Archi a eu beaucoup de courage pour se lancer dans le détail
et pour articuler le déroulement de la Messe avec la composition du Missel.
Je vous propose un résumé pour le Missel seulement.
Sa complexité provient du fait que le Missel des fidéles est un assemblage
réalisé par un éditeur sur la base de plusieurs livres liturgiques :
lectionnaire, graduel, etc
Il n'y a donc pas de Missel des fidéles officiel, typique : chacun varie un peu selon des choix qui sont propre à l'éditeur.
En bref vous avez quatre signets en tissu à positionner :
1. un pour suivre ce que dit et fait le prêtre, le Missel indique les paroles, les gestes, parfois les attitudes, et donne des explications sommaires sur tout cela. C'est tiré du livre principal nommé Missale : celui qui est posé sur l'autel, et qui suit le prêtre.
Quelques variations sont incluses, sans avoir à changer de signet : par exemple les Préfaces.
Sur cette base viennent s'intercaller trois parties qui varient à chaque celebration.
2. un signet pour ce qui est commun à chaque Messe qu'on appele le Kyriale : Kyrie, Gloria, Agnus, Sanctus et Credo. Ce signet est interessant pour suivre le grégorien. Car le chant n'est pas seulement une mélodie mais fait partie de la liturgie, il contribue à exprimer le sens des textes.
3. un signet pour ce qui est propre à chaque Messe de chaque jour selon le temps liturgique (semaine) : introit, collecte, alleluia (et variations), secrete, offertoire, communion, lectures...
Certains sont chantées d'autre lues, d'autres dites. Elle est une compilation du Graduel, du lectionnaire et du Missel.
4. Un signet pour les fêtes. Les fêtes parfois sont soit integralement originales, soit n'ont qu'un ou deux éléments original (lecture, collecte, etc) et renvoient pour le reste à un type : martyr, confesseur, vierge non martyre, pontife, etc. Donc deux signets en fait.
A cela viennent s'ajouter diverses choses utiles pour la vie liturgique afin de faire de l'ouvrage un bon compagnon, selon les éditeurs on trouvera des Offices, des priéres usuelles, des textes de spiritualité (imitation de J.C.), des guides pour les autres sacrements (examen de conscience pour la Confession, etc), etc.
Certaines Messes sont spécifiques ainis la Messe de Requiem, dont Mozart aurait dit, qu'avec la Préface il aurait donné toute son oeuvre musicale pour l'avoir composé.
Ce site vous prodigue des ressources utiles :
http://www.sanctamissa.org/fr/
c'est loin d'être le seul.
Deux remarques
1. Utilité du Missel pour suivre la Messe :
"
A quelqu’un lui demandant s’il était nécessaire de suivre la messe dans un missel, Padre Pio répondit que seul le prêtre a besoin d’un missel.
Selon lui, la meilleure façon d’assister au saint Sacrifice est de s’unir à la Vierge des Douleurs au pied de la croix, avec compassion et amour."
Je vous conseillerai ainsi de travailler, méditer à l'avance, si vous pouvez, sur le rit, le sens de ce qui se fait.
Afin de le vivre de façon détachée quand vous vous trouvez présent.
La participation active, à laquelle les Papes font référence depuis Pie X et à laquelle fait allusion le Concile Vatican II vise l'union intime avec la réalité qui est signifiée, ainsi que la participation à la cérémonie en s'étant approprié la liturgie.
Lire quelques textes vous permettra à la liturgie de jouer son rôle c'est à dire de vous marquer par les sens, l'esprit restant libre pour réagir à sa façon et apporter une réponse personnelle.
Je vous donne quelques exemples, même s'il vaudrait la peine de faire un post spécifique.
Lors des prières au bas de l'autel il y a un psaume et le confiteor puis le prêtre monte à l'autel.
