Le cardinal Ries : un signal fort !

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Re: Le cardinal Ries : un signal fort !

par blue eyes » sam. 18 mars 2017, 21:23

En lisant les discutions sur l'évolution et la création il me'est revenu en mémoire ce qu'a dit le Pape François dans son introdution d'Amoris Laetitia:

3. En rappelant que « le temps est supérieur à l’espace », je voudrais réaffirmer que tous les débats doctrinaux, moraux ou pastoraux ne doivent pas être tranchés par des interventions magistérielles. Bien entendu, dans l’Église une unité de doctrine et de praxis est nécessaire, mais cela n’empêche pas que subsistent différentes interprétations de certains aspects de la doctrine ou certaines conclusions qui en dérivent. Il en sera ainsi jusqu’à ce que l’Esprit nous conduise à vérité entière (cf. Jn 16, 13), c’est-à-dire, lorsqu’il nous introduira parfaitement dans le mystère du Christ et que nous pourrons tout voir à travers son regard. En outre, dans chaque pays ou région, peuvent être cherchées des solutions plus inculturées, attentives aux traditions et aux défis locaux. Car « les cultures sont très diverses entre elles et chaque principe général […] a besoin d’être inculturé, s’il veut être observé et appliqué ».[3]

Fraternellement et amicalement,
Blue eyes

Re: Le cardinal Ries : un signal fort !

par blue eyes » sam. 18 mars 2017, 20:53

... Dieu a créé les êtres et Il les a laissés se développer selon les lois intérieures qu’Il leur avait données, pour qu’ils se développent et atteignent leur plénitude. Il leur a accordé l’autonomie tout en les assurant de sa présence constante. La création s’est ainsi poursuivie pendant des siècles et des millénaires pour devenir telle que nous la connaissons aujourd’hui....
(Pape François)

Re: Le cardinal Ries : un signal fort !

par Xavi » sam. 18 mars 2017, 20:08

Dans le sujet « Comment considérer la Genèse ? » du sous-forum « Ecriture Sainte », Trinité mentionne un article du professeur Denis Alexander qui est en ligne par le lien suivant :
http://www.scienceetfoi.com/ressources/ ... -adam-eve/

Trinité écrit :
Trinité a écrit : SCIENCES ET FOI : Article très intéressant de Denis Alexander, directeur de l'institut sciences et religion à Cambridge.

Le modèle de l’Homo divinus

Selon ce modèle, Dieu dans sa grâce a choisi un couple de fermiers du néolithique au Proche-Orient, ou peut-être une communauté d’agriculteurs à qui il a choisi de se révéler d’une manière particulière, afin d’entrer en communion avec eux, pour qu’ils puissent connaître le seul vrai Dieu d’une façon personnelle. A partir de ce moment, il y aurait eu une communauté d’hommes et de femmes conscients qu’ils avaient été appelés à une sainte entreprise, appelés à être les intendants de la création de Dieu, appelés à connaître Dieu personnellement…
Être un homme moderne anatomiquement était nécessaire mais pas suffisant pour être spirituellement vivant; c’est encore le cas aujourd’hui. Les Homo divinus ont été les premiers humains qui ont été vraiment vivant spirituellement, en communion avec Dieu, fournissant ainsi les racines spirituelles de la foi juive. Certes, les croyances religieuses existaient avant cette date, dans différentes parties du monde, des personnes ont cherché Dieu ou des dieux, en offrant leurs propres explications sur le sens de leur vie, mais l’existence d’Homo divinus a marqué le moment que Dieu a choisi pour se révéler lui-même ainsi que ses intentions pour l’humanité pour la première fois.

