par jeanbaptiste » jeu. 20 sept. 2012, 22:09
Que le stoïcisme ait marqué les premiers chrétiens, certainement. D'autant plus que nombre d'entre eux furent stoïciens avant d'être chrétiens.
Mais attention, il y a une différence de fond entre le stoïcisme et le christianisme : le stoïcisme enseigne le contrôle des passions et l'affaiblissement du désir. Désirer c'est, pour le stoïcien, prendre un risque inutile car c'est mettre son espérance en autrui, or il ne faut compter que sur soi-même, et encore, une partie de soi-même (celle dégagée de toute les contraintes biologiques et de toute relation à autrui).
Le christianisme c'est l'inverse ! Le christianisme est une religion de l'amour et donc du désir : du désir de Dieu. Le chrétien met sa confiance en Dieu et, plein de la grâce de Dieu, il va apporter cet amour aux autres hommes. Le christianisme est relationnel, communautaire et personnel, là ou le stoïcisme promeut la disparition du désir, de l'amour d'autrui, de toute confiance placée en une communauté de personne, et même la disparition de la personne elle-même.
Le stoïcien, en effet, est obsédé par la souffrance, il faut faire disparaître tout ce qui peut causer de la souffrance, il faut donc se détacher de tout.
Le chrétien ne doit pas avoir peur de la souffrance, mais la prendre comme une réalité humaine qu'il faut savoir transformer pour en faire un chemin vers Dieu.
Le stoïcien déteste le corps qui la cause des passions et des souffrance, il se rêve pur esprit.
Le chrétien sait que son corps est promit à l'éternité, et en cela, s'il se méfie des passions trop "orageuses", il le respecte également en tant qu'il fait partie de sa personne qui est sacrée.
La haine du corps, courante dans la philosophie antique, est l'un des élément qui rendait difficilement audible la prédication de Paul sur la résurrection de la chair.
Il y a des pages admirables de Thomas d'Aquin sur l'amour du corps, l'importance du désir, contre le stoïcisme qu'il me faudrait retrouver.
Attention, donc ! Le stoïcisme n'est proche du christianisme que de façade. Oui, dans la vie chrétienne entière quelques règles du stoïcisme peuvent servir, mais cela ne concerne pas la vie humaine dans toute ses dimensions, mais uniquement l'attention aux passions qui conduisent au péché. Mais cela n'est qu'une petite partie d'une vie humaine, il y a aussi l'orgueil, l'amour et le désir de Dieu, la souffrance et la joie comme lieux de sanctification etc. etc.
Le stoïcisme est une philosophie très réduite par rapport au christianisme qui prend l'homme dans toutes ses dimensions. Certains éléments sont bons s'ils sont pris dans la totalité de l'enseignement du Christ, mais pris individuellement, ils sont mauvais et faux.
Que le stoïcisme ait marqué les premiers chrétiens, certainement. D'autant plus que nombre d'entre eux furent stoïciens avant d'être chrétiens.
Mais attention, il y a une différence de fond entre le stoïcisme et le christianisme : le stoïcisme enseigne le contrôle des passions et l'affaiblissement du désir. Désirer c'est, pour le stoïcien, prendre un risque inutile car c'est mettre son espérance en autrui, or il ne faut compter que sur soi-même, et encore, une partie de soi-même (celle dégagée de toute les contraintes biologiques et de toute relation à autrui).
Le christianisme [b]c'est l'inverse[/b] ! Le christianisme est une religion de l'amour et donc du désir : [b]du désir de Dieu[/b]. Le chrétien met sa confiance en Dieu et, plein de la grâce de Dieu, il va apporter cet amour aux autres hommes. [b]Le christianisme est relationnel, communautaire et personnel[/b], là ou [b]le stoïcisme promeut la disparition du désir, de l'amour d'autrui, de toute confiance placée en une communauté de personne, et même la disparition de la personne elle-même[/b].
Le stoïcien, en effet, est obsédé par la souffrance, il faut faire disparaître tout ce qui peut causer de la souffrance, il faut donc se détacher de tout.
Le chrétien ne doit pas avoir peur de la souffrance, mais la prendre comme une réalité humaine qu'il faut savoir transformer pour en faire un chemin vers Dieu.
Le stoïcien déteste le corps qui la cause des passions et des souffrance, il se rêve pur esprit.
Le chrétien sait que son corps est promit à l'éternité, et en cela, s'il se méfie des passions trop "orageuses", il le respecte également en tant qu'il fait partie de sa personne qui est sacrée.
La haine du corps, courante dans la philosophie antique, est l'un des élément qui rendait difficilement audible la prédication de Paul sur la résurrection de la chair.
Il y a des pages admirables de Thomas d'Aquin sur l'amour du corps, l'importance du désir, contre le stoïcisme qu'il me faudrait retrouver.
Attention, donc ! Le stoïcisme n'est proche du christianisme que de façade. Oui, dans la vie chrétienne entière quelques règles du stoïcisme peuvent servir, mais cela ne concerne pas la vie humaine dans toute ses dimensions, mais uniquement l'attention aux passions qui conduisent au péché. Mais cela n'est qu'une petite partie d'une vie humaine, il y a aussi l'orgueil, l'amour et le désir de Dieu, la souffrance et la joie comme lieux de sanctification etc. etc.
Le stoïcisme est une philosophie très réduite par rapport au christianisme qui prend l'homme dans toutes ses dimensions. Certains éléments sont bons s'ils sont pris dans la totalité de l'enseignement du Christ, mais pris individuellement, ils sont mauvais et faux.