Ces deux prières sont à voix basse, elles représentent la raison de l'incarnation qui est nos péchés. C'est le moment par exemple de se remettre à l'esprit nos péchés, ceux biens concrets de la semaine, et l'amour de Dieu qui vient se livrer pour nous. Si les paroles du psaume ne vous inspirent pas vous pouvez penser aussi à tous ceux qui sont décédés et se préparent au purgatoire. Le confiteor nous met face à des personnes qui sont des modéles : Ste Vierge, St Jean Baptise, Michael Archange, pour nous donner des exemples, nous rappelerà quelle humanité nous appartenons, nous devrions chercher à réaliser dans notre quotidien. Aussi car ils sont présent avec toute la cour celeste, en ce moment.
Ces prières au bas de l'autel représentent aussi la prière de l'humanité aprés le péché originel et avant l'incarnation car le déroulement de la Messe symbolise aussi un peu l'histoire du salut.
Le prêtre monte à l'autel et prie l'introït qui est le chant de l'Ancien Testament. C'est la première réponse de Dieu.
Nous ne sommes donc plus seuls face à Dieu, et nous tournons vers Dieu comme membres d'une société de rachetés : ainsi toute l'assemblée ensemble chante le kyrie.
Puis le prêtre pour la première fois entonne Gloria in excelsis Deo. C'est la première fois qu'il s'exprime à haute voix, c'est l'annonce que Dieu s'incarne, Noël.
Ce déroulement est frappant même pour un enfant qui n'aurait pas de grandes connnaissances catéchétiques :
la priére en silence au bas de l'autel puis la communauté qui reprend cette prière ensemble, et le cri du Gloria qui claque en réponse. Souvent ce Gloria est un peu hésitant, le célébrant n'a pas toujours l'oreille musicale, il ne traduit que mieux cette impression de hérault qui annonce, une voix seule qui crie au monde.
Plus tard les servants de Messe changeront le lectionnaire de côté au chant de l'alléluia ce qui représente le fait que le salut passe de la synagogue à l'Eglise, avec le dévoilement du Christ etc etc
Evidement les auteurs s'en sont parfois donnés à pleins tuyaux pour chercher des symboles, et tout n'est pas à retenir. Le rit est aussi une affaire d'histoire, de stratificiation historique, d'accidents. Mais tout cela s'est fait un peu sous l'influence du St Esprit, avec même si l'on est le pire des rationnalistes un choix, une selection bi millénaire.
La liturgie est faite pour nous prendre en entier corps et âme : avec un jeu de tonalités, de concepts, de gestes, de silences, de lumières qui ont un impact. Ne serait ce que le jeu de l'encens, le cliquetis de la chainette, etc. Il serait donc dommage de recréer une intellectualité en suivant la Messe comme en privé avec son Missel, qui s'adresse à la raison raisonnante.
Vous n'avez pas compris tel ou telle partie : quelle importance, elle reviendra soit demain soit l'année prochaine, si vous ne l'étudiez pas avant de vous même. Vous n'avez pas compris pourquoi telle antienne de communion est choisie pour aller avec telle lecture : vous avez toute la vie pour le comprendre. Ce sont des richesses, authentiques, qu'on découvre à son rythme.
Une des remarques que j'ai entendue de façon presque unanime de la part de personnes qui découvraient le rit traditionnel et après quelque temps assistaient de nouveau au rit de Paul VI, est que ce dernier nous maintient facilement passif. Le rit traditionnel vous oblige à faire quelque chose, intérieurement, il vous sature de références, et vous oblige à apporter un réponse intérieure, à moins de vous ennuyer. Le rit de Paul VI surtout en vernaculaire, moins riche dans ses apports, vous rend possible le fait de rester dans la reception d'un flot de paroles qui frappent les oreilles, paroles qui se suivent sans interruption, et l'on arrive au canon de la Messe en ayant l'impression parfois de ne pas avoir prié, pas apporté une réponse personnelle, que les choses se sont enchainées comme cela. Il serait donc dommage de recréer cette passivité dans le rit traditionnel.
2. j'en ai déjà trop dit.
bonne journée