Le modèle de l’ Homo divinus attire aussi l’attention sur le caractère représentatif de l’«Adam», l’«homme», comme l’a suggéré l’utilisation de l’article défini dans le texte de la Genèse mentionné ci-dessus. L’homme est donc considéré comme le chef fédéral de l’ensemble de l’humanité vivant à ce moment. Ce fut le moment où Dieu a décidé de lancer sa nouvelle famille spirituelle sur la terre, composée de tous ceux qui mettraient leur confiance en lui par la foi, une foi exprimée par l’obéissance à sa volonté. De ce point de vue, Adam et Eve ont été de vraies personnes, vivant dans un contexte historique précis à une époque et dans une situation géographique données, choisis par Dieu pour être les représentants de sa nouvelle humanité sur la terre, non pas en vertu de tout ce qu’ils avaient fait, mais simplement par la grâce divine. Quand Adam a reconnu qu’Eve était « os de ses os et chair de sa chair », il n’était pas seulement en train de reconnaître un autre Homo sapiens – il y en avait beaucoup autour de lui – mais quelqu’un qui comme lui qui avait été appelé à partager la vie de Dieu dans l’obéissance à ses commandements. La population mondiale à l’époque néolithique est estimée se situer dans une fourchette de 1 à 10 millions d’individus, génétiquement semblables à Adam et Eve. Mais dans ce modèle, Dieu a choisi de se révéler à ces deux agriculteurs parmi tous ces millions.

Tout comme je peux sortir dans les rues de New York aujourd’hui et n’avoir aucune possibilité de reconnaître ceux qui sont spirituellement vivant juste en les regardant, dans ce modèle il n’y avait aucun moyen physique de distinguer Adam et Eve de leurs contemporains, tous membres de l’espèce Homo sapiens. Ce modèle se préoccupe de la vie spirituelle, de l’obéissance aux commandements et aux responsabilités révélées, et non pas de la génétique…

En revanche, le modèle se concentre sur l’événement de Genèse 2 :7, où Dieu communique son souffle à Adam pour qu’il devienne une nepesh, un être vivant qui peut répondre à l’appel de Dieu sur sa vie. Ce modèle nous parle de la façon dont Adam et Ève sont devenus les enfants de Dieu responsables, ce qui implique une relation personnelle avec Lui, l’obéissance à ses commandements…
Dans ce modèle la chute devient alors la désobéissance d’Adam et Eve face à l’expression de la volonté révélée de Dieu, apportant la mort spirituelle dans son sillage, une relation brisée entre l’homme et Dieu.

Cette théorie se rapproche assez de la votre Xavi !
Merci Trinité pour cette réflexion intéressante de Denis Alexander qui est un protestant évangélique.

Il est utile de lire son article complet car, si certaines de ses observations sont convaincantes, sa conclusion semble clairement s’éloigner de l’enseignement de l’Eglise.

La notion d’Homo divinus qu’il propose paraît proche de la notion d’Homo capax dei utilisée dans l’Eglise catholique, et lorsqu’il considère qu’Adam et Eve n’étaient pas les premiers homos sapiens, ni les seuls homos sapiens de leur époque, il exprime une constatation que je partage.

Nous partageons aussi les mêmes perspectives lorsqu’il considère que « Être un homme moderne anatomiquement était nécessaire mais pas suffisant pour être spirituellement vivant » et que « Les Homo divinus ont été les premiers humains qui ont été vraiment vivant spirituellement, en communion avec Dieu », même si des « croyances religieuses existaient avant cette date, dans différentes parties du monde »

Il me semble que c’est aussi avec justesse qu’il considère que « Adam et Eve ont été de vraies personnes, vivant dans un contexte historique précis à une époque et dans une situation géographique données », que « Quand Adam a reconnu qu’Eve était « os de ses os et chair de sa chair », il n’était pas seulement en train de reconnaître un autre Homo sapiens – il y en avait beaucoup autour de lui – mais quelqu’un qui comme lui qui avait été appelé à partager la vie de Dieu », et qu’il y a eu dans l’histoire concrète une « désobéissance d’Adam et Eve face à l’expression de la volonté révélée de Dieu, apportant la mort spirituelle dans son sillage, une relation brisée entre l’homme et Dieu ».

Mais, hélas, malgré beaucoup d’observations et d’analyses pertinentes, les hypothèses que Denis Alexander propose en conclusion ne tiennent aucun compte du jardin d’Eden et nient que toute l’humanité descend exclusivement d’un premier couple et que c’est aussi exclusivement à sa descendance qu’il a transmis la vie nouvelle créée à l’image de Dieu avec la blessure d’un péché originel.

