à notre service depuis les Croisades, et leur lignée est bien plus longue et plus fidèle au devoir que bien des noblesses récentes."... Sans commentaire...
Je reste donc sur mes idées, mais je conçois très bien votre opinion ! Bon courage ! Préserver les siens, c'est déjà beaucoup...
Fraternellement en Jésus-Christ.