Alexander ne perçoit pas la création d’Adam et Eve comme un surgissement créateur de Dieu dans l’histoire aussi concret que l’incarnation du Christ, mais ne retient que l’émergence depuis l’apparition de l’homo sapiens il y a environ 200.000 ans d’une prise de conscience « progressive » et considère le péché originel comme un « processus historique étalé dans le temps » ou la faute d’un « chef » « répandant sa contamination spirituelle dans le monde entier ».

Comment une âme immortelle peut-elle être créée « progressivement » ?

Comment la faute d’un couple à un moment et à un endroit de l’histoire peut-elle avoir contaminé les millions d’humains qui vivaient à leur époque, répartis sur tous les continents ?

Alexander se situe là en dehors des limites de la foi catholique qui a toujours considéré que toutes les personnes humaines descendent historiquement d’un premier couple créé (Adam et Eve) et qu’un péché originel de ce couple a été commis au début de l’histoire humaine.

A cet égard, il me semble que les conclusions de Alexander ne peuvent pas être suivies.

Re: Le cardinal Ries : un signal fort !

par Xavi » sam. 01 juin 2013, 18:49

Et voici que l'abbé Jean-Pierre Delville, le successeur du cardinal Ries à l'Université Catholique de Louvain, est à son tour honoré de la confiance du Pape François qui vient de le désigner comme nouvel évêque de Liège.
Cela résonne comme un hommage supplémentaire aux travaux remarquables de cette équipe de Louvain fondée par le cardinal Ries.
Bonne route Mgr Delville ! Ses connaissances historiques profondes seront précieuses au sein de l'épiscopat.

Re: Le cardinal Ries : un signal fort !

par Xavi » mar. 26 févr. 2013, 19:12

Je n’ai pas connaissance de traces de religion chez l’homo habilis. Il me semble qu’à cette date éloignée, on ne retrouve que des amorces de la pensée symbolique et du langage.

Pour en savoir plus, il serait utile de lire les ouvrages du cardinal Ries dont je ne connais que des résumés.

Mais, l’essentiel est, bien sûr, la portée des recherches sur les humains de la préhistoire par rapport à la création des homo capax Dei.

Dans la perspective anthropologique étudiée, notamment, par le cardinal Ries, Adam et Eve sont-ils symboliques ou, du moins, hors de l’histoire du monde présent ? Ont-ils été les premiers homo habilis ou les premiers homo religiosus ? Ont-ils été créés à l’image de Dieu à un moment de l’histoire des homo sapiens ?

Les écrits du cardinal Ries et leur mise à l’honneur n’ont pas directement pour objet de répondre à ces questions, mais ils montrent l’importance et la valeur des recherches anthropologiques que nous sommes invités à prendre en compte.

Re: Le cardinal Ries : un signal fort !

par françois67 » mar. 26 févr. 2013, 2:28

Bonjour,
ma question portait sur l'homme capable de se représenter l'immatériel, l'éternel, le divin. Vous parlez d'homo habilis, cela m'abasourdis. Une telle ancienneté, cela est prodigieux! Oserais-je vous demander si possible quelques traces de religion retrouvées chez homo habilis s'il vous plaît?
Merci bien.
Excellente continuation.

Re: Le cardinal Ries : un signal fort !

par Xavi » lun. 25 févr. 2013, 19:24

A ma connaissance, le cardinal Ries ne s'est pas avancé dans une tentative de datation d'un homo capax Dei, mais est resté dans le champ de recherche scientifique de l'anthropologie.

Il a relevé des traces d'un homo religiosus depuis l'homo habilis, bien plus loin dans le passé que Néanderthal. Je ne connais pas le détail de ses travaux.

Des premières traces à un homo capax dei, puis a fortiori à un homo capax Dei, le champ de recherche reste immense.

Re: Le cardinal Ries : un signal fort !

par françois67 » lun. 25 févr. 2013, 16:38

Bonjour,
cela est très intéressant tout cela. Je vous remercie chaleuresement de bien vouloir publier ces informations très intéressantes. Dommage encore une fois que ces travaux soient si confidentiels; j'ai l'impression que l'Eglise ne crée plus le débat aujourd'hui en faveur de ce qui justifie sa position, elle ne fait plus que subir.
Paix à son âme, au pauvre cardinal.
Juste une dernière question: les premières traces de religion à ma connaissance datent de Néandertal; à quand Mgr. Ries situait-il cedit homo capax dei?
Bien à vous.

Re: Le cardinal Ries : un signal fort !

par Xavi » dim. 24 févr. 2013, 11:46

Le cardinal Ries a exploré l’apparition de l’ « homo religiosus » depuis l’homo habilis il y a 2,5 millions d’années. Il a souligné la prise de conscience du religieux dans la vie quotidienne des premiers hommes - de la voûte céleste aux croyances à la survie en passant par les rites du feu.

Ses études, et son élection comme cardinal par le pape Benoît XVI, sont un signal fort de l’Eglise pour confirmer l’ancienneté de la race humaine et la progressivité de la conscience religieuse.

L’homo religiosus, c’est un homo capax dei, un homme qui est capable d’imaginer, d’inventer et de prier des dieux. Il peut avoir une conscience de réalités invisibles autres que les réalités visibles. Cette conscience a pu être progressive.

L’homo religiosus c’est la base anthropologique de l’homo capax Dei.

Le concept d’homo religiosus nous ouvre des questions majeures. Cet homo religiosus qui est « capax dei » est-il pour autant « capax Dei » ? Y a-t-il, dans l’histoire, une survenance d’un homo capable de dépasser sa condition naturelle, pour accéder à une autre réalité au delà son existence terrestre, d’entrer, malgré sa mortalité terrestre, dans une vie qui subsiste au delà de sa mort physique ?

L’homo religiosus a-t-il par nature une capacité d’entrer en dialogue et en communion avec Dieu ?

L’homo capax Dei est-il apparu progressivement ou par un événement particulier ?

Y a-t-il eu un fait majeur ouvrant dans l’humanité une perspective différente ?

Lors de récents travaux sur l’évolution de la Commission Pontificale des sciences, le Pape Benoît XVI lui-même a rappelé l’essentiel dans son discours d’ouverture du 31 octobre 2008 : « Mes prédécesseurs le Pape Pie XII et le Pape Jean-Paul II ont noté qu'il n'y avait pas d'opposition entre la compréhension de la création par la foi et la preuve des sciences empiriques. » et a relevé que « La distinction entre un simple être vivant et un être spirituel qui est capax Dei indique l'existence d'une âme intellective d'un sujet transcendant libre. En effet, le magistère de l'Eglise a constamment affirmé que "chaque âme spirituelle est immédiatement créée par Dieu - elle n'est pas "produite" par les parents - [et] qu'elle est immortelle" (Catéchisme de l'Eglise catholique, n. 366). Cela indique le caractère distinctif de l'anthropologie, et invite à l'exploration de celle-ci par la pensée moderne. »

http://www.vatican.va/holy_father/bened ... es_fr.html

Re: Le cardinal Ries : un signal fort !

par Xavi » sam. 23 févr. 2013, 20:05

Le cardinal Ries vient de décéder ce samedi 23 février.

C'est l'occasion de rendre un hommage tout particulier à cet homme qui a développé le concept d'homo capax Dei, et à notre Saint Père qui a attiré l'attention de tous sur la valeur de son travail en le faisant cardinal.

Il a ouvert un champ fertile pour approfondir notre compréhension du mystère de la création des humains à l'image de Dieu.

Re: Le cardinal Ries : un signal fort !

par Nanimo » mar. 28 févr. 2012, 23:06

Merci, Xavi, formidable. (Je profite pour dire que le Canada a eu également son cardinal, le 16e, en Monseigneur Collins, de Guelph.)

Re: Le cardinal Ries : un signal fort !

par Griffon » dim. 26 févr. 2012, 21:36

Merci Xavi,

Pour cet hommage.
Je n'aurais pas pu l'écrire, il y fallait votre culture.

Cordialement,

Griffon.

Le cardinal Ries : un signal fort !

par Xavi » dim. 26 févr. 2012, 17:07

L’élection de l’abbé Ries comme cardinal est un signal fort que le pape adresse à l’Eglise.

Le but principal n’est pas d’honorer un vieil homme (il le mérite bien sûr, mais beaucoup d’autres le mériteraient autant…) mais de servir l’Eglise en attirant son attention sur les recherches de ce prêtre belge, sur sa spécialisation : l’anthropologie, l’étude de l’identité humaine, et surtout sur cet élément essentiel de l’identité humaine qu’est le sens du sacré, de la transcendance.

On lui attribue ce concept fondateur de « l’homo religiosus ». Il démontre dans ses multiples ouvrages que l’homme est naturellement religieux.

En parfait accord avec les recherches paléontologiques les plus pointues, il étudie le passage de la seule intelligence mécanique à la perception de l’immatériel, du transcendant qui donne un sens.

Si beaucoup imaginent volontiers une évolution du corps de l’humain, y compris de son cerveau et de son intelligence, au fil des milliards d’années de l’histoire du monde, certains ont parfois difficile à imaginer que la « conscience » ou, davantage encore, le sens du sacré, le sens du transcendant, le sens même d’une existence divine aient pu connaître aussi une évolution.

Le cardinal Ries a abordé la recherche historique et la diversité des expériences révélées par les traces laissées par l'homo habilis, l'homo erectus, l'homo sapiens ou l'homo sapiens sapiens.

Il a observé que l'être humain émerge de l'histoire non seulement comme un homo symbolicus (capable naturellement d'établir un rapport entre ce qui est visible et une réalité absente, et de se créer un univers culturel propre), mais aussi comme un homo religiosus, c'est-à-dire un homme capable de faire l’expérience du sacré et de la transcendance.

Dans une interview, le cardinal Ries indique : « à l’heure actuelle, grâce aux découvertes qui ont été faites en Afrique notamment, par les archéologues et par les préhistoriens, nous voyons que l’homme était déjà un homme religieux au moment des premières cultures humaines…
…l’homme a une notion de survie. Nous voyons déjà cela à la préhistoire. Les premières tombes datent de 90 000 avant notre ère. Il y a le squelette ou plusieurs squelettes, des ustensiles et des restes de nourriture. Donc à l’époque, le vivant pensait que le défunt avait besoin de ces ustensiles de travail et avait besoin de se nourrir. Et ces thèmes se retrouvent dans les différentes religions. »
(http://belgicatho.hautetfort.com/archiv ... -ries.html)

Comment ne pas ressentir l’encouragement du Pape, par l’élévation de l’abbé Ries à la dignité de cardinal, à une recherche déterminée sur l’identité humaine et sur ses origines en concordance avec tous les acquis de la science. Une volonté de confirmer le dépassement complet des vaines querelles suscitées par Darwin.

L’intelligence de la foi de l’Eglise est et doit être approfondie en tenant compte des acquis de la science et de tout ce que la science peut nous dire de vrai sur l’homme.

La création de nos premiers parents Adam et Eve, créés à l’image de Dieu, est une réalité historique qui n’est pas en dehors de l’histoire et de son évolution.

A un moment et à un endroit, aussi concrets que ceux de l’incarnation ultérieure du Christ, des êtres, des hominidés, des « adames » pour reprendre l’expression de la Genèse, ont atteint un stade naturel d’évolution, un état de conscience, un accès au sacré, à la transcendance, à la perception de Dieu qui en a fait des « capax dei », des êtres devenus capables de partager la vie même de Dieu, de vivre en communion éternelle avec Lui, d’accéder à l’immortalité.

Mais, à ce stade de l’évolution des hommes préhistoriques (plus exactement des pré-humains, si nous voulons définir les humains par l’âme immortelle qui est transmise à tous les descendants d’Adam et Eve), la seule capacité naturelle ne suffit pas. L’existence d’âmes immortelles ne vient pas que de la seule évolution de la nature créée, même lorsqu’elle permet au cerveau d’atteindre un haut niveau de conscience, d’abstraction, ou de sens du sacré ou de la transcendance. Seule l’action créatrice et le souffle de Dieu ont pu créer dans la nature des êtres à l’image de Dieu, des êtres unis à Dieu par un souffle qui a fait exister, qui a créé, des âmes immortelles.

Ce furent nos premiers parents à l’image de Dieu, les premières créatures terrestres dotés d’une existence personnelle immortelle.

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